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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

dimanche 21 juillet 2019

Chapitre Ier – Enterrement

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Un mardi matin, blafard malgré la lumière du printemps. Cimetière parisien de Gentilly, coincé entre le périphérique sud, encore saturé à cette heure-là, la rue Sainte-Hélène, la préfourrière et le stade Charléty, du nom d’un recteur de l’académie de Paris de l’entre-deux-guerres, qui dresse ses gradins vers le ciel gris et chargé de bruine…
C’est là que Michel Jazy y battra le record du monde sur 2.000 mètres, en 1962.
En 1968, « le Charléty » fait de nouveau l’actualité le 27 mai, où se tient un gigantesque meeting de l’Union nationale des étudiants de France, l’un des événements marquants de mai 68, qui réunit 40.000 personnes en la présence de Pierre Mendès France s’imaginant bien pouvoir récupérer le mouvement étudiant…
À part ces détails et la muraille de HLM bâtie entre le boulevard Kellermann et l’avenue Caffieri qui font face aux « beaux » hôtels et immeubles de bureaux de la rue du Val de Marne à Gentilly même, il n’y a rien que le cimetière et son silence tout relatif contrastant avec la rumeur du périphérique, ses bruits de moteurs ronflant dans le tournant.
Même pas un marchand de fleur ni la moindre enseigne de marbrier !
 
Alexis est accompagnée de trois personnes pour porter en terre sa grand-mère, Dominique Dubois, née Desherbes, dite « triple D » dans sa banlieue et de son vivant dans les encore chauds souvenirs qui accompagnent avec tristesse sa dépouille, ce jour-là.
Une personne dont tout le monde dit dans son quartier que c’était une « brave femme », gentille, toujours prête à rendre service, rapporte l’une de ses trois voisines présentes ce jour-là.
Une « bonne voisine » en somme, qui laisse aussi un « bon souvenir »…
Son cercueil coiffera pour une longue éternité celui de la fille de cette dernière, Camille, qui surmonte celui du père de cette dernière, Claude.
Il reste une place qu’occupera à son tour « Alex », un jour qu’elle espère lointain, la seule femme de la troisième génération…
 
C’est là que, cette dernière remarque lui fait toucher du doigt ce qui ne l’avait jusqu’alors jamais effleuré l’esprit : tous les prénoms de cette « courte famille » son ambivalent, « non-genré ». Claude, Dominique, Camille et même Alexis, le sien, se portent aussi bien au masculin qu’au féminin.
Même si le sien n’est finalement plus courant que dans le monde anglo-saxon et pas ailleurs.
Car « Alex », le surnom par lequel tout le monde l’appelle dans son entourage, est une rousse tirant sur l’auburn avec l’âge, aux cheveux retenus par un petit chignon qui laisse échapper quelques mèches rebelles, portant des lunettes à monture… rouge.
Une femme grande et élancée malgré ses allures de garçon manqué.
La charpente osseuse est conséquente, mais ce sont surtout ses séances de musculation qui la rendent un peu « hommasse ».
De toute façon, elle n’a jamais pris soin de son apparence physique, elle n’a jamais porté de jupe ni de robe et quand elle s’habille « moulant », ce n’est pas sa poitrine insignifiante qui font se tourner les têtes, mais son large sourire illuminé.
 
Tout-à-l’heure, quand la pierre tombale sera de nouveau scellée, elle repartira chez elle, accueillir le camion des déménageurs qui ont vidé la petite maison qu’occupait sa grand-mère et où Alexis aura grandi en l’absence de sa mère qu’elle n’a pas connue. Très peu de photo de sa mère et même de son grand-père d’ailleurs, mais des cartons pleins entiers de souvenirs qui meublaient la grande armoire entre le linge de maison et les vêtements de Dominique, les étagères de la cave et les chaussures, et se partageaient le bahut breton avec la vaisselle, celle des dimanches. Il aurait fallu qu’elle fasse le tri « avant » plutôt qu’après ce déménagement : ça aurait coûté moins cher (et aurait peut-être fait quelques heureux… Car on ne croule pas sous la richesse dans sa banlieue : les jours sans pain sont plus nombreux que ceux d’abondante pitance).
Chez elle, elle aura tout le temps nécessaire pour trier, brûler, ou conserver les souvenirs de toute une vie.
C’est aussi un peu la sienne …
 
Alexis habite Milly-la-Forêt, un peu plus au sud que Dannemois et le moulin de Claude François, « l’illustre voisin » en périphérie de la forêt de de Fontainebleau.
Loin de chez sa grand-mère…
Encore plus loin aujourd’hui.
Ce matin-là, elle reste seule avec son chagrin.
Seule et désemparée.
Très triste.
Mais cette tristesse ne sera rien à comparer de celle qui s’annonce, quand dans l’après-midi les déménageurs auront posé les cartons et meubles de sa grand-mère chez elle.
 
C’est grand chez Alexis, une maison d’architecte, probablement bâtie avec des « matériaux tombés du camion » et quelques dessous de table…
Qu’elle a pu acheter à son copain du moment pour trois fois rien tellement lui-même était poursuivi par ses créanciers, avant qu’il ne disparaisse dans la nature et de sa vie…
Mais c’était limite.
Deux bâtiments de plain-pied entourés d’arbres. L’un aménagé en duplex avec une mezzanine, haute de 4,5 mètres sous ferme où elle avait aménagé une salle de musculation et un mur d’escalade pour y recevoir des adeptes de la varappe en forêt voisine qui logent en principe dans le bâtiment secondaire, tout équipé, pour se reposer et se décrasser, sa seconde source de revenu.
Dans les faits, Alexis est journaliste.
Plutôt « pigiste ». Elle est payée « à la ligne » sur des thèmes imposés par son agence de presse.
Il parait qu’elle a du talent… comme sa mère Camile Dubois.
Mais même le talent, ça ne paye pas, loin de là !
 
Dans les semaines qui suivent, entre deux piges et la réception de ses visiteurs « varappeurs », elle brûle les meubles de sa grand-mère dans le fond du jardin ou sa grande cheminée, ceux qui sont vraiment trop moches avec le temps et ses affronts pour être devenus totalement invendables, récupère ce qui reste d’encore « acceptable », trie les souvenirs de sa grand-mère et lave ses vêtements en vue de les donner à la Croix-Rouge du canton, ou au Restaurant du cœur le plus proche.
La mère d’Alexis, Camille Dubois… Il n’y a aucun portrait d’elle où on la voit dans le détail de ses traits et de face.
De profil et de loin, elle a une silhouette longiligne, plutôt flateuse.
C’est très curieux et même très quelque peu intrigant.
Au fil de la semaine, Alex a le temps de faire le tour des coupures de journaux religieusement conservées par sa grand-mère.
Et ainsi reconstituer, un peu, la carrière de sa mère.
 
Effectivement, pigiste comme elle, mais diplômée de lettres modernes et concours général des lycées en version latine, école de journalisme, piges pour quelques quotidiens nationaux et de province, puis le concours de l’AFP.
1988, elle est nommée correspondante de l’agence à Ryad. 1990 elle est adjointe de l’antenne de l’agence à Koweït-city où elle acquiert la notoriété qui la fera propulser à Washington comme attachée culturelle de l’AFP pendant quelques semaines…
En 1991, elle rentre en France pour donner naissance à Alexis. Et elle disparaît tragiquement dans un accident de voiture sur une flaque d’eau après un départ en aquaplaning sans jamais avoir pu en faire ni plus ni mieux, pas même de rentrer à Washington.
Le dossier « Guerre du Koweït » est le dossier le plus fourni : Camille aura été celle qui a révélé au monde l’invasion du pays par la division blindée « Hammourabi » de Saddam Hussein qui aura réduit un État souverain en simple 19ème province en moins de 48 heures[1] !
Quelle chance pour une journaliste, sans vouloir être cynique …
 
Dans ce qui ressemble à un journal intime de l’époque, perdu parmi d’autres, tous griffonnés de notes et de croquis, un examen particulier de ceux de 1990/91, période approximative de la conception d’Alex, signalent plusieurs noms, des photographes d’agence (un anglais, un koweïtien, un français, un italien et un journaliste américain) parmi beaucoup d’autres, dont ceux de ses collègues et relations à Koweït-city dans les personnels de l’ambassade, les officiers militaires et officiels, les visiteurs de ce micro-État véritable éponge à pétrole.
Hélas, rien ne suppose quelques relations intimes particulières…
Le père d’Alex n’est pas mentionné, même dans ses courriers à sa mère.
Dans l’idéal, il faudrait retrouver tous ces gens-là pour qu’ils puissent lui parler de sa mère.
Mais à quoi bon ? C’était il y a plus d’un quart de siècle, les mémoires se seront estompées.
Camille avait alors 30 ans. Ses supérieurs devaient désormais être tous à la retraite quand ils n’ont pas été emportés par la vie.
 
Même si c’est son métier que d’éplucher les archives, qu’en ressortirait-il ?
Peut-être une photo de sa mère : celle qu’elle cherche.
Mettre un visage sur un prénom.
De sa grand-mère, elle en détient désormais plein, ainsi que d’elle, de tous les âges. Beaucoup moins de son grand-père, ici en uniforme, beau comme un guerrier, là au volant d’une 2CV ou encore en maillot de bain sur une plage normande ou bretonne.
De sa mère et de son père, elle n’en a aucune !
Comme si la génération avait été effacée, inexistante, seulement virtuelle.
Curieux, tout de même…
Alexis reprend ses activités habituelles, dormant seule la plupart du temps, entourée de ses chats.
Jusqu’à ce que…



[1] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Laudato sì… » aux éditions I3

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