L’affaire
de la fusillade de San Bernardino (Californie – USA)
Le 2 décembre 2015 près de Los Angeles débute vers 11 h, heure locale, une
fusillade lorsque deux ou trois tireurs font irruption dans un centre destiné à
accueillir des personnes au chômage ou sans-abris.
Il y a 14 morts et 21 blessés.
Les tireurs, lourdement armés, prennent la fuite à bord d'un véhicule noir
et sans immatriculation. La police locale rattrape le véhicule, une nouvelle fusillade
éclate et se solde par la mort de deux suspects.
Jusque-là, rien de suspect : On sait pertinemment que ça pourrait
être un énième avatar des autorités américaines relatif à leur programme de lutte contre
l’extrême-pôvreté régulièrement conforté !
Et d’une efficacité redoutable…
Là-dessus Daech annonce le 4 décembre 2015 dans un communiqué que
l'attaque a été menée par deux de ses « partisans
», mais il ne revendique pas formellement l'attentat. L'emploi du terme de «
partisans » laisse sous-entendre que l'attaque a été organisée par ses auteurs
et qu'elle n'a pas été commanditée directement par l’État islamique,
l'organisation parlant généralement de « soldats
du califat » dans ce cas-là.
Ce n’est donc plus un « faits-divers » étasunien, mais un
attentat !
Ce qui permet à « MacDonald-Trompe » d’avoir une idée de génie dès
7 décembre, qui réagit à cette attaque en appelant à refuser l'entrée aux
États-Unis aux personnes de confession musulmane : On en a déjà causé la
semaine dernière.
Mais si, même les princes des pétromonarchies…
Alors que personne ne comprend encore les raisons qui ont poussé le couple
à commettre cette fusillade : Emmerder les saoudiens et qataris, peut-être ?
On aurait pu s’en arrêter là, mais justement, pas du tout, figurez-vous.
Et c’est là que ça devient très drôle : Décidément, ils ne savent même
plus comment réduire vos libertés publiques, dès que la moindre occasion se
présente, jusqu’en « Gauloisie-des-Libertés ».
La preuve.
D’abord, il y a la décision du 16 février dans laquelle le juge américain,
« Chéri-Pym-Pam-Pom » qui veut contraindre Apple à fournir au FBI « une assistance technique raisonnable »
afin de lui permettre d’accéder au contenu crypté de « l’Aïe-Phone »
d’un des auteurs présumés de la fusillade.
Et parallèlement, un peu plus tard, un refus d’un juge de la côte-ouest repousse
une demande similaire (dont l’Histoire ne m’aura pas reporté le nom).
Alors, Tim Cook, le patron des « Aïe-phone » de considérer soudain
que « concevoir une version d’iOS qui
contourne la sécurité de cette manière créerait sans contestation possible un
backdoor » engendrant par la même un certain nombre de dérives.
Le successeur de Steve Jobs avait au contraire affirmé vouloir renforcer
le chiffrement des données des « Aïe-Phone » estimant que la
protection des données des utilisateurs doit primer, même en présence d’une
menace terroriste.
Moi, je veux bien : Je n’en ai rien à cirer pour me promener toujours
avec mon « portable » antédiluvien, qui prend l’eau, se retrouve au
fond de ma cuvette des chiottes de temps à autre et par inadvertance, semble
inusable depuis la fin du dernier siècle et a l’avantage, quand je me plante de
code PIN, de pouvoir être restauré en un tour de main par mon
« petit-vendeur » à la sauvette du quartier de San Marco que je
sollicite de temps en temps…
Je n’en changerai que quand la batterie ne retiendra plus sa charge et ne
sera plus vendue, en attendant mon prochain appareil qui sera capable de faire
aussi la vaisselle… Une exigence renouvelée.
Une condition impérative et indispensable pour envisager un achat de mon
point de vue.
C’est vous dire si je me marre de « ma nichée » qui plante ses
« Sumsum » ou ses « Black-Berri-Berri » assez
régulièrement, alors que tout le monde sait qu’ils sont traçables et même mis
sur écoute à l’occasion : Demandez donc aux complices d’Yvon-Colonna,
trahis par leurs portables au crépuscule du dernier millénaire.
Là-dessus la rigolade aurait pu cesser, mais pas du tout.
L’ONU s’en mêle, par la voix de son haut-commissaire aux droits de l’homme,
l’ineffable prince Zeid bin Ra’ad, qui se mêle de prendre position dans ce
débat.
En l’espèce, l’organisation internationale plaide en faveur de la firme de
Cupertino au motif que permettre aux autorités fédérales américaines d’accéder
aux données chiffrées d’un « Aïe-Phone » reviendrait à, pour
reprendre les termes du prince, « ouvrir
la boîte de Pandore » et faire un cadeau aux régimes autoritaires et aux
pirates informatiques !
Rien de moins.
Il peut pétocher, le prince : Au-delà des régimes autoritaires
actuellement en place qui se feront, n’en doutez pas, un plaisir d’exploiter la
moindre faille de sécurité pour repérer, arrêter leurs opposants politiques, je
rappelle à celles et ceux d’entre vous qui croient qu’ils n’ont « rien à se reprocher » que « Vlad-Poux-tine »
dirige la Russie, « MacDonald Trompe » est en tête des primaires
républicaines aux États-Unis et que « Marinella-tchi-tchi » est aussi
en position de contester l’hégémonie du PS et des Républicains-démocrates,
voire même de « Mes-Luches »…
D'autant que Snowden lui-même vous raconte dans la foulée que le FBI sait faire craquer n'importe quelle puce de portable, avec un tournevis et un peu d'acide, une procédure que leurs « bleus » ont dû oublier sur les bancs de l'ékole !
D'autant que Snowden lui-même vous raconte dans la foulée que le FBI sait faire craquer n'importe quelle puce de portable, avec un tournevis et un peu d'acide, une procédure que leurs « bleus » ont dû oublier sur les bancs de l'ékole !
Et puis jusque-là, la CNIL a aussi pour mission légale de faire la
promotion du chiffrement des données. D’autant que l’Agence Nationale de Sécurité
des Systèmes Informatiques confirme de son côté que le chiffrement est « un outil indispensable » à la protection
des données commerciales, personnelles et stratégiques, et qu’en ce sens il est
nécessaire de le promouvoir.
Vous pourriez donc vous sentir en sécurité derrière un
« Aïe-phone » ou votre « Sumsum ».
D’ailleurs, tout le monde s’en tamponne de votre vie-privée, puisque vous
l’exposez brillamment sur votre compte « Fesses-book », en toute
indécence.
Quant aux « informations privilégiées », même les voyous, les
bandits, les trafiquants, les curés et les banquiers ont pris l’habitude de ne
jamais en laisser traces écrites, même électronique et de ne se les échanger
que de « bouche à oreille » : C’est plus sûr.
Au pire, on dispose de plateformes opaques pour les ordres d’achat ou de
vente : Je vous raconterai ça une autre fois si l’occasion se présente.
Quoique même là, il y a des malins qui vous vérolent vos stratégies,
tellement le cerveau humain est lent à la détente, notamment en comparaison des
activités des « robots de hight-speed-trading ».
Passons.
On rappelle à l’occasion que lors des débats du projet de loi pour une
République Numérique devant l’Assemblée Nationale la « Secret-Taire »
d’État au Numérique avait d’ailleurs fait rejeter un amendement déposé par « Haine-K’à-Aime »
visant à imposer aux concepteurs de systèmes de communication la création d’une
« backdoor », la salope !
En bref, ils veulent tous vous faire croire que nous serions placés face à
un dilemme entre nos libertés civiles et notre sécurité. Ce qui est totalement
absurde : Qui peut croire que les terroristes sont assez stupides pour
continuer à utiliser des « Aïe-Phone » s’ils savent que le FBI
dispose d’un moyen d’accéder à leurs données, expliquez-moi ?
D’autant que si le FBI parvient finalement à accéder aux données de ce
téléphone, il est tout à fait probable qu’ils n’y trouveront rien, car ça fait
belle lurette que les terroristes utilisent des systèmes de communication
cryptés et le seul résultat concret que nous obtiendrons à coup sûr, c’est que
les précités auront un accès privilégié et direct, légal à vos échanges même
les plus intimes, ceux non étalés sur la toile et votre « Fesses-book ».
Aussi, finalement, le plus grand danger que nous fait courir cet État
Islamique ce n’est pas ce qu’il pourrait nous faire mais ce que la peur et le
manque de sang-froid pourraient nous amener à nous infliger à nous-mêmes !
Passons, une nouvelle fois : Il faut vivre avec son époque.
Sauf que contre l’avis du gouvernement, les députés ont adopté en
commission un amendement qui punit de cinq ans d’emprisonnement et de 350.000
euros d’amende tout « organisme
privé » qui refuse « de
communiquer » à la justice enquêtant sur des crimes ou délits terroristes « des données protégées
par un moyen de cryptologie dont il est le constructeur ».
C’est passé devant la commission des lois chez vous, dans le cadre des
débats à l’AN sur le projet de loi de lutte contre le terrorisme.
Le nouveau « garde des sots » gaulois s’est dit ouvert à une
réflexion sur cette pénalisation des constructeurs de téléphones, tablettes et
ordinateurs qui refusent de coopérer avec la justice en matière de lutte contre
le terrorisme. Même si en cohérence avec le gouvernement, il s’est dit contre
cet amendement, attention, « non
pas en raison de son objet mais des modalités qu’il
prévoit » !
« L’aggravation des peines applicables au délit de refus de coopérer avec la justice pour les crimes et
délits terroristes
uniquement pose un problème
de cohérence
du code pénal », a-t-il expliqué, tout en disant « partager l’objectif ».
Mais si !
Il y reviendra donc.
Les députés ont rejeté juste d’une voix l'autre jeudi d’autres amendements qui
visaient à contraindre les fabricants de téléphones, tablettes et ordinateurs à
communiquer aux services de renseignement les données contenues dans leurs
appareils et voulaient pouvoir interdire la vente des produits en cas de refus
des constructeurs à coopérer avec la justice.
C’est que vous allez sans doute sortir de l’état-d’urgence le 26 mai
prochain et votre gouvernement a la volonté affichée d’adapter le dispositif
législatif au travers de ce projet de loi afin de lutter contre le crime
organisé et le terrorisme.
Le texte a un triple objectif. Il vise tout d’abord à renforcer d’une part
l’efficacité de la lutte contre la criminalité organisée ; d’autre part
à mettre en place des garanties au cours de la procédure pénale et plus spécifiquement durant la
phase d’enquête ; ensuite à simplifier le travail des enquêteurs et des
magistrats à tous les stades de la procédure.
Ainsi, le projet de loi de réforme pénale s’autorise notamment le recours
à l’utilisation de l’IMSI (International Mobile Subscriber Identity) au cours
d’une enquête. Dans ce cadre, l’article 2 habilite les officiers de police
judiciaire, après autorisation du juge des libertés et de la détention ou du
juge d’instruction, à collecter les métadonnées des téléphones mobiles
nécessaires à leur identification dans un secteur géographique précis.
Une telle technique avait déjà été autorisée pour le renseignement par la
loi du 24 juillet 2015.
Les mises sur écoute permettent alors d’intercepter les communications téléphoniques
des personnes impliquées dans des affaires de terrorisme ou de criminalité
organisée.
Par ailleurs l’amendement n° 90 déposé par le groupe les Républicains-démocrates,
au projet de loi et adopté contre l’avis du gouvernement, prévoit d’aggraver
les peines des opérateurs qui refuseraient de coopérer à une enquête, en les
portants à 3.750 euros et 15.000 euros d’amende et deux ans d’emprisonnement.
Et il complète également l’article L 230-1 du Code pénal qui permet aux
autorités judiciaires de désigner toute personne morale ou physique en vue
d’accéder à des données chiffrées. Ce faisant, il disposera désormais en son
dernier alinéa que « le fait, pour un
organisme privé, de refuser de communiquer à l’autorité judiciaire requérante
enquêtant sur des crimes ou délits terroristes (…) des données protégées par un moyen de cryptologie dont il est le
constructeur, est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 350.000 euros
d’amende », l’amende étant portée au quintuple concernant les personnes
morales.
L’application d’une telle peine aurait davantage de conséquences en termes
d’image, qu’en termes économiques.
Les députés ont d’ailleurs rejeté l’amendement au projet de loi déposé « Riton-
Chiotti » qui visait à sanctionner les entreprises d’une amende de deux millions
d’euros et d’une interdiction de commercialisation d’un an…
Pas avec le dos de la cuillère.
Un élargissement des pouvoirs dans le cadre des enquêtes de lutte contre
le terrorisme qui s’inscrit dans la difficile conciliation entre le droit au
respect de la vie privée, protégé par l’article 8 de la Convention européenne
de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés, et ses restrictions
nécessaires à la paix publique.
Contrairement à ce qu’a pu affirmer le Conseil d’État à propos notamment
de l’article 2 du projet de loi, dans un avis du 28 janvier 2016 estimant que
cette disposition ne se heurte pas à un obstacle constitutionnel ou
conventionnel.
Vous suivrez tout ça pour moi : Pas sûr que je sois mis au courant du
développement des avatars américains quand ce post apparaîtra sur la toile.
Mais je ne suis pas bien sûr non plus que l’EI soit vraiment l’ennemi le plus
acharné contre nos libertés publiques, ni la sécurité de nos façons de vivre
« ensemble ».
Tant pis.
Et je ne regrette décidément pas ma décision d’exil…, moi le patriote qui
aime tant mon pays à moi-même !
J'approuve sans réserve toutes les initiatives judiciaires, juridiques et autres visant à la destruction, si nécessaire sans jugement, de toutes les personnes physiques ou morales ayant trempé sciemment dans des "entreprises à caractère terroriste"...
RépondreSupprimerAutrement dit on diverge du tout au tout! Je suis convaincu que 80% des Français approuvent globalement ma proposition quitte à la mettre en forme pour qu'elle soit "politiquement correcte" ...
J'approuve également, cela va sans dire.
SupprimerY compris à l'égard d'un Rouillan (l'ex d'action directe) quand il ne veut pas faire acte raisonnable !
Tous ces gars-là sont trop dangereux pour partager librement le même air que le mien !
En revanche, je reste extrêmement méfiant quant au "contre-terrorisme" qui aurait besoin de mesures exceptionnelles appelées à durer et qui se retourneront tôt ou tard contre des citoyens "parfaitement innocents".
On a toujours mis fin aux terrorismes, en Irlande, au pays basque, en "Corsica-Bella-Tchi-tchi" et encore ailleurs au Sri-Lanka, en Italie, en Grande-Bretagne, en Russie et même en Allemagne avec de simples mesures de police qui ne menaçaient pas les "Libertés-publiques" !
Là, non seulement on a les mesures d'exception, mais on n'a même pas une sécurité acceptable.
Et quand ce n'est pas directement chez nous, se sont nos ressortissants à l'étranger qui morflent : Mali, Côte-d'Ivoire et encore ailleurs et demain Sénégal !
Contreproductif ?
Réfléchissez avant de vous jeter tête baissée dans la dictature, SVP !
Bien à vous !
I-Cube