Comment les sélectionne-t-on, au juste ?
La sélection des élites politiques de « Gauloisie-démocratique »
a toujours posé problème depuis que l’ENÂ existe.
Enfin, il est devenu « apparent », depuis
que « Michou-Deux-Braies » a voulu « unifier » les
formations à des postes de responsabilités dans la haute fonction publique.
En soi, une bonne initiative, qui renforçait encore le
caractère vraiment exceptionnel des profils qui s’y présentaient après des
années d’études post-bac (faculté ou science-pô).
Avant, chaque administration recrutait par voie de
concours. Mais des concours spécialisés, recherchant des compétences
particulières.
Après, tous dans le même moule, à quelques « passe-droit »
par équivalence près.
On se souvient parfaitement de Michel Crozier, il y a
bien 30 ans de ça, qui fustigeait la sélection de l’élite. Ancien juré de l’ENÂ
et sociologue réputé des organisations, il militait pour une fermeture
immédiate de cette école.
Il en disait « qu’il
n’avait jamais rencontré des étudiants aussi fermés intellectuellement ».
Il faut dire que la sélection par les grandes écoles
de ce type est un travers typiquement Gaulois : Aucun pays développé n’a eu
semble-t-il l’idée de construire une « école du pouvoir politique ».
Le concept sent bien évidemment le soufre car il
contient certains des germes qui conduisent tout droit à une captation du
pouvoir : Voie d’accès unique, formatage intellectuel unique, méthodes de
gouvernance uniques, réseau unique, cooptation/monogamie, étiolement culturel,
etc.
Mais pas seulement : Si notre classe politique
est aussi saturée en énarques (ou tout simplement en agents de la fonction
publique), c’est forcément parce que d’autres niveaux d’organisation n’ont pas
fonctionné de façon optimale.
Le cas de « François III » est d’ailleurs très
intéressant, me faisait-on remarquer il y a peu.
On y voit un individu a priori sans compétences et sans expérience particulière pour le
poste de Président, se retrouver à la tête de notre pays au plus mauvais
moment.
Son parcours ressemble d’ailleurs à s’y méprendre à
celui d’autres leaders politiques actuels. À croire qu’il existe, au-delà d’une
voie royale officielle (l’ENÂ), un cheminement tout aussi déterminant et qui en
constitue le prolongement indispensable : UNEF, Éducation nationale, Parti
Socialiste, missions à l’Élysée, direction d’un cabinet de ministre, conseil
municipal, députation, Secrétariat national du PS… « François III »
est devenu porte-parole du PS, Premier secrétaire, député européen, puis maire
de Tulle.
En 2007, il s’abstient de se présenter aux élections
présidentielles qui verront s’opposer la « Cruchitude » à « Bling-bling »,
elle-même au parcours aussi similaire que le père de ses gamins, lui, issu des
quartiers bourgeois dont il est l’élu avant et après avoir parcouru des institutions
de droit public et jusqu’à divers ministères et d’une faculté de droit qui
forme des juristes de m…, mais se présente à celles de 2012 et les gagne contre
ce dernier.
Ce qui nous apprend finalement beaucoup sur les
travers de notre pays : Exclusivement cantonné dans le secteur public et
subventionné, celui-ci se trouve de facto
protégé de toute contrainte d’efficacité et d’efficience.
Alors que ces deux notions est une obsession
quotidienne chez tous les chefs d’entreprises, aucune n’a vraiment pas cours
dans ce parcours effectué sous les lambris des hôtels ministériels et
municipaux, parmi les arcanes et parfois les alcôves dorées des partis
politiques.
Quelles sont les qualités qui transparaissent dans de
tels pedigrees ?
Strictement rien n’y démontre un quelconque succès sur
les plans économique, social ou managérial. Lui, en tant que maire de Tulle, ses
résultats sont même consternants, notamment par son endettement record.
À l’inverse, on y devine en filigrane un puissant
talent relationnel : Tout le monde n’est pas capable de naviguer dans les
cercles proches du Président « Mythe-errant » et de ses ministres,
tout le monde n’est pas capable de manœuvrer de façon virtuose au sein d’un
Parti des « soces » jusqu’à en atteindre la plus haute marche malgré la
cacophonie qui le caractérisait à l’époque…
Ce sont indiscutablement des qualités relationnelles,
des dons en matière de diplomatie, des capacités à élaborer des synthèses
impossibles entre des clans qui ne se supportent pas. Ce sont de vraies
compétences, le nier serait malhonnête.
Mais suffisent-elles pour faire un Président de la
République ?
Ne seraient-elles pas plutôt tournées vers la réussite
individuelle ?
Ne sont-elles pas dramatiquement dénuées de toutes
autres qualités indispensables telles que le sont le courage, le pragmatisme,
la vision, l’anticipation, l’efficacité et le dévouement ?
Quant à « l’intérêt général », le bien-être
de la Nation, « l’intérêt supérieur de l’État » dont on est censé connaître le sens en passant par ces formations élitistes, tous ces mots dont
ils se gargarisent tous, ils en ont évidemment vidé le sens et le contenu
depuis bien longtemps.
C'est comme la pile Wonder (de « Nanar Tapis »), plus
on s’en sert, plus ces notions s’usent.
Il y a même quelque chose d’effrayant car ce
cheminement, il s’avère être le tremplin le plus efficace pour atteindre la
responsabilité suprême, il évite de toute façon la vraie vie économique…
Comme une sorte d’ascenseur qui évoluerait au mépris
du monde ultra-concurrentiel de l’entreprise mais qui permettrait ensuite à
ceux qui l’empruntent d’en diriger les règles de fonctionnement…
Il existe donc aujourd’hui, dans la société « gauloise »,
un parcours protégé et comparativement peu exigeant qui se permet le luxe de
surpasser l’ensemble des autres parcours pourtant bien plus challengés.
En d’autres termes, un diplômé sans la moindre
expérience professionnelle réussie a la possibilité de prendre la direction de
notre pays et de l’ensemble de son économie parce qu’il aura su barboter dans
les cercles idoines !
Magnifique, non ?
Et de façon toute aussi diabolique, des partis
politiques tels que le PS ne sont finalement rien d’autre que des écuries de
course qui, loin du monde réel, élèvent en circuit fermé des chevaux pour
gagner l’ultime compétition électorale.
Et il en est de même rue Vaugirard, au siège de la « Droâte-républicaine »,
forte ou faible.
Tous, même « Jupette », ont suivi le même
parcours de façon très similaire.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
L’existence de la filière elle-même n’explique pas
tout.
Pour que de telles choses deviennent possibles, ne
faut-il pas compter sur d’autres éléments favorables tels que la bienveillance
des médias et la naïveté des électeurs ?
Depuis le fameux sondage post-élection présidentielle,
nous savons que 74 % des journalistes ont voté pour « le capitaine de
pédalo à la fraise des bois ».
Ce score à la soviétique constitue un splendide
raccourci sur le rapprochement qui s’est opéré entre les médias et les écuries
des étalons seulement socialistes.
« Bling-Bling » n’a toujours pas compris qu’il
partait de la sorte avec un tel handicap qu’il ne pouvait pas y arriver.
Si : Seulement contre la « Cruchitude »,
c’est vrai et ce n’est pas un hasard comme j’ai pu vous le rappeler le week-end
dernier (en huit : Cf. Les
deux « billets » de samedi et dimanche).
Il existe beaucoup d’autres pays dans lesquels des
journalistes auraient posé quelques problèmes au candidat « soce » en
matière de programme économique. Dans une nation qui recule régulièrement d’un
point de vue économique et social (chômage de masse, même s’il vient de se
tasser légèrement, croissance, PIB, PIB/habitant, part de marché mondiale, part
de marché industrielle, dette, niveau scolaire, création d’entreprises, etc.
etc.) et qui est déjà parmi les champions mondiaux de la pression fiscale et
des prélèvements, proposer une réforme fiscale visant à prendre encore plus aux
riches et aux entreprises avait pourtant de quoi surprendre.
Il y avait, au minimum, matière à débat…
… Qui n’a pas eu lieu !
A-t-il eu des difficultés à faire passer son message
égalitariste en dépit d’un contexte qui ne le permettait même plus ?
A-t-il été challengé par la presse et la télévision ?
A-t-il dû affronter des débats contradictoires
réguliers face à des spécialistes de l’économie et de la politique ?
La réponse est clairement et totalement négative.
Les débats ont été d’une extrême rareté. Et la plupart
des médias étant de gauche, le message a été diffusé tel quel, dénué de la
moindre critique de fond, comme s’il était
la bonne parole en provenance d’un messie attendu…
Pour accepter un programme économique aussi inepte que
celui de « François III », il ne manquait plus qu’une bonne dose de
crédulité populaire. Gagner les élections en jouant sur le ressentiment « anti-riche »,
en faisant miroiter le confort des pauvres grâce aux ponctions dans la poche
des nantis, et en promettant de réduire le chômage en recrutant encore et
toujours plus de fonctionnaires, n’était-ce pas la preuve d’une immense naïveté
?
À noter d’ailleurs que quand on crée un post de
fonctionnaire (étatique, territorial ou hospitalier), certains ont calculé qu’on
détruisait 1,5 poste dans le « secteur-marchand », vous savez, celui
qui fournit les payes des premiers…
C’est ici sans doute que réside l’un des plus gros
problèmes de notre pays.
Certes, l’inculture économique d’une grande partie de
sa population n’est que le fruit de décennies de mensonges et de
déresponsabilisation.
Elle n’est que la triste conséquence d’une captation
du pouvoir par une nomenklatura politique chimérique.
Elle n’est que le reflet naturel de « Les-Duc-à-Sion »
Nationale qui en a épousé le discours et qui perpétue auprès de chaque
génération le mythe étatique.
Mais maintenant que cette immaturité économique est un
fait avéré, comment notre pays peut-il s’en sortir ?
Comment peut-il éviter la victoire du populisme contre
le principe de réalité ?
La victoire de la facilité contre l’effort de
désendettement ?
La victoire de la fermeture des frontières contre le
réveil de notre compétitivité ?
Même les grecs sont tombés dans le panneau, mais pour
d’autres raisons : Les plus anciens se souviennent encore de la « dictature
des colonels ».
Après des décennies de falsification des faits, de
mensonges politiques répétés par les médias, de centralisation du pouvoir, de
clonage des profils administratifs au sommet de notre État, le tableau n’est
pas brillant.
Nous en sommes actuellement là : Dans la zone
rouge.
N’ayons pas peur de le dire : N’importe qui peut
gagner les prochaines élections. Les conditions sont idéalement réunies.
N’importe qui, sauf tous ceux qui en ont déjà perdus.
Et vous savez mon opinion, telle qu’il m’a fallu m’exiler
de la prochaine peste brune qui récoltera les marrons tout-chauds de toutes ces
démissions de l’esprit critique auquel nos professeurs auraient dû nous ouvrir !
C’est d’ailleurs ce qu’on va voir à la fin du mois qui
s’ouvre.
Vous êtes prévenus.
Parce que ne vous en faites pas non plus, tous ceux-là serviront avec compétence le nouveau pouvoir et ses diktats.
Et personne ne pensera jamais qu'il faille rendre totalement incompatible leur statut de fonctionnaire avec n'importe quel mandat électif : C'est soit l'un, soit l'autre, et si l'ex-élu veut revenir dans son ancien métier, il repasse les concours comme tous les autres !
Parce que ne vous en faites pas non plus, tous ceux-là serviront avec compétence le nouveau pouvoir et ses diktats.
Et personne ne pensera jamais qu'il faille rendre totalement incompatible leur statut de fonctionnaire avec n'importe quel mandat électif : C'est soit l'un, soit l'autre, et si l'ex-élu veut revenir dans son ancien métier, il repasse les concours comme tous les autres !
Une analyse intéressante d’une des causes de la dégringolade morale, économique, financière, de notre pays.
RépondreSupprimerC’est repris sur le site « Alerte éthique » :
http://euroclippers.typepad.fr/alerte_ethique/2015/03/ena-et-formation-des-%C3%A9lites.html
Y-aura-t-il un sursaut avant la chute du pays dans les bras de « Marina la Peine » ?...
Non !
SupprimerJ'y crois de moins en moins...
Chaque quinzaine qui passe et elle prend 3 points de plus dans les sondages.
Certains prévoient même plus ou moins 40 départements qui passent sous sa férule !!!
Sur une centaine (Paris est à l'abri), ça fait beaucoup d'un coup...
Le sursaut aura lieu après les présidentielles, bien après, surtout si en 2016 sort le testament politique de "Mythe-errant" à l'occasion de l'année de son centenaire.
Là, ça va déménager un grand maximum : UMPS, tous pourris, vous imaginez le boxon dans l'opinion publique !!!
Pour ce post, j'en ai fait des meilleurs...
Et puis il reste une faute de frappe que je m'en vais corriger de ce pas !
Bonne soirée à vous !
I-Cube
C’était au "Chi" de sortir l’affaire il y a 15 ans…
RépondreSupprimerMaintenant, c’est effectivement beaucoup trop tard pour que ce soit gérable par l’UMP et les médias.
Ils attendent tous la catastrophe.
Elle aura lieu un jour ou l’autre et apportera énormément de voix à « Marina la Peine ».
Triste…
Et s’il y a un sursaut, ce sera lorsque l’extrême droite aura montré ses limites et mis le pays en plus à genoux.
Dans combien d’années ?...
Il y a encore une possibilité d’éviter la catastrophe et de s’en sortir par le haut, mais elle est bien faible…
Le "Chi" ?
SupprimerIl en avait les moyens matériels, mais était déjà "plombé" par la cohabitation avec "Tonton Yoyo" qui a refusé tout net, même après avoir reçu l'envoyé de l'Emir, souvenez-vous.
Ce n'est pas pour rien qu'il a dissout l'AN à froid, à mon avis après les émeutes sur la réforme de la retraite de "Jupette"...
Et après l'élection de 2002, c'était déjà devenu bien trop dangereux : Quand on se retrouve au second tour contre le "papa-à-Marinella-tchi-tchi", soit on y va et la Vème République explose, soit on ne prend pas le risque et on se calme : C'était son choix qui n'a fait que repousser les échéances.
Notez que "Bling-bling", il a tenté de désamorcer la bombe thermonucléaire sur les institutions et s'en est allé.
Quant à "François III", le jugement de "Fafa-l'empoisonneur" se confirme : Un "capitaine de pédalo", rien de plus.
Et pris en plein tempête en plus.
Mais le vaisseau continue sur son aire, presque à l'arrêt sur tous les plans, économiques, politiques, social, financier : Assez fabuleux cette résistance à l'avancement, finalement !
Passons : En même pas trois ans de carnage, "Marinella-tchi-tchi" sera contrainte de passer la main.
Y'aura-t-il des "talents-nouveaux" pour prendre le relai, en 2019 ou 2020 ?
Telle est la question.
Et subsidiairement, qui donc ?
Bonne journée quand même...
I-Cube