Les
scandales du logement social !
Pour conclure le
billet de la semaine dernière sur ce sujet, qui se terminait sur une
question (« pourquoi on continue ? »), il nous faut poursuivre le
constat affligeant qui ruine « le logement » dans mon pays, celui que
j’aime tant.
Dans une « vie antérieure », je faisais aussi
administrateur d’un organisme de collecte du « 1 % patronal pour le
logement des prolos » au lieu et place de mon président d’alors.
Aux premières loges, quoi !
Totalement scotché que l’on ait pu discuter pendant plus d’une
heure du budget à dégager pour s’offrir une statue d’un pote au président de
l’organisme à poser dans son hall d’entrée…
Mais si !
Notez que ça vaut bien la statue à la gloire d’Allende offerte
au Chili par « J’y-Pet-Huche-On » avec le pognon des contribuables
franciliens un peu plus tard…
J’étais tellement outré que j’avais eu du mal à garder mon
calme : Ils ont alors tenté de « m’acheter » en m’offrant, à
titre personnel, un logement-social en déshérence.
Une première en 70 ans de cotisation de la boutique pour
laquelle j’œuvrais !
C’est le fils d’un de nos « sans-dents » payé avec
un tire-bouchon qui en a bénéficié…
Et pourtant, pour le délégué général de l'USH (l'association
qui regroupe les organismes de logement social), les HLM sont « une étoile du berger qui indique un chemin :
celui de la solidarité ». D'ailleurs on aurait tort d'en douter car,
assure-t-il, « les preuves de la
pertinence et de l'efficacité de notre modèle sont sous nos yeux ».
On croit rêver !
Demandez-donc aux locataires des cités d'Aubervilliers dont
les parties communes puent la pisse et où les ascenseurs sont tombés 2.853
fois en panne en 2012…
En termes de « solidarité », on peut espérer
mieux.
D'abord, parce que, même si des progrès ont été accomplis,
les méthodes d'attribution restent très imparfaites, et des centaines
d'appartements demeurent occupés par des élus et des copains.
En dépit des tentatives de réformes et des promesses des
élus, la sélection des candidats aux logements sociaux est toujours aussi
opaque.
Par exemple cette femme de 55 ans qui vit dans un modeste
logement social parisien dans le quartier de la Chapelle. À peine 700 euros par
mois charges comprises pour 56 m².
Le problème, c'est qu'elle n'est plus tout à fait certaine
de pouvoir y rester : En effet elle siège au Conseil de Paris, au sein du
groupe socialiste depuis peu !
Or, « Sœur-Âne », la mairesse des parigots avait
promis que, si elle était élue, « aucun
conseiller de Paris ne serait locataire d'un logement attribué par la ville ou
un de ses bailleurs » qui sont nombreux (OPAC, RIVP, Paris-Habitat pour les
mieux dotés).
Un an plus tard, l'élue n'a toujours pas déménagé, pas plus
que la plupart des conseillers concernés (une dizaine, de droite comme de
gauche). Revenus modestes, situation familiale compliquée, obtention du
logement avant l'élection… Tous ont un bon argument pour rester. Et chacun
espère que la commission de déontologie, créée récemment par le Conseil de
Paris, se prononcera sur son cas de façon favorable.
Ou qu'ils soient « reclassés ».
J’ai croisé comme ça une « cousine-Corsa »,
élue PRG de la capitale, habitant une tour aux « Périchaux », dans le
15ème où l’on se battait à coup de bazooka dans les étages un fameux
14 juillet récent.
Elle hésitait entre renoncer à ses mandats ou quitter ce boxon
en bordure de boulevard des maréchaux.
C’est son mari qui l’a convaincue : Elle a plié les gaules,
ferlé les voiles pour aller les renvoyer avec « les couleurs » dans
le village d’origine de son mari (mon « cousin ») : La vie était
devenue « précaire et invivable ».
Réglant ainsi son problème « d’avantages indus »
d’élu.
Elle vit mieux, depuis…
Après les scandales des Hauts-de-Seine, l'affaire de
l'appartement de « Domino » le fils du « cousin » Tiberi, avec
son sol en comble-en-chien et non pas en marbre comme il a été dit n’importe
où, par n’importe qui (je peux en témoigner), sis à côté du ronflement des
moteurs de la VMA, les dérives des « Balle-k’annie » à Levallois et
les ennuis de Jupette, « droit dans ses
bottes » mais contraint de quitter son pied-à-terre du Quartier latin dans
les années 1990, on pensait pourtant que nos élus étaient rentrés dans le rang.
Qu'ils avaient enfin décidé de réserver leurs logements à
ceux qui en ont vraiment besoin.
Eh bien, on se trompe !
Certes, les mauvaises habitudes sont moins répandues que par
le passé et beaucoup d'offices gèrent désormais leur parc immobilier « au
cordeau ». Mais les mauvaises pratiques continuent à faire des ravages
dans certaines communes.
Ainsi, à Courbevoie, où le maire UMP « D’Jack Ko-sceaux-ski »
est en place depuis vingt ans. « Il y a
toujours eu et il y a encore des passe-droits dans les attributions de
logements », affirme un conseiller général PS des Hauts-de-Seine. « Nous n'avons jamais pu obtenir que la
Confédération nationale du logement soit représentée au sein du comité
municipal qui sélectionne les demandeurs. À sa place, le maire a installé une
association de locataires aux ordres. »
Même absence de transparence à Clamart, dont le nouveau
maire UMP, « J’y-D’elle-Berger », a refusé que des élus de
l'opposition soient représentés dans les comités d'attribution des logements
sociaux.
« Le système reste
très opaque », confesse une élue EELV et docteur en sciences
politiques. « Les premiers tris
entre les candidats locataires s'effectuent parfois dans le cabinet du maire.»
Anormal ? Son prédécesseur le sénateur « Phi-phi-Kal-t’en-back »,
serait en tout cas mal venu de le lui reprocher : Lui-même avait pris
l'habitude d'exiger des demandeurs d'HLM une adhésion au PS.
Et pour s'être fait filmer à son insu en train d'accepter
une enveloppe afin de pistonner un candidat, il a été mis en examen pour
corruption…
Kassé, le sénateur !
Un peu plus au nord, à Puteaux, les édiles ne prennent même
pas la peine de se cacher. Voilà quarante-cinq ans que la famille « Tchék-aldi-Raie-no »
règne sur la ville. Le père, Charles, a transmis le flambeau de la mairie à sa
fille Joëlle en 2004. À peine réélue avec sa liste UMP en mars dernier, cette
dernière a pris soin de confier la responsabilité des finances et de
l'urbanisme de la mairie à son adjoint « Vincente Francky », qui
n'est autre que… son fils !
Pas étonnant, avec un système aussi verrouillé, que la
moitié des élus de la ville soient logés en HLM, selon un conseiller municipal
de l'opposition dont le site MonPuteaux.com se définit comme « lanceur
d'alerte ».
Le président du conseil général des Bouches-du-Rhône, « J’y-Haine-Guay-rit-nie »,
est lui aussi passé maître dans ces petites combines : Son ancien directeur de
cabinet et ex-patron de l'office HLM départemental 13 Habitat a été mis en
examen pour « association de malfaiteurs
en vue de commettre les délits de trafic d'influence et de recel »,
notamment dans la gestion des dossiers de location.
Placé sur écoutes, le businessman frère et homme à tout
faire du président du conseil général des Bouches-du-Rhône, a été lui aussi
pris en flagrant délit d'interventionnisme immobilier…
La poursuite de ces dérives est d'autant plus surprenante
que des mesures ont été prises ces dernières années pour moraliser les
attributions. Chaque organisme HLM doit désormais posséder sa propre commission
de sélection, et les financeurs (mairie, conseil général, préfecture, 1 %
logement…) doivent présenter trois candidats à cette dernière.
Un fichier national informatisé des demandes est en outre en
train d'être constitué. Et plusieurs municipalités, dont Paris, viennent
d'adopter le système du « scoring », initié avec succès par la ville de Rennes
il y a plusieurs années.
Chaque candidat se voit attribuer des points en fonction de
25 critères (ancienneté de la demande, situation familiale, revenus, etc.), et
c'est un logiciel qui se charge de sélectionner les mieux placés.
Notez, que je n’ai eu aucune difficulté à faire entrer dans
un ILM (le HLM des « classes moyennes ») de Paris un
« travailleur social » parigot, élu « divers-droâte » dans
sa ville de province en quelques mois : Le temps de la réfection de son
logement…
Toutes ces innovations laissent dubitatifs les limiers de la
« Mission d'inspection du logement social » : « La gestion de la demande est très souvent
empirique », soulignent-ils dans leur dernier rapport. « Même dans le cas où l'organisme a élaboré un
système d'attribution sur un barème de cotation, l'absence de système
d'information adapté n'en permet pas l'application.»
De fait, rien n'empêche un maire qui veut favoriser un
proche de l'inscrire sur une liste de trois candidats dont deux n'auront aucune
chance d'être retenus par le bailleur.
Quant à faire sortir des appartements les pistonnés qui
n'ont plus le droit d'y séjourner, c'est quasiment mission impossible : Tous ou
presque s'y accrochent comme une bernique à son rocher. Ainsi, en dépit de ses
demandes insistantes, la RIVP (un organisme d’ILM parigot) n'est jamais
parvenue à faire déguerpir le « Che » l'ancien ministre de la défense
de « Mythe-errant » de l'appartement parisien de 120 m² qu'il occupe
depuis 1983 à deux pas du Panthéon dans le Vème arrondissement, pour
un loyer mensuel de 1.500 euros.
Il est vrai qu’à 75 ans, il est désormais inexpulsable.
Et ça vaut bien ce directeur de cabinet de
« Bout-thym » qui sous-louait son grand appartement, logement de
fonction « aidé », situé en face de l’hôpital du Val-de-Grâce !
Et puis si ça vous amuse d’aller vous balader dans les
beaux quartiers du « Paris-Rive-gôche » où traîne encore un des
grands-magasins fondé par les Boucicaut, passez donc rue Dupin mirer les
Mercédès stationnées en plein-air sur le parking du HLM des années 20 qui y est
planté…
Et je ne vous dirai pas tout des logements des
« hiérarques » du PCF ou de ce patron de la CGT qui passait dans mes
locaux, quand je faisais le zouave à redresser une œuvre sociale du parti,
piquer un vélo d’appartement pour sa résidence secondaire…
La santé, ça s’entretient, alors j’en rigolais fort quand
« Le-Pan » s’est fait épingler pour son « appart’-social » refait
aux frais de la centrale ouvrière à Montreuil !
On peut aussi vous « servir » cet HLM de « Neuilly-sur-la-Seine »
où habitait une actrice réalisatrice, le gérant d'une société de bijouterie, un
coach minceur, une conseillère en placements, le patron d'une société de
placement de diamants, un ancien gérant de haras, un concessionnaire autos, un
ingénieur informaticien…
Que des nécessiteux, mais avec toutes leurs dents.
Un immeuble « social » donnant sur la Seine, et
géré par la société d'économie mixte de Neuilly-sur-la-Seine de « Bling-bling »
qui abrite de nombreux locataires aisés, pour des loyers très compétitifs : 1.200
euros par mois pour un F4, par exemple, et 750 euros hors charges pour un 3
pièces de 72 m².
Et pas que de la construction bas-de-gamme pour autant.
L’élu UMP dans le XIXème, « Jiji-Gian-né-sini »
vit depuis vingt ans dans un 80 m² loué 1.200 euros par mois.
Nommée inspectrice générale des Affaires sociales,
l'ex-secrétaire d'État « Fafa-della A-marra-qu’a-des-ratés » a gardé
son HLM du XIIIème.
Conseiller municipal UMP depuis 2008, le célèbre navigateur « Gégé
d'Abord-ville » bénéficie également d'un logement social.
Domicilié en Belgique, le champion
« Riri-Le-compte », le tennisman vient seulement de quitter le
pied-à-terre « social » qu'il occupait à Levallois-Perret.
Voilà la principale raison pour laquelle le système faillit
à sa mission première.
D’un côté on surtaxe les propriétaires qui mettent en
location, notamment pour les logements de moins de 14 m² dans les zones tendues
avec la « taxe Apparu » (du nom du ministre du logement de
« Bling-bling »), non déductible sur les loyers encaissés, bien sûr !
Moins de 14 m², alors que la loi interdit les locations de moins de ... 8m², c’est tellement indécent pour une personne seule qui
n’a pas encore accès aux HLM, tellement il y a pénurie, qu’il faut faire tout
pour qu’elle se retrouve à la rue le plus vite possible, n'est-ce pas … !
Solutions : On pousse les murs, quitte à être en « indivision
avec son voisin », pour multiplier le loyer et en profiter pour gerber les
deux « sans-dents » qui squattent, ou on met « en meublé »…
À condition de ne pas se faire préempter par la Mairie qui n’hésite
pas beaucoup à vous dépouiller à vil-prix, le sien, dès qu’il peut y avoir
mutation onéreuse.
Parce que laisser un logement vacant, même inhabitable, c’est
de toute façon surtaxé et ça ne rapporte rien.
Quant à vendre son gourbi, je ne vous raconte pas la galère, même hors procédure de préemption.
Même le siège de l’UMP rue Vaugirard est visé par la mesure de
spoliation !…
De l’autre, avec cette pénurie « organisée »,
notamment par la loi « Sicile-Du-flot-vert » et sa marée de normes, à
peine adoucie par la loi « Pine-aile » (le seul avantage de cette
dernière, c’est qu’on peut enfin acheter pour louer à son gamin ou à une « jolie-cousine »,
dégonflant ainsi le stock des demandeurs de logement sans le sou, le reste c’est
quasiment sans changement), on tient l’électeur par les kouilles.
Vous n’avez jamais fait de campagne électorale téléphonique
de votre vie, vous.
Moi si !
Il s’agit de solliciter l’électeur en le harcelant au
téléphone depuis un poste de la mairie : C’est l’électeur qui paye la
communication ou le forfait.
Les annuaires en ligne et les listes d’électeurs sont là
pour ça : Ils suffit de croiser les informations !
De lui rappeler qu’il y a des élections, de prononcer trois
fois le nom de votre candidat et de lui faire dire « oui » au moins
deux fois. Trois fois, c’est mieux.
Facile, même pour moi : Il suffit de lui faire dire une
fois « oui » en lui demandant s’il est courant de la prochaine
élection, « oui » une seconde fois à la question de savoir s’il est
inscrit sur les listes, et une troisième fois s’il connaît le nom de votre
candidat.
Après, ça devient plus compliqué.
Parce que les plus retors iront directement au but : 1)
– Du boulot pour le fiston, la fi-fille, le conjoint-chômeur, en tout premier
lieu ; 2) – La demande de logement pour le fiston, la fi-fille (ou le
conjoint en instance de divorce, la faute au chômage !)
Très loin derrière, une place en crèche, une autre à l’école
du quartier ou au collège, etc.
Une fois seulement, j’ai eu en ligne le cas d’une nana qui était exaspérée
de se faire réveiller par les « poubelleurs » trop tôt le matin :
Elle exigeait qu’ils passent sous ses fenêtres seulement en fin de tournée
!
Demain, ce sera peut-être des « tickets d’alimentation »
ou des « bons d’essence », des médicaments : Tout est bon quand
on organise sciemment la soumission par la pénurie…
Un « truc » qui marche bien jusqu’en Somalie !
Et on oriente l’électeur vers le numéro de téléphone du
service de la mairie compétent (qui n’en a rien à battre) en assurant que votre
candidat recevra une note circonstanciée dès le lendemain, sur le sujet de cette
conversation passionnante, qui insistera sur son urgence !
Le tour est joué, le quidam et toutes les personnes du foyer seront motivés par « l’espoir »
de voir son cas enfin traité et recevra un petit-mot de réconfort du candidat
qui lui racontera ce qu’on lui dit déjà au téléphone : « Je compte sur vous, dimanche » !
Croyez-vous qu’il votera pour l’opposant qui a été si nul qu’il
n’a même pas téléphoné ?
Le sempiternel Maire de « Calvi semper-fidelis » m’expliquait qu’il construisait des HLM sur
la colline, pour loger ses administrés qui deviendront ses obligés.
Ce qui donne du boulot aux locaux : D’une pierre deux
coups avec de l’argent « pas à lui » !
Mes petites-crèches, il voulait bien, mais seulement si j'embauchais deux fois trop de personnel non-qualifié : J'ai renoncé à lui offrir ce plaisir.
La loi SRU avec ses 20 % de logements sociaux et ensuite les
lois « Du-flot-vert » et « Pine-aile » avec leur 25 %, sont
une véritable aubaine…
À condition d’entretenir la pénurie et les « zones
tendues ».
Et à Calvi, avec ses zones inondables, sa loi littorale, sa
loi montagne, c’est du pain-béni.
Idem à Paris-sur-la-Seine avec son manque de foncier
disponible, tant que l’État, la SNCF, la RATP, GDF et quelques autres comme les
congrégations et l’évêché ne lâcheront pas leurs terrains…
Notez d’ailleurs que c’est un des enjeux des prochaines
départementales : Libérer, mais pas trop, du foncier, au-delà des limites
des communes qui ont la main sur les permis de construire.
Idem pour « daβ
Gross-Paris »… et son futur métro indispensable pour « viabiliser »
les futurs locataires autrement…
D’où le contre-feu des communautés de communes, créées pour
ne pas lâcher trop vite et trop mal le fromage des électeurs, ceux qui « votent
bien » à contenter, et plus largement cette vaste refondation des
communautés territoriales en cours qui n’en finit pas de ne pas aboutir et est
passée par un énième redécoupage des circonscriptions.
Conclusion : On jette le fric par les fenêtres, celui
qu’on vous pique dans vos poches par les taxes locales et impôts transformés en
subventions à travers des plans d’urbanisme rénovés fumeux, uniquement pour
consolider la place de quelques élus.
Ou quand la puissance publique se mêle de choses qui ne sont
pas dans ses compétences régaliennes : Un désastre !
Et des gens persistent à mourir de froid tous les hivers
dans vos rues.
Soyez honnêtes : Vous aimez vraiment ?
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