Bernard Antony, président de l’AGRIF, communique.
L’AGRIF,
c’est l’Alliance Générale contre le Racisme et pour le Respect de l’Identité
Française et chrétienne.
Un « bidule » pas vraiment trotskiste, mais
actif.
Je n’ai pas le texte complet d'une très récente décision de justice, mais je vous resitue le
contexte factuel :
Des Femen avaient, le 18 novembre 2012, agressé par
projection de gaz et injures des familles catholiques manifestant pacifiquement
pour la défense du mariage traditionnel.
Vous vous en souvenez peut-être encore.
En tenue « topless » qui fait tout leur
charme incandescent et ornées de cornettes singeant des nones, le buste
peinturluré de slogans d’hostilité, elles avaient aussi utilisé un extincteur
puissant qui projetait « le sperme de Jésus » sur la « manif-pour-tous »
ce qui aurait pu entraîner de dangereuses paniques.
Passons : Le respect d’autrui et l’État-laïc en ont
vu d’autre, n’est-ce pas…
Ce qui le plus drôle, ce sont les motifs de ce
jugement du tribunal d’instance de Paris du mardi 16 février 2016 que je
vous reproduis (sous toutes réserves) :
« En l’espèce, il y a tout lieu d’abord de relever que
l’expression « in gay we trust », qui ne fait que refléter le soutien des Femen
aux homosexuels, en reprenant de manière parodique la devise des États-Unis «
in God we trust », ne présente aucune dimension outrageante ou méprisante, sauf
à estimer qu’exprimer un tel soutien serait de nature à outrager les
catholiques, ce qui n’est nullement démontré.
(Ce que
je veux bien l’admettre).
Par ailleurs, le slogan « occupe-toi de ton cul »,
pour vulgaire qu’il puisse apparaître pour certains, ne fait que traduire la
revendication des Femen visant à ce que les manifestants se consacrent à leurs
propres affaires et n’interviennent pas aux seules fins de priver d’autres
personnes d’un droit. Il ne peut en aucune manière, par conséquent, être analysé
comme une injure envers l’ensemble des personnes de confession catholique.
(Ce que
je veux bien l’admettre également).
S’agissant du surplus des propos poursuivis, qui ont
tous, de fait, une connotation religieuse, qu’il s’agisse de « fuck church », «
Holy sperm », « Jesus sperm » ou « Saint-Esprit
étroit », il convient tout d’abord de souligner que si les expressions « Holy
sperm » ou « Jesus sperm » ne peuvent, comme le soulignent les prévenues, être
réduites à la simple « qualification d’un liquide biologique », elles ne
peuvent pour autant être analysées comme injuriant « ce qu’il y a de plus sacré
pour un catholique ». Elles ne font, en effet, qu’associer, sur un mode
humoristique et parodique qui peut
certes être plus ou moins apprécié selon la sensibilité de chacun, une
référence religieuse à une substance associée au sexe et à la reproduction, et
traduire ainsi de manière métaphorique l’opposition des prévenues à une
manifestation hostile, illustrée par le port d’un extincteur, « d’éteindre le
brasier de l’intolérance », selon les propres termes de l’association Femen
France.
(…
Admettons encore !)
Il en est de même de l’expression, au surplus anodine,
« Saint-Esprit étroit ».
(Idem…
Quoique là, c’est nettement plus « spécifique ».)
Quant au slogan « fuck church », qui traduit
incontestablement une position à la fois tranchée et injurieuse, il ne peut
être perçu, en raison de sa généralité, que comme une critique certes virulente
de la religion, voire même de la religion catholique, eu égard aux coiffes
arborées par les prévenues, mais en aucun cas comme une attaque directe et
personnelle dirigée contre les catholiques, les prévenues ayant par ailleurs
toutes spécifié qu’elles n’entendaient viser, par cette action, que les seules
dérives ou supposées telles de ladite religion et le rôle joué par l’Église
prise en tant qu’institution.
(Tonton,
pourquoi tu tousses ?)
Au regard de ces différentes considérations, et en
prenant en compte le fait que les propos poursuivis s’inscrivaient à l’évidence
dans un débat d’intérêt général, quelles que soient par ailleurs les
interrogations, l’irritation, l’indignation voire la colère que peuvent
susciter chez certains la forme et les modalités des interventions des Femen,
il y a lieu d’estimer que les propos poursuivis n’excèdent pas les limites
admissibles de la liberté d’expression et que les prévenues doivent, partant,
être renvoyées des fins de la prévention. »
(OK :
On en prend acte !)
Conclusion du tribunal : Relaxe générale !
Ma première réaction a été de me poser la question de
savoir si la position du tribunal aurait été la même si les expressions « fuck
church » ou « Jesus sperm » avaient été remplacées par « fuck synagogue »,
« fuck mosquée » ou « Mahomet sperm » ?
Selon le principe de l’égalité des citoyens devant la
charge de la Loi, la relaxe aurait forcément été prononcée en pense-je.
Et vous ?
Et je vous rappelle qu’on ne critique pas une décision
de justice…
Au mieux, on « commente » dans le cadre du « droit
positif » (qui n’est jamais que la Loi dans ses applications quotidiennes).
Mais la réaction de l’AGRIF a été différente :
Elle fait appel – une « critique » de la décision rendue à
Paris-sur-plage et elle est seule à en avoir le droit puisque partie à la
première instance – et pose la question suivante :
« Est-ce
que, pour des femmes notoirement entraînées au combat, se jeter seins nus en
parodiant des religieuses et en vociférant, en projetant le contenu
d’extincteurs qualifiés de « sperm de Jésus » dans une manifestation catholique
défendant le mariage selon la morale naturelle et chrétienne, ne constitue pas
une attaque contre les catholiques ?
N’est-ce
pas à ces derniers dans leur ensemble qu’elles s’adressent en leur lançant «
occupe-toi de ton cul » ?
Si l’État (de la « Gauloisie-des-lumières »)
est en effet laïc, les catholiques
doivent-ils pour autant être considérés comme des citoyens de deuxième
catégorie dont les valeurs et les convictions peuvent faire l’objet de toutes
les injures, et en l’espèce par des harpies dépoitraillées et hystériques ? »
Perso, je le trouve un peu sectaire dans sa
réaction : Sont concernés toutes les religions quand il s’agit du « mariage
pour tous ».
Si je ne m’abuse, ni les « huguenots »
(enfin, pas tous quand même, et ce n’est pas pour rien que je les qualifie
parfois « d’hérétiques » pour être « hors-dogme », rien de
plus, un peu comme les Cathares réputés tels…), ni les orthodoxes, ni les hébraïques, ni les
musulmans ne tolèrent le mariage gay-lesbien dans leur corpus théologique…
Bon, il faut dire qu’on ne les a pas beaucoup vu non
plus aux manifs’ de 2012…
Je vous laisse juge : Ce « billet » est
purement « informatif », sans aucune prise de bec ni aucune volonté
polémiste ou critique à l’égard des institutions de mon pays (celui que j’aime
tant) et qui méritent toutes, et celle de la « justice en marche », mon
plus profond respect.
Et pour vous éclairer, de vous rapporter un autre fait
qui n’a naturellement rien à voir : L’abbé Guy Pagès animateur du site « Islam & Vérité » communique à son
tour :
« Suite au piratage le 13 novembre 2015 du site http://www.islam-et-verite.com/ et devant le refus de l’hébergeur de continuer son service « à moins de modifier chaque page du site » (!), nous avions trouvé un hébergeur plus courageux.
« Suite au piratage le 13 novembre 2015 du site http://www.islam-et-verite.com/ et devant le refus de l’hébergeur de continuer son service « à moins de modifier chaque page du site » (!), nous avions trouvé un hébergeur plus courageux.
Péniblement,
depuis lors, article après article, vidéo après vidéo, nous reconstruisions
notre site.
Or
voilà que ce 16 février (2016 et dans le cadre de l’état d’urgence prolongé
jusqu’en mai prochain), sur réquisition judiciaire, la Police, sans aucun
préavis, est venue saisir chez notre nouvel hébergeur les serveurs et toutes
les données et sauvegardes de http://www.islam-et-verite.com/,
au motif des nouvelles dispositions légales relatives à la lutte contre le
terrorisme, et de l’article 5461-2/ 227-24 et 225-17 du code pénal incriminant
respectivement la «
diffusion d’un message à caractère violent, incitant au terrorisme,
pornographique ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine
[…] lorsque ce message est susceptible d’être vu ou perçu par un mineur et
atteinte au respect dû aux morts. » !
Il n’y
a pas de doute, on ne peut que féliciter les services de renseignements et de
police pour leur flair manifestement infaillible dans la traque des réels
soutiens au terrorisme et des vrais ennemis de la France !
À moins
que ce soit une façon pour Manuel Valls de répondre à la Lettre
ouverte que je lui ai récemment adressée ? »
Moi je ne dis rien, je vous informe seulement.
Et vu d’Italie, comme je n’ai pas non plus pour
l’heure le texte de la réquisition judiciaire et ignore donc si elle émane d’un
officier de police judiciaire, d’un procureur, d’un juge d’instruction ou
relève de la « police administrative » préfectorale, j’avoue que je
reste circonspect : Est-ce que l’abbé Guy Pagès et les « chrétiens »
dans leur ensemble seraient ou ne seraient pas victimes de quelque chose qui
s’apparenterait de près ou de loin à une persécution ?
Je vous rappelle que pour ma part, j’estime qu’il n’est
pas tolérable dans ce pays qui est aussi le mien, et au moins depuis la loi de 1905
sur la séparation de l’Église et de l’État et bien avant, l’adoption de la DDHC
en préambule de notre constitution, de « discriminer » un chrétien d’un
juif d’un bouddhiste ou d’un mahométan et réciproquement !
Je croyais que c’était un point de droit
définitivement acquis.
Sans vouloir « faire d’amalgame », il semble
que ce soit plus compliqué que ça, ce qui finalement me désole et me navre profondément…
Bonne fin de week-end à vous toutes et tous !
I3
Cela fait au moins la deuxième fois, voire la troisième, en quelques semaines, que vous insistez sur le fait que l'on n'a pas le droit de critiquer une décision de justice ... Cet interdit a toujours été vrai (au moins depuis un siècle, me semble-t-il). Pourquoi ce rappel fréquent?
RépondreSupprimerIl entre dans les attributions de l'Etat de maintenir l'ordre public et, par conséquent, de réprimer toutes les débordements (et tentatives de débordement) de cet ordre public. Je ne connais rien de cette affaire spécifique mais il me semble bien que :
- l'attentat à la pudeur est un délit (cf se promener seins nus en ville avec l'intention manifeste de provoquer est un attentat à la pudeur, surtout s'il fait froid)
- l'atteinte aux bonnes moeurs - mais c'est moins évident à définir - est aussi - me semble-t-il - un délit.
- le droit positif est effectivement la traduction concrète de la loi aux cas d'espèce que les tribunaux ont à juger
Je me demande si le fait d'avoir un rapport sexuel en pleine rue est ou n'est pas un délit dès lors qu'il se déroule d'une manière paisible? Et si cet accomplissement provoque un attroupement contemplatif de la part du public? Et si des personnes faisant initialement partie du public peuvent aussi se prêter à de tels agissement librement consentis par la les personnes participantes, s'agit-il d'un délit?
Il y a, comme ça, plein de questions que votre billet me conduit à poser ...
Je le constate...
SupprimerToutes les hypothèses que vous signalez sont des attentats à la pudeur, vigoureusement poursuivis et condamnables devant les tribunaux et les cours d'appel de votre pays.
Même l'exhibitionnisme, si par hasard vous ne faites qu'un étalage de vos organes sexuels sans en user...
D'autant pire si des mineurs sont dans le coin...
Quant à les faire participer, là ça devient criminel !
Vous aurez donc compris que je rappelle "la formule" et use même parfois du conditionnel quand une décision semble, compte tenu des faits et du droit, "critiquable" : "Semble", naturellement, puisque je ne saurai la critiquer, n'étant pas partie à l'affaire et étant représenté pour ça par le procureur de la République ... qui fait son boulot !
C'est notamment le cas ici, mais aussi ailleurs, où je vous présente parfois des décision ... disons, "peu courante" pour ne pas dire iconoclastes pour être "de circonstance".
C'est que c'est parfois drôle, le droit : Et il vaut mieux en rire que d'en pleurer !
Bien à vous !
I-Cube