Les nouveaux-intellos-gauchos !
Vous me direz que je n’ai qu’à mieux choisir mes
fréquentations. Mais ce n’est pas toujours possible.
En l’occurrence, il s’agissait d’un « petit-nouveau »
de la famille de « mon Boss », sorti tout droit de l’ékole des mines
parigote, qui a l’ambition de devenir un loup aux dents longues à rayer le
plancher jusqu’aux fondations en faisant « trader ».
Il croit qu’il est né « pour faire du fric »,
c’est comme ça.
Encore un qui n’a pas encore trouvé son utilité
sociale…
Comme il a un « tonton » monégasque et « financier »,
il va, pas culoté du tout, pour frapper à sa porte : Qui n’ose rien n’a
rien, c’est bien connu.
En fait, il est plutôt dans la peau d’un futur-neveu
pour butiner tendrement et avec obstination les parties sensuelles, charnues et
intimes, peut-être même encore poilues, d’une vague nièce par alliance de « mon
boss », je n’ai pas tout compris.
Qui parfois ne sait pas comment se débarrasser des
incongrus. Alors il fait appel à celui qui est disponible sur le moment. Je
passais par-là, ce fut moi.
D’autant que je n’ai rien contre les liens familiaux,
bien au contraire, moi qui les entretiens avec ferveur d’avec « ma nichée »
qui ne se décide toujours pas à convoler respectueusement : Je vieillis,
il faudrait qu’elle pense aussi à se reproduire, parmi ses nombreux devoirs à
mon égard resté en plan, histoire de restituer ce qu’elle a reçu, que j’ai
moi-même déjà donné comme d’une restitution de ce que j’ai reçu de mes parents,
qui eux-mêmes… etc.
« Mon Boss » est un grand tolérant,
peut-être même plus que moi-même. Par-dessus le marché, c’est un « libéral-responsable ».
Je sais : C’est une tautologie qui échappe à la
plupart.
Quand on est libéral, on est responsable et
inversement.
Il n’aime pas du tout que quiconque lui dicte sa
conduite, même s’il écoute avec avidité les conseils d’autrui, d’où qu’ils
viennent, mais alors pas du tout.
Responsable, car il estime qu’il est le seul à être
responsable de ses actes – et de ceux des collaborateurs qu’il s’est librement choisi
– et évite avant tout de tromper qui que ce soit, en commençant par lui-même.
C’est reposant, tellement il n’aime pas les reproches,
les ambiguïtés, les « non-dits » et tout ce qui pourrait le rendre
suspect.
Je ne sais pas s’il y a des saints dans son métier,
mais sans toucher la perfection, il a une éthique à l’abri des comportements
déviants que l’on rencontre trop souvent dans le monde de la finance peuplé de
loups irresponsables.
Qu’il déteste et repère en principe de loin.
Donc, le « futur-neveu », il ne savait pas
où il tombait, mais avait quand même « sa » chance, s’il savait se
montrer ouvert d’esprit et conciliant avec cette fameuse éthique.
Et voilà que le mek, il nous fait un numéro assez
exceptionnel de la synthèse de ce qu’il avait appris dans son ékole-d’élite.
À mon époque, c’étaient des « sérieux », des
matheux, mais des sérieux, qui avaient juste à apprendre la
modération-appliquée : Les chiffres, c’est très bien, mais il faut savoir
aussi qu’on peut leur faire dire n’importe quoi et leur contraire.
Alors autant devenir intelligent le plus tôt possible.
Là, pas du tout !
Un pur produit « soce »
nouvelle-nomenklatura boboïsante, sûre d’elle-même et du reste, qui sait tout
de tout et nous a tenu un discours absolument remarquable de cohésion.
Finalement un anti-libéral qui s’ignore et qui est vachement
plus sophistiqué qu’à l’accoutumée, dont on s’aperçoit très vite que ce qu’il y
a d’inédit dans le fond est finalement si outrancier qu’il en est à la fois
terrifiant et du coup insignifiant.
Je résume : L’individu libéral est promptement caricaturé
dans son langage et le libéralisme jouerait sur les plus viles passions
déchaînées de l’homme – la rapacité, l’irresponsabilité, l’envie forcenée de dominer
et écraser les autres – qu’il exploiterait sans mesure.
Et lui en serait une créature vivante en véritable
clone formée aux meilleures matrices.
D’après cette nouvelle ékole-là de pensée, ce qui est
en cause c’est celle de l’égoïsme ordinaire d’immoraux apprentis-sorciers de la
libéralisation aussi généralisée qu’effrénée. Armé du « marché » et
de la liberté des contrats, le libéralisme détruirait les fondements mêmes du
lien social et de toute vie civilisée.
Il serait maintenant parvenu à ses fins : Créer un
homme nouveau, un barbare analphabète, un zombie à la fois autiste et grégaire,
facile à manipuler.
Ce qui devient, pour tout « progressiste »
anti-libéral, qui ne sait plus quoi inventer pour conjurer ce qui ruine son « humanisme »,
l’apogée irréfutable d’un enfer sociétal.
Parce que bien sûr, chez les rentiers corporatistes
des monopoles étatiques ou les politiciens redistributeurs, formés à ce moule,
ils ne cherchent avant tout qu’à soigner les clientèles qui les feront réélire,
mais çà, ça lui échappe, au gamin…
Alors, j’assiste médusé, scotché au déversement de la logorrhée
nouvelle : C’est au libéralisme que seraient imputables la fin de la
transmission des savoirs à l’école (car ce serait utile au « dressage capitaliste » !), la guérilla
des banlieues, la dégénérescence de la langue et la diffusion de la novlangue
du « politiquement correct », l’atténuation des relations d’autorité et par
suite la désintégration de la famille et encore le relativisme culturel,
l’idéalisation de la délinquance et la montée de la criminalité laquelle serait
de nature capitaliste, l’exhibitionnisme télévisuel, la discrimination positive
ou la disparition de la loyauté.
En fait, tout ce qui va mal dans nos sociétés – qui,
au demeurant et c’est même surprenant, n’est pas si mal pointé – c’est la faute
aux libéraux !
On se demande pourquoi et pour faire bonne mesure ne
figurent pas dans cet inventaire à la Prévert le réchauffement climatique, le
salafisme, l’obésité, mon diabète, les tsunamis et les accidents de la route…
Ce qui reste assez drôle c’est que finalement, tous
ces dérèglements de la postmodernité sont tout au contraire le résultat
pratique le plus logique du gauchisme culturel qui, grâce au relais des médias
et d’une grande majorité d’enseignants syndiqués, tient désormais lieu
d’idéologie dominante officielle.
Et là, non seulement on cultive l’antilibéralisme
comme une nouvelle religion, mais les libéraux sont la plupart du temps les
premiers à dénoncer ces méfaits, et à proposer des solutions propres à les
éviter et les juguler.
Par quelle aberration mentale ces nouveaux
anti-libéraux en viennent-ils à inverser si totalement la réalité et attribuer
au libéralisme la responsabilité du désastre moral ambiant alors qu’ils en sont
eux-mêmes les auteurs ?
Magnifique, non ?
Libéralisme = Laxisme alors que c’est tout du
contraire dont il s’agit : Il n’y a rien de laxiste dans les « règles de juste conduite » que prônent
les libéraux, tandis que le laisser-aller moral est bien l’apanage des
gauchistes prêchant une vie « sans
sanction ni obligation ».
Un alignement étonnant de contresens et de falsifications
dont le gamin se dit être « libéré » pour mieux servir et se servir,
puisqu’on lui a ouvert les yeux…
Côté contresens, le libéralisme serait seulement le «
politique » et il s’incarne avant tout chez Keynes, « la figure la plus exemplaire du libéralisme ».
Mais si !
Côté falsification, il nous ressort des confusions
terrifiantes comme, « le libéralisme
vivant, (c’est) le nouveau
libéralisme du Royaume-Uni – et le « progressisme
» siège aux États-Unis.
Arf !
Les nouveaux anti-libéraux, renverraient la « main
invisible » à l’action de la Providence d’ordre quasi-religieux, alors que pour
les libéraux-authentiques il s’agit de processus auto-organisateurs.
Dans le même ordre d’idée, un libéral prône forcément
et met en œuvre la « dérégulation » :
Archi-faux ! Il s’agit de « déréglementation » adossée à une régulation
par les règles de droit rendant possible des processus d’autorégulation par la
libre concurrence !
Apparemment, c’est un développement de la pensée post-moderne
dont ces ennemis de la liberté individuelle n’ont jamais entendu parler : Dans
leur lecture étriquée et obsolète, seul l’État pourrait « réguler ».
La notion d’intérêt général ? Quand les libéraux ne
sont pas censés l’anéantir, ils le réduiraient à la simple addition d’intérêts
particuliers.
Là encore, c’est archi-faux : Pour la tradition
libérale l’intérêt général est ce qui concilie les intérêts particuliers
respectueux du Droit, en réprimant donc ceux qui tentent de se satisfaire par
le monopole, les privilèges, et autres fraude et violence…
Et puis des relents d’abjection pure et simple. Le « libéralisme a confiance dans la liberté non
disciplinée des appétits », il fait « l’apologie
de la transgression » et entend « libérer
la libre activité de tout carcan juridique ».
Dément.
« Le
libéralisme refuse les valeurs morales et culturelles partagées », donc « le libéralisme c’est d’abord cela : la
libération des pulsions et des passions » qui vise à « exonérer chacun de la responsabilité de ce qui arrive ».
Le mek confond allégrement libéralisme et « individualisme-libertaire »
post-soixante-huitard et en plus s’en revendique comme d’un bon élève pour
plaire à « mon boss » qui s’agite en écoutant cette profession de
foi.
J’adorais voir « mon Boss » tourner d’une
fesse sur l’autre, sans piper mot à l’exposé de la charge de la nouvelle
doctrine.
C’est fort : Ils ont même oublié que c’est ce qui
a tué le marxisme-gaulois étatisant. Après tout, qui suppliait « d’acheter
français » à l’aube des années 70 ?
Georges Marchais, le secrétaire du PCF, qui
entre-temps a renoncé à la « Révolution » pour aligner 4 ministres cocos
dans le premier Gouvernement de « Mythe-errant ».
J’ose une relation « proto-marxiste » du
style « Travail-Famille-Patrie » vichyïste : « C’est la trilogie des progressistes communistes.
Travail comme seule source de richesse du prolo. Dis donc à un prolo qu'il bosse mal : Au mieux il revient avec une demande de formation, au pire tu en fais un syndicaliste virulent ; Famille comme la seule cellule
de base de la société. D’ailleurs le PCF a commencé à disparaître quand les « nouveaux-venus »
(gôchistes) ont commencé à baiser « hors-foyer » ;
Patrie qui n’a rien à voir avec « nationalisme » : Ils étaient
internationalistes et ont formé les premiers rangs de la résistance ! »
Vu l’absence de réaction, j’ai dû passer pour un
konnard de première, et il ne s’est pas gêné pour tenter de m’enfoncer dès qu’il
a su mes origines corses.
« Ah oui,
le nationalisme Corse… Ils en font quoi à Ajaccio ? »
Attend, petit kon : « Essaye donc de débarquer chez des gens qui t’accueillent gentiment et
de leur expliquer que, comme tu te sens chez toi chez eux, désormais ils ont
intérêt à faire comme-ci, comme-ça et pas autrement !
Je ne t’explique
pas les réactions…
La
dernière fois que des Allemands ont fait ça aux Gaulois, ils se sont couchés
lamentablement qu’il en aura fallu une guerre mondiale et des dizaines de
millions de morts pour les déloger.
En « Corsica-Bella-Tchi-tchi »,
ils sont descendus dès le lendemain à 600 devant la préfecture pour en appeler
aux autorités légitimes.
Deux
mondes différents ! Aux antipodes les uns des autres… »
Ce qui n’excuse pas les trois kouillons qui ont cru
malin d’aller saccager une salle de prière, naturellement…
J’ai vu « mon Boss » enfin esquisser un
sourire…
Ce qui paraît stupéfiant, c'est que ça vient de quelqu'un qui a certainement des capacités intellectuelles supérieures à la moyenne. L'enseignement n'est pas une excuse. A l'époque d'internet, on peut se renseigner, se cultiver par soi-même. Il n'y a là aucune curiosité intellectuelle.
RépondreSupprimerMoi ça ne me surprend pas vraiment...
SupprimerIl n'y a vraiment qu'à Normal-Sup qu'on y fait encore "ses humanités".
Ailleurs, on bourre le crâne de notions à peine survolées : A part un petit tronc commun, les cours sont à la carte et les profs ne sont pas les meilleurs à se déplacer régulièrement pour les matières "optionnelles".
Ce qui est dommage, d'autant que dans le tas, il y a des pointures... en général désappointés par le niveau atteint par leurs étudiants qui croient tout savoir (un réflexe acquis en classe préparatoire aux concours d'entrée) alors qu'ils ignorent tellement...
C'est toi qui nous faisait un post ce week-end sur le libéralisme et l'humanité ?
Eh bien, il y a concordance de circonstances, finalement !
Je ne sais pas où on va, mais on y va et ce n'est pas fameux.
Note que mon grand-père disait déjà ça.
Et que j'ai programmé, je ne sais plus pour quand, quelques périphrase sur le sujet de quelques penseurs antiques dans mes "histoires d'en rire", pour les meilleures bouches !
Bien à toi !
I-Cube