Toussaint
2009 : Samois-sur-Seine
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un
roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit
de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
Ce jour-là, un dimanche, le professeur Edmond Risle prend le frais sur le
balcon/terrasse du premier étage de sa maison des bords de Seine, en limite de
la forêt de Fontainebleau.
Pour une fois, il fait beau et presque chaud au soleil.
Sa fille s’occupe de lui verser un chocolat chaud, façon
catalane-espagnole, compact, presque pâteux, mais très, très chaud avant de lui
avoir remis en place sa couverture.
« Merci ma chérie ! Il faut que nous
parlions, tous les deux. »
Il se trouve qu’elle est venue justement pour ça, la veille au soir,
abandonnant son mari à ses occupations parisiennes.
Elle sort de son cartable les dossiers dont elle croyait que son père
voulait aborder et qu’elle était allée chercher dans ses bureaux de l’avenue
Montaigne, en passant.
« Non ! Les chiffres, je te fais
confiance. Je suis sûr que les affaires vont bien. Je veux te parler d’une
chose qui me tient à cœur. Tu trouveras le dossier sur le petit bureau. Il
s’agit du rapport parlementaire sur la bioéthique que je me suis procuré sous
le manteau. Il sera rendu public dans le courant du mois de janvier 2010. »
Car le Parlement français doit, pour la deuxième fois, réexaminer les lois
de bioéthique adoptées en 1994, une exigence inscrite dans la loi de 2004.
Il y est d'autant plus contraint que, le délai autorisant la recherche sur
les embryons conçus in vitro et les cellules souches embryonnaires, vient à
échéance en 2011.
Et plus globalement, les parlementaires seront conduits à examiner les
problématiques éthiques et juridiques que posent les évolutions récentes des
connaissances scientifiques.
Le rapport d'information sur la révision des lois bioéthiques analyse
ainsi le nouveau contexte de 2010.
« Si les équilibres prévalant depuis
2004 ne sont pas bouleversés, plusieurs tendances se sont dégagées au cours de
ces dernières années au sein de la recherche justifiant que le Parlement se
saisisse à nouveau de ces questions, préconisera-t-il.
À la différence de 2004, le débat
autour du clonage thérapeutique a perdu de son acuité, notamment à l’occasion
du discrédit jeté sur les recherches conduites par le professeur Hwang. Tu
verras ça. »
On se souvient que Hwang Woo-suk est un scientifique sud-coréen réputé
pour ses recherches sur les cellules souches.
En décembre 2005, ses travaux sont considérés suspects, pour ne pas dire
faux. Le 23 décembre, une commission d'enquête affirme que ses résultats ont
été falsifiés et le 12 mai 2006, il est officiellement inculpé par les
autorités sud-coréennes.
En 2004, Hwang et son équipe publient en effet un article dans le magazine
« Science » annonçant qu'ils sont les premiers au monde à réussir à cloner un
embryon humain pour la recherche scientifique (production de cellules-souches).
En mai 2005, Hwang publie un second article affirmant qu'il a réussi à
produire 11 lignées de cellules souches, chacune à partir d'une personne
différente.
Ce travail laisse alors entrevoir l'avènement d'une nouvelle ère
thérapeutique, au plus près du malade et de la maladie, caractérisée par la
production de cellules souches issues de, et destinées à, des personnes
malades, dans le but de guérir leurs organes dysfonctionnels sans risques de
rejets par exemple.
Exactement l’axe de recherche de l’Institut, qui du coup semble avoir pris
du retard.
Et Hwang fait la une de l'actualité quand il critique la politique du
président des États-Unis sur la recherche des cellules souches.
Le 3 août 2005, Hwang et son équipe clonent pour la première fois au monde
un chien.
Le chiot, un lévrier afghan, s'appelle Snuppy.
En novembre 2005, le Professeur Gerald Schatten de Pittsburgh, avec qui il
travaillait depuis deux ans, l'accuse de ne pas respecter certaines règles
éthiques : il aurait utilisé des ovocytes de jeunes femmes rémunérées, sans
expliquer l'emploi qui devait en être fait.
Cette prise de position marquera le début d'une polémique qui va
s'amplifier rapidement jusqu'à invalider les résultats les plus spectaculaires
obtenus par Hwang sur le clonage de cellules humaines.
Or, après avoir brièvement nié les faits qui lui sont reprochés, devant
l'accumulation de témoignages accablants, Hwang les reconnaît en décembre 2005
et démissionne dans les semaines qui suivent de toutes ses fonctions
officielles.
Entre autres choses, l'un de ses collaborateurs avait reconnu que
plusieurs photos de cellules clonées étaient fausses.
Hwang et les autres signataires demandent alors au magazine « Science » de
retirer l'un de ses articles.
Et le 23 décembre 2005, la commission d'enquête de l'Université de Séoul
confirme que ses résultats sont falsifiés.
En conséquence, c’est désormais l’ensemble des travaux sur le clonage de
cellules humaines qui seront dès lors considérés comme suspects.
Mais la commission Coréenne n'invalide pourtant pas les résultats sur le
chien Snuppy, dont le caractère de clone a été confirmé indépendamment par une
étude conduite au NIH.
Par ailleurs, le 29 décembre 2005, un enquêteur a annoncé qu'aucun des
onze clones spécifiques que Hwang a affirmé avoir créés n'existe. Le
gouvernement sud-coréen aurait également tenté, par crainte du scandale, de
suborner les scientifiques qu'il soupçonnait de pouvoir alerter l'opinion.
Plus tard, le 12 mai 2006, Hwang est inculpé par les autorités
sud-coréennes pour « fraude, détournement de fonds et violation des lois sur la
bioéthique ».
Selon une étude de chercheurs américains, canadiens et japonais parue dans
la revue « Cell Stem Cell » le 2 août 2007, et ayant eu accès à la lignée
cellulaire de leurs confrères sud-coréens, indique que le professeur Hwang et
son équipe auraient toutefois bien réalisé, à leur insu, une première
scientifique en obtenant in vitro des
cellules souches embryonnaires humaines, mais par parthénogenèse et non par
clonage.
En effet, chez les mammifères, le développement parthénogénétique ne
permet ordinairement pas de créer des embryons viables.
Le protocole scientifique utilisé par le professeur Hwang rendait
difficile d'opérer une distinction entre clonage et parthénogenèse, et son
erreur a alors consisté seulement à ne pas avoir procédé aux vérifications
nécessaires.
Le professeur Risle poursuit sa phrase après avoir bu une première gorgée
de son breuvage brûlant. « Il y est par
ailleurs affirmé que les retombées pour la thérapie cellulaire des recherches
sur les cellules souches embryonnaires n'ont pas été à la hauteur des espoirs
formés en 2004.
À l'inverse, la communauté scientifique
s'accorde à reconnaître beaucoup de potentialités aux cellules souches
pluripotentes induites, découvertes en 2007, sans pour autant considérer qu'il
faille arrêter toute recherche sur les cellules souches embryonnaires.
Là-dessus, nous gardons pour nous notre
avance technologique.
En revanche, il considérera que le
développement des bio-banques justifie d'être analysé au regard du respect des
droits de la personne. Permission dont nous nous passons bien !
D’autre part, et d’après ce rapport,
des incertitudes entourant le statut juridique des recherches sur les embryons
transférés in vitro auraient également tout intérêt à être
levées.
Parmi les évolutions juridiques
marquantes depuis 2004, il citera un arrêt de la Grande chambre des recours de
l'Office européen des brevets du 25 novembre 2008 qui a jugé non brevetables
les inventions biotechnologiques concernant des cellules souches conduisant à
la destruction de l'embryon.
Ce qui n’arrange pas nos affaires, dans
un avenir un peu plus lointain. »
Ils savent ça tous les deux, pour en avoir discuté en début d’année en
commission technique et stratégique.
« L’essentiel du travail des
parlementaires se penchera sans doute sur les affaires de fécondation avec don
de gamètes.
Pas notre problème ! »
En revanche, légiférer sur les données génétiques, l’utilisation du corps
humain dans un but médical et de recherche, et l’émergence des neurosciences et
des nanotechnologies, ça peut devenir un problème.
« D’après Dominique Thouvenin [1]
il s'agira de s’assurer le concours de
plusieurs institutions : le Conseil d'État, le Comité consultatif national
d'éthique (CCNE), et l'Agence de la biomédecine.
Et, en sus de ces diverses évaluations,
le Gouvernement devra décider de faire appel à la participation des citoyens,
car le débat qui s'ouvrira ne doit pas rester un débat d'experts. »
L'idée d'engager un débat public impliquant la participation des citoyens
est certes une procédure utilisée pour la première fois, mais elle s'inscrit
dans la continuité des modalités de traitement par les pouvoirs publics des
questions dites bioéthiques en vue d'adopter des lois.
« Depuis le début des années 1980,
un même fil conducteur les a tous guidés : assurer la plus large expression des
opinions pluralistes, dégager les consensus les plus larges possibles, en ne
réservant ces interrogations ni aux seuls experts, ni au seul législateur et en
mettant en avant leur souhait d'éviter des choix partisans.
Ce qui promet un sacré bazar, ma petite
fille !
C’est comme si on laissait un dentiste
réparer une chaussure ! »
Ce gouvernement de pantins envisage même d’organiser des États généraux
de la bioéthique, afin de permettre aux Français de faire connaître leur avis
sur les sujets qui engagent la condition humaine et les valeurs essentielles
sur lesquelles est bâtie la société.
« Tu verras que la discussion
exprimera le souci de réfléchir au sens à donner aux progrès de la médecine au
service de l'homme, d’une façon générale.
Ce qui m’inquiète le plus, c’est qu’au
niveau européen, la collaboration entre les membres de l'Union n’en est qu'à
ses débuts, tous ces problèmes étant très largement dominés par les
législations nationales, souvent très différentes d'un pays à l'autre. Les
règles au niveau européen ne sont pas univoques.
Ainsi certaines pratiques interdites
dans certains États sont possibles dans d'autres. Je te donne juste un exemple
: Pour les recherches sur l'embryon, les lois espagnoles et britanniques sont
nettement plus libérales, alors que la loi allemande interdit la recherche sur
l'embryon et la loi française, maintient le principe de l'interdiction, tout en
l'autorisant à des conditions très contrôlées. »
Et pour ce qui est des transplantations d’organes, interroge Priscilla.
« Eric Martinet, le co-auteur du
même laïus, affirme qu’il ressort de l’analyse comparée du droit, une diversité
de solutions juridiques, d'organisations administratives et de rapports
culturels aux dons d'organes est possible. »
S'il sera partout fait mention de la pénurie fonctionnelle d'organes,
qu'il s'agit de pallier, les régimes juridiques existants sont aussi mus par
des principes et valeurs comme la justice sociale, le respect de la personne,
la bienfaisance, la non-malfaisance et l'autonomie.
Ces principes s'invitent dans toutes les réflexions bioéthiques. Il
conviendra donc, d’après lui et à l'instar des doléances formulées par les
citoyens rassemblés lors des États généraux de la bioéthique, de réfléchir au
sens, à la philosophie et/ou à l'éthique des greffes d'organes.
« Ces regards devront être
pluridisciplinaires et permettre de débattre des droits de l'homme et des
libertés publiques, d'abord, d'épistémologie et d'éthique biomédicale, ensuite,
et, enfin, du droit de la protection sociale. »
Il faut toutefois reconnaître que depuis le 8 décembre 2008, date de
l’inauguration officielle des États généraux de la bioéthique, il ne s’est pas
passé grand-chose.
Tout juste, le 23 juin 2009, le panel de citoyens, composante des États
généraux de la bioéthique, a rendu ses propositions pour réorienter le texte de
la loi sur la bioéthique de 2004.
Et cet été, le 16 juillet 2009, le député des Alpes-Maritimes, Jean
Leonetti, a remis au président de la République un rapport de synthèse sur la
bioéthique, achevé à l'issue de six mois de concertation.
« Il n’y a rien de compromettant
pour nos recherches, si je ne m’abuse, Papa ! »
Certes non !
« Pas encore, parce qu’on nous
ignore superbement, dans un bel et grand cynisme généralisé ! » s’emporte
le professeur Risle.
« Tout le monde connaît nos travaux,
ou du moins leur existence, jusque dans les hautes sphères de la finance et du
monde politique. Les uns sont de généreux donateurs, les autres des patients ou
des parents de patients qui ont bénéficié, directement ou indirectement de nos
techniques, de nos savoir-faire, de nos capacités et compétences, de notre
ingénierie en la matière, et tout le monde fait semblant de nous ignorer !
Pourquoi, ma chérie ? »
Mais parce qu’elle a bien travaillé. Que son lobbying a été efficace,
puisque la politique de l’Institut et de son groupe a toujours été de ne jamais
faire parler de lui, comptant pour l’essentiel sur son réseau de praticiens et
de l’effet « bouche-à-oreille ».
Jusque-là, ça avait parfaitement fonctionné.
Et fait la fortune des Risle.
Depuis tant d’années, bien avant même la naissance de Priscilla.
« Tu as raison, je m’emporte, je
m’emporte. Je ne cours pourtant pas après les honneurs, ni même aucune
reconnaissance publique. Mais il me semble que quelque chose a changé. Tu as eu
beaucoup de mal, je le sais, ne le nie pas et ça nous a coûté assez cher, pour
faire taire les investigateurs, pour reléguer les indésirables loin de nos
activités.
Je te le dis ma fille, trop de monde
reste au courant, même si beaucoup sont décidés à rester silencieux, à se
taire, comme d’une faveur.
Ce gouvernement-là, je ne le sens pas
du tout. Il fait n’importe quoi et change d’avis tout aussi vite qu’une
girouette.
Et note que nous n’avons pas beaucoup
de prise sur ces parvenus de Neuilly ! Je t’assure qu’il faut qu’on investisse
dans un changement radical de mener l’action publique, si on veut pouvoir
continuer d’habiter en France. J’en ai l’affreux pressentiment. »
Et que veut-il qu’elle y fasse ?
Y placer des « hommes sûrs », des hommes à nous !
« Le peuple est souverain. Il suffit
d’attendre 2012 ! »
« Le peuple ! Le peuple ! On lui
donne même le droit de discutailler des greffes alors que le comité national
reste aveugle à nos activités. Et ce sont pourtant des praticiens aguerris !
Tu crois vraiment que le peuple soit
capable de transplanter un organe dans le corps de ses enfants ? »
On ne va quand même pas faire un coup d’État pour renverser un
gouvernement de pacotille ?
« Non, mais on peut leur faire assez
peur pour exiger qu’ils continuent à nous foutre la paix et surtout à ne
légiférer durablement que sur un minimum. Qu’on n’ait pas à revenir tous les 5
ans sur une loi liberticide ! Ça c’est sûr ! »
Oui mais l’Europe ?
« Ton mari est aussi là pour nous
alerter. Ce n’est pas pour rien que je l’ai fait monter en puissance dans notre
sillage et jusqu’à Strasbourg ! »
Justement, son mari, elle n’en est pas si sûre.
D’autant qu’il se peut qu’il serve à autre chose. Mais il est encore trop
tôt pour en parler.
« Faire peur ? Mais comment ? »
Ce n’est pas bien difficile. Tout le monde a peur quand sa propre vie est
en jeu.
La santé est un enjeu. Irrationnel, irraisonné. Ils avaient bien « surfé »
sur le sujet durant des décennies.
« La menace en est une autre. Et tu
as les outils en place à redéployer pour des menaces concrètes. »
Priscilla ne comprend pas tout de suite.
De quoi son père veut-il parler ?
Quels outils ? Quelles menaces ?
Elle n’en saura pas plus sur le moment, d’autant mieux de son père passe
abruptement à un autre sujet.
« Où en es-tu avec notre projet de
barge en eaux internationales ? »
Elle va faire prendre à bail emphytéotique une plate-forme d’exploitation
pétrolière reléguée par une société de forage pour cause d’obsolescence.
« Il y aura naturellement des
travaux d’aménagements à faire, ainsi que de sécurité active et passive avant
d’y transférer les banques de données et la banque d’organe. Mais avant tout,
il s’agit de la remorquer à l’endroit de son positionnement. Or, tu ne l’as pas
encore choisi. »
L’option « Mer de Chine » serait la plus logique, mais également la plus
longue et coûteuse.
Quant à l’option « Canadienne », si elle est moins onéreuse, elle présente
l’avantage de la proximité des côtes américaines et donc du marché le plus
prometteur. En revanche, en termes d’exploitation, elle pourrait se révéler
assez cher d’ici à quelques années.
« Dans quelques années, tu trouveras
une autre solution si besoin est ! »
L’affaire est donc entendue après que le Professeur E. Risle se fasse
expliquer les détails techniques et financiers de l’opération et notamment
l’aspect sécuritaire.
« Est-ce bien raisonnable, Papa, de
regrouper tous les fruits de nos travaux en un seul et même endroit, à la merci
d’une tempête ou d’une action commando d’écolos ou d’autres ? »
Non, ce n’est pas raisonnable.
« Il s’agit seulement de préparer
une base de repli en cas de nécessité, ma petite fille. On aura à l’utiliser
que si des puissances publiques nous obligent à déguerpir, souviens t’en.
Pour l’heure, il faut aussi que tu
finances un système de sécurité capable de soutenir un siège contre quelques
anarchistes débridés.
Appuies-toi sur les compétences du
Colonel Frank. Jusque-là, c’est un collaborateur efficace. »
Elle comptera peut-être aussi sur « l’allié objectif » qu’est le parti
populaire chinois…
Priscilla était encore toute petite quand « Frank », cet ancien
légionnaire, est entré au service de son père. Avec sa gueule tailladée, sa
mine patibulaire, son énorme carcasse de baroudeur, son teint sombre et ses
cheveux rares, il lui faisait peur.
Par la suite, elle avait appris à l’apprivoiser. Et comme il ne lui a
jamais manqué de respect, mais assurait discrètement et efficacement sa
sécurité et celle de son père, elle a appris au fil du temps à lui faire
confiance.
Il n’a pas son pareil pour dégotter un organe à n’importe quel bout du
monde, juste sur les indications de la base de données, et de le ramener là où
un patient en a besoin en moins de 24 heures.
Un « logisticien » hors pairs, entourés de collaborateurs parfois tout
autant « bizarres » que lui, coûteux peut-être, mais sans jamais aucune
surprise. Une constante appréciable dans ce domaine où tout doit aller très
vite et de façon impeccablement coordonnée.
Et puis, poli, il ne dit jamais « non » à quoique ce soit. Peu importe les
moyens ou la mission confiée au coup par coup, il se débrouille et le fait
savoir par un « ok » qui veut dire « oui » dans son langage.
Sans ça, il garde le silence.
Bien sûr, un ex-militaire, un ex-légionnaire qui plus est, soi-disant colonel
alors qu’aucun officier de la légion n’est soi-même issu du rang de cette
troupe de soldats perdus, le plus souvent apatrides et recherchés par leur pays
d’origine, ce n’est pas l’idéal ni très glorieux pour l’Institut et ses
activités sanitaires et sociales.
Mais c’est comme ça.
« D’ailleurs, je le ferai venir ici
pour parler de tout ça. Mais avant, il faut qu’on réunisse notre comité
exécutif. »
Sur quel sujet ?
Mais le sujet précédent, bien sûr !
C’est qu’il y tient à avoir des « hommes sûrs » dans le gouvernement.
[1] Dans un article « Le réexamen de la loi relative à la bioéthique :
origine, méthodes et objectifs », qui sera publié par la revue. Regards sur
l'actualité n° 356 (La Documentation française, décembre 2009).
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