Chapitre neuvième
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est
qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout
droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute
ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant
existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y
compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement
fortuite !
En revanche, « Junior n° 5 » de chez les Harrison est très vite
au courant via les loges maçonniques de la côte-ouest, résultat de la mise en
alerte datant de la disparition de Paul à New-York il y a plusieurs mois de ça.
Junior redoutait, et redoute encore, de possibles actes de malveillance de la
part de Paul qui aurait pu garder quelques rancœurs de son aventure avec la mère de ses gamins.
Il faut d’ailleurs qu’il s’en assure et « démine » au plus vite la
situation et, par conséquent, localiser l’oiseau.
C’est justement son statut de « nouveau-milliardaire », qui ira
causer par la suite quelques tracas à Paul, qui va permettre à Harry
« Junior n° 5 » de briser la glace et d’entrer en contact avec Paul
en premier et par-dessus la tête de tout le monde.
On le sait d’abord en escale à Londres, rapatrié par avion militaire
régulier, pour un petit « entretien » avec les services de sa majesté
qui souhaitent le débriefer, puis une escale à Miami où le dernier des Harrison
le rate de peu, enfin Phillipsburg où le milliardaire californien atterrit en
jet privé quelques heures après l’arrivée de Paul sur son yacht.
Et il finit par embarquer pour la soirée à bord d’Eurydice, la goélette de
45 mètres « hors-tout » qui stationne à Saint-Martin, côté hollandais
de l’île.
On dirait que Paul n’a plus vraiment sa tête. Non pas que le cerveau ne
fonctionne plus aussi vite et aussi bien, mais il a la parole devenue rare.
Ces mois d’absence l’auront considérablement vieilli : ça se voit au
premier coup d’œil.
« Bienvenu au club, mon cher
Paul ! »
Quel club ?
« Celui des quelques 1.800
milliardaires en dollars que porte cette satanée planète cette année… »
Paul compte en euros et il a des associés minoritaires à désintéresser :
il n’y est pas encore…
« Peu importe. Toutes mes
félicitations. Mais, vous n’avez pas l’air d’être surpris : depuis quand
le saviez-vous, mon cher Paul ? »
Paul ne sait plus s’il lui faut encore compter en année ou en semaine.
« Ce que je sais, c’est que vos
confréries n’y sont pas pour rien. »
Effectivement bien renseigné…
« En effet, en effet… Une
histoire un peu compliquée à expliquer. C’est en relation avec vos élections
présidentielles de l’année prochaine. »
Ça aussi, Paul sait déjà pour avoir lu pendant plus de 5 ans
« d’escale » à bord d’un vaisseau intergalactique plongé dans le
futur, l’histoire du monde et de sa propre époque – jusqu’à ses propres nécrologie
et biographie complètes – pour être au courant de ce que retiendra l’Histoire
dans ses grands et « petits » aspects…
Mais c’est une autre histoire [1].
« Il faut comprendre que le
monde coure à sa perte si on laisse faire les peuples et leurs vues-basses. »
Décidément, les « maîtres du monde » se dispensent de tout
principes démocratiques élémentaires en pense Paul : « Je sais qu’entre le brexit, l’échec de
l’Italien, la panade dans laquelle se débattent les grecs et l’élection de
votre futur président, vous avez décidément drôlement perdu la main… Mais
pourquoi vouloir la reprendre en France, spécialement pour vos
« petites-expériences » de manipulation des démocraties ? »
Parce que c’est la porte d’entrée du continent européen, mieux que tout
autre. « Passer par le pôle ou la
côte occidentale du pacifique, ça fait un peu loin. Quant aux anglais, ils
viennent de larguer les amarres. » L’Allemagne c’est plus loin et sa
façade maritime est étroite et d’accès compliqué. La péninsule ibérique est
obstruée par le massif des Pyrénées et l’Italie en passe forcément par le
détroit de Gibraltar pour rester coincée derrière un autre « barrage
naturel », le massif des alpes.
Les plaines de France et du Benelux s’ouvrent en revanche tout droit vers
l’est jusqu’aux collines de l’Oural et même jusqu’au détroit de Béring à
travers les steppes sibériennes une fois l’obstacle dépassé : c’est
autrement plus fréquentable…
« Et vous le savez, la cible de
ce jeu de Go géopolitique mondial, ça reste la Russie pour défendre le
monde-libre … »
Version bipolaire qui touche à l’autisme : à ce jeu-là, l’empire du
milieu, ça reste la Chine, quoiqu’on en dise partout ailleurs, et tous les
autres tournent autour. Ce sont eux qui se sentent « encerclés » de toutes
parts. Alors que l’Histoire retiendra surtout qu’il y a eu « un monde
d’avant » et qu’il y aura « un monde d’après » où toutes ces
affaires de « jeu de Go » seront devenues obsolètes…
« Que me voulez-vous, Monsieur
Harrison que vous vous précipitez pour me voir avant tout le monde ? »
La paix.
De quelle guerre veut-il parler ?
« De Florence. Il se trouve que
nous avons au moins en point commun parmi d’autres : celui d’avoir le même
goût pour les mêmes jolies femmes. »
Et le fat, ne sait même pas à quel point…
« J’ai su vous l’enlever, mais
je n’ai pas su la retenir. Je m’en veux et si j’avais su cette issue-là, je
n’aurai même pas essayé de la séduire. C’est un échec que je regrette
furieusement et je voulais vous en faire part toutes affaires cessantes pour
m’en excuser auprès de vous. »
C’est élégant en juge Paul, un sourire en coin.
« Ah, cette affaire de femmes là », fait-il faussement étonné. « Vous savez, Harry, nous avons un dicton,
forgé par des dizaines et des dizaines de siècles de sagesse populaire qui dit
« ce que femme veut, Dieu le veut. » C’est elle qui vous a choisi.
Vous n’y êtes pour rien et ni le premier ni le dernier. Moi de même. Alors… »
Non, mais ce n’est pas ce qu’il voulait dire : elle n’y est pour rien
s’il n’avait pas pris l’initiative.
« Mais c’est dans l’ordre des
choses ! L’homme propose et c’est la femme qui dispose chez les gens
bien-élevés… Vous devriez plutôt vous inquiéter de mon
« petit-séjour » aux îles Chagos de ces derniers temps. »
Décidément… Paul fait allusion à quoi ?
« Je dois vous avouer que je me
suis laissé dire que quelques « milliardaires-visionnaires » y
finançaient un institut médical assez spécial qui comptait rendre les femmes,
que vous aimez tant, parfaitement stériles grâce à un virus aérobique à mettre
au point… »
Ah ça… !
Junior n° 5 redoutait le pire : il doit faire face à une procédure de
divorce dès le jour où sa première épouse a pris connaissance de son aventure
avec la ravissante Florence-la-française. Et ça risque de devenir … « saignant »
et éprouvant au fil du temps. Il faut compter aussi avec sa propre mère,
Alexandra qui est devenue l’alliée objective de son épouse éconduite par on ne
sait quel miracle – alors que les deux femmes ne pouvaient pas s’encadrer jusque-là
– ainsi qu’avec sa belle-mère, Vanessa, la seconde épouse de son père qui se
retrouve elle aussi sur les rangs à soutenir Karen !
Un imbroglio familial infernal qui prend une ampleur telle que les Chagos,
à côté, c’est vraiment le cadet des soucis de la côte-ouest.
Ce que Junior ignore de toute façon, qui pourrait expliquer ses déboires
actuels et à venir, c’est que les trois femmes de son entourage direct dont il
se plaint ont toutes fait le détour par les flancs d’Eurydice pour venir gouter
« des charmes » du « french-captain-Paul »…
Il y a plusieurs mois de ça.
Paul reprend : « Le Milton
Institut n’est plus. »
Quelques millions envolés ? Pas de quoi déterrer la hache de guerre.
« Vous êtes bien léger avec des
tombereaux d’argent qui aurait pu être mieux utilisés pour soulager la misère
d’au moins une partie de l’humanité. »
Paul ne comprend décidément rien à rien : « Qu’est-ce quelques millions quand on en possède et en gère des dizaines
de milliers ? Je crois savoir que vous avez déjà fait le même type
d’opération avec la fondation du professeur Risle. Mon père, qui vous tenez en
grande estime, m’en avait parlé. Vous en a-t-il fait le reproche ? »
Une entreprise criminelle qui servait de riches clients en organes neufs
« arrachés », c’est le mot, à des personnes « décédées prématurément »
en vue de les leur greffer [2].
Le tout sous couvert d’une fondation, tout ce qu’il y a de plus honnête et
« scientifique », désormais gérée par les autorités canadiennes.
Non, jamais, effectivement…
« Je vais vous expliquer :
quand on met de l’argent dans ce type de recherche ou d’entreprise, ce n’est
pas pour en user ou en abuser, mais pour les contrôler, savoir, se tenir au
courant. Et il vaut mieux que ce soit les citoyens eux-mêmes, quand ils en ont
les moyens et l’appétence, qui fassent directement ce contrôle, plutôt que
quelques despotes élus par les peuples qui n’en font qu’à leur tête et peuvent
basculer rapidement dans des pratiques totalitaires et meurtrières derrière le
faux-nez du « bien des peuples », justement.
Voyez donc ce qui nous attend dès le
mois de janvier prochain aux United-states.
Voyez donc l’incapacité de vos
gouvernants en France depuis de si nombreuses décennies : tout le monde en
a marre tel que même les français pourraient voter demain, c’est une
quasi-certitude, pour la peste blonde ou celle, rouge, du populisme, et faire
basculer tout le pays dans un totalitarisme suicidaire.
Vous imaginez que les United-states
aient les moyens de débarquer sur vos plages de Normandie une nouvelle
fois pour sauver le monde-libre ?
Soyez sérieux, Captain. Il vaut
infiniment mieux l’empêcher tant que c’est encore possible. »
Beau plaidoyer en convient Paul pour lui-même.
D’autant que lui sait déjà le résultat du scrutin du mois de mai prochain…
et ses faiblesses intrinsèques.
Mais si « eux-mêmes » dérapaient, qui les arrêterait ?
« Vous nous insultez, mon cher
Paul ! Nous ne sommes pas élus, mais « initiés ». C’est un long
parcours d’apprentissage aux et vers les Lumières. Beaucoup échouent parce que
nous nous autocontrôlons en véritables « fratries ». Entre deux
frères, on peut tout se dire sans qu’il n’ait autre chose que du respect
réciproque dans des buts communs d’humanisme. J’insiste : c’est l’avenir
de l’humain, de la vie elle-même et de l’humanité dans son immense diversité
qui sont en jeu et qui nous motive. Loin des travaux de
« chercheurs-déviants », soyez-en certain.
Voyez, le parti des soviets
fonctionnait à l’origine selon le même critère de « tous égaux »,
quel que soit son grade et sa fonction dans la hiérarchie du groupe entier. »
C’est resté dans le PCF où le tutoiement entre « camarades » est
le signe d’allégeance à la communauté et à ses objectifs de lutte des classes.
Où toutes les décisions sont préalablement débattues, horizontalement,
verticalement, transversalement avant d’être « bouclées » et de
passer en phase d’exécution.
C’est toujours le cas dans les fratries maçonniques.
Mais justement l’exemple des soviets est obsolète : il a sombré dans
la dictature d’une poignée. Puis d’un seul.
« C’était le travers possible
que l’on tente de corriger, car il est toujours possible. Voyez-vous, mon père
était Souverain Grand Inspecteur Général, membre respecté du Conseil suprême du
rite écossais ancien et accepté qui les réunit. Je suis moi-même récemment devenu
Chevalier Kadosh après avoir été Prince de Jérusalem. De membre du Chapitre,
nos « ateliers rouges », j’ai intégré le Council, dit aussi « ateliers
noirs » par opposition « aux ateliers verts », les loges dites
de Perfection et de nos loges dites « symboliques » qui regroupent
les apprentis et les compagnons confirmés sous l’autorité d’un maître. Eh bien
croyez-le ou non, mais jamais mon père n’a eu à imposer une décision qui
n’avait pas été préalablement et collectivement débattue à la lumière de nos
principes humanistes.
Vous-même, il paraît d’ailleurs que
vous auriez déjà le grade voulu pour être détenteur des plus grands secrets de
l’univers… »
Et même plus que ça depuis peu, beaucoup plus. Mais Paul n’est jamais
« passé sous le bandeau ». Et ses secrets, il les garde pour
lui : bien trop dangereux pour l’humanité toute entière !
À la limite, ça passerait peut-être dans un roman : il devra un jour
rencontrer son biographe, dont Paul sait désormais, pour avoir lu les quelques
épisodes des « Enquêtes de Charlotte », que Gustave l’avait croisé en
personne au moins une fois, le 13 juillet 2012, à la Closerie des Lilas à Paris
[3].
Lui faire savoir au moins comment il est « manipulé » dans « ses
créations » littéraires…
Car si celui-ci lui est non seulement utile, Paul sait également que c’est
lui, Paul, à l’occasion d’une de ses « futures missions » du et dans
le futur, qui aura l’occasion de lui mettre le « pied à l’étrier ».
Il n’y a pas de hasard dans cette affaire : Paul aura non seulement
« piraté » son premier blog en 2008 mais il l’aura de plus mis dans
le viseur du « Capitaine-Haddock » qui lui-même l’aura indirectement
épaulé pour mettre en ligne « Opération Juliette-Siéra » qui retrace
l’essentiel des activités de l’agent « hors-normes » dit « Charlotte »
[4].
Autrement dit, lui-même…
Et c’est ensuite et « indirectement » qu’il renseigne I-Cube sur
le propre devenir de son personnage, maintenant qu’il est tracé…
Très utile, jusqu’à ce que cet auteur, qui se prend pour un génie de la
méthode « hypothético-déductive » appliquée, s’éteigne un jour à son
tour.
(1) Cf. « Ultime récit », sommaire (http://flibustier20260.blogspot.fr/2017/09/ultime-recit-chapitre-zero.html)
publié aux éditions I3
(2) Cf. « Au nom du père – tome I ».
Sommaire (http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/07/au-nom-du-pere-tome-i.html),
publié aux éditions I3
(3) Cf. « Mains invisibles », chapitres 1/5
à 5/5 (http://flibustier20260.blogspot.fr/2014/07/prologue-15.html)
publiés aux éditions I3
(4) Cf. « Opération Juliette-Siéra », sommaire
(http://flibustier20260.blogspot.fr/2010/07/operation-juliette-siera-00.html)
publié aux éditions I3
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