Chapitre dixième
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est
qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout
droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute
ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant
existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y
compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement
fortuite !
« Vous savez probablement que
j’ai déjà un frère (Jacques de Bréveuil) qui est lui-même franc-maçon. Une opportunité dans sa profession pour
quelqu’un de sérieux. Et malgré ce lien fraternel, il m’arrive de m’opposer à
lui… Et entre nous ça peut devenir du « sévère ». Alors la grande
« harmonie » des loges et des compagnons, vous savez… »
L’air de dire qu’il n’y croit pas vraiment : une dérive totalitaire
reste toujours possible. Et quand c’est le fait d’un groupe qui n’est pas
contrôlé par le peuple via la démocratie et ses institutions, c’est une source
de danger pour la Liberté.
Les libertés publiques et les libertés individuelles.
« Nous sommes-là pour porter
les valeurs de la Liberté. Nos pères fondateurs et vos Révolutionnaires dans
leur sillage ont œuvré dans ce sens depuis avant l’origine de ces mouvements
politiques. Ce n’est évidemment pas pour les trahir, bien au contraire. »
Peut-être, peut-être…
Ce n’est pourtant pas une légende assure son vis-à-vis : « Nous sommes tous liés par un serment de
solidarité fraternelle sans condition ni limite… »
Justement : « Ce qui me
gênerait, c’est d’être solidaire avec des voyous ! »
« Pas nous » s’exclame
Junior n° 5 de façon presque enflammée ! « C’est notre façon de les faire rentrer dans le droit chemin quand ils
en dévient… Et puis… qui sommes-nous pour en juger ? »
Ce n’est pas toujours le cas : la preuve avec le « Milton
Institute of Ocean Research ». Parfois cela survient même trop tard :
« Je n’aurai pas croisé sa route, il
travaillerait toujours à des plans démoniaques visant à détruire l’humanité… »
Justement, le « Grand-Architecte » veillait, si on doutait
encore de son absence… « Vous êtes
passé. Vous avez fait le nécessaire. En temps et en heure. Imaginez donc que
cet institut avait été financé par la Chine ou pire, par la Corée-du-nord ou
par des chiites… On aurait fait comment pour le contrôler et lui couper les
vivres le moment venu ? »
Justement, la « tête pensante » scientifique, le docteur Phîu,
est toujours actif, semble-t-il.
Et il poursuit : « La
perfection n’est pas de ce monde, même si justement nous la recherchons
activement dans nos quotidiens, grades et fonctions. Mais soyez sûrs que sans
nous, la vie sur Terre serait partout une nuit perpétuelle pour l’Homme, son
essence, sa créativité, mise sous le joug d’apprentis-dictateurs démoniaques.
Il y a quantités d’exemples historiques encore tout récents et même actuels
pour finir de vous en convaincre.
Vous en avez d’ailleurs croisé un, il y
a quelques-temps m’a-t-on dit. »
Junior n° 5 fait allusion à son « entrevue » enchainé avec le
dictateur nord-coréen [1].
« Effectivement. Une histoire
un peu compliquée à expliquer. D’ailleurs, j’ai déjà oublié. »
Pourquoi il n’a pas profité de l’occasion pour le tuer ?
« Mais enfin, monsieur le Chevalier
Kadosh ! D’abord je ne suis pas un tueur à gage. Ensuite je ne tue que
pour me défendre quand ma vie est en péril. Ou alors pour manger. Et comme je
ne suis pas encore cannibale, je ne tue pas même un dictateur : il ne vaut
pas plus que mon infini mépris.
Moi aussi, je suis respectueux de
« l’immense diversité humaine » qui fait sa richesse. Savez-vous
combien d’homme et de femme vivent actuellement sur Terre ? »
Probablement un peu plus de 7,5 milliards.
« On estime à quelques 107
milliards le nombre d’humain qu’a pu porter la planète depuis l’apparition de
l’espèce il y a quelques 500 siècles. Nous ne sommes que 7 % de l’espèce qui se
renouvelle génération après génération à y être aujourd’hui présents … en même
temps.
7 %, c’est environ 1/14ème
seulement. Nos ancêtres sont 14 fois plus nombreux que nous aujourd’hui :
nous ne sommes qu’une toute petite minorité et tous autant les uns que les
autres des exceptions, des « uniques » irremplaçables tout comme
chacun d’eux dont on procède ! »
Il en manque un seul dans la longue chaîne des générations qui se succèdent et l’humanité, dans son entier, n’a plus du tout le même aspect.
Il en manque un seul dans la longue chaîne des générations qui se succèdent et l’humanité, dans son entier, n’a plus du tout le même aspect.
Vu comme ça, effectivement. C’est un peu comme un verre d’eau dans une
citerne. La citerne ne représente rien par rapport à la quantité d’eau douce
des grands lacs. Mais quand dans cette immense chaîne, il en manque un seul,
les chutes du Niagara ne seront jamais plus les mêmes, même si ça ne se voit
pas.
« Savez-vous combien savent que
vous existez ? » poursuit Paul.
Quelques milliers, peut-être une dizaine.
« Non pas du tout. Vous avez à
peine quelques dizaines d’amis intimes, comme tout le monde avec lesquels vous
échangez régulièrement et avec plaisir, sans retenue. Une ou plusieurs
centaines de personnes avec qui vous avez eu une relation, personnelle ou de
travail et qui vous estiment faire partie « de leurs relations ». C’est
en tout cas ce qui ressort des activités de Facebook ou d’autres réseaux-sociaux.
Plusieurs milliers vous ont croisé au moins une fois même de façon fugace et
peut-être une petite dizaine de milliers savent que vous existez sans pour
autant savoir qui vous êtes ou avoir eu droit à un seul regard de votre part.
Au mieux du mieux, ils sont des dizaines de millions à avoir entendu parler de
vous, un peu comme un Poutine ou le Pape dont on peut exceptionnellement savoir
qu’ils existent quelle que part à Moscou ou à Rome, mais sans jamais le croiser
et lui encore moins que vous de vous identifier. »
Qu’il réfléchisse : « Mais
au total tous ceux qui vous identifient dans la plupart de vos qualités et
faiblesses, ils se comptent sur les doigts des deux mains, pas plus. Parfois
ceux des pieds en plus. Ce qui veut dire quoi ? »
Oui, quoi au juste ?
« Que vous interagissez
directement avec seulement une escouade qui elle-même interagit peut-être
d’escouade en escouade pour l’équivalent d’un petit bataillon. Ce n’est rien, absolument
rien par rapport à l’immense multitude, même si ce bataillon interagit à son
tour en direct, tous les jours, avec autant de bataillons que les vôtres et pas
plus, parfois moins, ce qui forme déjà une division. Idem au niveau de la
division qui représente une armée et l’armée est en contact avec d’autres
bataillons d’autres divisions d’autres armées dont vous n’imaginez même pas
l’existence, hors en théorie et sur le papier. »
Il veut en venir où le Paul « non-initié » qui cause des
« réseaux » sans savoir vraiment ?
« En fait, vous interagissez
avec tous les autres membres de la communauté humaine, là, à l’instant « T »,
directement ou avec quelques différés. Tous et aucun ne le sait vraiment, pas
plus ceux qui n’existent plus que tous ceux qui existeront quand vous ne serez
plus de ce monde. En revanche, s’il en manque un seul, un seul seulement, et
c’est tout le réseau qui est perturbé. »
Ou assaini, finalement…
« Chaque vie compte, dans cette
immense diversité et complexité, autant celles des dictateurs et des pires
criminels, que celles des saint-hommes ou que toutes les autres. Et je reste de
plus en plus persuadé que chacun qui peut se croiser au cours d’une même vie,
pour le moins relativement très courte, a un rôle irremplaçable à jouer,
indispensable, unique, pour tous les autres, y compris ceux qui viennent après. »
Et il n’est pas encore franc-maçon avec un pareil discours « humaniste »,
celui-là ?
Voilà qui étonne Junior n° 5… Comment se fait-il qu’il n’ait jamais été
approché et convaincu ? Il aurait tellement pu éclairer les plus rétifs…
« C’est un choix personnel. Et
je ne reconnais à personne le droit de me dicter mes choix personnels.
Ceci dit, votre dictateur, il va en
faire des vertes et des pas mûres, soyez-en certain. Mais il ne sera pas le
seul : tous les régimes totalitaires, y compris aux USA, en Russie, en
Europe ou en Chine, génèrent forcément des difficultés difficiles à surmonter,
vous verrez. Moi, je me suis contenté de lui foutre la trouille de sa vie, en plus
que de lui faire une patte folle à réparer, comme de la monnaie de sa pièce de
ce dont il était responsable sur l’état de santé de Florence. Ce que vous
n’ignorez pas, j’imagine. »
Puisque c’était à l’occasion de l’opération de chirurgie reconstructive à
San Francisco que Florence s’était jetée dans les bras de Junior…
Quant à la « recherche de la perfection », Junior n° 5 n’en
cause pas plus. Pourtant, l’un et l’autre, peut-être plus l’un que l’autre,
puisque l’un sait alors que l’autre fait seulement confiance à des « croyances »
qui prévoient l’ère qui s’ouvre à l’humanité, qui jusque-là n’est pas vraiment
un chemin de paix et d’harmonie entre tous ces hommes et leurs « réseaux »,
va voir éclore une nouvelle humanité rêvée par « les anciens » et
reprise par les « initiés », y compris « maçons ».
« Une ère où les hommes auront
enfin ouvert les yeux. Ils ne seront plus enfermés dans leurs têtes, dans leurs
cités, leurs régions ou pays, dans leurs dogmes. Ils découvriront, dès
aujourd’hui d’ailleurs, que ce qui frappe l’un blesse l’autre.
Après avoir conquis le ciel, après
avoir pu s’enfoncer sous les eaux, ils seront « poissons », ils
volent déjà plus haut que les oiseaux, et de là ils communiquent entre eux avec
un esprit si grand ouvert qu’il recueille tous les messages où tous les rêves
sont partagés. L’humanité va savoir « l’esprit » de toute chose, pour
déjà percer les secrets des dieux anciens, devenant capable d’enseigner le
savoir à la multitude des hommes.
Ils sont déjà nombreux à
« agrandir » et perfectionner le corps de l’homme.
L’homme cède, au fil du temps, à la
femme, l’autre moitié de l’humanité, sa place naturelle, pour qu’elle devienne
la grande maîtresse des temps futurs, répandant la douceur tiède de la mère,
étant beauté après la laideur des temps barbares… »
Un dire que Junior reconnaît pour être une « actualisation »
d’une prophétie millénaire, celle de Jean-de-Jérusalem »…
Et il complète en déclamant : « On aimera et on partagera plus que jamais auparavant, on rêvera et on enfantera
encore et encore des rêves toujours plus magnifiques les uns que les autres.
Une ère de communion, de fraternité va
s’ouvrir sur des « jours heureux » et l’humanité deviendra sage
pensant aux lendemains.
Demain encore plus qu’aujourd’hui, on
sait tout du monde, de l’univers et de son corps, du plus petit au plus étendu.
On soignera la maladie avant même qu’elle n’apparaisse, on va comprendre qu’il
faut s’entre-aider pour maintenir et améliorer l’environnement, la paix et
l’harmonie. Le désordre va s’ordonner : C’est le bon chemin.
Chacun va se convaincre que tous les
vivants sans exception, y compris les pires d’entre eux, sont porteurs de
lumière, qu’ils sont toutes et tous créatures à respecter infiniment afin que
les Lumières ne soient jamais éteintes. »
Mais ce n’est pas un sujet que veut aborder Paul avec Junior.
Pas aujourd’hui.
Paul préfère redire « sa vérité » à un « initié » qui
en sait probablement plus : « Monsieur
le Chevallier Kadosh, je n’y reviendrai pas. Depuis l’origine de l’Univers, il
y a l’énergie. L’énergie s’est réfugiée dans des « puits », matière
et antimatière, selon la géniale équation du glorieux Einstein. La matière
s’est agglomérée sous forme de particules, qui se sont à leur tour agglomérées
en molécules. Vous savez tout ça. Il y a donc les quatre éléments fondamentaux
des anciens : en fait deux seulement si on regroupe la matière
air-eau-terre selon leur degré de fluidité en une seule. Et le feu, qui reste
l’énergie. Avec l’énergie, apparaît la vie, le cinquième élément. La vie, la
conscience, les sentiments, amour/haine. »
C’est synthétique jusqu’à la simplification extrême…
« Il n’empêche. Vous le savez
probablement mieux que moi : si les sociétés humaines se sont organisées
au fil du temps en « réseaux », et j’en compte une bonne dizaine
« d’influente » pour s’immiscer partout où des intérêts
économico-politiques sont à défendre… »
Lesquels ?
« … ils s’entremêlent, mais
vous avez globalement les USA et leur puissance, militaire, diplomatique,
financière, ses banquiers, ses industriels qui se frottent et se frittent avec
leurs collègues et concurrents ; et « secrète » avec la CIA, la
NSA, etc. et leurs réseaux. Vous comptez avec les mêmes dans les organisations
internationales, ONU, l’Otan mais tout autant la Trilatérale, le groupe
Bilderberg, les différents Davos qui existent autour du monde ; plus les
« sionistes » qui s’appuient sur toutes les autres. Et toutes leurs
OGN, financées par les uns et les autres, ce qui fait du monde.
Je n’omets pas vos réseaux transversaux
de maçonnerie, les « spéculatifs » qui formulent avec les
universitaires et chercheurs les dogmes de demain, et vos
« opératifs » qui orientent tout le reste, il reste deux qualités, seulement deux, mais
une infinité de nuances entre les deux, entre les « nuisibles » et
les autres, « bienveillants » et « malveillants ». Et je ne
vois que les réseaux de curés du Vatican pour être des
« bienveillants » ultimes » finit-il par dire.
Mais encore : « Notez que
les uns et les autres sont indispensables. En revanche, les
« nuisibles » détruisent, alors que les autres construisent. Et il
n’y aurait pas de construction et de reconstructions sans destruction
préalable.
Avec Milton, pour que les choses soient
claires, tout comme avec Risle et ses sbires, j’ai parfaitement
compris d’avoir à faire à des « nuisibles ». Comme ils en voulaient
l’un et l’autre à ma propre existence, au même titre que William qui a
commandité l’assassinat de votre père et d’un flic du FBI, ils ont été « effacés
» des effectifs sans même que j’aie eu le moindre remord, comme si ça allait de
soi.
Le coréen est peut-être un nuisible, au
moins pour un temps, mais pas pour ma pomme : il voulait seulement que je
travaille pour Pékin – ce que j’ai fait après avec le prototype suborbital
« Nivelle 002 » – et c’est moi qui suis allé à lui, juste pour lui
montrer les bonnes manières, tout dictateur « malveillant » qu’il
est…
Capito ? »
On ne peut plus clair…
(1) Cf.
« Mains invisibles – II » (http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/08/chapitre-xv-depart-pour-la-coree-44.html)
publié aux éditions I3
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