Vous me direz, je ne suis plus concerné.
Alors de quoi que je me mêle, là-dis-donc ?
Bé à vrai dire, m’est passé sous le nez une étude d’octobre
2014 qui semble n’avoir reçu aucun écho dans la presse de mon pays-à-moi-même
(celui que j’aime tant…) qui pointe « chaud » : Ou comment les « sachants »
claquent votre pognon dans votre dos et en toute quiétude…
C’est finalement assez rigolo de la façon dont les
mêmes gèrent « l’intérêt général » avec de « l’argent pas à eux ».
Et quand je pense qu’au même moment, les grecs se
débattent avec la perspective d’une aide de 7 milliards de vos euros – les mêmes,
n’est-ce-pas –, qu’il vous faudra bien financer peu ou prou à un moment ou à un
autre, en acceptant de mettre beaucoup d’eau dans leur vin…
On y reviendra probablement, quand on y verra plus
clair sur le sujet.
En fait, il s’agit d’un rapport privé, en principe
confidentiel, du « Cercle des transports », association regroupant
150 spécialistes techniques et économiques des transports en Île-de-France composée
d’anciens hauts fonctionnaires, d’universitaires et de managers d’entreprises
privées opérant dans le transport, qui réfléchit aux politiques permettant
d’améliorer « la compétitivité de l’Île-de-France » par
l’amélioration des mobilités, entre autres champs d’étude.
Rappelons ce qu’est le projet « Métro Grand Paris »,
corollaire et ossature du « Das Groβ-Paris » voulu en son temps par « Bling-bling »
et repris à leur compte par quelques élus locaux qui y voient une manne à se
partager les miettes et le nouveau pouvoir « soce » qui ne sait plus
comment péter votre oseille (celui que vous n’avez pas encore gagné).
Et ça consiste principalement en la construction de
lignes de métro automatiques contournant circulairement la capitale, en petite
et grande banlieue.
Ses promoteurs, la région Île-de-France et l’État, partent
du constat (bien naturel) que les déplacements de banlieue à banlieue
augmentent plus vite que les autres dans la région capitale et affirment que le
réseau routier actuel est incapable d’y faire face.
Ce qui n’est pas faux, mais seulement aux heures de
pointe (matin, soir et retours de week-end).
Et au lieu d’investir dans l’amélioration de ce réseau
routier, ce qui semblerait tomber sous le sens, comme l’ont d’ailleurs entrepris
la plupart des grandes mégapoles internationales, nos « sachants »
ont décidé de se lancer dans la construction de métros automatiques autour de
la ville de Paris, alors que l’essentiel du réseau ferroviaire urbain actuel
est radial (lignes passant par la ville centre).
Et, diantre, contrairement à une autoroute – et autres chemins
de cheminement –, un transport en commun ne sait pas effectuer de liaison « point
à point » sans correspondances, sans autant de « ruptures de charge »
à prévoir.
Qui ont un effet « chronophage » et « psychologique »
particulièrement dissuasif pour les voyageurs-usagers : Si votre destination
n’est pas située à l’immédiate proximité de la station finale de votre trajet, comme
tout le monde, vous préférerez presque systématiquement l’automobile… ou ne pas
entreprendre le déplacement pour les autres.
Notons également que la densité de population
desservie au fur et à mesure que l’on s’éloigne de « Paris-centrum »
diminue, ce qui est normal : L’habitat s’allonge à l'horizontale au lieu de ses densifier
en hauteur, à la verticale…
Dès lors, il est plus que probable que la
fréquentation de ces lignes nouvelles serait très inférieure aux prévisions
très optimistes de la « société Das Groβ-Paris » qui envisage plus
3, voire 4 millions de passagers quotidiens sur ces lignes nouvelles, là où la
ligne A du RER dépasse tout juste le million…
On compte 10 à 12 millions de trajets/jour sur l’ensemble
du réseau, trains franciliens, bus et tram inclus, pas plus.
Ce qui est déjà énorme, mais au lieu d’aller draguer
le chaland jusque dans les campagnes, on ferait bien de démultiplier ce qui
existe déjà, là où tout le monde se concentre…
Enfin, ce que j’en dis, comme d’habitude, tout le
monde s’en bat l’œil !
Résumons :
– Le projet est évalué à 27 milliards d’euros et
subira, comme tous les projets publics d’infrastructure, une dérive de ses
coûts de bon aloi. Or, le financement de ce projet entrera en concurrence directe
avec le plan d’amélioration (alias « schéma directeur ») des lignes
RATP et SNCF existantes, chiffré pour sa part à 16 milliards.
Soient 27 + 16 = 43 Md€ d’investissement au total !
Hors « débords »…
Vous imaginez un peu la tête des grecs !
En effet, le réseau existant est théoriquement l’un
des meilleurs d’Europe en termes de densité d’offre. Mais sa mauvaise gestion
et son mauvais entretien font qu’il est dans un état déplorable et que son
exploitation est perturbée par des incidents à répétition transformant la vie
des « clients-usagers » captifs en véritable galère.
Il est donc à craindre, en cas d’impasse budgétaire, que
« Das Groβ-Paris » soit privilégié par rapport à la modernisation,
pourtant indispensable, de l’existant.
– Or, le projet de « Métro Grand Paris »
n’améliorera, au mieux, les temps de parcours que d’1 million de voyageurs
quotidiens supplémentaires, alors que l’amélioration du réseau existant permettrait d’améliorer
les temps de parcours de plus de 3 millions d’usagers du rail existants…
Faites vos choix, SVP !
Et de calculer que le coût de l’heure gagnée par
habitant serait 2 fois plus faible dans un scénario de modernisation que dans
un projet d’extension.
Passons.
– Le métro « Das Groβ-Paris » ajoutera aux 9
milliards d’euros de coûts d’exploitation 2,25 milliards supplémentaires.
Or, les coûts d’exploitation du réseau ferroviaire ont
augmenté, en euros constants, de 33 % entre 2000 et 2013, et ce sans que ce
soit lié à l’augmentation quantitative de l’offre, qui compte pour moins du
tiers du total, ni à un gain significatif de part de marché du transport
public, qui est passée de 30 % à 33 % des transports mécanisés entre 1990 et
2013.
Le Syndicat des Transports d’Île-de-France veut donc
ajouter une couche de coûts futurs alors qu’il est incapable de maîtriser ses coûts
d’exploitation actuels.
Assez fabuleux, finalement !
Comment il disait, l’autre (François de Closets, je
crois) ?
Ah oui : « Toujours plus ! »
– Sur les 9 milliards annuels d’exploitation à ce
jour, 4 Md€ sont payés par les entreprises, soit au titre du « Versement
transport », une charge patronale (3,2 Md€), soit via le remboursement de
50 % du titre de transport du salarié (800 M€). Pire encore, ce sont les
employeurs qui ont subi la plus grande part de la hausse des coûts de fonctionnement
de ces dernières années…
Comme si elles étaient si dynamiques pour supporter
tout ça en plus !
Il est donc à craindre que les entreprises, qui paient
déjà en « Gauloisie-généreuse » les charges sur salaires les plus
lourdes du monde, voient leur addition augmenter encore.
Sans quoi, il faudrait augmenter considérablement soit
les impôts locaux, soit le prix du billet de transport.
Et après on s’étonne que les gens vident leurs carnets
A des caisses d’épargne…
– Le plan de financement général du Métro « Das
Groβ-Paris » fera largement appel à l’endettement public.
Or, l’équilibre des opérations de la société du « Das
Groβ-Paris » semble reposer sur des hypothèses bien trop optimistes, tant du
côté des coûts que de celui des recettes attendues.
Tout dérapage constituerait évidemment une charge
supplémentaire payée in fine par les
contribuables, actuels ou futurs, dans un pays qui n’a vraiment pas besoin de
cela pour devoir financer aussi la future insolvabilité des égyptiens dans la
vente des Rafale…
Qu’il faille également vous rappeler que l’offre de
transports collectifs ferroviaires, en termes de densité d’offre théorique,
n’est pas inférieure à celle d’autres grandes métropoles européennes (Londres,
Madrid, Stockholm, Berlin, etc… Bon, Rome, ce n’est pas ça), et que les problèmes
d’engorgement sont principalement concentrés sur deux secteurs : La section
centrale de la ligne A (la grande ligne Est-Ouest qui passe par La Défense), malgré
son « doublement » par la ligne n° 14 automatique, à grands renforts
de travaux « en profondeur », et certaines lignes de métro/RER
nord-sud.
En contrepartie, l’état déplorable du réseau et des
procédures de gestion des incidents parfois archaïques rendent l’exploitation
de l’infrastructure déficiente, au détriment du service rendu, plombé par
d’innombrables retards, voire des annulations de trains qui créent de la
congestion sur l’ensemble du réseau.
Aussi, ce rapport (presque confidentiel) préconisent
de ne retenir qu’une partie du plan d’amélioration des lignes existantes d’un
coût de 16 Md€.
Ils estiment notamment qu’investir sur
l’automatisation des rames des lignes A, B et D du RER, avec quelques
réparations d’infrastructures aujourd’hui déficientes, permettrait de résorber
nombre de sources d’engorgement en augmentant la fréquence des rames, tout en
réduisant les incidents liés à des défaillances de conducteurs.
L’amélioration de la ligne de métro numéro 14, et le
prolongement de la ligne E (« Éole ») vers la Défense, permettraient
encore d’améliorer la performance du réseau, pour un coût d’investissement
total de 9,5 milliards.
Mieux encore, le coût de fonctionnement global du
réseau augmenterait peu, et les auteurs préconisent d’améliorer la gouvernance
des transports en supprimant la dualité SNCF/RATP pour supprimer de nombreuses
causes de surcoût de fonctionnement aujourd’hui bien identifiées (comme la
nécessité de changer de conducteur entre SNCF et RATP sur les lignes B et D du
RER à la station « Gare du Nord », pour cause de signalisations
incompatibles ! Authentique…).
Notez qu’on pourrait rajouter que le courant
électrique qui assure la traction des bolides, s’il a le même fournisseur
(EDF), il n’a pas non plus la même tension.
Et qu’on a quand même du bol que les voies aient le
même écartement (pas comme avec le métro…).
Tout cela est très contrariant, finalement, que de
rajouter des coûts aux coûts dans amélioration du sort des citoyens en trajet « pendulaire-quotidien »
appelé à voter en mars prochain dans leurs territoires (et aux régionales en
fin d’année) pour des investissements d’infrastructures des 10 prochaines
années… pour une seule région !
D’autant qu’il convient de rappeler que, malgré
l’idéologie anti-voiture qui prévaut chez nos « sachants et politiques »,
celle-ci reste le seul moyen de transport permettant de faire du « porte à
porte » entre n’importe quel couple origine-destination.
Que si les inconvénients actuels de l’automobile viennent
à être vaincus ou réduits (coût par km/Passager, insécurité, pollutions
résiduelles, et congestion) et tous les arguments auto-phobiques seront
renvoyés aux oubliettes.
Or, c’est bien cela qui nous attend tous.
En effet, trois révolutions technologiques majeures
vont se télescoper au début de la prochaine décennie :
1. L’essor des voitures à très faibles émissions
polluantes, voire totalement électriques.
2. Les voitures à conduite 100 % automatisées, déjà en
test grandeur nature en Californie, au Nevada, en Grande Bretagne, et
prochainement en « Gauloisie-routière », dont tous les constructeurs
annoncent qu’elles seront opérationnelles avant 2020, dans 5 ans.
Et quand bien même ce ne serait « que » en
2025, le potentiel disruptif est énorme.
3. Les applications de type « Uber »,
permettant de héler aujourd’hui un « Véhicule de Tourisme avec Chauffeur »,
permettront de héler des véhicules sans chauffeur, avec une incidence énorme
sur le coût kilométrique.
Aujourd’hui, le coût kilométrique d’un taxi est
compris entre 1,7 euros (Journée, Province) et près de 3 euros (Paris, tarif de
nuit). Le coût de possession et de roulage total d’une voiture particulière est
de l’ordre de 40 centimes du km (coût retenu par le fisc pour ses calculs). Le
coût moyen par passager/km des transports en commun à Paris est de 28
centimes, dont un bon tiers payé directement par l’usager.
Vous avez saisi les enjeux, là ?
Imaginons qu’au lieu d’acheter une automobile en arrêt
les trois-quarts du temps, vous louiez, grâce à une application de type « Uber »
de prochaine génération (à commande vocale), une automobile 100 % automatique,
non polluante, connectée (en 2020, ce sera la norme), qui a très peu
d’accidents (l’électronique bugue largement moins qu’un conducteur stressé
moyen), et dont le taux d’utilisation, même hors les pointes, sera supérieur à
50 %, il est facile d’envisager une réduction du coût kilométrique en dessous
des 28 centimes actuels des transports en commun.
Plusieurs rapports ont déjà évoqué un coût d’objectif
inférieur à 20 centimes.
Mieux encore : Ces véhicules se contenteront de vous
déposer et d’aller chercher le prochain client, ou sinon, ils pourront se
diriger vers des zones ou stationner. Prévoir une recharge ne consommera pas
d’espace coûteux et ne ralentira pas le trafic des autres véhicules.
Comme le même engin servira à plusieurs usagers, le
nombre total de véhicules sera plus faible, réduisant encore les phénomènes de
congestion et d’embouteillage, réduisant également les nuisances diverses aux
riverains et usagers.
En bref, face aux transports en commun (ses puces et
ses odeurs de sueur et de crasse), le transport individuel de « génération
3.0 » risque de se révéler beaucoup plus que compétitif et beaucoup plus
commode.
On peut même imaginer que les algorithmes « d’Uber »
perfectionnés, avec la puissance des ordinateurs de 2020, permettront à des
loueurs de véhicules collectifs automatisés de taille moyenne de proposer des
trajets semi-personnalisés à des groupes de 8-10 voyageurs habitant et
travaillant aux mêmes endroits, à des tarifs alors parfaitement imbattables.
Naturellement, tout ceci ne se mettra pas en place en
quelques semaines, le temps de renouvellement du parc sera plus ou moins long
et certaines innovations seront plus lentes qu’imaginé à parvenir au stade
mature.
Mais la vitesse d’adoption des dernières avancées
technologiques semble à chaque fois plus rapide que la génération précédente
(Une ville des Pays-Bas va mettre prochainement en service une ligne de minibus
automatisés…), et des développements
auxquels personne n’a encore pensé pourraient les rendre encore plus
spectaculaires et attractives.
Il est donc urgent de se demander s’il est pertinent
d’engager des dizaines de milliards pour des investissement ferroviaires (le
rail, tellement XIXème…) lourds, avec de fortes emprises foncières
alors qu’on cherche du mètre-carré pour loger tout le monde, qui entreront en
service seulement entre 2025 et 2030, voire plus tard, et rendront un service de toute
façon plombé par les ruptures de charge, au moment où les véhicules automatisés
connaîtront leur essor. Ou s’il faut donner la priorité à des investissements
d’amélioration de l’existant qui peuvent délivrer leur valeur ajoutée dès 2020
à 2025, pour 5 fois moins cher.
Un vrai programme politique ambitieux et moderne consisterait à combiner
ces investissements raisonnables à une libération de l’offre privée de
transport urbain concurrente du STIF, de façon à préparer la venue de ces
transports de « génération 3.0 », et à reporter au moins la moitié de
la charge de fonctionnement du STIF des entreprises vers la billetterie payée
par les voyageurs en attendant que l’inventivité privée, dans deux ou trois
décennies, ne ferme (définitivement ?) la parenthèse « ferroviaire
publique ».
Là encore, c’était presqu’une caricature : Quand
j’ai pu lire que « Sœur-Âne », la mairesse des parigots, veut
interdire tous les moteurs diesels d’ici à 2020 dans l’enceinte du périphérique
(extérieur inclus) – 2020, c’est dans 5 ans : Elle sera virée avant, en
2018 ! – pour bénéficier en contrepartie d’un abonnement gratuit d’un an à
ses « vélib’ » ou d’une réduction de 500 €/an sur ses « autolib’ »
si vous vendez votre veaux-diesel-parigot, c’est déjà se foutre du monde pour
un « tas-de-boue-à-roulette » qui vaut au minimum 10 fois plus au « prix
du kilo » et des pièces détachées.
Et le tout pour vous pousser à prendre les «
métros-circulaires » au lieu de vous faire compresser dans les lignes
radiales, il y a vraiment de quoi rire aux éclats !
Et vous voulez que je revienne participer au
redressement économique, moral, social et fiscal de mon pays ?
Non, mais allo quoi, là ?
Tu as un cerveau et tu ne t’en sers pas ?
Je rêve, là !
La vie de la métropole parisienne avec ses pertes de temps épouvantables dans les transports m’a toujours donné envie de fuir et c’est bien la principale raison de mon installation « au vert » !...
RépondreSupprimerEt c’est bien pour cela que je privilégie la province maritime, à taille humaine.
Je vois que nos « Soces » sont toujours prisonniers de leur concept du « tout collectif », c’est normal en tant qu’ennemis de la liberté, mais qu’ils sont aussi totalement incapables de faire un minimum de prospective qui prends en compte l’arrivée de nouvelles technologies :
1/ L’essor des voitures à très faibles émissions polluantes, voire totalement électriques.
2. Les voitures à conduite 100 % automatisées dont tous les constructeurs annoncent qu’elles seront opérationnelles avant 2020, dans 5 ans.
3. Les applications de type « Uber » qui permettront de héler des véhicules sans chauffeur, avec une incidence énorme sur le coût kilométrique.
J’avoue que j’en suis assez stupéfait, mais c’est pourtant déjà inscrit dans l’Histoire…
Sauf pour les autistes !...
Bonne journée à vous !...
Haddock
Merci : Hier, journée éreintante.
SupprimerLà, je suis au chaud soleil italien qui s'est levé il y a plus d'une heure. Mer calme : Je reprends des forces après avoir bien dormi au son des drisses qui clacouillent et sifflotent le long du mât...
Vous avez dit "autiste" ?
Mais bien sûr : Il faut être aveugle-natif du neurone pour ne pas voir les évolutions de nos sociétés (au moins dans le domaine des transports et ... sans compter tous les autres domaines) et préparer à grands coups d'impôts et taxes supplémentaires un avenir qui ne sera pas celui-là.
Personnellement, j'avais retenu de "Gains-bar" que cramer des billets de la BDF (au moins devant la caméra), c'était un délit grave...
Bon cramer de l'impôt ou des euros, depuis, c'est devenu un "incontournable" de bon aloi.
A mon avis, ils sont aussi trisomiques, pas possible autrement.
Parce que bon, "l'Asperger-poux-tine" (cette forme légère d'autisme), il n'en fait pas autant !
Bon week-end à vous !
I-Cube