Les
maîtres du Monde
« Ils ont même réussi à greffer des neurones humains dans le cerveau du fœtus d'un singe. Les neurones humains se sont parfaitement intégrés et se sont multipliés dans le cerveau du singe, créant ainsi un hybride singe-homme. Officiellement, ils disent avoir détruit le fœtus hybride avant sa naissance. Quel dommage, n’est-ce pas ! » ricane-t-elle un peu plus.
« Non mais il n’y a pas de quoi s’inquiéter, je t’assure. On vise quoi en fait ? Non pas à manipuler les esprits pour en faire des moutons corvéables et décervelés [2]. Au contraire. Il s’agit d’améliorer le sort de la plupart en contrôlant leur santé et leurs peurs. En leur proposant des produits toujours plus techniquement avancés tout en leur permettant d’assurer les financements nécessaires pour acquérir ce nouveau niveau de confort de vie par leurs activités créatrices ou laborieuses.
« Il est évident que si les particules chargées se déplacent dans des sortes de tunnels nanométriques à travers le matériau, dont les entrées et les sorties se situent sur la surface, si les particules ne sont pas en face de ces entrées, elles ne peuvent pas se déplacer.
Charger des batteries en quelques secondes au lieu de plusieurs heures doit permettre un changement des habitudes quotidiennes, et donc permettre de nouvelles applications technologiques.
« L'espèce humaine a le choix entre la liberté et le bonheur, or le bonheur vaut mieux. ».
« Qu’est-ce que tu peux noter de l’histoire contemporaine, sinon que grandit un monde de craintes, de trahisons, de tourments ? Un monde d'écraseurs et d'écrasés, un monde qui au fur et à mesure qu'il s'affinera deviendra plus impitoyable. Le progrès dans notre monde sera le progrès vers plus de souffrance. Notre civilisation est fondée sur la haine. Il n'y aura pas d'autres émotions que la crainte, la rage, le triomphe et l'humiliation. Tout le reste sera détruit ! » s’enflamme-t-elle.
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un
roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit
de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
Après le dîner, alors que les nuages courent dans la nuit, le vieux Lord
va se coucher et Paul est poussé prestement, le verre de tord-boyaux local,
distillé il y a longtemps à base de pomme, à la main, par Lady Catherin pour
faire une visite guidée par sa sœur cadette dans son « atelier » au premier
sous-sol.
« Je m’occupe personnellement de
notre invitée. Vous pourrez nous rejoindre plus tard, quand vous en aurez fini
», fait-elle les yeux pétillants.
L’ascenseur encastré dans un des murs du grand salon mène directement sous
la bâtisse.
« Avant d’entrer, il vous faut
acquitter la « Margaret Tax » » fait la blonde menue et handicapée du haut
de son fauteuil à roulette.
La cabine est étroite et Paul s’entend répondre : « Très volontiers ! De quoi s’agit-il ? Je n’ai pas mon chéquier, mais si
vous prenez la carte Visa… »
(Aparté n° 5)
La porte s’ouvre sur une vaste salle encombrée d’appareils bizarres et une
sorte de robot humanoïde assez proche du « 6-3PO » de Star War de Lucas. En
moins métallique, avec des mouvements plus souples et la douce voix de « Lady
Margaret » qui accueille les visiteurs.
« Milady est accompagnée. Dois-je
prévoir de neutraliser son visiteur ? »
Non, répond l’accompagnatrice. « Il
a payé son dû. Sers-lui plutôt une boisson aromatisée, s’il le désire et
apporte mes médicaments, s’il te plaît. »
Une de ses meilleures réalisations, fait-elle savoir à Paul.
« Voilà, c’est ici que je travaille
habituellement. »
Et qu’y fait-elle à part des répliques humanoïdes singeant les « cyborgs »
des films d’anticipation ?
Des plans sur la comète. « Disons
qu’essentiellement je vérifie la qualité des plans des puces que vous avez vu
fabriquer à l’usine de Glasgow. Nous travaillons essentiellement sous licence,
pour des commandes précises, mais parfois, il faut pouvoir adapter quelques
fonctions pour de petites séries de 20 ou 30.000 Rfid. Le business qui mobilise
les ateliers que vous avez visité ce matin. »
Est-ce tout ce qui fait vivre la famille, hormis l’activité de
distillation ?
« Oui ! Et ça finance mes recherches
qui sont de deux ordres. Je vous l’ai dit dans l’avion. Je me passionne pour
mes jambes artificielles et autres membres destinés à la Fondation du
professeur Risle. L’atelier est là-bas au fond. Vous avez vu ma meilleure
production à la sortie de l’ascenseur. »
Impressionnante, il est vrai. Et tout le reste alors ?
« Y est adjoint un atelier de
recherche de programmation, que je n’utilise plus. Mes membres artificiels sont
au point, pour la plupart, du petit doigt à la jambe complète, même si il y a
encore des améliorations possibles.
Vous avez déjà vu Mark, mon robot, qui
reste le plus évolué, mais il a besoin d’une gros calculateur situé là-bas pour
se mouvoir par télécommande radio.
En ce moment, viens par ici, je
travaille sur la puce « Digital Angel », sous licence de la société américaine
« Applied Digital Solutions ». »
Jamais entendu parler !
Et d’expliquer qu’il s'agit d'une puce électronique de la taille d'un
petit grain de riz et qui est implantée sous la peau. Elle est aussi capable de
renvoyer des informations biologiques sur son porteur, température du corps,
rythme cardiaque, etc.
« Une autre version de la puce
appelée « Veripay », qui a été présentée en Novembre 2003 au salon « ID World »
à Paris, et permet d'y inscrire des données personnelles en vue de servir de
carte d'identité ou de carte de crédit.
Là, il s’agit de la troisième version
de la puce, nommée « Verichip », destinée à être implantée sur le bétail pour
en assurer la « traçabilité ». Bientôt le bétail humain lui aussi sera
parfaitement « traçable », dès qu'un nouveau « 11 Septembre » fournira le
prétexte plausible pour rendre la puce obligatoire, au nom de la « sécurité ». »
Et de signaler qu’ainsi, rien n’arrive par hasard, pas même les attentats
du 11 septembre.
De quoi étonner Paul qui reste songeur en voyant arriver le cyborg « Mark
» un plateau à la main avec deux verres remplis aux deux tiers de liquides
divers.
« La maîtrise des hommes, opérées
par les puissants lobbies « militaro-industriels » américains, ont besoin,
comme ça de temps en temps, « d’inputs de crise » pour justifier de leur
importance et financer leur suprématie. Un ennemi disparaissant, il lui faut en
trouver un autre pour survivre ! »
Et cette fois-là, c’était le terrorisme d’Al-Qaïda, issu de la mouvance
islamiste comme d’une préférence pour les opinions occidentales, celles qui
sont prêtes à financer les investissements nécessaires par l’impôt, en vue de
superprofits à venir.
« Le 11 septembre, c’est quand même
un drame inattendu, pense-je. On aurait pu y échapper sans remettre en cause la
sécurité des américains. »
C’est plus compliqué que ça, fait-elle savoir.
Il s’agit bien d’un complot, organisé et exécuté par Al-Qaïda, mais
planifié très en amont par la complexe militaro-industriel qui manipule les
opinions et gouvernements occidentaux. « Ils
ont été instrumentalisés. »
Elle sait ça comment, elle ?
Tout simplement parce qu’aucun avion n’est tombé sur le Pentagone. « Quand un avion tombe sur une barre
d’immeubles, comme lors de la catastrophe de Schiphol aux Pays-Bas, on peut
quand même en retirer des morceaux entiers d’aile ou d’empennage, surtout si
c’est un avion de 60 mètres d’envergure. Or, là, non seulement il n’y en avait
pas, mais la partie de bâtiment détruite n’est même pas plus longue de 25
mètres ! »
D’une logique, la fille, implacable !
On avait pourtant vu des reconstitutions très convaincantes. Même s’il est
vrai que « poser » un avion lancé à 800 km/h juste à la porte du bâtiment,
altitude zéro pour s’éclater que sur le rez-de-chaussée à travers les
poutrelles du bâtiment, c’est plus de la science-fiction que l’œuvre d’un
pilote chevronné.
Et donc ?
« Maintenant, ils ont leur ennemi,
qui mobilise plusieurs corps d’armée et trouvent des financements
quasi-illimités pour mener une guerre qui aurait dû s’arrêter depuis presque 9
ans. Et elle se poursuit… On ne veut pas tuer Ben Laden [1], ni détruire
Al-Qaïda, mais simplement être militairement présent sur zone pour contrôler
les puits de pétrole et mettre la pression sur le Proche et Moyen-Orient et
tous les pays qui ne se plient pas à l’ouverture de leur marché intérieur aux
produits américains. C’est de la politique de la canonnière, rien de plus !
» rajoute-t-elle un brin amusée.
« De multiples moyens sont
actuellement utilisés pour préparer l'opinion publique à accepter la puce, et
pour réduire la répulsion instinctive à l'intrusion d'objets matériels dans le
corps. D'où les efforts des médias et de l'industrie culturelle pour
populariser les piercings, les implants en silicone, ou encore les anneaux
gastriques, comme solution à l'obésité.
Pour rendre la puce désirable et «
tendance », une discothèque de Barcelone dirigée par un américain propose même
à ses clients de s’en faire implanter une pour 100 euros afin de pouvoir payer
les consommations au bar sans argent.
Mais la méthode la plus largement
utilisée est de populariser la puce grâce à des prétextes médicaux. De nombreux
hôpitaux américains encouragent ainsi les patients à se faire greffer une puce
contenant leurs données médicales personnelles, groupe sanguin, traitements
déjà en cours, etc., dans le but d'éviter les risques d'erreur dans
l'identification et traitement des malades. Tout ce que sait faire un médecin
normalement constitué sans recours à l’électronique.
Les implants seront aussi proposés pour
une surveillance médicale à distance avec envoi automatique d'une alerte au
médecin en cas de problème. Vous avez son modèle, en plus archaïque, dans votre
carte Vitale en France, dans vos cartes de crédits, Monéo, Imagin’air, Vélib’
etc. »
Paul doit se rendre à l’évidence : ça existe déjà, de telle sorte que même
demain, les billets de banque en auront, les pièces de monnaie, et chacun
pourra ainsi être « tracé » jusque dans la totalité de ses mouvements et
actions.
« Cette puce, celle sur laquelle je
travaille, est la prochaine étape pour un contrôle absolu des individus par les
« Maîtres du Monde ». À terme, les implants électroniques permettront de
contrôler directement les esprits en modifiant le fonctionnement du cerveau, et
donc, l'humeur, les émotions, les pensées et le comportement.
À la fin du mois d'Août 2001, des
scientifiques américains ont réalisé avec succès trois expériences majeures
pour un contrôle social du XXIème siècle, basé sur les implants
neuronaux et les biotechnologies.
Un cerveau de lamproie, une espèce
d'anguille, a été greffé sur les circuits d'un robot. Résultat : un robot
autonome, entièrement piloté par le cerveau encore vivant de la lamproie. C’est
une des pistes que j’affectionne pour le contrôle de mes jambes artificielles !
Un micro-processeur a été greffé dans le
cerveau d'une souris vivante pour commander les muscles à la place de l'animal
: c’est l’autre piste sur laquelle je travaille pour commander mes prothèses.
Mais c’est un peu futuriste dans la mesure où on ne sait pas encore si ce type
de puce peut être accepté par le cerveau humain lui-même.
Le professeur Risle travaille aussi
là-dessus dans ses laboratoires canadiens. Mais c’est très confidentiel et je
ne lui ai pas encore fourni un prototype acceptable. »
Monstrueux ?
Et de continuer.
« Ils ont même réussi à greffer des neurones humains dans le cerveau du fœtus d'un singe. Les neurones humains se sont parfaitement intégrés et se sont multipliés dans le cerveau du singe, créant ainsi un hybride singe-homme. Officiellement, ils disent avoir détruit le fœtus hybride avant sa naissance. Quel dommage, n’est-ce pas ! » ricane-t-elle un peu plus.
Paul écoute, quel que peu horrifié, et demande : « Vous ne pensez pas que nous en sommes arrivés à un stade où la Création
serait déjà détournée ? »
La « grande machine » est en train de s'approprier totalement le vivant. «
Pour elle, tous les organismes vivants,
végétaux, animaux, et humains, sont des « ressources » à exploiter. Et le stade
ultime sera atteint quand ces « ressources » seront totalement intégrées,
incorporées par le système. La suite logique sera que les humains soient placés
sous le contrôle direct de la machine, raccordée à leur système nerveux au
moyen de greffes bioniques et d'implants neuronaux. Pour le plus grand bonheur
et bien de l’humanité, rassure-toi ! », fait-elle.
Pas de quoi être rassuré, en fait, bien au contraire !
« Non mais il n’y a pas de quoi s’inquiéter, je t’assure. On vise quoi en fait ? Non pas à manipuler les esprits pour en faire des moutons corvéables et décervelés [2]. Au contraire. Il s’agit d’améliorer le sort de la plupart en contrôlant leur santé et leurs peurs. En leur proposant des produits toujours plus techniquement avancés tout en leur permettant d’assurer les financements nécessaires pour acquérir ce nouveau niveau de confort de vie par leurs activités créatrices ou laborieuses.
Demain sera meilleur et bien meilleur
qu’aujourd’hui. Nous aurons à notre disposition des ressources naturelles à
gérer avec parcimonie et des sources d’énergie infinies.
Regarde les travaux de Grand-père : ils sont plusieurs à détenir ainsi des machines à énergie-libre, dites sur-unitaires. Il ne suffit de pas grand-chose à Grand-père pour rendre définitivement industrialisable ses moteurs magnétiques. D’ailleurs, Minato au Japon le fait très bien et ça ne lui est permis, pour conserver son savoir-faire, que s’il n’inonde pas trop vite le monde de ses machines.
Regarde les travaux de Grand-père : ils sont plusieurs à détenir ainsi des machines à énergie-libre, dites sur-unitaires. Il ne suffit de pas grand-chose à Grand-père pour rendre définitivement industrialisable ses moteurs magnétiques. D’ailleurs, Minato au Japon le fait très bien et ça ne lui est permis, pour conserver son savoir-faire, que s’il n’inonde pas trop vite le monde de ses machines.
Grand-père s’esquinte la santé avec sa
« Z-machine ». Il n’a pas vu qu’on pouvait la simplifier radicalement avec un
seul piston et une grosse masse inertielle en rotation. Lui s’ingénie à
maîtriser ses éclateurs, sans succès. Peu importe le nombre de fusion par
rapport au nombre de tour de sa « machine diesel », comme il aime à la
baptiser, puisque ça fonctionne au moins toutes les secondes. Alors un
éclatement tous les 24 tours ou tous les 40 ou 80 tours, à plus ou moins 4 ou 8
tours près, ce n’est pas très important. »
Elle ne lui a pas dit ou fait comprendre ?
« Quel intérêt ? Les américains
maîtrisent parfaitement le problème. Or, leur intérêt n’est pas dans
l’émergence de technologies nouvelles, mais d’abord dans l’épuisement de
technologies avérées. Dans la maximisation des profits qui servent à financer
l’apparition au stade industriel de ces nouvelles technologies. Disons une tous
les 10 ou 20 ans, le temps d’amortir les investissements. Et là, crois-moi, ils
ont de l’avance pour toute la première moitié du XXIème siècle, voire un peu
plus.
Regarde, ici, je travaille sur les
productions des 5 ou 10 prochaines années. »
Et d’entraîner Paul dans une autre partie du laboratoire.
« Ici, par exemple, je travaille sur
les poudres de Lithium-Fer-Phosphate. Encore sous licence américaine. Mais il
faut que nous soyons prêts à faire notre mutation industrielle familiale quand
le « top départ » sera donné. »
Et d’expliquer que l’essor des véhicules électriques bute encore et
toujours sur les batteries actuelles qui, malgré de réels progrès, ne
contiennent pas assez d’énergie pour faire rouler sur de longues distances nos
voitures et nécessitent en outre de longs temps de rechargement.
« Or, les nanotechnologies sont en
train de révolutionner les solutions de stockage embarqué d’électricité.
Plusieurs laboratoires dans le monde travaillent sur des nano-condensateurs
électrostatiques, qui augmentent par dix la capacité de stockage du classique
condensateur électrostatique. Avec ce dispositif, il sera bientôt possible de
stocker et de distribuer efficacement l’électricité récoltée grâce à des moyens
alternatifs. »
On recherche une haute densité d’énergie, d’une forte puissance et d’un
rechargement rapide, qui sont essentiels pour l’usage des énergies du futur.
« Le but est de réussir à appliquer
des milliards de nanostructures dans une batterie. À long terme, il est
question que la même nanotechnologie soit utilisée pour offrir une nouvelle
façon de stocker les énergies renouvelables destinées à l’alimentation
énergétique des usines en même temps que de pouvoir faire face à une demande
croissante en « énergie propre ». ».
La fin des énergies fossiles déjà programmées.
La fin des énergies fossiles déjà programmées.
« Pourquoi crois-tu qu’Al Gore a
reçu un prix Nobel de la paix ? Parce qu’il est le premier avec le GIEC à
tenter de préparer l’opinion publique, américaine d’abord, européenne ensuite,
mondiale enfin, à la nécessité de ces nouvelles technologies. »
Préparer les opinions ou les « manipuler » ?
Avec pour première étape de fabriquer à coût raisonnable des batteries de
téléphone ou d’ordinateurs qui se rechargent en quelques dizaines de secondes,
tout en étant plus petites et plus légères.
« La technologie utilisées ne change
pas vraiment des batteries actuelles que nous utilisons, les batteries
Lithium-Ion. En effet, le matériau utilisé est le Lithium-Fer-Phosphate, le
LiFePO4 et l’approche ne requiert que de simples changements dans le
procédé de production de ce matériau déjà bien connu. Tout ça joue en faveur
d’une commercialisation qui ne prendrait pas plus de deux ou trois ans. »
Et d’expliquer que comme toutes les batteries Lithium-Ion, le LiFePO4
absorbe et délivre de l’énergie par l’extraction simultanée et respectivement
l’insertion d’ions Li+ et d’électrons.
Ainsi, la capacité à fournir de la puissance et à se recharger dépend de
la vitesse de déplacement des ions Li+ et des électrons à travers
l’électrolyte, le matériau des électrodes. Or, les ions et les électrons se
déplacent intrinsèquement vite, donc la limite à leur déplacement rapide dans
les batteries actuelles se situe autre part, dans l’architecture même de la
conception de la batterie.
« Il est évident que si les particules chargées se déplacent dans des sortes de tunnels nanométriques à travers le matériau, dont les entrées et les sorties se situent sur la surface, si les particules ne sont pas en face de ces entrées, elles ne peuvent pas se déplacer.
Le LiFePO4 nanostructuré
permet d’obtenir une mobilité beaucoup plus importante des ions et électrons
vers la surface du matériau. Je vise un prototype de batterie de ce type
pouvant se charger en moins de 20 secondes, contre 6 minutes avec un matériau
non modifié. Soit un gain de 1 sur 18 ! Et on doit pouvoir faire mieux avec des
supports structuraux en nanotube de carbone monocristallin, mais c’est encore
plus cher… »
Et de continuer : « La plupart des
batteries commercialisées sont faites de Lithium-Cobalt qui chauffent à l’usage
intensif, ce qui a déjà entraîné la destruction d’ordinateurs portables ou
autres baladeurs MP3, alors que le LiFePO4 ne souffre pas de
surchauffe. Même s’il est peu plus cher, le LiFePO4 n’a pas non plus
et jusqu’à maintenant retenu l’attention car le Lithium-Cobalt peut stocker
plus de charge pour un poids donné.
Cependant, on peut constater que le
nouveau matériau nanostructuré ne perd pas sa capacité de charge avec le temps
alors que les batteries standards ont une durée de vie plus limitée. Cela
signifie que l’excès de matériau nécessaire pour les batteries standards pour
compenser les détériorations liés aux cycles de charges et décharges et les
effets joules induits, leur dégradation avec le temps ne sera plus
nécessairement un facteur de vieillissement, rendant les batteries plus petites
et plus légères avec des performances de charge et de décharge beaucoup plus
importantes. »
Charger des batteries en quelques secondes au lieu de plusieurs heures doit permettre un changement des habitudes quotidiennes, et donc permettre de nouvelles applications technologiques.
« En effet, actuellement, la vitesse
d’évolution de l’électronique est limitée par la capacité des batteries.
Demain, avec ce matériau, seulement 360 W seront nécessaires pour charger une
batterie de téléphone portable de 1 Wh en 10 secondes. »
Cette technologie bouleversera l’automobile : « Décharger une batterie en quelques secondes, c’est disposer de la
puissance immédiate qui fait défaut aux véhicules électriques actuels. La
charger en quelques minutes au lieu d’y passer la nuit permet d’envisager
sereinement de longs trajets. »
180 kW sont nécessaires pour charger une batterie de 15 kWh (batterie pour
véhicules hybrides électriques) en cinq minutes, « ce qui implique l’utilisation de stations d’énergie électriques pour
recharger les voitures hybrides électriques. Certains constructeurs ont déjà
investi dans des batteries à charge rapide. Utilisant la technologie d’Altair
Nanotechnologies. Phoenix Motorcars a déjà construit un prototype de voiture
électrique, autonome sur 160 km, pouvant être rechargée en seulement 10
minutes. Et selon Ceder, de telles batteries pourraient être sur le marché
d’ici 2015. »
Bref, il faut que la Grande-Bretagne soit présente sur ce marché à
l’horizon de deux ans, 2012, même sous
licence. « C’est une façon de sauver
l’usine de la famille et ses emplois pour les 20 ou 30 ans suivants. Et c’est
ici que ça se passe ! »
Convaincu, Paul ?
« Justement, n’est-ce pas une
rupture à redouter, vu ce que tu m’as supputé sur les « maîtres du monde » ?
»
Pas vraiment tant qu’on continuera de leur verser des royalties. « C’est tout ce qui les intéresse. Et ensuite,
les générateurs d’énergie propre de Grand-père pourront émerger. Jusqu’à
remplacer plus tard, les batteries nanostructurées. À l’horizon 2030/2035. Je
te le dis, on a plusieurs décennies d’avance à mettre au point ici ! »
Ça vaut bien quelques « sacrifices » quant aux dividendes à verser à Lady Joan,
n’est-ce pas ?
Et que rapporter à ses « mandants », alors ?
(Aparté n° 6)
La conversation se poursuit lundi matin, après les aurores où Paul en
profite pour son « petit décrassage matinal » à faire un tour complet du
plateau où est juché le « château » des McShiant, avant que les deux Ladies ne
rentrent l’une à Glasgow et l’autre à London où l’hydravion de Paul attend de
le ramener sur les boucles de la Seine.
D’après Lady Catherin, mal remise de ses « émotions nocturnes », on
reconnaît les « Maîtres du Monde » par leurs valeurs et principes fondamentaux
communs.
« C’est le ciment de leur unité,
leur dénominateur commun. L'adhésion à ces principes est obligatoire pour être
admis dans ces cercles. »
Pour eux, la fin justifie les moyens, le fort doit dominer le faible. Il
est génétiquement fait pour être un prédateur, et le faible est notoirement sa
proie. L'élimination des faibles est conforme au principe de la sélection
naturelle de Darwin. La vie de tous les individus n'a pas la même valeur. Ceux
qui ont une valeur négative peuvent être ignorés voire éliminés, dans l'intérêt
supérieur de l'ensemble, car le peuple est par nature ignorant et stupide.
Conséquence, le monde est entre les mains et doit être gouverné par une élite
éclairée.
« Ils ne cherchent pas le pouvoir en
vue de leurs propres fins, mais seulement pour le bien de la majorité tel
qu’ils la définissent. »
Pour eux, les hommes, sont des créatures frêles et lâches, qui ne peuvent
endurer la liberté, ni faire face à la vérité. Ils doivent être dirigés par
ceux qui sont plus forts qu'eux.
« L'espèce humaine a le choix entre la liberté et le bonheur, or le bonheur vaut mieux. ».
« C’est du Orwell, ça ! » fait
Paul entre le corn-beef et le porridge…
Le bien des autres ne les intéresse pas. Ils ne recherchent que le
pouvoir, le pur pouvoir, sur les vies d’autrui.
« Seul et libre, l'être humain est
toujours vaincu. Mais s'il renonce à son identité, s'il se soumet entièrement
et totalement, il se fond dans le pouvoir collectif, il est alors tout-puissant
et immortel d’après eux. »
Le pouvoir, c’est le pouvoir sur d'autres êtres humains, sur les corps
mais surtout sur les esprits. « Le
pouvoir sur la matière n'est pas important et ils l’ont déjà. La maîtrise de la
matière est déjà absolue. Ce qui leur importe c'est de commander à l'esprit. La
réalité est à l'intérieur du crâne...
Le réel pouvoir est le pouvoir non sur les choses, mais sur les hommes. Et comment assure-t-on le pouvoir sur un autre ? En le faisant souffrir. L'obéissance ne suffisant pas, comment, s'il ne souffre pas, peut-on être certain qu'il obéit, non à sa volonté, mais à la leur ? »
Le réel pouvoir est le pouvoir non sur les choses, mais sur les hommes. Et comment assure-t-on le pouvoir sur un autre ? En le faisant souffrir. L'obéissance ne suffisant pas, comment, s'il ne souffre pas, peut-on être certain qu'il obéit, non à sa volonté, mais à la leur ? »
Un vrai manifeste fasciste que n’aurait pas renié ni Mao, ni Staline,
pense Paul se demandant où elle allait en venir !
« Si je comprends bien »,
fait-il entre deux gorgées de thé infect (mais il n’y avait que ça de proposé),
« le pouvoir c’est seulement d'infliger
des souffrances et des humiliations à autrui. Pas un peu débile et pervers ?
»
Le pouvoir, c’est de déchirer l'esprit humain en morceaux que l'on
rassemble ensuite sous de nouvelles formes que l'on a choisies.
« Qu’est-ce que tu peux noter de l’histoire contemporaine, sinon que grandit un monde de craintes, de trahisons, de tourments ? Un monde d'écraseurs et d'écrasés, un monde qui au fur et à mesure qu'il s'affinera deviendra plus impitoyable. Le progrès dans notre monde sera le progrès vers plus de souffrance. Notre civilisation est fondée sur la haine. Il n'y aura pas d'autres émotions que la crainte, la rage, le triomphe et l'humiliation. Tout le reste sera détruit ! » s’enflamme-t-elle.
Les liens entre enfant et parents, entre l'homme et l'homme, entre l'homme
et la femme seront coupés les uns après les autres, déshumanisés. « Qu’avons-nous fait, cette nuit et les nuits
précédentes, juste pour notre hédonisme individuel, sinon de nous déshumaniser
et d’en rester sur un plan bestial ? ».
On peut dire ça comme ça, en effet. Lady Joan en reste coite…
« Plus tard, il n'y aura ni femme ni
ami. Les enfants seront à leur naissance enlevés aux mères, comme on enlève
leurs œufs aux poules. La procréation sera une formalité annuelle, comme le
renouvellement de la carte d'alimentation. Il n'y aura plus de loyauté que pour
le pouvoir. Tous les plaisirs de l'émulation seront détruits remplacés par
l'ivresse toujours croissante du pouvoir, qui se perfectionnera de plus en
plus. Il y aura à chaque instant, le frisson de la victoire, la sensation de
piétiner un ennemi impuissant... Autant qu'un monde de triomphe ce sera un
monde de terreur... ! C’est vers cela que l’on marche à allure accélérée. Il
suffit de le constater pour mieux l’appréhender ! »
L'homme est infiniment malléable. « Même
toi, mon beau capitaine, on obtient jusqu’à ta sève, ton jus par le pouvoir qu’on
t’a laissé jouir de nous baiser. Et tu aimes ça ! Tu vas jusqu’à distribuer ton
sperme dans n’importe quel orifice qui s’offre à toi. Mais on peut aussi
l’obtenir sans ta volonté en te manipulant, en te droguant, en te violant.
N’est-ce pas ce que ma sœur a fait avec toi hier dans l’ascenseur ? »
Malaise autour de la table…
« Tel est le monde qu’ils nous
préparent. Un monde où leurs victoires succéderont à leurs victoires et leurs
triomphes à leurs triomphes. Un monde d'éternelle pression, toujours
renouvelée, sur la fibre de la puissance. Tu commences à réaliser ce que sera
ce monde ?
Et à la fin de leur emprise sur nos
vies et nos volontés, nous ferons plus que les comprendre, nous l'accepterons,
nous les accueillerons avec joie, et nous en demanderons notre part en
idolâtrant nos propres bourreaux. Tu ne crois quand même pas que je vais faire
de la résistance dans ma « petite usine » du fin fond de l’Écosse, alors que
plutôt, j’anticipe tous les jours et fait ce qu’ils me demandent de faire. »
Dans l’avion du retour, Lady Joan reste longtemps silencieuse. « Tu en penses quoi ? » finit-elle par
lâcher.
[1] Depuis, Ben Laden devenu inutile et relativement inactif, a été
exécuté le 2 mai 2011 à Abbottabad, ville de garnison au Pakistan, par un
commando américain, alors qu’il s’y cachait depuis de nombreuses années.
[2] Là, on peut dire que les médias s’en chargent
déjà…
Wow touffu! Mais le robot a la cpeo est peu plausible meme si lecosse sont leaders des robots a neuronex...
RépondreSupprimerSurtout qd c un seul inventeur! C ce que j'appelle le syndrome flash-gordon. Impossible d'inventer seul un truc pareil! On peut seul bricoler en rassemblant dez modules existants comme les drones mais tout, seul, c impossible....
Dj.
Tu as raison DJ : Il s'agit de "bricolages", en 2011 quand se passe cette narration.
SupprimerJe pouvais bien sûr rajouter quantité de "suppléants" pour faire plus vrai, mais ça compliquait l'écriture de ce roman.
De toute façon, ils y sont, mais tu verras ça dans d'autres épisodes, notamment au Canada.
Pour le reste, je te rappelle que depuis, les RIFD sont désormais partout, sans même que tu le saches et qu'il a bien fallu préparer cette révolution...
On parvient même à te pister, tes téléphones même éteints, écouter tes conversations et suivre tes déplacements avec une seulement une "petite-valise" posée à quelques centaines de mètre de toi sans que tu le saches.
Les membres artificiels ont d'un coup fait d'énormes progrès, jambe, bras, poignet, main, qu'on implante désormais dans le corps humain... Idem pour les nano-médicaments et on en est qu'au début.
Idem pour les nano-batteries qui vont sortir dans quelques mois dans tes téléphones et ordinateurs avant que d'envahir ta voiture et plein d'autres choses.
Il aura fallu quelques "bricoleurs" pour "penser" ces révolutions technologiques avant de les voir passer à l'ère industrielle : C'est ce que je décris avec un peu d'avance : Je te rappelle qu'on est à "pentecôte 2011", pas en 2015...
Il y a donc à peine 4 ans de ça !
Quant aux "drones", ils sont désormais tellement évolués désormais, pour des bricolages", que même les armées n'en interceptent aucun malgré leurs moyens considérables...
Mais on en reparlera dès qu'on en saura plus, parce qu'un drone c'est officiellement et juridiquement un Objet Volant Non Identifié...
Un Ovni ! Est-ce un hasard ?
Toi qui fait dans la télécom (je crois que je peux me tromper, mais peu importe), en 2011, souviens toi qu'on débattait déjà de la 4G alors que la 3G apparaissait seulement...
Pas bien difficile d'anticiper un peu quand on aujourd'hui, des "bricoleurs" débattent de la 5G et de ses protocoles, non ?
Et si tu savais les progrès fait dans les objets connectés, dont personnes ne parlait il y a seulement 4 ans, et encore demain les "objets autonomes", même pas imaginables en 2010...
Touffu ? Et tu voulais que j'en rajoute ?
Bien à toi !
I-Cube
Avec les réseaux actuels, les objets connectés resteront une curiosité sauf si on accepte de se faire griller la cervelle ou la possibilité d'une épidémie de cancers chez les enfants!
SupprimerEt l'adoption de l'IP V6, nécessaire, est encore bien loin.
Il faudrait passer par une étape de fédéralisation des réseaux donc leur nationalisation et les opérateurs ne seraient que des fournisseurs de service.
Et ce serait mieux car tu divises au moins par 10 le nombre d'antennes nécessaires...
Le matériel existe déjà pour gérer virtuellement des opérateurs...
Ah au passage les politiques vont perdre le bénéfice des "licenses"... lol...
C'est sans doute pour cette dernière raison, que ça ne se fera pas tout de suite : L'Etat a besoin de te racketter à outrance pour faire survivre son autorité érodée de partout...
SupprimerL'avenir des "objets connectés", je n'y crois pas beaucoup, à titre personnel : Ca n'apporte rien de plus à l'utilisateur final et on le force à payer l'ensemble tout au bénéfice de l'industriel qui se facilite ainsi le travail.
Quand les gens en auront marre d'être espionnés toute la journée (d'accord, ce n'est pas pour demain, mais ça va arriver dès les premiers abus, dès les premières "ventes-forcées" qui les mettront en faillite personnelle), ils déconnecteront leurs "objets-connectés"...
C'est assez facile d'ailleurs.
Quitte à coûter plus cher en termes de logistique... Quoique ce ne soit pas si sûr... et c'est de toute façon rarissime.
Je me souviens d'une expérience personnelle sur une station balnéaire réputée : Mon "tas de boue à roulette" tombe en panne et je cherche une voiture de location le temps de la réparation, tout "connectée" qu'elle était déjà...
Juste une courroie à changer = 8 jours de tractations pour faire venir la bonne pièce.
Aucun logiciel n'a été capable durant toute la période de me trouver une voiture de location !
J'ai été piéton parce qu'on touchait à la crétinerie des ingénieurs qui te pondent les algorithmes de gestion des stocks disponibles.
Normal, on touche à l'aléa qui reste imprévisible !
Perso, en qualité de gestionnaire avisé de la chaîne de décision et bon commerçant, j'aurai introduit ce qu'on appelle un "stock d'urgence" ou de dépannage.
Pas les ingénieurs informatiques : Ils se pensent supérieur à tout et ne prévoient jamais l'imprévisible.
C'est pourquoi on "plante" régulièrement tout système automatique.
Et que la connectique n'est pas la bonne solution : C'est juste un outil de plus, un peu, voire totalement bancal quand il sort des chemins balisés, mais qui ne rend pas plus intelligent pour autant..
Des considérations que j’ai reprises sur « Alerte éthique » :
RépondreSupprimerhttp://euroclippers.typepad.fr/alerte_ethique/2015/03/les-ma%C3%AEtres-du-monde.html
Là encore, "Ami-râle", ce sont des textes qui sont en ligne depuis 2011.
RépondreSupprimerEt encore, l'épisode des maîtres du monde, c'est une vaste inspiration de texte encore plus anciens sur la toile depuis de nombreuses années : J'en avais même fait une rubrique sur l'autre blog.
Souvenez-vous, j'ai même repris en 2013, à l'occasion de "Parcours olympiques" les prophéties de Jean de Jérusalem qui reste le texte de base...
Mais là, ils auraient fait tâche, comme un cheveu dans la soupe.
Bien à vous !
I-Cube