Ça
donne le dernier accord avec l’Égypte !
Il va falloir
vous y faire : Quand on fabrique des armes, pour garder la maîtrise de la
technologie indispensable à se fournir soi-même et ne pas dépendre du
bon-vouloir de l’allié américain (par exemple il n’y aurait jamais eu
d’industrie spatiale européenne, si les USA avaient accepté de vendre des
fusées à mon pays, ni même d’industrie nucléaire d’ailleurs), faut pouvoir
exporter.
Ça réduit les
coûts et améliore la balance commerciale (les assiettes imposables, facilite
les paiements de cotisations sociales et finance le chômage).
D’autant que
mon pays, pour maintenir les compétences et plans de charge, depuis l’origine
du programme Rafale, s’est engagé à commander 11 de ces avions par an…
Et c’est ce
que les « soces » viennent de réaliser : Bienvenue au pays du
« pragmatisme-roi », pour 5,2 Md€ d’un seul trait !
Quitte à
vendre dans le paquetage une de nos « jolies-frégates »…
Bon, une
frégate, c’est long à mettre à flot et celle destinée aux égyptiens devra être
« défrancisée » à peine terminée pour rejoindre les eaux du (second)
canal de Suez d’ici le 2 août !
Idem
d’ailleurs pour les avions de « D’assaut » en cours de montage…
Et puis, il
faut former les équipages pour jouer avec ces joujoux-là…
Le tout dans
le délai de 5 mois, pas plus.
La « transformation »
d'un pilote étranger déjà breveté sur un autre chasseur (F-16 ou Mirage 2000
dans le cas égyptien) nécessite jusqu'à 200 heures de vol, parfois un peu moins :
Or, il n’y a que 24 heures par journée écoulée !
Et le
« bétail » pilotant, il faut aussi qu’il dorme, qu’il pisse, cague et
se nourrisse.
Cette tâche
reviendra donc à des formateurs Gaulois de l'armée de l'air, sans doute sur des
avions tricolores, car les industriels souhaitent livrer à leurs clients des
avions au potentiel de vol intact.
200
heures ? Notez que nos pilotes « Gaulois » qui vont s’y coller
sont cantonnés à 180/heures/an par le LMP de 2013 : Voilà des quotas
assurés avec du pétrole « pas à nous »…
Mais qui
paiera ? Les armées n'ayant pas été associées aux négociations du contrat,
elles ne le savent pas.
Dès lors, il y
a assez peu de chances que les Rafale du maréchal-Président Sissi qu'il souhaite
voir voler lors d'un défilé militaire en août prochain soient pilotés par des
pilotes nationaux au faîte de leur formation.
Du côté de la
Royale, mêmes types de problèmes : Elle devra attendre 2019, et non plus
2018, avant de faire flotter le pavillon tricolore sur sa dernière acquisition autorisée
par la LMP (la loi scélérate en son article 20, SVP, celui qui permet de fouler
aux pieds vos « libertés-publiques » sans même en passer par un
juge…).
Le navire,
facturé 650 millions d'euros (dévalués), sera vendu environ un milliard à
l'Égypte, le supplément de 350 millions (plus de la moitié du prix du navire)
étant constitué par un ensemble de munitions et de services.
C'est
aujourd'hui le fleuron de la DCNS, qui conclut ainsi son deuxième contrat
export, après la vente d'une première FREMM au Maroc.
L'Égypte
devient aussi l'un de ses meilleurs clients, après avoir déjà acheté en 2015
quatre petites corvettes Gowind, pour un total d'un milliard d'euros.
Il va falloir que
DCNS accélère un peu sa production en ajoutant une FREMM à son programme
industriel. Après l'avoir réduite ces dernières années, non sans négocier de
substantielles compensations financières avec l'État !
Un dossier qui
n'est pas rendu plus simple par plusieurs autres considérations : La frégate « Normandie »
est pratiquement intégralement payée.
De plus, il ne s'agit pas d'un programme gallo-gaulois mais européen (Gallo-romain en
l'espèce), géré par un organisme européen, l'OCCAR (Organisation inter-gouvernementale
européenne de coopération en matière d'armement).
Et les 650
millions d'euros déjà payés par la Défense devront être remboursés.
Mais à qui ?
Au restaurant
du ministère de la Défense (« les cent mille mâchoires »), chaudron
où bouillonnent toutes les rumeurs, on entendait tout récemment que le
ministère des Finances considère que cet argent ne revient pas à la Défense
mais à l'État.
Qui pourrait
alors reverser ces sommes au titre des ressources exceptionnelles (REX), qui
font défaut à hauteur de 2 milliards environ pour boucler le budget 2015 (et
noter et apprendre à lire à nos chères « têtes-blondes » dans les
collèges).
Bien que les
fameuses « sociétés de projet » qui visent à pallier ces difficultés
ont été votées dans le cadre de la loi Macron.
Il n'empêche
que certains craignent encore un « coup fourré » de Bercy.
Le reste de la
facture, c’est le « Rafale », cet OVNI (Objet Volant Nommé
In-exportable). Toujours la LPM 2014-2019 prévoit la fabrication de 66 Rafale,
dont 26 pour l'armée de l'air « Gauloise », et 40 pour l'exportation.
Onze, le
minimum, ont été livrés l'an dernier et l’Armée de l’Air doit donc en recevoir
encore quinze d'ici la fin de 2019.
Sur les 40
destinés à l'exportation sur cette période, 24 viennent d'être vendus à
l'Égypte.
On ne sait que
très peu de choses du financement de ce contrat. La moitié est apportée par
l'État égyptien, qui n'a pas un sou, mais serait – selon la communication
gouvernementale Gauloise – soutenu par les Émirats arabes unis et/ou l'Arabie
saoudite.
Ça reste à
vérifier.
C'est sur
cette part que serait prélevé l'acompte de 10 % du contrat (520 millions
d'euros) qui marque l’entrée en vigueur effective du contrat.
En principe,
on rémunère sur cette première enveloppe tous les intermédiaires, vous savez,
les fameuses commissions…
La
« force de vente » d’abord, n’est-ce pas.
L’autre moitié
serait prêtée à l'Égypte par un consortium des plus grandes banques de
« Gauloisie-friquée » : Pour votre prêt immobilier, vous pouvez
repasser !
Celles-ci
souscriront une assurance-export auprès de la COFACE (la Compagnie Gauloise
d'assurance pour le commerce extérieur, spécialisée dans l'assurance-crédit à
l'exportation) que l'État aurait accepté de garantir.
En cas de « défaut »
égyptien, c’est donc vous qui paierez : Vous pouvez vraiment aller vous
brosser, pour votre prêt immobilier…
Et puis livrer
des avions, d’accord, mais avec quels armements ?
Il semble que
certains (notamment les missiles air-air) seront prélevés sur les stocks de
l'armée de l'air.
Seront-ils
remplacés et à quelles conditions ?
Quant aux
bombes guidées AASM (Armement air-sol modulaire) que produit le groupe Safran,
un achat égyptien serait plutôt une bonne nouvelle : Manquant de client à
l'export, la production de cette munition exceptionnelle de précision allait
être interrompue.
Les chaînes
pourraient donc tourner plus longtemps.
Sauf bien sûr
si « François III » en profitait pour réduire ses commandes !
Quant au
dernier missile vendu avec le Rafale, le SCALP, dont la version export
s'appelle le « Black Shahine », c'est l'atout maître du Rafale.
Ses
performances soumettent cependant son exportation à sa conformité au traité
MTCR, donc à son bridage.
Et un avion,
c’est bien, mais sans ses canons, ça ne sert plus qu’à prendre de jolies photos
aériennes…
Et
d’entendre par ailleurs : « On arme un dictateur
» ou, « le contribuable finira par payer
l'addition » en diront quelques-uns !
Il faut dire
que les Suisses, payant cash, ne se précipitent pas non plus.
Et de ne pas
oublier que le dictateur, il va bombarder l’EI en Libye comme un grand,
participant ainsi à la lutte contre l'extrémisme islamiste, le même qui arme
nos gamins jusqu’à faire du « Charlie » en charpie.
D’ailleurs, ça
ne s’appelait pas comme ça, mais c’est sous « Bling-bling » que le
Rafale à acquis, en Libye justement, ses galons « testé au combat »,
contre pas tout-à-fait les mêmes.
Les
intermédiaires ? Cette affaire débute le 16 septembre dernier au matin,
lors d'une rencontre entre le ministre et le maréchal-président égyptien Abdel
Fattah al-Sissi au cours de laquelle ce dernier évoque pour la première fois
l'achat possible de Rafale et de frégates multi-missions.
Dès le 12
décembre, l'équipe de négociateurs égyptiens est à Paris pour une semaine, au
cours de laquelle un premier projet de contrat est établi.
Le 11 janvier,
« François III » rencontre à Riyad, à l'occasion de l'intronisation
du roi Salmane d'Arabie saoudite, son homologue égyptien en présence de « J-Y.
Le Riant ».
« Il y a eu une rapidité dans les discussions.
Une équipe est venue à Paris. Nous avons conclu cet accord en nous déplaçant »
en disent les industriels impliqués.
Ça vaut bien
quelques commissions, non ? Où va-t-on encore les retrouver, celles-là dans notre République-exemplaire ?
D’autant que jusque-là,
le Rafale avait essuyé six échecs à l'exportation : Aux Pays-Bas et en
Corée du Sud en 2002, à Singapour en 2005, au Maroc en 2007, en Suisse en 2011
et au Brésil en 2013.
« D’Assaut »
est quand même en négociations exclusives depuis janvier 2012 avec l'Inde pour
126 Rafale, et des discussions se poursuivent avec le Qatar (36 appareils).
Et tout le
monde d’espérer un « effet domino » : Les Émirats Arabes Unis,
ou encore la Malaisie sont parmi les prospects …
Au Boston
Consulting Group (BCG), on explique que le contrat égyptien ne s'explique que par un
contexte géostratégique très particulier : « L'Égypte est un acteur qui achetait depuis longtemps américain pour une
raison évidente, les États-Unis les finançaient pour l'acquisition d'équipement
militaires depuis les années 70 ».
Pas comme les
russes (qui n’ont plus de sous eux non plus et depuis longtemps).
« Si les Américains n'avaient pas arrêté leurs
livraisons d'armement (et de pièces détachées) pour des questions de respect du processus démocratique notamment, il
n'y aurait sans doute pas eu de contrat ».
Et de rappeler
que les États-Unis sont parfaitement capables de mettre tout le monde à
genoux à n'importe quel moment en suspendant les livraisons de pièces détachées.
Dès lors, si
le contrat avec l'Égypte était suivi d'autres contrats avec l'Inde ou le Qatar,
ce serait plus affaire de coïncidence qu'un « effet domino ».
Et que déjà,
on en rigole bien fort : Non seulement « Poux-Tine-l’Asperger »,
il attend toujours son Mistral, pourtant payé rubis sur l’ongle !
Mais si le
cessez-le-feu se maintient en Ukraine, il pourrait finalement l’avoir : Le
second est déjà dans les ateliers.
Mais en plus,
il ne nous commande pas d’avion !
Invraisemblable
puisque pour vendre des avions, il faut aussi livrer des bateaux !
Mais attendons
donc de voir comment « nos alliés » vont réagir dans cette
affaire-là : Ils sont encore capables de faire capoter l’accord, pour des
raisons qui ne regardent qu’eux, même si son exécution va aller très vite,
puisque mon pays, celui que j’aime tant, a pu se montrer être incapable de tenir
sa signature avec les russes…
Le contrat total est de de 5,2 milliards d'euros dont 1 milliard pour la frégate FREMM.
RépondreSupprimerCe qui donne 175 millions d’euros par Rafale !...
Je rappelle qu’un grand voilier-école, de 100 mètres hors tout, capable d’embarquer 120 cadets pour des tours du monde, coûterait pour une construction en série 40 millions d’euros l’unité.
La consommation de carburant et l’entretien sont aussi bien plus faibles que pour un avion d’arme moderne. Pour 4,2 milliards d’euros, il aurait été possible de construire 105 voiliers-écoles !...
Et si on demandait aux Egyptiens ?...
Parce qu’il y aurait mieux à faire que d’acheter des avions parfaitement inutiles pour lutter contre Daesh !... Il suffirait de sortir du musée quelques Spitfire et de les armer avec deux 12,7 pour rafaler des colonnes de pick-up des extrémistes islamistes !...
D’autre part l’Egypte est l’un des pays les plus pauvres de la planète.
EXTRAIT d’un article d’Euronews : « Duwaiqa, l’un des quartiers les plus démunis de Manshyet Nasser, le grand bidonville du Caire. Tout ici rappelle que l’Egypte est l’un des plus pauvres des pays arabes : près de la moitié de sa population vit en dessous du seuil de pauvreté. Considérée comme l’une des causes la révolution de janvier 2011, la pauvreté n’a pas reculé depuis, au contraire : elle a même progressé à cause de la récession économique, la hausse du chômage et les bas salaires. Ici, les logements s’entassent dans un labyrinthe de ruelles dépourvues de système d‘égoûts. Les eaux usées s’y écoulent, et servent de terrain de jeux aux enfants. »
Non seulement les achats d’une frégate FREMM et des Rafale est absurde, mais, en plus, consacrer des fonds importants à de tels achats va augmenter la misère de la population qui risque de céder aux sirènes des Frères Musulmans ou de l’Etat islamique.
Au lieu d’augmenter la sécurité au Proche-Orient, c’est l’inverse qui risque de se produire avec un tel contrat dont les seuls bénéficiaires sont les industriels de l’armement et surtout pas le contribuable qui risque d’en être de sa poche.
Une planète de cinglés !...
Totalement cinglée !
SupprimerBon faut compter avec l'armement dans le coût unitaire.
Et les pièces détachées...
Un F4 ou un F16 de récupération, pour "rafaler" sur des colonnes de pick-up, c'est largement suffisant : Ne pas oublier qu'un Jaguar a fait les frais dans le sahel, il y a quelques années, de devoir traverser un mur de plomb tiré à la verticale depuis sa cible...
Ou un A 10 autrement plus "blindé" pour ce genre d'opération.
Enfin passons : Tous les dictateurs adorent les joujoux militaires : C'est une constante historique.
Bonne soirée à vous !
I-Cube
Ci-dessous un article du 6 octobre 2014, « La famine menace l’Egypte » de Daniel Pipes :
RépondreSupprimerhttp://fr.danielpipes.org/15000/famine-menace-egypte
Et un autre article : « La sécurité alimentaire et l’état nutritionnel se détériorent en Égypte, pays confronté à des défis économiques majeurs » :
http://fr.wfp.org/nouvelles/nouvelles-release/securite-alimentaire-et-etat-nutritionnel-se-deteriorent-en-egypte
Triste… Epouvantable…
Les "romains-z'antiques", ils avaient tout compris : Du pain et des jeux !
SupprimerLes leçons de l'Histoire ont été oubliées, depuis...
Nous, on a encore du pain - pas longtemps, mais quand même - et "François III" & "Menuet-Valse" se propose en spectacle tous les jours, aidés par tous les autres !
C'est bon : On va continuer à vivre "heureux"....