Pendant que je fermais les yeux de ma « Môman »
Vous en avez profité pour reporter le « Halloween-day »
du 31 octobre dernier à la fin du mois de janvier prochain en « Grande-Bretagne ».
Parti comme c’est parti, vous en aurez encore jusqu’au
mois de juillet prochain…
Un peu plus chaque jour.
Nous y reviendrons.
Mais c’est surtout ce virage de la « Jupitérie »
vers Moscou qui reste marquant.
On commence à comprendre de quoi il était question cet
été, à la veille du sommet du G7 de Biarritz, au Fort-Brégançon autour de la
piscine présidentielle…
En effet si l’on veut contrecarrer les États-Unis emportés
dans leur délire isolationniste (là aussi, nous y reviendrons) c’est en fait un
grand partenariat qui ira de Brest à Pékin en passant par Moscou qu’il faudrait
mettre en place.
Car Europe occidentale, Russie et Chine ont évidemment la
capacité et les moyens de contrer la puissance américaine parce nous sommes
autosuffisants en tout, si l’on raisonne au niveau du continent eurasiatique,
et que nous sommes les plus nombreux, avec les plus gros pouvoirs d’achat.
Les États-Unis se trouveraient évidemment et définitivement
marginalisés si cela doit devenir.
Pour cela, il faut penser la puissance de la « Gauloisie-impériale »,
au sein de l’Europe, et avec la Chine mais aussi la Russie.
Le point de départ du raisonnement « Jupitérien »
est de penser notre puissance, sans avoir peur. C’est un pas de plus dans cette
direction de la part de « Jupiter » après avoir surtout
proclamé « la mort cérébrale de l’OTAN ».
C’est vrai que quand un membre de l’équipe achète des
armes à son adversaire pour tirer sur ses partenaires un peu plus loin, il y a
de quoi être étonné : C’est comme marquer contre son camp.
Pire que Lloris qui se met à dribler le meilleur
dribleur de la coupe du monde juste à quelques mètres devant ses cages…
Au-delà des accords commerciaux, la visite de « Jupiter »
en Chine a en fait apporté un nouvel éclairage sur ce que va devenir non
seulement pour le pays, mais aussi pour l’Europe les prochains axes de la
revisite des accords de Yalta (et successeurs). Réfléchissez, en à peine deux
ans, le rival chinois est devenu un potentiel allié du Vieux Continent.
L’Europe cherche certes sa place sur la scène
internationale, sur fond de guerre commerciale entre les deux plus grandes
puissances économiques mondiales.
Début novembre, la visite de « Jupiter » en
Chine n’avait pas pour seul but d’y signer des accords commerciaux, mais
également « d’envoyer un message d’unité européenne », indique la doxa bien
pensante du journal « le Monde ».
C’est en effet après son retour de Pékin, qu’il a
évoqué la « mort cérébrale de l’Otan », dans un entretien à The Economist.
Le ton a changé entre la première rencontre entre
Macron et Xi Jinping en 2017 et celle de cette année. « Jupiter » y aura
loué « le choix de l’ouverture » de l’empire du Milieu, lui qui avait
critiqué le projet de nouvelle route de la soie moins de deux ans auparavant.
Un beau retournage de veste…
Le fait que « Jupiter » vienne accompagné
d’une ministre et de représentants d’entreprises d’Allemagne illustre d’ailleurs
forcément sa volonté de montrer une Europe unie.
Entre « démocrature » et dictature, il y a
des attirances qui ne sont pas contre-nature…
Néanmoins, constatons qu’il y a des réticences : Le
refus de la « Teutonnie » d’ouvrir le marché de Germanie à la 5G d’Huawei
sans jamais consulter la « Gauloisie-impériale », ni aucun de ses
partenaires européens. Et lorsque la chancelière s’est rendue à Pékin en
septembre, aucun représentant Gauloisien ne l’accompagnait.
Pour que l’Europe parle d’une seule voix, du moins sur
le plan économique, il faudrait prendre conscience qu’il est « illusoire »,
même pour un pays aussi puissant que la « Teutonnie », « de
prétendre faire jeu égal seul avec la Chine ».
Voir une Europe s’affirmer comme puissance mondiale et
prendre ses distances avec Washington n’est d’ailleurs pas pour déplaire à la Pékin.
Comme il l’a expliqué dans The Economist, « Jupiter »
veut éviter à l’Europe « d’assister en simples spectateurs à un G2 Chine-USA
».
Après son échec à vouloir s’appuyer sur les
États-Unis, « il n’est pas parvenu à convaincre Donald Trump de ne pas faire
cavalier seul sur les questions économiques, climatiques et diplomatiques »
et ajoute que le seul choix de la « Gauloisie-impériale » est
désormais de s’allier à la Chine « pour exister sur la scène mondiale »,
et pouvoir peut-être « peser face aux États-Unis ».
Pourquoi « face » et pas « à côté » ?
La faute à ce désastreux mandat « McDo-Trompe ».
On y reviendra aussi.
À Pékin, « Jupiter » a dénoncé « l’unilatéralisme
» des États-Unis, qui se sont retirés de l’accord sur le nucléaire iranien et
de l’accord de Paris, tandis que Xi Jinping a exprimé son opposition contre « le
protectionnisme et le jeu à somme nulle ». Les deux chefs d’État se sont
accordés sur le fait qu’une guerre commerciale ne faisait que des perdants.
Mais ça, on savait depuis des siècles…
D’ailleurs, ça ne fait pas le bonheur de tous :
La baisse de la croissance en « Teutonnie » est officiellement liée à
la guerre commerciale, donc à la baisse des achats chinois.
La montée en gamme de la Chine qui concurrence
directement de plus en plus l’industrie « Teutonne » notamment sur
son propre marché domestique n’est pas qu’un pur effet de manche.
La baisse tendancielle de la croissance chinoise qui
va passer prochainement sous les 6 %, implique qu’il y a besoin de moins de
matériel de production industriel car la Chine est définitivement
industrialisée.
Le gros du processus est terminé, et ce marché
d’équipement qu’a été l’Empire du Milieu est devenu un marché de remplacement.
Le dynamisme à suivre sera donc très différent.
Si la « Teutonnie » a jusqu’à présent été un
des très grands vainqueurs de la mondialisation, les choses vont s’inverser
pour les années qui viennent et c’est peut-être une bonne nouvelle pour
l’Europe et pour la « Gauloisie ».
L’économie allemande est entrée en récession pour la
première fois depuis 2013, même s’il ne faut jamais se réjouir des problèmes d’autrui,
c’est un fait remarquable.
Plus de 80 % des entreprises teutonnes opérant sur le
marché chinois ont été directement touchées par la guerre commerciale
sino-américaine, indiquait une enquête menée par la chambre de commerce germanique
en Chine. Depuis une trentaine d’années, la Chine était un client stable pour
plusieurs secteurs, en particulier les automobiles, les machines et les outils
d’ingénierie. Mais la baisse de croissance du géant chinois met l’économie
allemande à rude épreuve, prévient le New York Times.
En effet, la rapide croissance de la Chine au cours
des dernières décennies avait contribué à l’émergence de Germanie en tant que
première économie européenne. Bien que les exportations vers la Chine ne
constituent pas la clé de voûte de son économie, celles-ci étaient l’une des
rares composantes sur lesquelles Berlin pouvait compter pour croître d’année en
année.
La baisse de la demande en Chine a engendré une chute
des exportations teutonnes de 1,3 point au deuxième trimestre, son pire
résultat depuis 2013.
Autrefois friands de voitures et de technologies germaniques,
les Chinois semblent désormais lever le pied. La stratégie America First de « McDo-Trompe »
nuit aux échanges mondiaux, et les usines chinoises sont en passe de devenir
les rivales de leurs fournisseurs teutons, souligne aussi le quotidien
new-yorkais.
Aujourd’hui, seules un quart des entreprises teutonnes
qui commercent avec la Chine s’attendent à atteindre leurs objectifs de 2019.
Ainsi, le constructeur automobile Volkswagen a déjà revu à la baisse ses
prévisions de ventes pour cette année.
L’étude de leur chambre de commerce en Chine a
toutefois révélé que plus de deux tiers des firmes germaniques interrogées
continueront à investir dans le pays de l’Empire du Milieu au cours des deux
prochaines années.
D’où cette espérance d’« En-gèle-la-Mère-Quelle »
d’un deal à deux et non pas européen…
Mais, justement, des contre-feux ont immédiatement été
allumés à l’initiative de « Jupiter ».
« Teuteusk », le président du Conseil Européen,
en fin de mandat, remet dans la foulée les pendules à l’heure après les sorties
fracassantes de « Jupiter » sur « l’Europe souveraine ».
« Lorsque j'entends les paroles de Macron selon
lesquelles nous devons reconsidérer notre position vis-à-vis de la Russie,
repenser la relation stratégique, je ne peux qu’exprimer l’espoir que cela ne
se fera pas au prix de nos rêves communs de souveraineté de l’Europe. »
Le Polak n’aura pas mâché ses mots dans un discours en
forme d’adieu, prononcé à Bruges en « Belgie ». Le président du
Conseil européen, qui doit en principe quitter ses fonctions le 1er décembre,
lâche ses coups, sans souci des conséquences diplomatiques...
Car tout dans le parcours de cet ancien militant de
Solidarnosc l’oppose aux vues de « Jupiter » : « Dans le même
entretien accordé à The Economist, le président Macron a déclaré qu’il
partageait les mêmes points de vue que Viktor Orban (le Premier ministre
hongrois) sur ce sujet et qu’il espérait que M. Orban aiderait à convaincre
les Polonais de changer de position sur la Russie. Peut-être, mais pas moi,
Emmanuel », a-t-il lâché.
Il en dit que les propos de « Jupiter » sur
la « mort cérébrale » de l’Otan ont beaucoup choqué les chancelleries des pays
de l’Est, qui ne sont pas prêtes à entendre le dénigrement de ce qui les
protège du voisin russe, ancien occupant pour certains.
« Donald-Teuteusk » critique aussi le
comportement du président Gauloisien lors du dernier conseil européen au cours
duquel il fut l’un des rares à refuser l’ouverture des négociations d’adhésion
à deux pays des Balkans occidentaux, l’Albanie et la Macédoine du Nord.
Ce n’est qu’un retard à l’allumage qui sera vite rattrapé,
à mon sens…
Il ne l’aura pas digéré et le dit sans détour : « Je
partage son rêve d’une Europe véritablement souveraine. Je suis convaincu que
nous en sommes capables, à condition que nous agissions en tant que souverains.
Et pas comme ce fut le cas récemment dans le cas de l’élargissement de l’UE. Il
n’y aura pas d’Europe souveraine sans Balkans stables intégrés au reste du
continent et vous n’avez pas besoin d’être un historien pour comprendre cela.
Et il n’y aura pas d’Europe souveraine sans une Ukraine indépendante. Notre
position ferme et cohérente vis-à-vis de la Russie a été la première
expression, si claire et sans ambiguïté, de notre souveraineté. Nous devons
persévérer dans cela. »
Moâ, j’aime bien la première phrase : « Je
partage son rêve d’une Europe véritablement souveraine. »
N’est-ce donc qu’un rêve ?
Pas encore une réalité ?
À qui donc est inféodée l’UE au juste ?
Dans le même entretien, « Jupiter »
analysait le choix stratégique qui s’offre au « grand voisin russe ».
Selon son analyse, « Vlad-Poux-tine » dispose d’une première option
consistant à « reconstruire une puissance seul » autour d’un « projet
politique conservateur orthodoxe ».
Pour le chef de l’État, « ça ne marche pas »,
car la Russie a refusé d’intégrer les populations musulmanes qui l’environnent
et qui auraient pu être « un levier de croissance formidable ».
C’est son opinion. Il serait plus correct d’affirmer
que ces populations ont refusé de s’intégrer chez les orthodoxes, à mon avis…
La deuxième voie pour la Russie serait de s’orienter
vers un modèle « eurasiatique » en se tournant vers la Chine. Cependant, il n'y
a pas de place pour deux maîtres et « Jupiter » considère que la
Chine serait, dans ce cas, le dominant.
Pas certain non plus.
« Je regarde les plans de table qui sont faits dans
les réunions pour la nouvelle route de la soie et le président russe est de
moins en moins près du président Xi Jinping », croit savoir « Jupiter ».
Quelle sagacité…
Il en déduit que le seul modèle viable est celui qui
consiste à « rétablir une politique d’équilibre avec l’Europe. Être respecté
». D’où l’idée de s’éloigner de la tutelle américaine de l’Otan pour
reconsidérer une relation plus harmonieuse avec la Russie. « C’est notre
voisinage, nous avons le droit d’avoir une autonomie, de ne pas être le suiveur
des sanctions américaines, de repenser la relation stratégique avec la Russie
sans naïveté aucune » (ah « la première expression, si claire et
sans ambiguïté, de notre souveraineté » soulignée par « Teuteusk » !),
poursuivait-il, considérant que l’UE et la Russie pourraient se coordonner
davantage vis-à-vis du terrorisme islamique ou collaborer dans le cyberespace
plutôt que de s’y faire la guerre.
Ce qui reste teinté de bon sens pour cette dernière
assertion.
« C’est le point de vue d’un homme occidental qui n’a
jamais connu l’invasion des chars soviétiques dans les avenues de sa capitale.
Ce discours est inaudible au sein des anciens membres du pacte de Varsovie
», traduit un diplomate bruxellois.
« Teuteusk » raconte à qui veut l’entendre que,
depuis le premier jour de son mandat à la tête du Conseil européen, il n’a eu
de cesse de faire face aux tentatives de déstabilisation de « Poux-tine » :
« Je ne doutais pas que l’objectif stratégique de Poutine consistait non
seulement à reprendre le contrôle des territoires de l’ex-Union soviétique,
mais également à affaiblir systématiquement l’UE en provoquant des divisions
internes. Je devais rappeler publiquement aux autres, presque toutes les semaines,
que la Russie n’était pas notre partenaire stratégique, mais notre problème
stratégique. J’ai même été qualifié de monomaniaque pour avoir été si vigilant
à ce sujet. »
Deux visions irréconciliables de la Russie ?
Certes et pour ma part, je ne crois pas : Chacun
peut faire un et plusieurs pas vers l’autre.
À nous Européens de reconsidérer le poids des menaces.
Aux Russes de se montrer conciliants.
Ce qui est loin d’être gagné tant que les générations
au pouvoir ne seront pas renouvelées.
Il est clair que je ne le verrai pas, mais qu’une
Europe économique et politique qui va de Cap Finistère à Vladivostok et de Cap
Nord à Lampedusa est un énorme gage de paix et de prospérité pour l’avenir.
Reste à trouver les « hommes de bonne volonté »
pour la bâtir d’ici la fin du siècle.
À ce jeu-là, « Jupiter » restera un
défricheur, presqu’un visionnaire.
Car c’est un peu le « monde d’après » qui se
dessine là : Le trimaran « anglo-saxon » (l’axe Tokyo/ Washington/Londres)
prend l’eau (notamment avec le départ de Londres de l’UE), le « monde d’avant ».
Il sera remplacé par celui de Pékin/Bruxelles/Moscou.
Tôt ou tard.
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