Les caves
du « gros caillou »
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un
roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit
de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
Il s’agit en réalité de plusieurs îlots situés au large des Hébrides, à
moins de 2 miles nautiques et distant de 12 miles de l’Écosse, avec un vieux
sémaphore perché au-dessus de falaises de rochers découpés en cube empilés par
la mer.
Le château ? Une bâtisse victorienne, assez massive, construite avec les
pierres sombres de l’île, au sommet de l’une de ces falaises difficile d’accès
s’il n’y avait pas plusieurs chemins.
L’un passe par la baie proche où siège la maison du garde-phare, près d’un
ponton aléatoire et demande une petite demi-heure en carriole attelée afin de
grimper au sommet, une sorte de plateau qui se décline en pente douce, toute
couverte de verdure à ras du sol où l’on y élève des moutons « pré-salé » de
grande qualité, dit-on.
L’autre suit la rive escarpée sur une centaine de mètres et mène au pied
de la maison par un escalier étroit directement taillé dans la falaise !
Personnes sujettes au vertige, s’abstenir.
Par grand vent, préférer le chemin de terre…
Et c’est par-là que Lady Catherin entraîne Paul, la carriole d’un autre
temps étant déjà encombrée de ses passagers.
Le téléphone portable de Paul sonne une minute plus tard, alors qu’il est
resté lumineusement silencieux depuis l’avant-veille.
Charlotte au bout de l’écouteur : « Il
faut qu’on se voit. Nous rentrons tout de suite à Paris ! »
Qu’est-ce qui se passe ? Elle doit être à Reims en pays de champagne, la
capitale de Saint-Rémy et de Dom Pérignon, à faire du tourisme avec Aurélie,
leur associée commune dans l’agence de sécurité que Paul avait fondé quelques
années plutôt avec la prime d’aviseur touchée à l’occasion de la récupération
du magot du fameux vol des bijoux de la Guilde des Orfèvres [1].
« Je ne serai à Paris que demain
soir. Pas avant : Y’a urgence ? »
Pas vraiment…
Les femmes…
Elles ont assisté par hasard à un phénomène étrange, une sorte de « grand
doigt de feu » qui a traversé les vitraux du transept de la cathédrale de part
en part.
« Tout le monde en parle ici ! »
Et alors ?
« Je t’envoie la photo qu’on a
prise. Il faut trouver une explication à ce phénomène ! »
Et ça rapportera combien si on déduit les frais de leurs agapes et séjours
en cette région à toutes les deux ?
Ou la manière de couper court aux jérémiades de ces deux-là.
Provisoirement en tout cas.
Paul attaque les premières marches de l’escalier quand parvient sur son
portable la photo des deux tours et de la façade partiellement en restauration
de la cathédrale de Reims pour ces 800 ans prochains.
Effectivement, une traînée blanche semble descendre des cieux sans nuage
en oblique et traverser le monument au niveau de son cœur, sans ressortir de
l’autre côté, celui du musée de Tau.
La foudre ?
Improbable dans ce ciel apparemment sec.
Un micro-météore qui arrive jusque-là ?
Bizarre : s’il est si petit, il aurait dû disparaître au premier contact
avec la haute atmosphère, entre 100 et 80 km d’altitude. Plus gros, il aurait
dû ressortir dans la cour du musée.
Belle lumière blanche et rectiligne… Bizarre, bizarre.
La montée est un peu périlleuse et au deux-tiers du parcours, Lady
Catherin s’enfonce dans une anfractuosité pénétrant dans la montagne.
« C’est un passage secret qui mène à
la maison et à ses caves où sont installés les laboratoires de mon grand-père
et de ma sœur. » Tant qu’on y voit clair et qu’on est abrité du vent,
pourquoi pas.
Et comme la lumière fuse de plafonniers installés tout au long de la
galerie, d’abord rectiligne puis faisant un coude vers la droite pour
rattraper, sans doute, le pourtour de l’île, Paul ne se plaint que d’une chose
: « C’est taillé pour des nains ! »
Il progresse quasiment cassé en deux alors que la maîtresse des lieux ne
baisse la tête que de très peu tout au long du plan légèrement incliné du
parcours. Encore une maladresse verbale…
« Tu sais quoi, » fait-elle
alors que la galerie s’élargit un peu « j’ai
toujours rêvé d’être violée ici ! »
Les femmes et leurs fantasmes !
Pas facile avec son pantalon de cuir moulant et cintré au-delà de sa
taille fine…
(Aparté n°4)
Finalement, ils arrivent à l’air libre les premiers… On a du mal à croire
cela possible.
Le maître des lieux entraîne Paul par une autre entrée vers les sous-sols
de la maison, qui débouche sur un labyrinthe de salle où il a installé ses «
laboratoires ».
Certaines salles ouvrent même sur la mer par quelques ouvertures «
confidentielles ».
« Vous êtes venu pour voir ceci, non
? »
Oui : une sorte de cube en taule ondulée, tel un conteneur de 20 pieds,
posé au milieu d’une des salles et duquel sort nombre de câbles de tailles
différentes.
Et Sir McShiant de se lancer dans une explication sans fin.
Pour résumer, il y a une demi-dizaine d’années, il s’était intéressé aux «
mouvements perpétuels positifs » en montant l’équivalent d’un moteur Minato.
Globalement, il s’agit de disposer deux séries d’aimant au néodyme, en fait un
alliage avec du fer (Nd2Fe14B), qui s’oxyde facilement,
s’attirant les uns les autres et de disposer d’une masse telle qu’il y ait une
asymétrie du centre de gravité par rapport à l’axe de rotation, comme il
l’avait précisé la veille.
Les aimants animent la masse jusqu’à la monter au sommet du dispositif
circulaire, puis s’écartent les uns des autres par l’effet de la rotation de
leur support et le rotor retombe jusqu’à relancer les interactions magnétiques
pour recommencer un cycle…
« Naturellement, il faut donner les
impulsions électriques suffisantes, mais il ne s’agit que de mises en phase
d’avec les aimants installés sur le stator et le bilan énergétique est positif
au point de pouvoir fournir plus de courant électrique que le dispositif n’en
consomme ! De l’énergie libre ! »
Vu comme ça, une sacrée révolution !
Mais plus loin d’expliquer quand même que l’énergie magnétique fournie au
départ pour fabriquer les aimants permanents est gros consommateur d’énergie et
se dégrade assez vite. « Ça fonctionne en
fait comme d’une batterie lente et peu gourmande. Les volants inertiels sont
nettement meilleurs, mais plus lourds. Car finalement, à force de décharges,
les aimants finissent par perdre de la vigueur, s’oxydent et doivent être
remplacés ou refondus. »
C’est alors qu’il s’est plongé dans la lecture des travaux autour de la
fusion nucléaire et travaux sur les « éclateurs » qui se situent dans les
machines de Marx.
« Ils fournissent de très grosses
tensions avec des ampérages également très importants, qu’on peut décharger en
quelques nanosecondes ! Passionnant. »
Et de faire un petit cours théorique à Paul qui connaît pourtant ces
mécanismes…
« Une réaction de fusion nucléaire
nécessite que deux noyaux atomiques s’interpénètrent. Il faut pour cela que les
noyaux surmontent la répulsion due à leurs charges électriques toutes deux
positives, phénomène dit de « barrière coulombienne ». Si l’on appliquait
uniquement les lois de la mécanique classique, la probabilité d’obtenir la
fusion des noyaux serait extrêmement très faible, en raison de l’énergie
cinétique, correspondant à l’agitation thermique, extrêmement élevée elle,
nécessaire au franchissement de la barrière. Cependant, la mécanique quantique
prévoit, ce qui se vérifie en pratique, que la barrière coulombienne peut
également être franchie par effet tunnel, à des énergies plus faibles. »
Les énergies nécessaires à la fusion restent très élevées, et
correspondent à des températures de plusieurs dizaines ou même centaines de
millions de degrés selon la nature des noyaux.
« Au sein du Soleil par exemple, la
fusion de l’hydrogène, qui aboutit, par étapes, à produire de l’hélium
s’effectue à des températures de l’ordre de 15 millions de kelvins, mais
suivant des schémas de réaction différents de ceux étudiés pour la production
d’énergie de fusion sur Terre. Dans certaines étoiles plus massives, des
températures plus élevées permettent la fusion de noyaux plus lourds. »
Lorsque de petits noyaux fusionnent, le noyau résultant se retrouve dans
un état instable et doit revenir à un état stable d’énergie plus faible, en
éjectant une ou plusieurs particules, photon, neutron, proton, noyau d’hélium,
selon le type de réaction. L’énergie excédentaire se répartit entre le noyau et
les particules émises, sous forme d’énergie cinétique.
Pour que la fusion soit énergétiquement rentable, il est nécessaire que
l’énergie produite soit supérieure à l’énergie consommée pour l’entretien des
réactions et par pertes thermiques vers le milieu extérieur.
Dans les réacteurs à fusion, il faut ainsi éviter tout contact entre le
milieu de réaction et les matériaux de l’environnement, ce que l’on réalise par
un confinement immatériel.
Dans les cas où aucun état à peu près stable n’existe, il peut être
impossible de provoquer la fusion de deux noyaux (exemple : 4He + 4He).
« Les réactions de fusion qui
dégagent le plus d’énergie sont celles qui impliquent les noyaux les plus
légers. Ainsi les noyaux de deutérium, un proton et un neutron, et de tritium,
un proton et deux neutrons, sont impliqués dans les réactions suivantes :
Deutérium + deutérium → (hélium 3 + 0,82 MeV) + (neutron + 2,45 MeV)
Deutérium + deutérium → (tritium
+ 1,01 MeV) + (proton + 3,03 MeV)
Deutérium
+ tritium →(hélium 4 + 3,52 MeV)
+ (neutron + 14,06 MeV)
Deutérium
+ hélium 3 →(hélium 4 + 3,67
MeV) + (proton + 14,67 MeV) »
Il s’agit d’atteindre le critère de Lawson qui établit que le facteur Nτ
(densité x temps de confinement en relation avec la température) doit atteindre
un certain seuil pour obtenir le « breakeven » nécessaire, où l’énergie libérée
par la fusion est égale à l’énergie dépensée, autrement dit le « secret de la
bombe H », gardé comme d’un secret militaire qui se retrouve dans… tous les
bons manuels de physique nucléaire.
L’ignition se produit ensuite à un stade beaucoup plus élevé de production
d’énergie, impossible à créer dans les réacteurs actuels. Il s’agit du seuil à
partir duquel la réaction est capable de s’auto-entretenir. Pour la réaction
deutérium + tritium, ce seuil est de 1014 s/cm3.
« L’énergie minimale à fournir pour
obtenir une fusion est de 4 keV, équivalent à une température de 40 millions de
kelvin, l’énergie libérée est alors de 17,6 MeV répartie pour 80 % dans le
neutron émis et pour 20 % dans l’hélium 4 produit. Mais l’énergie nécessaire
pour atteindre le critère de Lawson et un rendement suffisamment positif se
situe vers 10 keV soit 100 millions de degrés. »
Aux températures et densités du cœur des étoiles, le taux de réaction de
fusion est notoirement peu élevé.
Par exemple, à la température (T ≈ 15 MK) et à la densité (160 g/cm3)
du cœur du Soleil, le taux de libération d’énergie est seulement de 276 μW/cm3,
soit environ le quart du débit de chaleur par unité de volume d’un homme au
repos.
Ainsi, la reproduction en laboratoire des conditions du cœur des étoiles à
des fins de production d’énergie de fusion est totalement impossible à mettre
en pratique.
Les taux de réaction dépendant fortement de la température [exp(−E/kT)],
et il est nécessaire, pour atteindre des taux raisonnables de production
d’énergie dans des réacteurs à fusion nucléaire, de travailler à des
températures 10 à 100 fois plus élevées que celles du cœur des étoiles, soit T
≈ 0,1 – 1 GK (de l’ordre de 100 millions à un milliard de kelvins.)
Paul sait tout ça et même plus !
Pour être utilisable comme source d’énergie, une réaction de fusion doit
satisfaire à plusieurs critères. Elle doit :
- Être exothermique : cette condition semble évidente, mais elle limite
les réactifs à la partie de la courbe des énergies de liaison correspondant aux
faibles numéros atomiques Z (nombre de protons). Elle fait également de
l’hélium 4He le produit le plus fréquent en raison de ses liaisons extrêmement
étroites, bien que l’on rencontre également du 3He et de l’3H ;
- Impliquer des noyaux à Z faible : la répulsion électrostatique doit être
vaincue pour que les noyaux puissent se rapprocher suffisamment pour fusionner
;
- Avoir deux réactifs : à toutes les densités inférieures à celles des
étoiles, la collision simultanée de trois particules est par trop improbable.
Dans le cas du confinement inertiel, on dépasse à la fois les densités et
les températures stellaires, ce qui permet de compenser la faiblesse du
troisième paramètre du critère de Lawson, la très brève durée de confinement ;
donc :
- Avoir deux produits ou plus : ceci permet la conservation simultanée de
l’énergie et de l’impulsion ;
- Conserver à la fois les protons et les neutrons : les sections efficaces
pour l’interaction faible sont trop petites.
Peu de réactions satisfont tous ces critères. Les plus efficaces et de
mémoire sont :
(1) 2D + 3T → 4He (3,5 MeV)
+ n0 (14,1 MeV) ;
(2i) 2D + 2D → 3T (1,01 MeV)
+ p+ (3,02 MeV) ;
(2ii) 50 % → 3He (0,82 MeV)
+ n0 (2,45 MeV) ;
(3) 50 % 2D + 3He → 4He (3,6 MeV)
+ p+ (14,7 MeV) ;
(4) 3T + 3T → 4He + 2 n0 +
(11,3 MeV) ;
(5) 3He + 3He → 4He + 2 p+
(12,9 MeV) ;
(6i) 3He + 3T → 4He + p+ + n0
+ (12,1 MeV) ;
(6ii) 51 % → 4He (4,8 MeV)
+ 2D (9,5 MeV) ;
(6iii) 43 % → 4He (0,5 MeV)
+ n0 (1,9 MeV) + p+ (11,9 MeV) ;
(7i) 6 % 2D + 6Li → 2 4He + (22,4
MeV) ;
(7ii) 6 % → 3He + 4He + n0
+ (2,56 MeV) ;
(7iii) 6 % → 7Li + p+ +
(5,0 MeV) ;
(7iv) 6 % → 7Be + n0 +
(3,4 MeV) ;
(8) p+ + 6Li → 4He (1,7 MeV)
+ 3He (2,3 MeV) ;
(9) 3He + 6Li → 2 4He + p+ +
(16,9 MeV) ;
(10) p+ + 11B → 3 4He + (8,7 MeV).
Les plus intéressantes en termes d’énergie restituée étant les réactions
de fusion relatives à la fusion de deutérium et de lithium.
Et la plus « propre », parce qu’aneutronique, étant celle des noyaux de
bore à laquelle est adjoint un proton libre…
Enfin, c’est ce qu’il se souvient encore de ses cours de physique suivis
avec assiduité à l’école Polytechnique de Paris, dans une autre vie…
« L’ensemble que vous voyez devant
vous fonctionne donc comme un gros moteur diesel, » fait Sir Philips, sûr
de son effet !
« Globalement, mes générateurs de Marx
et dans des conditions idéales, génèrent des tensions égales au produit de la
tension de charge VC par le nombre n de condensateurs, ou étages. Cependant, en
raison des nombreuses contraintes pratiques, on obtient une tension de sortie
inférieure à n x VC.
L'isolement des hautes tensions
produites est accompli en immergeant le générateur de Marx dans de l'huile de
transformateur, ici dans un gaz électronégatif à haute pression comme
l'hexafluorure de soufre.
Plus un condensateur est proche de
l'alimentation de charge, plus sa charge sera rapide. Cependant, si on laisse
la charge se dérouler pendant assez longtemps, tous les condensateurs finissent
par atteindre la même tension.
Les résistances de charge RC doivent
être convenablement dimensionnées, à la fois pour la charge et pour la
décharge. Toujours dans une situation idéale, la fermeture du commutateur le
plus proche de l'alimentation de charge entraîne l'application d'une tension de
2 VC au deuxième commutateur. Ce commutateur se fermera à son tour, appliquant
une tension de 3 VC au troisième commutateur, et ainsi de suite, par un
phénomène de cascade qui finit par produire une tension de n*VC à la sortie du
générateur.
Lorsqu'un minutage précis de génération
de l'impulsion électrique n'est pas requis, on peut laisser le premier
commutateur se déclencher spontanément lors de la charge. Les performances
étant améliorées par la fermeture simultanée des commutateurs, j’utilise le
plus souvent un déclenchement commandé ou « trigger ». Cependant, le délai entre
les commutations peut être amélioré en dopant les électrodes avec des isotopes
radioactifs comme le césium 137 ici, ou le nickel 63, et en orientant les
commutateurs à arc de telle sorte que la lumière ultraviolette provenant d'un
commutateur amorcé illumine les commutateurs ouverts restants.
L’opération peut se réaliser en
quelques microsecondes pour la charge, à condition d’avoir un bel ampérage
disponible et la décharge en quelques nanosecondes.
Ce qui conditionne le nombre de «
pistons » et chambres de combustion ! »
Et d’en aligner 24 sur sa machine.
« Des pistons ? » interroge
Paul.
« Mais oui très cher ! Des pistons
comme dans un vulgaire moteur diesel. Dans un premier temps du cycle, le piston
est en bas, sous tension pour former un champ magnétique assez puissant
nécessaire à confiner le plasma. Je travaille pratiquement dans le vide, une
pression de 0,001 bar. Sont injectés mes composés de bore qui restent confinés
dans l’axe du cylindre. Celui-ci remonte sous l’impulsion du vilebrequin,
jusqu’à fermer la chambre de fusion. Ils reçoivent une décharge de 12
générateurs désaxés par les ouvertures aménagées dans la chambre de fusion qui
repousse le piston dans sa position initiale et dégage 8,7 MK en fusionnant le
bore en hélium.
Comme on est dans un système de
confinement électromagnétique, le déplacement du piston recrée un champ
électrique par induction qui anime le vilebrequin et transmet l’énergie
mécanique en s’ouvrant libérant l’hélium. Ça évite d’avoir à ouvrir et fermer
la culasse, même si l’éjection n’est pas totale.
En revanche, le courant induit va
réarmer les éclateurs du générateur de Marx et l’énergie mécanique armer les
autres cylindres qui parcourent « à vide » 23 allers retours avant d’entrer en
fonction à leur tour.
Le bilan est suffisamment positif pour
faire tourner une dynamo des plus classiques. Mais pas seulement : Il convient
aussi de refroidir l’ensemble par échangeur qui fait tourner une turbine à
vapeur, elle aussi des plus classiques. »
Et, triomphal, de finir : « Avec un
engin pas plus gros que celui-là, on doit pouvoir fabriquer assez d’électricité
pour une ville de 10.000 habitants ou faire tourner une petite unité
d’électrolyse d’aluminium ! »
Il doit bien y avoir un lézard quelque part, sans ça, son invention serait
déjà sortie de son laboratoire.
« Well ! Ça fonctionne assez bien.
Toutefois les ajustements doivent être extrêmement précis. La première
difficulté consiste à bien dimensionner les quelques atomes de bore à
fusionner. Des micros-moles. Une « grosse usine » derrière, qui travaille en
cryogénie. Les impuretés ensuite. Le vide doit y être très poussé.
Parfois, la machine s’arrête toute
seule, par défaut de charge électrique suffisante ou désynchronisation des
éclateurs. C’est compliqué finalement ! » avoue-t-il au bout de sa démonstration.
« Il reste beaucoup de travail et je
pense qu’il faut miniaturiser encore et encore le dispositif, de façon à ce
qu’il devienne nettement plus contrôlable automatiquement. Et je n’ai pas le
temps de tout faire non plus ! »
Peut-être que s’il se confiait à un laboratoire équipé pour ça, en
compétences suffisantes, notamment, il y parviendrait.
« Il y a des laboratoires d’État qui
pourraient prendre le relais, effectivement. Mais je me sens incapable de diriger
leurs équipes. Je n’aspire qu’à poursuivre tranquillement mes travaux en
laissant planer le doute sur la réalité de mes travaux et le caractère
aléatoire de leur faisabilité. Qui investirait des dizaines de millions de
Livres dans les travaux d’un vieux schnock ? »
Et de poursuivre : « Un jeune comme
vous, peut-être ? »
Paul se voit mal, sur le moment de devoir se plonger dans ce type de
travaux-pratiques : déjà qu’avec son usine de poudre, ce n’est pas de tout repos
tous les jours, qu’en plus son prototype d’avion hypersonique ne suscite aucun
intérêt – on lui avait clairement fait comprendre que l’armée a plus besoin de
drone que d’un avionneur supplémentaire – d’autant mieux que la reprise de ces
travaux demanderait des efforts de remise à niveau important.
« Vous êtes britannique, je suis
français. Si je pille vos travaux, je pense que mon espérance de vie risque
d’être très écourtée ! »
Sir Philips McShiant en rit. « J’admire
votre loyauté. Mais sachez que la communauté scientifique est sans frontière.
»
[1] Voir l’épisode « Le feu », à paraître aux éditions « I-Cube »
C’est intéressant et comme j’aime bien la « science-fiction romanesque » j’ai repris sur :
RépondreSupprimerLe Blog des Sciences Exopolitiques :
http://euroclippers.typepad.fr/exopolitique/2015/03/fusion-nucl%C3%A9aire-en-laboratoire-par-sir-mc-shiant.html
alerte-ethique.fr
http://www.alerte-ethique.fr/news/fusion-nucleaire-en-laboratoire-par-sir-mc-shiant/
Bonne journée à vous !...
« L’Ami-râle »
Quelle pub !
SupprimerEt pourtant ces posts n'ont pas fait "buzz"...
Peu importe.
De toute façon, c'étaient des reprises d'août 2011, déjà en ligne sur l'autre blog depuis cette époque : Vous aviez donc lu (enfin... espère-je).
A peine un peu "en avance" sur ce qui existe bien désormais, car, deux choses :
- L'E-cat de l'italien de Bologne et sa fusion froide, qui n'est pas évoqué à cette époque ;
- Et Lookid-Martin, l'avionneur de l'US-Air-Force qui vient à peine d'annoncer l'exploitation d'un réacteur nucléaire à fusion (chaude ou froide, on ne sait pas), qui ne tiendrait que dans un conteneur de semi-remorque de 40 pieds, d'ici 5 ans...
Donc pas vraiment de la science-fiction : Juste un peu en avance !
Quelques poignées de dizaine de mois...