Paul
Allen au Bourget
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un
roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit
de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
Ce n’est que de retour à Kremlin-Bicêtre qu’il commence à recevoir des
nouvelles de son trio parti en filature de Parepoux.
En effet, sitôt rentré à Cassis déposer ses compagnons, Parepoux file à la
Seyne-sur-mer pour un rendez-vous impromptu chez un de ses fournisseurs de
matériau, le lundi en matinée.
D’après les témoins d’alors, l’échange est très violent entre les deux
dirigeants sociaux, dans les locaux du nouveau siège social du groupe côté en
bourse dans la ZE Les Playes - Jean Monnet Nord, mais ancien « paquebot » du
groupe familial en difficulté. Échange qui restera verbal.
C’est en tout cas ce qui ressort du rapport de Cécile qui a pu assister à
la sortie de Parepoux des locaux, particulièrement énervé et vociférant des « Tu ne l’emporteras pas au paradis ! Je
m’occupe de ton cas ! »
Un peu plus tard dans la semaine, il a un rendez-vous dans une boîte de
nuit glauque de la région… en plein jour. Il en ressort une heure plus tard
pour aller chez son banquier et retournera le surlendemain rencontrer le patron
de la dite boîte de nuit, escorté par un dénommé « Paco », un « gros tatoué »
et « Loco », un « petit-maigre » cousu de cuir, les deux videurs de la boîte,
dans un centre commercial pour lui remettre une enveloppe.
Un « contrat » était né !
Car, il y aura eu enquête policière, parce qu’on ne sait toujours pas
lequel des deux a été le plus rapide.
Ce qui donne alors une petite idée à Paul. Juste avant de partir pour le
Salon du Bourget où il est attendu au « micro-stand » de la MAPEA présentant
une maquette du « 001 » et une carte où est retracée sa route du tour du monde
avec le « Capitaine Haddock », il passe un coup de téléphone au dénommé
Fabrice, l’homme du premier rendez-vous « orageux ».
Et après s’être présenté brièvement, il lui lance un : « Monsieur le Président, je voulais juste vous
avertir que le dénommé Daniel Parepoux semble avoir dépensé l’argent qu’il vous
doit, et que je lui ai payé pour mes travaux, pour payer quelques tueurs à
gage. J’ai des témoins qui l’ont vu faire. »
L’autre marque un silence. Paul rajoute : « Il me semble seulement. On m’a dit que c’est suite à votre dispute de
la fin mai, et comme il est complétement fêlé, je me disais qu’un homme averti
en vaut bien deux ! »
La référence à l’altercation finit par crédibiliser la menace.
Comment sait-il tout ça ?
« On m’a également averti qu’il en
avait mis un sur ma tête. »
Ce qui se révélera vrai, mais Paul l’invente sur le moment, parce qu’il ne
le sait pas encore et qu’il cherche à faire « plus vrai ».
« Méfiez-vous, c’est vraiment un fou
furieux. »
Et que compte-faire Paul pour écarter la menace ?
« Je me suis tâté à en parler à un
ami procureur, mais on m’a dit que ça ne sert à rien tant qu’il n’y a aucune
tentative. Et en général, après, c’est trop tard. J’envisagerais bien d’en faire
autant de mon côté sur sa tête, mais ce n’est pas sûr que ça arrêterait le
premier contrat, ni le vôtre d’ailleurs. Et puis ce serait contre mes
principes. Alors je me tâte pour prendre le maquis… »
Ça n’étonne pas plus que ça son correspondant qui répond : « Et tout ça pour des matériaux soi-disant
défaillants, alors que chacun sait que Parepoux emploie des mauvais ouvriers
qui gâchent le matériel !
Merci pour l’information ! Je vais
essayer de prendre les mesures nécessaires de mon côté ! »
Et si ça marchait ?
Un simple coup de fil et hop, un autre fait le boulot à votre place…
Il est de bon conseil, « Monsieur Albert », finalement !
Le « meurtre par procuration », ou de l’art de faire se battre des
montagnes entre-elles.
Il y aura enquête, parce qu’alors Paul se promène dans les allées du Salon
du Bourget, à la rencontre des ingénieurs de chez Sukhoï qui ne présenteront
même pas le Flanker en vol ni son célèbre « Cobra de Pougatchev » au millésime
2011, Daniel Parepoux est écrasé comme par hasard sur un chantier par un
bulldozer qui recule malencontreusement en grimpant sur sa voiture.
Un accident comme il en arrive parfois…
Cécile se fait confirmer le décès et rentre à Paris avec Miho en attendant
Paul qui renvoie Cécile auprès de Valérie Truyère un peu plus tard : Il s’agit
de « finaliser » l’affaire Lacuistre.
Stéphanie reste sur la côte : Elle se tient disponible pour la suite, mais
préfère se faire draguer sur la promenade des anglais qu’elle découvre
ensoleillée.
Pourquoi pas ?
En revanche, alors que Paul ira en Russie au MASK invité par les mêmes et
avant qu’il ne revienne à Solenzara offrir une petite virée à Florence histoire
de vérifier qu’elle a le bien pied marin avant de décider si elle l’accompagne ou
non pour son tour du monde par les trois caps (120 jours de mer à prévoir),
afin de laisser du « temps au temps » pour que Lacuistre soit totalement
déconsidéré, c'est à bord de son yacht, au mouillage dans le golfe de
Porto-Vecchio, que son interlocuteur téléphonique sera tué par balles vers une
heure du matin.
« Le scénario le plus probable est
qu'une embarcation s'est approchée du bateau, et un homme a fait feu », en
dira une source proche de l'enquête, ajoutant que la victime a été touchée une
seule fois, entre la nuque et le haut du dos, « vraisemblablement par une carabine ».
Un type en redressement judiciaire qui n’avait pas manqué non plus, en
2009, de racheter le fabricant de yachts de luxe Couach, basé sur le bassin
d'Arcachon à Gujan-Mestras, pour 1,5 million d'euros.
Un chantier naval employant 300 personnes qui est alors lui aussi en
redressement judiciaire et à qui il avait commandé un navire pour son usage
personnel.
Peut-être que ces deux affaires ne sont pas liées.
Peut-être que si : Les enquêtes de police n’iront pas plus loin pendant
très longtemps.
Où quand les loups se mangent entre eux…
Bref, du bon business, bien tordu à souhait !
Juste avec un coup de fil, et le ménage se fait tout seul : Dommage pour
le gusse du yacht. Il avait pourtant dit qu’il ferait « le nécessaire ».
Mais un « business » qui aura une suite.
La tournée des « promos de fin d’année » se solde par quelques 230.000
flacons vendus, venus des « quatre coins » de la planète, un peu comme si une
boule à peu-près ronde que représente une planète pouvait avoir des coins…
Même pas le quart d’il y a six mois. Et sur 8 campus et avec 3 types de
liqueurs : Saké, Armagnac, Whisky canadien.
Pas terrible l’idée de vendre à l’unité.
En plus, la marge baisse et ça représente quand même beaucoup de
manutention.
À la fin de l’année, et pour les fêtes, ce sera en cartons de six minimum
et en rajoutant de la vodka russe aux références-catalogue, suite au séjour de
Paul à Moscou où il aura pu nouer des contacts utiles entre deux conférences,
pour 18 campus européens et 6 sur le continent nord-américain, plus du Cognac
qu’il aura été difficile de trouver en « surplus » à déstocker.
Et atteindre à peine le chiffre de l’année précédente…
Reste que l’avantage de ne conditionner et de n’acheter que les volumes
des « précommandés », pré-encaissées à paiement « comptant/quai-départ », pour
ne pas avoir de stock à gérer, c’est bien utile.
Et comme « DD » a vu faire Mylène l’année précédente, aidée de Barbara,
elles sauront faire avec talent et opiniâtreté.
Pour l’heure, Paul prend contact avec les industriels au salon du Bourget
du 20 au 26 juin, où la MAPEA s’est fendue d’un stand animée par Françoise, la
secrétaire empourprée de l’ex-siège parisien, absolument ravie de retravailler
pour « son » patron et où son exploit de l’hiver dernier a marqué les
professionnels avertis, alors que la presse « grand-public » est restée
silencieuse sur le tour-du-monde hypersonique de Paul.
Il y a une belle maquette au 1/48ème qui trône sur le desk, et
quelques croquis du « 002 » étalés sur les parois du stand en sus de la carte
du dernier vol du « 001 ».
Tout ça est un peu trop futuriste pour les visiteurs qui ne s’attardent
pas quand Paul n’est pas présent.
En revanche, il trinque que jus de fruit sur tous les autres stands, ou
presque.
Des chinois rencontrés à Chengdu font le déplacement.
Qu’ils en prennent pour leur grade quand il raconte l’épisode du laxatif
et ses conséquences sur le boyau de Paul qui leur en garde une dent…
Pas des trucs qui leur font perdre le sourire pour autant, ni l’art de la
courbette : Ils espèrent toujours de fructueuses collaborations réciproques !
Jean Beauty fait son cinéma, c’est le cas de le dire, sur les stands EADS
et sur le tarmac à se faire interviewer sur le ZEHST en renfort de Christophe
Chat-Vaniaque, le responsable du projet chez Astrium.
Il aura quand même une longue conversation avec Paul sur son retour raté
au sein de la grande maison.
« Vous gagnez combien par an,
Monsieur Beauty entre votre salaire et vos brevets ? … Je vais répondre en ce
qui me concerne pour vous mettre à l’aise : Quand nous nous sommes rencontrés
la première fois, j’étais chômeur, avec à peine trois mois de loyer en poche.
Et puis je me suis fait 4,5 millions d’euros net d’impôt en fin d’année en
glandouillant de-ci-delà en quelques mois. Opération que je vais renouveler
probablement tous les ans.
Avant-hier, j’ai encore fait un swap de
devises qui vient de me rapporter 290.000 euros et une plus-value potentielle
de quelques millions d’euros pour plus tard.
Qu’avez-vous à m’offrir de mieux,
d’autant plus que je continue de planer tranquille sur mes rêves d’espace : Ils
viennent tous à moi pour me promettre leurs financements ! »
Sous-entendu, on ne boxe décidément pas dans la même catégorie…
Oui mais l’attrait du pouvoir, de diriger des troupes entières, de faire
des choix !
« Facile quand c’est avec de
l’argent qui n’est pas à vous ! Vous me voyez faire le pitre à signer des
autographes et animer un peu le stand de la boutique dont je suis redevenu le
secrétaire général et qui se porte à merveille depuis mes exploits de cet
hiver. Vous verriez comme c'est confortable si vous étiez à ma place, je vous assure... »
Dépité, le bonhomme, que ça lui en gâche presque son plaisir de faire « le
chef » avec son projet de ZEHST.
Car au Bourget, est passé discrètement Paul Allen : Une rencontre
inattendue mais fort intéressante.
Ce n’est pas Richard Branson qui vient à Paul, mais Paul Allen qui se
présente au stand de la MAPEA en compagnie d’Elbert Leander Rutan, dit aussi
Burt Rutan, son ingénieur-chef un peu décati, l’air bohème, fondateur de la
compagnie « Scaled Composites, Inc. » (Scaled) et qui a pris la direction
technique de cette société destinée à concevoir, construire et tester en vol
des prototypes « proof of concept » (des démonstrateurs).
Beech-Aircraft rachète sa société en 1985 (Rutan étant alors un
vice-président de Beech). Par la suite Beech-Aircraft abandonne la construction
du « Starship » (performances insuffisantes, trop cher à construire) et se
retire de « Scaled Composites en 1988 ».
Sa société est reprise par la « Wyman-gordon Company » en 1989, revendue à
des investisseurs privés (dont Rutan qui y reviendra) en 2000, puis rachetée
par Northrop Grumman (qui en détenait déjà 40 %) en juillet 2007. Elle emploie
alors 130 à 160 personnes à Mojave, California airport.
Le projet le plus connu de « Scaled Composites », lauréat du « concours
X-Prize » pour le premier vol dans l'espace réalisé par une entreprise privée,
est un système à deux étages : Le 20 mai 2003 a eu lieu le premier vol en
automatique du « SpaceShipOne ». Mais c’est l’année suivante, le 21 juin 2004,
lors de son quinzième vol, que l'engin piloté par le pilote d'essai et
astronaute Mike Melvill, a atteint l'altitude historique de 100,124 km pour
effectuer le premier vol privé dans l'espace.
Le 4 octobre 2004, date anniversaire du lancement du premier satellite
dans l'espace Spoutnik 1, il a gagné le « Ansari X Prize » en effectuant un
second vol spatial cinq jours après le premier (102,900 km le 29 septembre
2004), en battant du même coup avec 111,996 km le record d'altitude de
l'avion-fusée américain X-15 qui était de 107,960 km (354.200 pieds). Le second
vol devait être fait dans les deux semaines pour obtenir le prix.
Ce prix de 10 millions de dollars a été créé par la fondation « X-Prize »
en mai 1996, et devait récompenser la première société privée capable de faire
voler un véhicule spatial emportant au moins trois membres d'équipage (ou un
pilote humain et l'équivalent en ballast des deux autres) à une altitude de 100
kilomètres et ensuite répéter la même opération avec le même véhicule spatial
dans les deux semaines.
Un véritable exploit.
Depuis, le milliardaire Richard Branson, patron du groupe « Virgin Group »
et de « Virgin Galactic », lui a fait développer et fabriquer une version «
SpaceShipTwo » pouvant emporter deux pilotes et six passagers dont le premier
vol d'essai a eu lieu le 22 mars 2010.
« SpaceShipOne » est d’ailleurs exposé au National Air and Space Museum à
Washington D.C., aux États-Unis, depuis le 5 octobre 2005, là ou Paul de
Bréveuil a fait un détour il y a seulement quelques semaines, mais ne l’a pas
vu pour avoir manqué la salle.
Il faut dire que le « one » a été développé et construit sur fonds privés
et en grande partie financé par le milliardaire Paul Allen à raison de 20
millions de dollars, en dehors de tout cadre gouvernemental. Un engin qui a
démontré la faisabilité de concevoir et de gérer un petit engin capable d'un très
court séjour dans l'espace.
Cette réussite inaugure même l'ère du tourisme spatial selon ses
promoteurs.
Un engin « modeste ». Longueur : 5 m. Envergure : 5 m. Surface alaire : 15
m². Poids à vide : 1.200 kg, poids maximal au décollage : 3.600 kg. Passagers :
2, fret : 2.400 kg. Propulsion : 1 x Moteur-fusée hybride SpaceDev. Poussée :
74 KN. Performances : Vitesse maximum : 3,09 Mach, rayon d'action : 35 nm (65
km). Plafond de service : 367.360 pi (112.000 m), vitesse ascensionnelle :
82.000 pi/min (416,6 m/s). Rapport poids/puissance : 2,08.
Dans cette série de vols historiques, le « SpaceShipOne » prend son envol
depuis l'altitude de 16.000 mètres, étant largué depuis son avion porteur
bi-fuselage, le « White Knight », décollant depuis le désert de Mojave.
Ce dernier a été ainsi baptisé en référence à deux pilotes de X-15 de
l'USAF, Robert Michael White et William Joseph Knight, qui dépassèrent la
limite des 50 miles d'altitude à bord de l'avion-fusée dans les années 1960.
Pas vraiment une équipe de branques, malgré les apparences, qui se pointe
au petit stand de la MAPEA.
Parce que Paul Allen, qui a fait le déplacement, c’est aussi
l’informaticien classé 57ème fortune du globe avec un patrimoine
évalué à 13 milliards de dollars. Un visionnaire dans le domaine de la
micro-informatique, cofondateur en 1975, avec Bill Gates, de la société
Microsoft®.
C’est aussi un mécène et le patron actionnaire d'un empire financier aux
multiples sociétés dans les domaines des hautes technologies, de la recherche,
des medias et des sports, regroupées pour la plupart sous la société mère, «
Vulcan Ventures ».
Un « quinqua » qui aura découvert l'informatique à la Lakeside School,
école privée de Seattle, où il devient l’ami de Bill Gates. L'école loue à la
compagnie multinationale General Electric du temps d'utilisation d'un
ordinateur PDP-10 avec lequel il réalise avec Bill Gates son premier programme
informatique : Un jeu de Morpion !
Des champions du langage « assembleur ».
Il file ensuite à l’université pour laisser tomber au bout de deux ans et
aller programmer dans la société de domotique industrielle Honeywell, à Boston
au nord de New-York, avant que fonder Microsoft en 1975.
C’est là qu’ils sont géniaux tous les deux : Ils réalisent un interpréteur
BASIC pour l'Altaïr 8800. Ce sera le premier langage de programmation développé
pour le premier ordinateur personnel.
Allen négocie l'achat par Microsoft du système d'exploitation QDOS pour
50.000 dollars. Après l'avoir légèrement remanié pour en faire le PC-DOS
(premier MS-DOS), Paul Allen et Bill Gates, assistés par le père de Gates,
William Henri Gates II, brillant juriste et avocat d'affaire international, ils
parviennent à le vendre au géant de l'informatique IBM pour équiper son nouveau
produit : Le micro-ordinateur IBM PC à base de micro-processeur x86 Intel 8088
pour un « dividende » de 35 dollars par copie de MS-DOS vendu par IBM PC à
partir de 1981.
C'est la fortune, car le PC se vend en quelques années à des millions
d'exemplaires, et le succès ne cessera plus de croître jusqu'en 2000.
Le succès de PC-DOS et MS-DOS finance un premier Windows, puis le succès
de Windows financera Windows NT et ainsi de suite...
La « succes-story » prend du plomb dans l’aile quand en 1995, Allen est touché
par la maladie de Hodgkin dont il parvient à guérir après plusieurs mois de
radiothérapie et une transplantation de moelle osseuse.
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