Florence
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un
roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit
de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
Sur la route du retour, Paul passe à Brest : Le « Capitaine Haddock »,
toujours aussi chaleureux, son co-pilote improvisé du second vol du « 001 » l’a
invité à la première navigation à Brest d’un trois-mâts barque de 83 mètres et
il va pour lui proposer de rempiler pour le premier tour du monde en hypersonique
et sans escale.
À part le premier pilote d’essai et lui, « l’Amiral » est le seul à avoir
volé sur cet engin, de plus il a le mérite d’une longue expérience des vols
polaires Paris-Fairbanks sur B747 cargo alors qu’il était commandant de bord à
la compagnie « Air-Transe ».
Le détour sur le nouveau trois-mâts barque construit à Cherbourg vaut la
peine. Il est tout-à-fait semblable aux voiliers-écoles allemands du début des
années 1900, et a été financé par une grande entreprise du CAC 40 qui l’utilisera
pour la formation de ses employés ainsi que pour sa communication.
Après la présentation d’une partie des officiers de bord et son
inauguration en présence du Président de la boîte mécène, le navire sera mis à
la disposition du groupement d’intérêt public regroupant les écoles maritimes
françaises comme « l’École Navale », le « CIN de Brest », « l’École Nationale
Supérieure Maritime » et les lycées professionnels maritimes.
Le premier d’une série de grands voiliers-écoles destinés à un « Erasmus
maritime » qui permettra aux jeunes Européens de découvrir les régions
maritimes de l’Union européenne en navigant d’un port à l’autre…
C’est d’ailleurs le principal objectif du projet « Euroclippers », un outil marin de
prestige capable de porter haut les couleurs du pays sur toutes les mers du
monde.
L’ambition de « l’Amiral » est aussi la réinsertion des jeunes
marginalisés par la navigation en haute mer, en équipage, à bord de grands
voiliers, comme il l’a inscrit dans les objectifs de l’association « Les
Clippers de Normandie » qu’il a créée en 1993.
L’idée-maîtresse emballe l’ex-officier de marine Paul de Bréveuil : Il n’y
a que du bon à espérer à embarquer des jeunes à bord de grands voiliers, la
navigation à bord de tels navires, en haute mer et en équipage, ne peut
qu’enseigner liberté, responsabilité, humilité, solidarité, altruisme et même
innovation !
Pour « l’amiral », en revanche, le projet de Paul est complétement
farfelu, une vraie idée de potache, mais pas question de perdre la primeur d’un
tel vol qui restera dans les archives aéronautiques au même titre que la
première traversée de l’Atlantique de Lindbergh !...
Il accepte donc et met en suspend ses projets du moment pour rester à la
disposition de Paul.
Monsieur « Albert » ne lâche pas son « protégé » et lui fait faire une
série de papiers d’identité et passeports, même un permis de conduire
international, pour ses déplacements prévus aux States qui ne serviront à rien,
mais peu importe : Il veut justifier de sa présence et de son utilité.
Première étape, L.A. sur le vol qui va jusqu’à Faaa-Papeete,
Polynésie-française proposé par « Air-Transe ».
Le vol 066, qui se prolonge par le 676, départ 10 h 45, arrivée à 13 h 25
heure locale, après un vol de 11 heures et 40 minutes…
9 heures de décalage horaire dans les mirettes.
Comment font les équipages ? Ils changent à l’escale, direz-vous.
Et que ne fut pas la surprise du « discret Monsieur Albert », quand pour
voyager incognito sous un patronyme d’emprunt, c’est tout l’équipage qui défile
quand même pour saluer « Charlotte » et lui soutirer quelques autographes !
Paul a même droit à un long et remarqué passage du Commandant de bord à
travers les allées, un type paraissant assez jeune s’il n’avait pas des cheveux
blancs, dit aussi « rouflaquette » pour cause de moustaches proéminentes à la «
Corbête », qui non content de lui offrir une coupe de champagne du bord, celui
des premières classes, lui fait faire un tour dans le poste de pilotage.
En fait, sur ce vol, ils sont trois ayant grade de commandant de bord,
même s'il n'y en a qu'un qui exerce la responsabilité ultime, qui participent
aux relais des commandes du 747 sur ce long trajet. Plus un « commandant de
bord contrôleur » chargé de vérifier l’aptitude professionnelle du commandant
de bord en fonction, car le niveau des équipages chez « Air Transe », comme
dans toute compagnie aérienne, est vérifié en continu par des séances de
simulateurs et des contrôles en ligne.
Et Paul a droit au fameux « Si nous
avons par malheur un amerrissage d’urgence à effectuer, on vous passe les
commandes ! »
N’est-ce pas…
Mais ils comptent tous arriver vivants à destination et il n’y aura pas de
problème particulier pour ce vol de routine, sauf une attente un peu longue
au-dessus du pacifique.
Le mieux, question « passer incognito », c’est quand même l’arrivée
organisée par les services de l’émigration à l’aéroport : Normalement, «
Monsieur Albert » aurait dû en perdre son latin d’espion. Mais il a tenu le
choc, façon résignée.
Une escouade d’uniformes les attend à la sortie de l’avion, poignées de
main et larges sourires avenants (un coup préparé par l’équipage) : Ils sont
tellement fiers que le seul français double détenteur de la Médaille du Congrès
et de la Liberté foule enfin le sol Californien, pour qu’ils lui en offrent
même un vin d’honneur !
Eux en sont encore au café-bière, Paul, plonge dans le cognac local à très
petites doses…
Ambiance.
En fait, ce n’est pas la première fois qu’il y vient, en Californie, puisqu’il
avait déjà fait des virées depuis les bases aériennes secrètes de
l’US-Air-Force du Nevada assez proche pour cet immense continent, mais par la
route à travers la montagne.
« Discret » il avait dit «
Monsieur Albert », discret !
Une belle réussite puisque Charlotte et Aurélie se sont faites un malin
plaisir d’accueillir également en grande-pompe leur ex-associé pour la soirée
de vernissage de l’exposition de photos d’Aurélie : Toute la presse locale a
été convoquée pour la « première » de l’expo : Un « héros-local » qui se
déplace du vieux continent, juste pour admirer ses œuvres, c’est un sacré coup
de publicité !
Mais tout autant pour la petite communauté des « frenchies » qui triment
dans le coin.
C’est à cette occasion qu’il retrouve Florence Chapeauroux, l’architecte
du grand Maître de la Guilde internationale des orfèvres et joailliers avec
laquelle il a travaillé en 2006 [1] de mars à juillet à Calvi pour l’exposition
de la Guilde dans les grottes de Pietramaggiore, expatriée depuis jusqu’en
Californie.
Florence, c’est un cas.
Mignonne, un visage angélique aux pommettes saillantes, une jolie bouche
bien dessinée, de longs cheveux soyeux et châtains, légèrement bouclés, des
yeux noisette en amende, la trentaine accorte, elle avait été détachée sous la
pluie pour dessiner et conduire les travaux d’aménagement desdites grottes où
devait se tenir l’expo internationale qui a pu réunir en ces lieux
hyper-sécurisés quelques 50 millions de dollars de bijoux divers.
Ceux qui ont lu ou vécu les événements de l’été suivant, naturellement se
souviennent parfaitement de ce qui a pu s’y passer.
D’ailleurs Paul y a fait la connaissance de l’actuaire de la compagnie de
réassurance, « Charlotte », la vraie, tout juste jetée par son ex-boss qui
gérait le contrat, après avoir embarqué en « bateau-stop », et sur les quais du
port Xavier Colonna, « Aurélie la géante » photographe sans les clichés de
laquelle ils n’auraient pas pu retrouver le butin.
Une enquête compliquée, d’autant mieux que sur fond de guerre des polices,
Paul avait pu tâter de la « garde-à-vue » grâce aux excellents talents de
Scorff, patron du SRPJ du coin à l’époque.
On se rappelle d’ailleurs que c’est à cette même époque et tout juste
après, que Paul a pu refiler sa « mise en congé » de chez EADS pour avoir été
détaché à la SNPE, et après avoir fait l’audit de la MAPEA [2], dont il
deviendra, dès le mois d’octobre suivant, le Directeur Général-associé détaché
de l’héritière Nivelle en charge de redresser l’activité de la boutique de
poudres à missiles.
Les fesses entre-deux chaises, il avait accepté la mission de délégué
général-adjoint par intérim, en charge de préparer la convention biannuelle des
joailliers de la Guilde et on lui avait collé entre les pattes Miss Florence, complétement
perdue en milieu Corse, qui s’est distinguée à chaque occasion par ses
contre-sens bouleversants.
Elle venait d’échouer par deux fois au concours des architectes des
Bâtiments de France, avait décroché grâce à son fiancé de l’époque, lui-même
architecte attaché à un cabinet international sis à San Francisco, cette
mission perdue loin de tout sous les pins de la pinède de bordure de plage de
la station balnéaire de Balagne.
Personne n’imagine comment ça peut se passer avec les entreprises générales
du bâtiment dans cette île magnifique : Mais avec la poigne de Paul et l’appui
de la municipalité, qui voyait dans ce projet de réunion internationale une
occasion de faire connaître ce bout de Balagne, ils y étaient arrivés et dans
les temps.
Mais c’est une autre histoire.
En revanche, Paul se souvient très bien de cette fille, pudibonde
d’aspect, alors qu’elle a ce qu’il faut là où il faut pour jouer de la «
bombinette-atomique ».
C’est qu’elle s’emmerdait ferme dans son petit deux-pièces loué en
bordure de plage inaccessible quand le temps est à la pluie et à la tempête, à
crayonner des plans et croquis dans tous les sens, ou pendue à son téléphone
avec son « fiancé » californien qui lui manquait sévère, penchée de tout son
long sur sa planche à dessins qui mangeait toute la pièce principale quand elle
était mise à plat, les fesses rebondies et souples à portée du regard.
Paul passait au moins une fois par semaine, et en général en fin de
semaine ou le week-end, pour suivre l’avancée des travaux et repartait sur le
continent le lundi ou le mardi pour organiser le reste la convention-exposition
prévue en août.
Car c’était un sacré boulot que de tout organiser et de « sécuriser » le
déplacement d’autant de bijoux à la fois, à exposer en même temps.
Bien sûr, son aventure avec Caroline Veyle, la fille du Délégué Général
avec lequel il travaillait en semaine à Paris, occupait son horizon affectif du
moment, d’autant mieux que « future-belle-maman » faisait parfois des descentes
impromptues dans sa maison à embellir, prêtée pour l’occasion de la biennale,
et qu’elle « testait » en permanence Paul quand ils se croisaient sur place, en
parfaite garce qu’elle a toujours été.
L’autre étant « fiancée », et ne parlant que de ça quand elle ne bossait
pas, il avait tendance à se retenir, quoiqu’elle semblait prendre plaisir, très
dissimulé faut-il rajouter, à ces séances de travail en commun.
Toutefois, les aller-et-retour autour de la table à dessin juchée au
milieu de l’atelier improvisé bien trop étroit, avait tendance à lui « mettre
le feu ».
Au début, quand elle était allongée sur sa table, croupe offerte, il se
contorsionnait pour ne pas l’effleurer après mille excuses préalables.
Puis, les excuses ne venaient qu’après avoir « forcé » le passage le long
du mur, le sexe à chaque fois bien tendu quasi-instantanément.
Enfin, vint le jour où elle tendait encore plus les fesses vers les partie
génitales de Paul en se reculant légèrement quand il passait derrière elle, tel
qu’il bandait rien qu’à la perspective de recommencer l’exercice d’aller
chercher un crayon, une calculette ou une règle sise à portée de main de
Florence, mais pas de la sienne.
Et un matin, alors que Paul arrivait de son hôtel pour faire le point de
quelques détails et exigences des assureurs, il eut la surprise agréable de la
voir ayant abandonné son sempiternel jogging informe, parfois mal ficelé tel
qu’il lui voyait le haut du string et de la raie des fesses en la surplombant,
au profit d’une petite jupette-courte à plis sobre.
Et celle-ci s’est soulevée quand il a dû passer derrière elle pour aller
vers le bureau où gisait le dossier qu’il voulait consulter.
« Excusez-moi. Je vous remets en
place » dit-il en tirant la jupette le long de la cuisse tendue.
« Faites, faites, si ça peut vous
soulager ! »
Enfin, ce n’est pas ce qu’elle voulait dire…
Car si elle voulait vraiment le soulager, il y avait bien un autre moyen.
Et « tendu » comme il était, il n’a pas pu résister dans le mouvement de retour
suivant : Il a soulevé la jupe de l’autre côté de la table à dessin, elle l’a
coincé encore un peu plus contre le mur pour vérifier l’état de la verge de
Paul. Et celui-ci a abusé sensuellement et abondamment de la situation, sans
prendre d’autre précaution que de tirer sur la « ficelle » du string qui le
gênait.
Florence, détrempée avant ou pendant, toujours sur sa table de travail,
griffonnant d’une main, s’agrippant à un bord de la table de l’autre à en
chiffonner ses papiers, bouche mi-ouverte peut-on imaginer, puisqu’il a
remarqué après coup des traces de salive sur ses plans, sans un râle… juste une
accélération de la respiration !
Explosif !
Paul, les tempes et les sens en feu finit par se retirer son ouvrage
achevé et se désole de ne pas avoir fait jouir sa partenaire : « Je suis désolé (sous-entendu de s’être
un peu trop précipité), mais c’était
vraiment irrésistible ! »
Et Florence, dont c’est une des particularités de toujours dire des
bourdes pas croyables quand il ne faut pas, de répondre en reprenant
difficilement sa respiration : « Ce n’est
pas grave. Ce n’est rien. De toute façon je n’ai rien senti ! »
Authentique.
« Enfin, ce n’est pas ce que je
voulais dire. Ce n’est pas grave ! »
Un coup à rentrer dans les ordres et faire vœux de chasteté éternelle…
[1] Cf. L’épisode des enquêtes de Charlotte : « Le feu », à
paraître aux éditions I-Cube.
[2] Cf. L’épisode des enquêtes de Charlotte : « Ardéchoise,
cœur fidèle », à paraître aux éditions I-Cube.
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