Neuvième
chapitre : Defense Intelligence Agency.
Avertissement : Vous l’aviez compris,
ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle »,
sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des
personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant
par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète
Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
À ne pas confondre avec la DEA, un faux-ami de prononciation, le super-gendarme des
stupéfiants américain.
Cette agence dépend du Département de la Défense des États-Unis, autrement
dit le ministère de la défense, alors que l’autre dépend du ministère de la
justice.
C’est une création du 1er octobre 1961 qui remplace la division
de contre-espionnage, dont le rôle reste le renseignement militaire et qui compte
environ 16.500 personnes à ses effectifs, dont à peine 35 % de militaires
détachés/rattachés. Elle siège, pour un tiers des effectifs, au Pentagone et tous
sont commandés par le lieutenant général Vincent R. Stewart depuis janvier
2015.
Elle sert de principal gestionnaire et producteur du renseignement
militaire étranger, y compris l'information politique, économique, industrielle,
géographique et médicale étranger liée à la défense nationale.
La DIA répond aux besoins du président des États-Unis, du Secrétaire à la
Défense, du comité des chefs d’États-majors interarmées, et collabore avec les
autres hauts fonctionnaires de la communauté des agences du renseignement.
Tous travaillent à l'acquisition et à l’analyse du renseignement partout
dans le monde. L'agence a aussi son propre service des opérations clandestines,
le « Defense Clandestine Service » (DCS), qui mène des activités
d'espionnage dans le monde entier, en particulier dans les pays où le DoD a un
meilleur accès, ou des experts plus spécialisés que la Central Intelligence
Agency (CIA).
La DIA se distingue de la CIA qui est, elle, plus focalisée sur la
production de renseignement non-militaire à destination du président des
États-Unis, du Conseil de sécurité nationale et du cabinet.
Elle est décrite, en 1986, comme un département de la Défense pour le
soutien de combat et comme agence de renseignement.
Victor Marchetti et John D. Marks, anciens hauts fonctionnaires
américains, ont publié en 1974 le livre « La CIA » et son culte du
renseignement indiquant les effectifs et budgets concernant les agences de
renseignement des États-Unis, mais si ces chiffres sont à prendre avec
précaution, les effectifs de la NSA sont par exemple surestimés par rapport aux
chiffres donnés dans une histoire officielle de la NSA.
La guerre du Viêtnam n'était pas alors terminée, ce qui explique en partie
les effectifs des renseignements militaires : l’effectif a été estimé dans ce
livre à 5.000 employés et elle avait environ 200 millions de dollars de budget
(900 millions de dollars valeur 2010). Elle passe des marchés propres et
compile les rapports des services de renseignement militaire pour le ministère
de la Défense, le gouvernement et d'autres services et, curieusement, elle est
alors loin d'avoir les effectifs des services de renseignement des principales
branches des forces armées des États-Unis.
Par exemple, l’Air Intelligence Agency pour l'USAF compte 56.000 employés
et un budget de 2,7 milliards de dollars (12 milliards de dollars valeur 2011)
; l’United States Army Intelligence pour l'armée de terre dénombre 35.000
employés et un budget de 700 millions de dollars (3,13 milliards de dollars
valeur 2011) ; l’Office of Naval Intelligence pour l'US Navy emploient 15.000 personnes
et son budget aurait été de 600 millions de dollars (2,68 milliards de dollars
valeur 2011).
La DIA fait figure de « parent-pauvre ».
Mais en 2012, un nouveau service, le Defense Clandestine Service (DCS),
dédié au renseignement humain extérieur a été créé. Et en 2014, 500 agents sous
couverture ont été formés au lieu des 1.000 prévus car les programmes de
formations de ce service ont été revus à la baisse.
Depuis, les chiffres exacts du budget alloué à la DIA sont tenus secrets
pour des raisons de sécurité.
Si la DIA a son siège au Pentagone, son quartier général se situe au
Defense Intelligence Agency Headquarters (DIAHQ), situé sur la base aérienne
Joint Base Anacostia-Bolling dans Washington, DC.
Elle a des activités majeures à son quartier-général, mais tout autant au
National Center for Medical Intelligence (NCMI) à Fort Detrick, Maryland, au
Joint Use Intelligence Analysis Facility à Charlottesville, Virginie et au
Missile and Space Intelligence Center (MSIC), à Huntsville (Alabama).
C’est une administration qui est membre de la communauté du renseignement
des États-Unis et elle est donc placée sous l’autorité du directeur du
renseignement national.
Ses activités sont souvent comparées à celles du GRU (Russie), du Defence
Intelligence Staff (Royaume-Uni), de la Direction du Renseignement militaire
(France) et de l'Aman (Israël).
William River a été recruté par les équipes du lieutenant général Harry E.
Soyster, issu de l’armée de terre des USA, en poste de décembre 1988 à
septembre 1991, puis confirmé par le lieutenant général James R. Clapper, de
l’USAF, en poste de novembre 1991 à août 1995 après l’intérim de Dennis M.
Nagy, directeur civil pendant deux mois.
Un homme qui apporte des fonds secrets dérobés aux koweïtiens, ça mérite
une protection juridique et financière dont il a bénéficié à l’époque d’un
« reclassement » à la hauteur de ses espérances, organisé par le service.
Et là, en septembre 2015, alors que cet « agent » dormait, l’inattendu :
il prend contact selon la procédure secrète prévue en cas d’imminent danger,
pour rencontrer au plus vite son « officier traitant » à Anacostia-Bolling.
Il a été « repéré », démasqué, d’après ses dires où il rapporte
sa rencontre impromptue avec Paul de Bréveuil.
L’officier sort quelques archives en amont de leur rencontre et ne croit
pas à sa version : Paul de Bréveuil, si c’est bien lui dont il s’agit,
n’est autre que « Charlotte », un agent « extracteur » hors
pair de la CIA, un héros pour les services officiels des USA et à plus d’un
titre. Au moins depuis la guerre en Afghanistan, mais aussi après l’épisode du
Boeing tombé dans l’océan, il est depuis double médaillé du Congrès et de la
Liberté, citoyen d’honneur de plusieurs villes des USA, fait chevalier de la
Légion d’honneur dans son pays, et pair d’Angleterre depuis peu.
Il avait bien 15 ans en 1990 : ça ne peut pas être ça.
Pourtant, William a apporté une photo d’époque, sur papier argentique.
Elle a été prise avant l’offensive irakienne, alors que « Gérard »
était reçu par le jeune général Ali, le patron de la sécurité koweïtienne.
En la comparant avec un cliché issu du dossier de l’officie-traitant de la
DIA, il y a de quoi être étonné : les deux personnages sont identiques,
les mêmes, un « copié/collé », traits pour traits !
Mais, « de toute façon, il
serait soupçonné d’avoir pillé Fort-Knox un sabre en travers des mâchoires et
une hache à la main, qu’on ne pourrait rien contre lui sans l’intervention de
la Maison-Blanche ou d’un juge assez suicidaire qui se contenterait de
spéculations et d’affabulations. Soyez sérieux, s’il vous plaît. Ce n’est pas
un danger ! »
Pour lui, si.
« – Et pourquoi ça ?
– Parce qu’il a été le témoin direct de
cette fameuse offensive des irakiens sur le palais princier.
– Et alors, l’histoire est connue. Vous
en avez-vous-même fait un rapport complet à l’occasion de votre intégration à
nos effectifs, si je ne m’abuse.
– Peut-être, mais croyez-vous réellement
tout savoir sur le sujet, sinon ce que j’ai bien voulu raconter à vos
prédécesseurs ?
– Il y a des choses que je devrais
savoir et que nous ignorons jusque-là ? »
« JW » ne peut que se dérober : la peine de mort est abolie
à Washington DC, mais pas les années de prison à vie.
« Ok, je vais faire avec. Mais
c’est tout de même dommage qu’après un quart de siècle, dont vous avez
largement profité, et tous les efforts consentis, vous preniez le risque d’un
dévoilement total du rôle de la DIA dans cette affaire-là. Tant pis : je vous
aurai prévenus ! » fait-il comme d’une ultime bravade avant de
prendre congé.
« Ne vous en faites pas. On va
surveiller un peu votre bonhomme et on vous tient au courant si besoin. Il n’y
a mon avis rien à craindre. Une ressemblance, ça peut être une coïncidence ou
tout simplement un ressort psychologique d’un sentiment de repentance de votre
part. Vous nous tenez au courant si ça se reproduit. Là, on prendrait des
mesures. Je compte sur vous ! »
C’est ça, pour qu’on le taxe de cinglé à éliminer parce que présumé devenu
un dangereux psychopathe ?
Son chef peut compter sur lui et sur sa discrétion absolue.
Il faudra bien qu’il se débrouille autrement pour assurer sa propre
sécurité envers et contre tous si nécessaire.
« Vous pouvez me virer un
million de dollar à San-Francisco dans un établissement où je peux le retirer
en liquide ? »
Paul serait en voie de payer une rançon : « Vous les voulez aussi en coupures usagées ? »
Quel con !
« - Vous savez très bien que je
dispose pas d’un million de dollars, mon cher Paul. Tout juste de la moitié, et
encore à prendre sur votre « cagnotte personnelle ». Car moi, je ne
me sépare pas de mes gains : je veux pouvoir revoir mon argent.
– Vous le reverrez dans la semaine. Je
n’ai qu’une parole. J’ai une autre question à vous poser : si je dois
acheter en juillet 1990 une valeur au porteur, comptant avec ce million de
dollars, pour le revendre la semaine prochaine en septembre de cette année sur
les marchés, je maximise mes profits en me portant sur quoi ? De l’or, des
matières premières, autre chose ? »
Décidément, cet analphabète de Paul n’y connaît rien en matière de
bourse !
« Sur l’or, au mieux, vous plus
que triplerez vos avoirs. Le mieux serait d’acheter un terrain où des droits
d’exploitation sur les nouveaux gisements découverts récemment.
Mais comment
feriez-vous ? »
Non, ce n’est pas ça : on ne peut pas les prendre sous le bras…
Et puis quand Paul se porte sur du foncier, c’est soit pour habiter, soit
pour exploiter sous forme d’hostellerie, de commerce ou de bureau. Peut-être
qu’un jour il spéculera sur des vignobles, mais sûrement pas sur des gisements :
un truc pour « mineux » ça, pas pour un « X-Sup-aéro ».
« – Bé alors sur du BRK. Le A…
Oui, ils existaient déjà dans les années 90. Et puis ils n’ont jamais distribué
de dividende…
– Parfait, ça. Et c’est quoi, BRK-A ? »
Comment peut-on ignorer BRK se demande bien Anjo à l’autre bout du
fil ?
« L’oracle d’Omaha », Warren Buffet et ses deux fonds « Berkshire
Hathaway » A et B, qui sont des conglomérats de participations, deux
sociétés d'investissement américaines basées à Omaha dans le Nebraska
(États-Unis).
Warren Edward Buffett y est né et son père y était courtier en bourse et
membre du Congrès.
Buffett étudie à l'université du Nebraska et décroche un master d'économie
à l'université Columbia. Revenu à Omaha en 1958, il gère des portefeuilles
boursiers, en regroupant l'argent de ses amis et connaissances, de sa famille
ainsi que le sien.
Dès 1969, ses investissements ont réalisé des plus-values de presque 30 % en
moyenne et par an, dans un marché où la moyenne se situe entre 7 et 11 % et où
les meilleures performances sont exceptionnelles et souvent, très souvent
non-renouvelées.
Or, sous sa direction, le fonds Berkshire A surpasse les références des
marchés tels que le S&P 500 et le Dow Jones pendant plus de quarante ans
d’affilée, performance réellement « hors norme » quand on sait que
plus de 80 % des investisseurs ne battent pas leur indice boursier, et qui fait
des envieux tout autour du monde, mais c’est un fond actuellement réservé à
seulement 20.000 actionnaires, qui certes s’échange en bourse, mais n’émet plus
de nouveau-papier depuis des années…
« Mais vous faites ça comment,
vous ? » demande Anjo, un peu inquiet.
« – Ce ne serait pas illégal au
moins ?
– Pas du tout et j’ai même
l’autorisation d’une haute autorité qui m’y encourage. Un demi-million
alors ?
– Mais vous n’aurez plus rien sous le
coude…
– J’en fais mon affaire. Vous me dites
où et quand. Mais faut que ce soit rapide et sûr ! Sans embrouille…
– Ok, ok, je fais comme vous dites, sur
notre compte de l’American Bank, boss, parce que c’est vous le patron et que je
ne prends pas de risque avec les fonds dédiés à leur mission première, mais
c’est une connerie pure et simple. Je vous aurai averti ! »
Tu parles : reste à mettre à exécution la suite du plan du MIB !
Puis il surfe sur internet à la recherche des pages historiques relatant
l’épisode de la guerre du golfe, la première.
En fait, elle a été précédée par ce qu’on appelle la guerre du Golfe, Iran
contre Irak, et là Paul était trop petit pour s’en souvenir. Puis la première,
au Koweït, et enfin la seconde, directement menée celle-là par « la
coalition » contre l’Irak.
Toutes choses qui déboucheront plus tard sur une présence militaire
durable des USA sur les Terres saintes de l’islam et donc aux attentats de
septembre 2001 d’Al-Qaïda, qui eux-mêmes ouvriront un nouveau conflit en
Afghanistan, alors même que l’occupation occidentale de l’Irak radicalisera une
fange de la population à travers le Califat de l’EI.
Et les deux organisations terroristes ensanglanteront le monde, d’orient
jusqu’en occident, en passant par presque tout le continent africain et une
partie de la péninsule arabique et jusqu’aux portes de la Turquie…
Un engrenage monstrueux et imprévisible !
Coup de fil nocturne en Normandie – ils sont à peine réveillés sur place –
pour les inviter à prendre des billets pour le lundi suivant, détour matinal
par la clinique, et le camping-car de George fait son apparition devant
celle-ci.
« Je vous emmène à votre
banque. Et je vous rappelle que vos faux papiers seront à faire faire en 1990. »
Ça, il avait compris. À l’adresse indiquée, il y a désormais un centre
commercial : rien à voir avec une « zone ».
« Rappelez-vous, un passeport
français, avec un visa US, un autre pour la péninsule arabique, et un permis de
conduire international. Rien de plus. »
Le banquier se fait un peu tirer l’oreille et tarde à éponger le compte.
Les fonds ont bien été reçus la veille par virement interne depuis les
îles Caïmans, date de valeur d’aujourd’hui, commissions de transfert et de
change payées, mais l’opération reste suspecte.
Ce n’est pas courant de lâcher d’un demi-million de dollars à un quidam
qui se présente avec sa bonne mine et un passeport belge, Julius Molenbeek, la
couverture éventée de Paul, domicilié dans une ville au nom impossible du petit
royaume, sur ordre d’un fond spéculatif européen, dirigé par un gérant
français, portant la signature d’un citoyen portugais, virement « à
vue » au profit d’un inconnu qui se présente au guichet…
On vérifie et revérifie que le virement est bien provisionné, on réclame
copie du passeport auquel il manque le visa d’entrée, ce qui intrigue et on
fait signer décharge après avoir réuni les liasses de 100 dollars sur le
comptoir, opérations supervisées par le directeur de l’agence, venu en renfort.
« – Monsieur compte rester dans
notre ville quelques jours ?
– Je suis descendu au Marriott pour la semaine et la suivante (il y a plusieurs
Marriott) et je compte acheter un bateau
avec cette somme pour caboter un peu dans votre région. Si les affaires
vont bien, je repasse en début de semaine prochaine compléter mes avoirs en
vous vendant quelques titres.
– Et pour quel montant, si je peux me
permettre ?
– Je ne sais pas encore. Ça devrait
être des Berkshire Hathaway A. Ils ne me servent à rien et je ne
sais pas quoi en faire.
– Il y en aura pour combien ?
– Je ne sais pas non plus… Disons
quelques dizaines ».
Au cours de 192.200 $ le bout de papier, c’est près 2 millions de dollars
« la dizaine » !
Un belge totalement excentrique…
« – Vous souhaitez que nos
agents de sécurité vous escortent quelle que part en ville.
– Non merci. Mais un petit sac ne
serait pas de refus. »
Et Paul se voit remettre une petite pochette aux armes de
l’établissement en « gratification ». Juste de quoi empaqueter la
livre de billets…
« Merci pour votre accueil.
Vous êtes ouvert lundi ou mardi ? »
Bien sûr.
Un « marginal » vu qu’il grimpe dans une guimbarde « colorée »
des années 90, c’est une évidence !
« Première étape terminée. Où
va-t-on ? » questionne Paul à « George », son
chauffeur.
« – Moi, je vais me baigner.
Mais à une autre époque.
– Et vous venez d’où comme ça ? Je
veux dire de quand ?
– Parce que vous pensez que je vais
vous répondre ? Non, sérieusement ?
– Et Miss Birgit, elle va bien, au
moins ?
– Je ne sais pas : elle n’est pas encore
née à mon époque… »
Drôle de conversation en pense Paul…
Une fois arrivés à « Ocean-beach », la grande plage de San
Francisco, pas très propre pour cause de détritus divers apportés par les
vagues régulières de la houle de l’océan, George gare consciencieusement son
camping-car à un endroit bien précis, alors que le parking est libre de toute
part.
« Et maintenant ? »
Une seconde : il manœuvre des boutons depuis ce qui lui sert de
kitchenette, derrière son siège.
« Non mais je veux dire, on
fait comment pour le saut vers le passé ? »
Le MIB se retourne et revient s’assoir sur le siège du conducteur :
« Voilà, c’est fait. Nous sommes en
juillet 1990 ! »
Mais comment ça ? Paul n’a rien vu, rien senti…
« Parce que vous aviez vu
quelque chose la première fois ? »
Non pas vraiment non plus, c’est vrai. Même pas un éclair, juste la
luminosité qui changeait à chaque « passage ».
Alors que là, il est vrai le véhicule a très légèrement tressauté, mais
Paul avait mis ça sur le compte d’une rafale de vent océanique et le soleil n’a
pas changé de place dans l’azur.
« – Non, ça c’est dû à un
dénivelé du sol qui n’est pas tout-à-fait identique. C’est un vieux modèle.
– Mais je ne comprends pas. Lors de ma
première expérience, il y avait la présence de relais… aériens.
– Peut-être, mais pas là. Je viens de
vous le dire : non seulement c’est un modèle un peu usagé de caisson de
transfert, je veux dire tout le véhicule, mais à mon époque, nous ne disposons
pas, en tout cas pas moi pour cette mission, d’un modèle disposant de relais
spatiaux.
Sans ça, je vous aurai emmené
directement sur les bords du Golfe persique.
Même si ça vous aurait privé de voler
sur le Concorde !
Et d’ailleurs, je préfère. Ça évite de
se badigeonner d’un gel spécial assez dégueulasse quand il ne pénètre pas bien
dans l’épiderme, d’autant que je suis allergique à ces produits.
Nous sommes partis d’ici et nous
arrivons ici, au même endroit géo-spatial, mais pas à la même époque.
Pareil pour notre retour : je vous
attends de mon côté exactement au même endroit qu’aujourd’hui, et un
interrupteur coupe-circuit plus tard, on se retrouvera à votre époque
d’origine.
Simple et efficace ! »
L’élastique… temporel.
« Et vous retournerez à votre
propre époque de la même façon, je présume. »
Effectivement.
« – Bon, en attendant, au travail
colonel. Vous n’avez à peine que quelques jours pour rejoindre Koweït-city,
alors ne trainez pas.
Pensez à vos faux papiers, pensez à
acheter vos titres de bourse, vos billets d’avion, à faire deux photos
d’identité et vous me donnez vos papiers de 2015 et votre téléphone
portable : je les garde précieusement pour vous les rendre à votre retour
parce qu’ils ne vous seront d’aucune utilité.
Et puis ce serait un gap technologique
qui n’a pas eu lieu.
Des questions ?
– Je suis censé faire quoi, comme
boulot je veux dire, une fois sur place ?
– Ah oui : vous êtes
officiellement photographe de presse envoyé sur place au bureau de l’AFP par le
siège, alors improvisez au mieux. Vous achèterez d’ailleurs un Nikon d’époque
avant de partir de San Francisco et vous prétendrez avoir égaré votre carte de
presse : ici ils ne savent pas en faire.
Mais officieusement, vous laisserez
entendre que votre « autorité » est un service de renseignement
français. De toute façon, à cette époque-là, ça n’étonne personne sous ses
latitudes-là.
Rien d’autre ? Alors vous pouvez
filer. Il va vous falloir marcher un peu pour attraper un bus là-bas. »
Tu parles d’une balade !
Il avait dit « colonel »… Donc dans sa hiérarchie à lui,
contrairement à « Birgit », la WIB, il est d’un rang supérieur.
Ou c’est un « civil »…
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