Monsieur
Albert
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un
roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit
de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
« Docteur de Bréveuil, je présume ?
Riririri ! »
Et il trouve ça drôle, le « poète » ? Il se présente.
« Je vous offre un verre pour vous
en remettre ? »
Riririri ! « On va chez vous. Passez
devant. Je vous suis de loin, ririririri ! »
Là, très curieusement, pendant que Miho est priée de dégager les lieux et
que Paul sort les verres, les glaçons et quelques bouteilles, le « petit-gros »
sort une sorte de boîtier qui fait « bip-bip » et circule à travers de tout le
loft en le pointant dans toutes les directions, y compris vers le plancher et
le plafond.
Verdict : « Il y a des mouchards
chez vous. Riririri ! Mais je présume que votre chat en est aussi doté.
Riririri ! »
Le chat des voisines porteur d’un microémetteur ? Riririri, hein !
Qu’ils s’en vont aussi sec vers le boulevard Saint-Germain jusqu’à
remonter la rue Monge sur un bon bout de chemin, l’un suivant l’autre d’une
petite dizaine de mètres sur le trottoir d’en face, laissant la place à Miho
qui poireautait sur le trottoir à bouquiniers installés en surplomb de la
Seine, avant d’entrer tour à tour dans un café situé en face de l’église Saint
Nicolas du Chardonnay, haut-lieu de l’intégrisme-conservateur du culte catho
parisien selon Pie XII, à deux pas du bâtiment de la mutualité gérée par la
MNEF (le syndicat d’étudiant à vocation gauchiste).
(NDA : Pour la fluidité de
la lecture, l’auteur de cette prose, propose unilatéralement d’ôter (presque)
tous les « riririri » suivants : C’est assez agaçant comme ça et parfaitement
ririri-dicule à écrire… Alors à lire, sans doute bien plus !!!)
Pourquoi toutes ces précautions.
« Il faut que vous sachiez deux ou
trois choses, Docteur de Bréveuil. »
Pourquoi docteur ? Il veut lui en mettre plein la vue le « ririririri » ?
Et voilà le « petit-gros-petit-chauve » qui commence sa première leçon. Il
y en aura d’autres à tout bout de champ.
« Un bon agent-secret, c’est un
agent vivant. Mort il ne vaut plus rien que des emmerdements.
Un bon agent-secret, c’est un agent
vivant libre de ses mouvements. Entravé ou découvert, il est quasiment mort et
rendu incapable d’opérer utilement. Il ne vaut plus que des emmerdements.
Donc, un bon agent-secret, c’est un
type discret, doté de préférence d’une bonne couverture, pour rester vivant et
opérationnel et qui fait faire plutôt que faire lui-même.
Vous saisissez ? » (riririri).
Paul n’est pas un agent-secret.
« Ça, je ne vous le fais pas dire.
Votre logis-PC est sous écoute, j’imagine que vos téléphones le sont également.
Vous abriter un agent nord-coréen jusque dans votre cuisine, vous logez comme
par hasard à côté de contacts du Mossad et on vous a vu carrément avec un haut
dignitaire de la CIA. »
Il en oublie les anglais et sans doute les canadiens.
« Question discrétion vous avez tout
faux ! » (riririri)
Style, qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de vous, docteur ?
« Je vais vous expliquer : Notre
employeur commun veut que les russes et les chinois viennent à moi. J’ai
mission d’aller en Chine me faire offrir une petite démonstration de leur
nouveau chasseur de troisième génération plus, le J20. Et ce n’est pas avec du
vinaigre qu’on attrape les mouches : Alors il est prévu que je leur en mette
plein les yeux pour les faire sortir du bois.
À vous d’assurer l’identification des
réseaux dormants, d’assurer tant faire ce que peu, à la fois ma sécurité et de
me fournir les moyens logistiques sans même émarger au budget de la Nation !
C’est votre mission et c’est sans poser
de question ! »
L’autre, il en perd son latin et surtout l’usage momentané de ses «
riririri ».
Ce qui fait des vacances…
Pas longtemps, bien-sûr : Chassez le naturel, il revient au galop !
« Maintenant, si vous refusez, et on
peut comprendre, je ne vous en tiendrai pas rigueur. Mais puisque vous êtes là,
vous allez au moins me rendre un petit service : J’ai à la maison un sex-toy à
destination de notre Président de la République. Ne soyez pas surpris et gardez
pour vous ce que je vais vous dire, parce qu’ils sont capables de tout pour que
ce si grand secret d’État ne s’évente jamais. Il en va de nos deux vies. »
Là, l’ex-gendarme, il en reste coi. Totalement. Même pas l’ébauche d’un «
ririririri ».
« Monsieur notre locataire Élyséen,
vous n’êtes pas sans l’ignorer estime-je, a marié sa troisième épouse. Pas que
pour la gaudriole, parce que elle, elle veut un enfant de lui.
Seulement voilà, Monsieur l’a un peu
trop courte pour la cheminée hors norme de Madame et il ne jute plus aussi fort
qu’a ses 20 ans. Résultat, il ne l’a pas encore encloquée, ce qui la chagrine
sévère. Je me serai bien proposé pour suppléer à la tâche, voire de proposer
quelques amis qui en pincent pour la belle. »
Là, Paul pense au « Capitaine Haddock » dont il sait qu’il n’aurait pas
été insensible à la perspective.
« Alors, sur les bons conseils de
quelques bons amis, il s’est décidé à acheter un greffon qu’il a payé 50.000
dollars à des mexicains.
Ma source, qui confirme la réalité de
mon dire, n’est rien d’autre que les services de police Canadiens où se trouvait
l’institut qui devait convoyer le greffon venu de Chine, assortie de la
confirmation du fameux « haut-dignitaire » de la CIA qui a eu entre les mains
le rapport du toubib mexicain. Ne me demandez pas comment, je ne sais pas.
Mais pour faire plus sérieux et plus
couleur locale, j’ai eu droit à deux attentats contre quelques-uns de mes
intérêts sis au pays, j’ai été viré de la boîte que je dirigeais et qui a comme
principal sous-client le ministère de la défense, d’une fondation gérée pour le
compte du même ministère et de mes fonctions officieuses pour les services de
Matignon.
De quoi « faire sérieux », n’est-ce pas
!
Dois-je vous faire un dessin ? »
Non : Il digère l’information.
« Je vous précise par ailleurs que
pour me laisser le temps de réunir les fonds à un remboursement de l’avance
payée un peu légèrement par qui vous savez pour sa bite toute neuve, j’ai
demandé des délais et que du coup on m’a refourgué en contrepartie cette
mission hallucinante d’aller jusqu’en Chine pour tâter du J20. La preuve : Vous
en avez été mobilisé pour me soutenir ! »
Trop fort, la tête de « l’ex-keuf ».
« Sans ça, j’aurai déjà renvoyé
depuis longtemps la nord-coréenne dans les prisons de Guantanamo, je sauterai
autre chose que mes voisines de palier et ailleurs, vraisemblablement sur
quelques plages ensoleillées des îles des mers du sud, croyez-moi, au lieu de
vous infliger cette « mission contre-nature ». Vous suivez toujours, là ? »
Il a du mal. Manifestement.
« Et c’est là où vous allez me
rendre service. C’est que je suis allé jusque chez un de mes potes-pornocrates
patenté lui taxer ladite prothèse qui rallonge le pénis quand on l’enfile comme
d’un préservatif troué.
Avec la consigne d’utiliser le machin
en position de « levrette-piquée », sans se tromper d’orifice, madame sur le
ventre, cambrant les hanches au maximum et monsieur s’enfonçant dans les
grandes Jorasses de madame, à la verticale avec le machin autour du zizi.
Est-ce assez clair pour que vous
portiez le mode d’emploi et son orthèse à un dénommé « Jacques Chirac » ou à un
de ses chefs, qui n’a rien à voir avec un quelconque ancien Président, mais
fait partie de ce qui me semble être un « service qui n’existe pas », quelle
que part comme d’un « cabinet-noir » élyséen, et le tout de la part de «
Charlotte ». Est-ce bien compris ? »
Un fois ce service rendu, il décidera de poursuivre la mission ou de
laisser tomber.
Et ils retournent selon le même procédé de la file indienne « à-dix-mètres
», sans un mot de plus.
Une fois le paquet remis, « Monsieur Albert », laisse tomber : « Si vous vous foutez de moi, vous ne me
revoyez plus jamais ! »
Comme ils se reverront, c’est que la remise du paquet et du mode
d’utilisation s’est bien passée.
D’autant mieux, mais on ne le saura que plus tard, que Madame a pu mettre
au monde une fille en octobre suivant.
Paul aura tiré un chèque de 50.000 dollars remis dans la corbeille de
naissance de « Juilietta », chèque qui ne sera d’ailleurs jamais encaissé
jusqu’à l’extinction du délai de prescription.
Entre-temps et avant son départ pour les States, Paul se fend d’une soirée
électorale en province.
C’est que les élections cantonales sont prévues pour mars prochain (où
Lacuistre sera réélu dans son canton) et que déjà le candidat-sénateur Philippe
du même nom se prépare à sa réélection aux sénatoriales de septembre 2011.
Il lui faut donc « chauffer les salles » à ses soutiens du suffrage
indirect.
Un bonhomme âgé au physique assez sec des mal-baisés, desquamant à
qui-mieux-mieux, et déclamant sur le ton cassant des gens qui savent tout sur
tout et ont des convictions idéologiques fracassantes qui plaisent au «
bas-peuple » qui aime qu’on le flatte dans son « bon sens » paysan.
Autrement dit, ses « bas-instincts »…
La salle du théâtre municipal est un peu trop grande, même s’il n’est pas
facile de se garer dans le « pays », pour vraiment « chauffer », mais
l’acoustique est excellente.
Et les auditeurs ne sont finalement là que pour applaudir aux bons mots du
sénateur local qui globalement n’a pourtant aucun charisme, mais se fait filmer
sous les hourras !
Ce doit être bon pour son image.
Et le voilà qui expose ce qu’il croit bon pour le pays : En vrac, sortir
de l'Euro pour un retour au Franc. Mais tout de suite pour dévaluer ce dernier
« afin de rendre compétitives les entreprises »…
Qui achèteraient leurs matières premières importées comment au juste ?
Majorer les cotisations salariales et patronales pour les étrangers.
Favoriser les investissements directs étrangers en France.
Avec un franc dévalué, pour quelques heures de salaire américain, ils
pourront en acheter des entreprises françaises, les retraités ricains !
Mise en place de droits de douane différenciés pour favoriser la
production nationale.
Mise en œuvre de la préférence nationale à l'embauche via diverses mesures
de taxation du travail des étrangers (applaudissements !).
Obliger au remboursement, par les entreprises qui délocalisent, des aides
ou subventions qu’elles ont reçues (re-applaudissements).
Instaurer la préférence nationale pour les prestations sociales, les
allocations familiales notamment, réservée aux familles nombreuses françaises
avec une augmentation des cotisations d'assurance Maladie et de l’assurance
Chômage pour les étrangers (applaudissements !).
Il faut dire que c’est à ce moment-là qu’il vient à Paul une idée
lumineuse pour ce type, resté célibataire et sans enfant qui a commencé son
discours par affirmer qu’il sera le paterfamilias
de tous les français pour leur rendre leur dignité et interdire l’avortement….
Le con !
« Le RMI ainsi que l’AME doivent
être supprimés pour les étrangers »
La réforme du droit de la nationalité avec notamment suppression de la
bi-nationalité et déchéance de la nationalité pour les délits graves commis par
des personnes naturalisées depuis moins de 10 ans. L’expulsion des délinquants
multirécidivistes étrangers.
Les « nés-locaux », niet !
Un rétablissement du contrôle systématique aux frontières consécutif à une
sortie de l'Espace Schengen, la mise en œuvre de moyens importants de lutte
contre l'immigration clandestine, l’expulsion automatique de tous les étrangers
en situation illégale, la suppression du regroupement familial, la réduction de
la durée de la carte de séjour de 10 à 3 ans.
Il veut instaurer une présomption de légitime défense pour les forces de
l'ordre faisant usage de la force, mais aussi l’amélioration des moyens de la
police et de la gendarmerie et la revalorisation de leurs salaires : « Je veux des forces de l’ordre motivées à
faire correctement leur travail sans entrave pour assurer la sécurité de vos
personnes, vos femmes, vos enfants, les vieillards et de vos biens ! »
(Applaudissements !)
« Il faut implanter des
commissariats dans toutes les zones sensibles, décharger les services de police
des tâches administratives, fermer les mosquées sous la coupe d’obédiences
intégristes et recruter 20.000 policiers de plus ! » (Applaudissements !).
Sortir de l'OTAN, de l'Eurocorps, refuser la coopération au sein d‘Europol
et Eurojust, augmenter le budget de la Défense nationale, rétablir un service
militaire volontaire de six mois et recruter 170.000 soldats supplémentaires. «
Se retirer des juridictions pénales
internationales, défendre la Francophonie partout dans le monde en commençant
par nos banlieues et cités ! » (Applaudissements !)
Recruter 8.000 magistrats, revaloriser les moyens et réhabiliter les
locaux des services judiciaires, réformer l’École Nationale de la Magistrature,
« interdire le syndicalisme pour bannir
la politisation de la magistrature ! » (Applaudissements !)
Réhabiliter la notion de peine prompte et incompressible « et la peine de mort ! »
(Applaudissements !).
Abaisser la majorité pénale de 18 à 15 ans et construire 125.000 places de
prison (Applaudissements !).
Et le tout à l’avenant : Un discours qui ferait presque passer les
frontistes pour d’aimables gauchistes !
C'est tel que Paul ne peut s’empêcher d’aller vers le Monsieur, armé de
son plus « chouette sourire » de faux-cul, de l’approcher et d’avoir un aparté
avec le sieur en fin de soirée.
« Rétablir la peine de mort,
Monsieur le Sénateur, notamment pour les crimes odieux, le viol de nos filles
et de nos compagnes, j’admets que c’est particulièrement séduisant. »
Surtout quand c’est du fait de ces voyous d’immigré qui se croient tout
permis dans notre pays d’accueil !
Faut admirer le procédé.
« Naturellement Monsieur le
Sénateur. Paul de Bréveuil, fils d’un juge d’instruction assassiné, Monsieur le
Sénateur. Industriel et capitaine de frégate de réserve. Voyez-vous, je crois
que tout criminel mériterait la peine capitale, surtout quand il est en charge
de la gestion de prison de femmes de notre belle République. Voyez-vous ce que
je veux dire ? »
L’autre blêmit. Son regard s’affole de droite et de gauche. Puis il se
reprend. Et fixe Paul, yeux dans les yeux, en attendant la suite que Paul
laisse traîner un peu avant de lâcher :
« Rassurez-vous Monsieur le
Sénateur, je n’en ferai pas plus ni n’en dirai mot à qui que ce soit ! Et je
suis un homme de parole, croyez-moi.
D’ailleurs, vous ne me reverrez plus
jamais non plus.
Mais moi, je vous suis de l’œil de
Caïn, à voir jusqu’où irez-vous donc !
Mes respects républicains, Monsieur le
sénateur. »
Et il lui tourne le dos, le laissant tétanisé d’effroi.
Le gusse a de la ressource. Il a poursuivi sa séance de salutations viriles,
les bises aux dames de l’assistance sous des tonnerres d’applaudissements.
Plus tard, bien plus tard, Paul s’est fait tancé par la juge Trois-Dom en
mal de sensations sensuelles. Qu’était-il allé foutre dans ce bled perdu de
province à menacer un sénateur en campagne ?
Poursuit-il toujours « sa » vengeance ? Quelle vengeance ?
« Mais non, douce Hélène-chérie,
mais non ! Quand celui-là tombera, parce que j’ai lu dans ses yeux qu’il
tombera, je t’assure que je serai très loin de lui. Est-ce que ça te rassure,
au moins ? »
Il n’empêche, « Monsieur Albert » lui en fera aussi la remarque après son
retour des USA.
« Vous aidez dans vos démarches pour
le compte du gouvernement et au nom de l’intérêt supérieur de la raison d’État,
pas de problème, riririri. Par contre, je ne peux plus rien pour vous si vous
suivez un calendrier personnel qui diverge d’avec ces objectifs, riririri.
»
Il fait allusion à quoi ?
À ce fameux soir : C’est dire si Lacuistre a pu avoir peur. Pour que ça
redescende comme ça par deux canaux aux antipodes de la hiérarchie
administrative du pays, il a fallu que ça remonte très haut.
Et comme il est plus « solide » qu’un mourant alité ou qu’un cinglé qui
voit le diable venir lui prendre son âme, il en faudra bien plus pour l’abattre.
C’est comme ça que Paul envisagera le scénario qui perdra le commanditaire
de l’assassinat de son père.
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