Le «
cousin » Lev
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un
roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit
de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
Mais ce n’est pas le seul objet de la soirée. Si Marie-Claire a pu gagner
son pari sur sa « coloc’ » ce soir-là, en fait, la soirée a commencé à
s’épuiser pour que « Lev » (un diminutif), le cousin de Nathalie puisse
entretenir Paul sur le balcon.
« Lev », c’est un type normal, à l’allure athlétique des chats-souples et
agiles sur patte. Tout-à-fait le profil qu’il faut, tel que quand il indique à
Paul être un agent du Mossad envoyé exprès de Tel-Aviv Ben-Gourion sur le vol
direct de l’après-midi d’El-al spécialement pour le rencontrer, Paul n’est pas
vraiment surpris.
« Je n’irai pas par quatre chemins
», dit-il en parfait français, sans une once d’accent. « Vous n’imaginez pas combien votre vol au-dessus de la Tunisie nous a
intrigué ! Je suis venu vous proposer de venir nous exposer en quoi sont faites
les céramiques de votre prototype et éventuellement envisager une collaboration
entre nos deux pays via nos universités. »
Laquelle ? Paul n’est attachée à aucune !
« Je veux dire dans le cadre de
coopération avec votre école polytechnique et nos instituts de recherche, par
exemple. »
Et il continue.
« Je me suis laissé dire que vous
étiez à la recherche d’un travail. On pourrait même envisager de vous intégrer
dans nos laboratoires technologiques. Ils sont particulièrement dynamiques,
très bien équipés et nous sommes à la pointe des innovations en matière de
drone. Là encore, je me suis laissé dire que ça pourrait intéresser votre
gouvernement. »
Le coup de la fibre patriotique ?
« Vous savez que je ne suis pas juif
? »
Ils ne sont pas aussi sectaires qu’une propagande islamiste et antisémite
l’insinue, affirme-t-il.
« Je vais être honnête avec vous :
Si c’est de « l’officiel » comme vous le prétendez, il faut en passer par nos
gouvernements. Sachez que je suis en mission : J’ai deux choses à faire avant
de répondre oui ou non, à vous, à d’autres, voire mêmes à vos collègues
américains qui m’ont déjà fait la même proposition. »
Lesquels ? Paul esquive en répondant à côté.
« D’ici Noël, je suis prié de faire
faire un tour du monde hypersonique à ce prototype qui vous intrigue. Je
prépare actuellement un vol sans escale qui fera date. Moins de douze heures
pour passer les deux pôles géographiques et revenir à proximité du lieu
d’envol… »
Il en reste bouche bée un court instant.
« C’est possible ? »
On ne le saura que quand ce sera fait.
« Et la seconde, c’est d’en profiter
pour débusquer les réseaux dormants d’agents secrets qui se manifesteraient
éventuellement après l’exploit, si j’y parviens ! Vous êtes le second à tomber
dans le piège, mais pas le plus intéressant, avouerai-je. On cherche plus gros,
naturellement ! »
Un peu sur la défensive, il dit comprendre. « Il n’empêche, notre proposition tient quand même. Et si vous me dites
qu’il faut en passer par nos gouvernements et ambassades respectives, nous le
ferons si ne me fermez pas la porte pour d’autres raisons. »
On verra. « Pour le moment, je n’en
sais fichtre rien. On peut toujours prendre date pour après mon tour du monde.
Si j’en reviens. »
Mais pourquoi le faire, si c’est dangereux, alors qu’on peut lui procurer
tout de suite une chaire, des revenus et un laboratoire ?
« Risquez votre vie et vos
compétences, pour « appâter plus gros », est-ce bien utile ? »
Encore un qui n’a pas compris qu’une parole donnée, même à un directeur de
la CIA, est une parole donnée : Il a eu assez d’emmerdements jusque-là pour ne
pas avoir envie d’y retourner.
« Je vais vous appâter encore plus,
excusez-moi l’ami Lev : Je vise plus haut. Je vise les étoiles avec un
prototype « double-zéro-deux », que je ne sais même pas si les USA peuvent y
adhérer, ni si EADS ou n’importe qui en Europe peut être intéressé. »
Les étoiles ? Un « 002 » ?
Un 150/200 tonnes en deux véhicules habités dont un en orbite.
« Mais je vous réserve dans la
foulée un « 003 » capable d’aller encore plus loin, sous et sur les eaux,
d’évoluer dans l’atmosphère et dans l’espace circumsolaire. Tout ça pour des
budgets infiniment moins onéreux que les programmes spatiaux actuels. »
Incroyable ? Paul se moque-t-il ?
« Sans vouloir vous envoyer sur des
traquenards, vous devriez vous intéresser aux « Z-Machine », aux moteurs
sur-unitaires, aux techniques des plasmas, à la miniaturisation des
accélérateurs de particules, à toutes ces choses que vos savants savent déjà faire
: Il y a des applications possibles pour que l’Homme s’échappe de sa planète à
moindre coût tel que l’espace devienne sa prochaine banlieue touristique… »
Paul ne sait pas s’il a mis l’autre en érection intellectuelle en évoquant
des choses qui lui échappent. Mais, il lui laisse sa carte.
« Je rapporte. Et si votre décision
en dépend, nous attendrons de voir ce vol historique. Vous savez que si vous le
conduisez à bien, vous rentrerez dans la légende aéronautique ? »
C’est justement ce qui est recherché : « Et puis ça flatte mon ego surdimensionné. Donc je le ferai. »
Là-dessus Nathalie s’approche. Ils échangent quelques mot en hébreu (ou en
yiddish ou encore n’importe quoi d’autre incompréhensible pour Paul) et Lev
prend discrètement congé non sans avoir lancé un « shalom » amical à l’adresse
de Paul : « Je vous confie ma cousine.
Prenez-en grand soin ! »
Ça veut dire quoi au juste, ça, « prenez-en grand soin » ?
Elle, elle a une idée très précise de la façon de prendre soin d’elle…
« Tu sais que tu es perdante à ton
pari avec Marie-Claire. Je n’ai pas pu lui refuser quoique ce soit. »
Elle sait, et ça la contrarie beaucoup. Du coup elle réclame une « juste
compensation »…
S’il en est encore capable.
La soirée s’est un peu éternisée. Mais à force de danses suaves, elle
finit par obtenir ce qu’elle veut, elle aussi.
Après les toits, la table de la cuisine !
(Aparté n° 27)
Heureusement que Mylène, fatiguée et Miho qui faisait tapisserie, sont
rentrées entre-temps. L’une dort dans la chambre du haut, l’autre dans celle du
bas et Paul aurait vraiment fini sur les rotules s’il n’avait pas été dormir
dans le canapé.
Parce que les deux colocataires ont un tempérament de feu. C’est assez
drôle d’ailleurs pense Paul avant de s’endormir.
L’une diverge de l’œil, a la chevelure de feu, la hanche large, la peau
claire, le sein frémissant en forme de demi-pomme avec un joli bouton rose au
bout et des fesses molles ; alors que l’autre a le teint mat, la taille fine,
les fesses rebondies et ferme, la poitrine plus lourde et également ferme ornée
de deux jolis tétons bruns, épais et larges. Et si l’une ferme les yeux en te
serrant très fort, la seconde rigole tout le temps, comme si on la chatouillait
avant de finir par râler fort comme une bête qu’on égorge au point que l’un des
invités s’est précipité pour mâter, se demandant bien ce qui se passait dans la
cuisine : Il a dégagé vite fait sur geste bref mais impératif de Paul, en
refermant bien la porte derrière lui !
Cette semaine-là se termine par la mise en place du dispositif financier
définitif de l’opération « caisses de whisky », exposé par la suite, la
préparation des opérations d’emballages et déballages-remballages et quelques
retours de sucée.
Paul contacte aussi Charlotte, la vraie, par SMS.
Les Miss se sont posées en Californie, à Los Angeles, non pas parce que «
c’est moche », ni pour cause de la proximité de George Clooney – elles sont
lesbiennes – ou de quelques autres stars d’Hollywood, mais parce qu’elles ont
jeté leur dévolu sur une boîte de sécurité informatique désertée par ses
dirigeants-fondateurs appelés à vivre dans les fastes de la « Silicon-Valley »
et le sillage des fans de Zuckerberg et de son « fesses-book ».
Une boîte qui fait des audits de virus informatiques pour quelques
grands-comptes nationaux et internationaux, et plusieurs milliers d’abonnés
locaux : Elle « télé-sonde » et « télé-analyse ». Même que « DD » leur serait
bien utile : Il lui en causera pour rendre service. Comme c’est déjà une exilée
du Mali, un océan de plus ou de moins, c’est elle qui choisira.
D’argent, elles n’ont pas besoin : Ça tourne pour elles, même si elles
n’ont pas obtenu encore de carte de travail.
De toute façon, elles ne travaillent pas : Elles s’amusent. Aurélie s’est
remise à la photographie, et devrait bientôt exposer, et Charlotte n’est jamais
qu’actionnaire de sa nouvelle boutique.
Paul lui demande de retrouver la trace des « deux salopes » qu’elle n’a
pas pu faire coffrer dans le temps, Carine et Claudine.
Pas plus de 48 heures plus tard, elles sont repérées à Washington, toutes
les deux étudiantes dans les universités du district, mais allongeant, c’est le
cas de le dire, leur fins de mois comme animatrices de l’agence « French
Coco-girls » ayant pignon sur rue, une boîte d’Escort-girls cliente de la
boutique de sécurité informatique de Charlotte, sous les pseudonymes de Jade et
Florence.
Putes, quoi !
« Elles ne sont pas un peu jeunes,
pour ça ? » questionne Paul.
Il faut dire qu’elles avaient déjà quelques prédispositions et talents en
la matière à piéger plus d’un gogo, même que ça c’est très mal terminé pour
l’un d’entre eux, dont on n’imagine qu’il a été surpris de tomber dans leurs
rets alors qu’il n’avait pas le sou.
Passons, c’est une autre histoire [1].
Elles ont un site sécurisé pour leurs RDV vénaux.
Ce qui entraîne Paul à prendre contact avec quelques « alcooleux » locaux
en la capitale fédérale : S’il faut vendre la distillerie écossaise, il
s’agirait de prendre les contacts utiles pour désintéresser Lady Joan.
Il y a quand même 5 % de commission à la clé, soi-disant, et il est encore
sans le sou.
Même si ce n’est plus pour très longtemps.
L’occasion faisant le larron, pourquoi ne pas joindre l’utile-mercantile à
l’agréable-utilitaire ?
Et il organise son débarquement en la cité américaine pour la semaine
suivante, avec escale préméditée entre les cuisses de l’aînée des deux sœurs,
via internet.
C’est à l’occasion du shabbat des voisines que divagant sur un trottoir
adjoint, il se fait interpeller par « Monsieur Albert ».Richard Albert de Ildut
(ne surtout pas prononcer le « t » : Ça le met de mauvaise humeur !), l’ancien
gendarme de l’ancien SEDEC, le service de contre-espionnage aujourd’hui
fusionné dans la grande maison DCRI, le bonhomme annoncé par l’amiral.
Un type style « petit-gros », petit-gris, petit-chauve avec des cheveux
trop longs et mal-soignés sur les bords, des vêtements élimés à en devenir «
douteux » de propreté, sentant le tabac bas de gamme et l’alcool vinassé, et au
« petit-rire » agaçant qui fait comme des « riririri » sortant à tout bout de
champ d’entre ses dents serrées.
Mais un « champion » : Il fournira des matériels sophistiqués dont Paul
n’aurait jamais pensé qu’ils existaient, des vrais-faux papiers plus vrais que
les vrais, de l’acte de naissance à la carte d’électeur en passant pour tout le
fatras, et des armes les moments voulus.
À condition de lui rendre l’ensemble après usage, de façon à faire
disparaître toutes traces !
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[1] Cf. L’épisode des enquêtes de Charlotte : «
Contre-enquête : Carine & Claudine », à paraître aux éditions I-Cube.
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