Sixième
chapitre : Les plans de « Junior »
Avertissement : Vous l’aviez compris,
ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle »,
sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des
personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant
par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète
Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
Trop gros, le bouquet du dandy américain sur le retour, pour qu’il ne se
fasse pas précéder par deux de ses « gorilles » qui le porte pour
lui : on n’est pas multimillionnaire pour rien, sur la côte-ouest.
« Et alors ? Vous passez en
Californie, et jusque dans ma ville, sans même penser à me saluer ? Mais
que devient le « french tact », le savoir-vivre à la française ? »
C’est vrai qu’il avait oublié de se signaler, alors même que le
petit-bonhomme lui avait chaudement conseillé cette clinique à l’occasion de
leur rencontre sur les Champs-Élysées (cf. épisode « Mains
invisibles » tome II, publié aux éditions I-Cube), celle d’un ami « très
cher » et à la réputation de chirurgien pour le moins impeccable.
Paul aurait pu ne pas commettre d’impair. Et pourtant…
Lui, en attendant, il ne veut pas se montrer goujat en ignorant les souffrances
de Florence, la doublure de Julia Robert (ou d’une autre) à ses yeux, qu’il
avait découvert à Venise au bras de Paul !
Et de préciser que pour tout ce qui se passe en Californie et surtout à
San Francisco, il est forcément au courant…
Sacré bonhomme.
Il s’enquiert tout de suite de la date éventuelle d’un retour en Europe. Comme pour l’heure,
rien n’est encre prévisible, il intervient : « Eh bien, puisque vous voilà en Terra incognita, je vais m’occuper de vos journées et soirées. »
Il ne sait pas, mais Paul avait envisagé de ne s’occuper que de Florence,
et éventuellement d’aller faire un tour sur les campus universitaires pour
proposer des flacons de cognac ou d’armagnac pendant ses heures de loisir.
Mais d’abord, résoudre un impératif, à savoir de trouver une location-meublée
par trop chère et éventuellement un véhicule pas trop imposant.
« – Pas trop cher, ça n’existe pas.
En revanche, je peux vous trouver ça assez facilement en face de la côte
pacifique. De l’autre côté de la ville.
– Oh, merci, mais je peux me
débrouiller tout seul.
– Tss-tss ! Si vous devez vous
faire arnaquer par quelques agents immobiliers peu scrupuleux, autant que ce
soit par moi : ça vous reviendra moins cher ! Après tout, je suis un
des plus gros propriétaires foncier de l’État et en tout cas du comté. »
Vu comme ça…
« Et puis connaissez-vous le
San Francisco by-night ? Moi si ! »
Car San Francisco a une vie nocturne intense et variée, offrant nombre de
bars, lounges et clubs à ceux qui sortent à nocturne.
Les quartiers qui vivent le plus la nuit sont North Beach, le Mission
District, la Marina, le Castro et South of Market.
Certaines salles de concert San-franciscaines sont légendaires, comme The
Fillmore et The Warfield.
Bimbo's 365 et le Great American Music-Hall, sur O’Farrel street, sont
également connues pour accueillir des interprètes à la popularité grandissante,
et le 1015 Folsom et Ruby Skye sont parmi les boîtes de nuit les plus
fréquentées.
C’est d’ailleurs à cause de cette activité nocturne, impliquant un
éclairage nocturne intense, donc de la réverbération de la lumière sur l'eau,
de l'humidité et de la pollution de l'air, que la ville est souvent couverte
d'un halo nocturne qui traduit un phénomène de pollution lumineuse affectant
notamment les oiseaux à l'époque des migrations…
« – Il faut que je vous emmène
chez Alice Waters, fondatrice du restaurant « Chez Panisse » à
Berkeley. Elle est généralement considérée comme à l'origine de la cuisine
californienne et son restaurant est toujours considéré comme une référence dans
le domaine. Vous verrez, sa cuisine met un accent sur la fraicheur des
ingrédients qui sont de saison et fournis uniquement par des fermes locales,
voire par le jardin même du restaurant.
– Volontiers, nous irons lorsque
Florence pourra se déplacer !
– Bien sûr ! Sachez seulement que d'autres
influences sont venues enrichir la complexité de notre cuisine californienne,
reflétant la diversité ethnique de l'État, notamment asiatiques et
latino-américaines, mais l'accent sur la fraicheur reste la clé.
– Oui hier, on a déjeuné d’une pizza
pas trop mal réussie.
– Une pizza ? Quelle drôle
d’idée ! Wolfgang Puck, le fondateur des restaurants Spago, a popularisé
la cuisine californienne en se faisant le traiteur des célébrités lors
d'événements prestigieux tels que les après-soirées des Oscars. Il est devenu
le premier chef américain célèbre, même s’il n’a pas encore la notoriété
internationale de vos chefs français…
Mais si vous ne rentrez pas trop vite
et que mon agenda me le permet, je vous emmènerai au « Stars », tenu par
Jeremiah Tower, l'un des chefs ayant travaillé au « Chez Panisse ».
– Une tournée gastronomique, en quelque
sorte… » aimerait en rire
Paul, tellement l’enthousiasme du bonhomme peut donner envie d’en plaisanter.
« D’ailleurs, je vous emmène
visiter la baie sur un mon yacht dès que possible. Et si vous ne faites rien,
demain soir, venez donc à la soirée de la fondation que mon ami Bill Gates
organise, un gala de charité pour sa fondation. »
Ah, Gates et ses investissements dans la filière nucléaire aux sels fondus
de thorium, ça, ça intéresse Paul pour le prototype « 003 » !
Mais commence à fatiguer Florence… Enfin, tous ces bavardages à son
chevet !
« Volontiers ! »
s’entend-il répondre.
« – Vous avez raison : il
y aura le gouverneur, le maire et peut-être un représentant ou un sénateur, mais
aussi votre ami Allen, Messieurs Musk et Zuckerberg, ainsi que quelques
célébrités qui seront ravies de faire votre connaissance.
– Sans doute, mais ne me refaites pas
le coup de me faire jouer la « vedette américaine » comme à Venise ou
à New-York !
– Plus la peine ! Votre notoriété
dépasse le cercle de quelques initiés depuis le vol de votre « 002 »
en Chine.
Et puis j’ai des choses confidentielles
à vous demander et d’autres à vous annoncer, mais entre quatre yeux. On fera ça
à l’occasion du tour de la baie ! »
Allons bon…
Déjà qu’à Paris, lors de leur entretien, Paul n’avait pas pu lui dire ce
qui lui pesait sur le cœur de vraiment très important, voire d’extraordinaire,
en tout cas qui dépasse l’entendement, voilà qu’il voudrait le mettre dans des
confidences qui ressortiront vraisemblablement de la « théorie du
complot », puisque c’est un « homme de l’ombre et des petits-complots »
bassement matériels et politiques.
« Vous avez raison : nous
allons laisser votre épouse se reposer. Je prends congé, mais à vous revoir
après-demain, à ce gala. »
Bien sûr, bien sûr : elle n’attend que ça !
Et puis comment se refuser le projet d’un tour guidé de la baie de San
Francisco ?
C'est un estuaire peu profond dans lequel débouchent des eaux drainant
approximativement 40 % de la Californie, provenant notamment des fleuves
Sacramento et San Joaquin prenant leur source dans la chaîne Sierra Nevada
avant de se jeter dans l'océan Pacifique.
Plus précisément, ces deux fleuves débouchent dans la baie Suisun, qui
donne sur le détroit de Carquinez pour rejoindre Napa River à l'entrée de la
baie de San Pablo, qui est elle-même connectée au sud à la baie de San
Francisco, et c’est l'ensemble de ces baies qui est en général désigné comme «
la baie de San Francisco ».
Paul avait lu quelle que part, dans ses jeunes années, que l’on estime que
la baie couvre une superficie comprise entre 1.040 et 4.160 km², la différence
entre les deux données correspondant aux sous-baies, estuaires, marécages et
autres ensembles qui la bordent.
La partie principale de la baie mesure de 5 à 20 km de large de l'est à
l'ouest et entre 77 et 97 km du nord au sud.
La difficulté principale qui empêche d'obtenir des mesures précises est
que les marécages et certains îlots de la baie ont été remblayés au fil du
temps pour permettre leur aménagement.
Quant à la « région » de la baie de San Francisco (San Francisco
Bay Area), c’est une aire urbaine aux particularités géographiques variées qui
ceinture ladite baie elle-même.
En fait, elle accueille plus de 8 millions d'habitants (7 pour la
métropole de San Francisco), à travers des municipalités de tailles diverses
des bases militaires, des technopoles dont la Silicon Valley, des aéroports,
ainsi que des parcs nationaux, d'État ou locaux.
Elle est parcourue par un réseau routier et ferroviaire très dense et s'étend
sur les neuf comtés : Alameda, Contra Costa, Marin, Napa, San Francisco, San
Mateo, Santa Clara, Solano, et Sonoma auxquels s'ajoute parfois le comté de
Santa Cruz.
La région de « La Baie » (Bay Area, comme les autochtones l'appellent
généralement) diffère de la plupart des métropoles américaines par son
intégration de plusieurs centres urbains et banlieues distincts : San José
est ainsi la municipalité la plus peuplée de la région de La Baie depuis le
début des années 1990, mais San Francisco demeure le centre historique,
financier et culturel de l'agglomération. San Francisco est la municipalité de
La Baie qui subit le nombre le plus important de migrations pendulaires.
La métropole incluant les municipalités de San Francisco, Oakland et San
José représente la cinquième aire urbaine américaine en termes de population,
derrière New-York, Los Angeles, Chicago et Washington-Baltimore.
Dans le langage local on utilise Bay Area voire simplement The Bay
(littéralement « La Baie ») pour désigner l'ensemble de l'espace métropolitain,
mais on utilise The City (littéralement « La Ville ») pour désigner la
municipalité de San Francisco.
La partie orientale de la Baie, qui consiste essentiellement des comtés
d'Alameda et de Contra Costa, est désignée localement comme l'« Est de la baie
» (East Bay). Elle est divisée en deux régions, dont les noms peuvent sembler
contre-intuitifs aux non-autochtones : l'Est de la baie intérieur (Inner East
Bay), qui borde la Baie, et l'Est de la Baie extérieur (outer East Bay), qui
désigne les vallées à l'intérieur des terres, séparées de l'Est de la Baie
intérieur par un système de collines et de montagnes.
L'Est de la baie intérieur inclut les villes d'Oakland, Hayward, Fremont,
Berkeley et Richmond, ainsi que de nombreuses villes banlieusardes plus
modestes comme Emeryville, San Leandro, El Sobrante, Piedmont et El Cerrito.
La partie intérieure est plus urbaine, plus dense en population, comprend
des bâtiments beaucoup plus anciens (construits avant la Seconde Guerre
mondiale) et sa population est ethniquement beaucoup plus diverse.
Oakland accueille le port maritime le plus important de la région, ainsi
que les équipes sportives professionnelles des Warriors (basket-ball), des
Raiders (football américain) et des Athletics (baseball).
Comme beaucoup d'aires urbaines, cette zone est affectée par un taux de
criminalité important et de nombreux problèmes socio-économiques. D'après les
statistiques du FBI, plus de 50 % des meurtres commis dans l'agglomération en
2002 ont eu lieu au sein des villes d'Oakland et Richmond.
L'Est de la Baie extérieur consiste au nord de la région parfois désignée
comme Central Contra Costa County, à savoir les villes d'Orinda, Walnut Creek,
Concord, Martinez, Pittsburg et Pleasant Hill, et au sud d'une région parfois
désignée comme Livermore-Amador Valley ou Tri-Valley, qui comprend les villes
de Dublin, Pleasanton, Livermore, Danville, San Ramon, ainsi que d'autres
villes plus petites. Elles sont connectées à l'Est de la Baie intérieur par le
réseau ferroviaire régional BART et par des autoroutes et le Tunnel de
Caldecott. L'Est de la Baie extérieur est essentiellement suburbain et rural,
et s'est développé surtout après la Seconde Guerre mondiale.
La région au nord du Golden Gate Bridge est désignée par les résidents de
l'agglomération comme le « Nord de la Baie » (North Bay). Elle emporte le comté
de Marin et s'étend encore au nord à l'intérieur du comté de Sonoma et de celui
de Napa, ainsi qu’à l'est vers le comté de Solano. À quelques exceptions près,
il s'agit d'une région plutôt affluente, puisque le comté de Marin est le plus
riche du pays en termes de revenu par habitant.
C’est d’ailleurs là que réside la famille de « Junior n° 4 »
alors qu’il a ses bureaux en centre-ville, à San Francisco, dans le quartier
« des affaires », là où ça ne « grimpe pas trop ».
Le nord de la baie est aussi la partie la moins urbanisée de
l'agglomération, comprenant de nombreux parcs et zones agricoles. C'est l'une
des seules sections de la métropole qui n'est pas desservie par un service
ferroviaire régional, mais une ligne Sonoma-Marin est en projet.
Cette lacune provient de la faible densité de population dans le nord de
la baie, et l'obstacle représenté par la baie elle-même, qui sépare cette
région du reste de l'agglomération, à laquelle elle n'est reliée que par les
ponts de Golden Gate, Richmond-San Rafael, Carquinez et Benicia-Martinez.
Quant à la région entre le Sud de la baie, de la ville et du comté de San
Francisco, elle est désignée comme la péninsule de San Francisco, ou tout
simplement « la Péninsule » (the Peninsula). Elle est constituée
essentiellement de petites et moyennes villes dans le comté de San Mateo et la
partie nord-ouest du comté de Santa Clara, incluant Palo Alto, l'université
Stanford, Menlo Park, Mountain View, Daly City, San Mateo, Foster City,
Burlingame, Hillsbourgh, Redwood City, San Carlos, Atherton, ainsi que
plusieurs villes le long de l'océan Pacifique comme Pacifica et Half Moon Bay.
La ville et le comté de San Francisco s'inscrivent logiquement dans cette
agglomération dont ils représentent véritablement le cœur culturel et
financier.
Les localités qui bordent l'extrémité sud de la Baie sont désignées comme
le « Sud de la Baie » (South Bay). Cette désignation vague se confond parfois
avec celles de la Vallée de Santa Clara et de Silicon Valley. Le Sud de la Baie
inclut généralement la ville de San José, la localité voisine de Gilroy, ainsi
que les pôles de haute-technologie représentés par Santa Clara, Cupertino, Palo
Alto, Sunnyvale et d'autres villes essentiellement résidentielles.
Et tout le monde ne s'accorde pas quant à l'inclusion du comté de Santa
Cruz dans la définition de l'aire urbaine de San Francisco.
Il n'existe d’ailleurs pas de définition officielle pour cette région,
dont les frontières sont en conséquence… « flexibles ». Certains
guides touristiques incluent Santa Cruz et sa région dans l'agglomération,
tandis que d'autres ne le font pas.
Certaines administrations californiennes incluent le comté de Santa Cruz
dans leur périmètre, comme celle des parcs de l'État. Mais à l'opposé
l'Association des gouvernements locaux de la région de la Baie ou la Commission
des transports métropolitains l’en excluent.
Certains habitants des monts Santa Cruz, notamment ceux des localités de
Boulder Creek, Brookdale, Ben Lomond, Felton et Scotts Valley, ne se
considèrent généralement pas comme des résidents de la région de la Baie, mais
simplement comme des habitants des monts Santa Cruz, qui s'étendent le long de
la Péninsule de San Francisco de San Francisco à Gilroy, créant ainsi la Vallée
de Santa Clara.
Et on considère généralement Santa Cruz comme faisant partie de la région
de la baie de Monterey, d'autant que la ville est située au nord de ladite
baie. Elle délimite également la pointe nord de la Vallée Centrale de
Californie, qui s'étend le long de la côte de l'État jusqu'à Santa Barbara au
sud (à noter cependant que la région viticole américaine Central Coast recouvre
une zone plus large, remontant jusqu'à San Francisco au nord).
Peu importe, « Junior » semble vraiment ravi d’accueillir Paul
sur « ses terres », celles des ancêtres des « Junior » de
sa famille, qui remontent au moins à un lointain Senior antérieur.
Une famille qui a bâti sa fortune sur le commerce maritime, puis la guerre
du pacifique, avant que d’investir en terrains viticoles et foncier
d’habitation, d’activité et de locaux professionnels, les bureaux.
Paul apprendra cela un peu plus tard, en croisant « Junior n°
5 », le successeur désigné à l’occasion d’une « Garden party »
dans l’hacienda des Harrison, tiraillé entre ses devoirs à l’égard de Florence,
la recherche d’une maison capable d’accueillir la belle-famille et les gamins,
qui piaffent d’impatience à la perspective d’un séjour « à l’œil » sur la
côte Pacifique, ce qui remplit l’agenda de Paul qui temporise, tout comme
l’insistance de « n° 4 », ce qui repousse l’escapade à deux jours
plus tard.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire