L’amalgame et stigmatisation faciles et dangereux.
Je ne suis pas musulman, loin de là : Pour moi,
Jésus n’est pas qu’un prophète, mais carrément le fils de Dieu, incarné en
Homme pour porter un message universel d’amour et de paix.
Aussi, je ne suis pas vraiment qualifié pour causer d’Islam.
Sauf à travers son histoire, des origines à nos jours,
quitte à être incomplet.
En revanche j’entends depuis quelques temps déjà d’immondes
propos sur la religion de mes « potes-musulmans » provenant d’encore plus
incompétents pour en savoir, tout comme j’en ai déjà entendu sur ceux qui sont
bouddhistes, juifs, taoïstes, huguenots-hérétiques et autres.
De quoi s’indigner, parce qu’autant insultant à l’Intelligence
que ceux-là qui portent le fer et le feu dans le sang au nom de leurs principes
religieux hérétiques !
Salafisme, sunna, hadiths, wahhabisme, vrai islam,
faux islam, sunnisme, chiisme, que des mots souvent prononcés à tort et à
travers.
Aucun journaliste, « expert » ou homme politique n’a
su définir pédagogiquement ce que représentent concrètement ces concepts.
Même les « meilleurs esprits », dont celui
de cet « étoilé »
pourtant « philosophe », amalgament pour mieux se tromper.
Et en se trompant d’ennemi, d’adversaire, ils trompent
tout le monde, en chrétienté, et mettront en place des solutions de défense contre les
agressions dont nous sommes victimes en chrétienté qui passeront à côté des objectifs
affichés… alors qu’ils sont nécessaires pour la sécurité de tous !
Si mes sources ne se trompent pas elles-mêmes, il faut
distinguer deux grandes branches de l’Islam : Le chiisme et le sunnisme.
Au commencement de l’islam était la loi. Plus
précisément la loi d’Allah, c’est-à-dire celle de Dieu. Le Coran, livre-saint
des musulmans, représente le verbe incréé d’Allah transmis au monde sous forme
de révélations faites au prophète Mahomet par l’archange Gabriel.
(Les abus de substances psychotropes plus l’action du
soleil ardent, ça a même permis à Moïse de nous sortir le décalogue, alors bon…)
Ce verbe incréé se traduit en règles, en interdits, et
pour faire court en une pratique religieuse.
Tous les musulmans partagent le Coran, mais nombreuses
sont les divisions quant à la « bonne » pratique, à l’interprétation des
hadiths (témoignages oraux de Mahomet) ou à l’authenticité de ces hadiths.
Et la scission entre ces deux courants remonte à la
mort de Mahomet soi-même, c’est dire s’ils ont tout pigé à l’époque, en 632,
lorsque les partisans du Prophète se déchirent sur sa succession et cherchent à
savoir qui sera le plus légitime pour diriger la communauté des croyants.
À ce moment, les futurs chiites désignent Ali, gendre
et fils spirituel de Mahomet, au nom des liens du sang.
Ceux qui deviendront les sunnites (les adeptes de la
sunna, les règles de Dieu) désignent Abou Bakr, compagnon fidèle de Mahomet.
Concernant la pratique religieuse, les sunnites
considèrent qu'il n'y a pas d'intermédiaire entre le croyant et Allah, l'iman
ayant seulement un rôle de prédicateur qui commente le Coran.
Les chiites en revanche ont un clergé très organisé et
l'iman est un guide indispensable.
Une division qu’on retrouve chez les chrétiens entre
Papistes & Orthodoxes et Protestants réformés.
Les sunnites ont toujours été majoritaires. Ils
représentent aujourd'hui environ 85 % des musulmans du monde, les chiites n'en
représentant que 15 %.
Ces derniers sont majoritairement présents en Iran, à Bahreïn,
en Irak et au Liban. D'importantes minorités existent au Pakistan, en Inde, au
Yémen, en Afghanistan, en Arabie saoudite et au Liban.
L’islam sunnite nous intéresse au premier chef pour
plusieurs raisons : Il est le courant musulman majoritaire en « Gauloisie-laïque »
et dans le monde, et les terroristes islamistes se revendiquent du sunnisme.
Tous les sunnites partagent les mêmes croyances (Coran
et Sunna), mais ils se divisent en quatre « madhabs » (écoles
juridiques) ayant des interprétations juridiques (« fiqh ») différentes
de ces sources communes.
Le malikisme (majoritaire en Gauloisie et dans le
Maghreb), l’hanbalisme (Arabie saoudite), l’hannafisme (Turquie et Asie) et le
chaféisme (Afrique de l’Est).
Toutes ces écoles prononcent des fatwas qui désignent,
en francilien-natif, des « avis religieux
» ayant force de loi pour les musulmans.
Des avis religieux qui dépassent le droit
international et peuvent s’appliquer à tous les musulmans, où qu’ils se
trouvent dans le monde.
Auquel de ces « madhabs » appartiennent les
salafistes ?
À aucun : Ils sont millénaristes et promettent l'apocalypse, la révélation, le règne d'Allah pour très bientôt, comme tous les millénaristes de toutes les sectes passées, religieuses et sanguinaires !
Comme tous les autres, il y a tellement de signes qui l'annoncent à l'unisson…
Et en effet, ces derniers sont des « réformistes ».
Ils entendent reconstruire l’islam des origines, à la
manière des protestants pour le christianisme, et prétendent pouvoir dépasser
les fatwas des quatre écoles juridiques susmentionnées.
Bien que ne respectant pas les avis d’une école
juridique, ils sont pourtant sunnites.
Et au sein du monde sunnite, leur présence suscite de
vives oppositions. Par beaucoup d’aspects, ils sont les héritiers du wahhabisme
du XVIIIème siècle qui est une construction théocratique, donc
politique, contre le califat des Ottomans.
Au sein du salafisme, il faut opérer un distinguo
entre les « quiétistes », les Frères musulmans et les djihadistes.
Les premiers refusent la politique active, les seconds
n’y rechignent pas, les troisièmes s’engagent dans le combat armé sans
attendre.
Tous ont pour point commun de s’affranchir des règles
des « madhabs », mais tous ne sont heureusement pas terroristes, loin de là : D'où l'absurdité des amalgames et stigmatisations.
En revanche, tous ont le même projet : Restaurer
l’islam des origines et convertir le monde entier à leur foi. Ils sont
expansionnistes.
En ce sens, les djihadistes ne sont que des quiétistes
impatients qui respectent la pensée politique de Sayyid Qutb (Frère musulman
égyptien et penseur théologico-politique) : Internationalisme avec Allah en
réponse au socialisme nassériste, révolution, hégémonie culturelle.
Notons, d’ailleurs, que la plupart des djihadistes se
sont formés chez les salafistes « pacifistes ». La « Gauloisie chrétienne »
doit donc refuser de céder du terrain tant à l’islam de combat qu’à l’islam
politique.
Peu importe les bonnes intentions de façade.
D’ailleurs, certains salafistes quiétistes prétendent
que l’État islamique est « kharidjiste ». Ce qui est faux.
Si la pratique rigoriste (est mécréant celui qui
accomplit un acte de mécréance) les rapproche, le « kharidjisme » est
une vieille école sectaire islamique principalement présente au sultanat
d’Oman.
Et des sectes « chrétiennes », nous en avons
aussi, comme les Mormons, les scientologues, autant que chez les juifs comme
les Hassidiques et autres…
Au sein du sunnisme, le wahhabisme est plus un
mouvement politico-religieux saoudien comme esquissé ci-dessus, fondé au XVIIIème
siècle par Mohammed ben Abdelwahhab.
Selon cette vision puritaine et rigoriste du Coran, il
se veut issu de l'islam sunnite hanbalite et considère que l'islam devrait
être « réformé » pour revenir à sa « forme
originelle » qu'il définit selon une interprétation littéraliste et conservatrice
du Coran et des hadiths.
Il me semble que depuis plus d’un millénaire, l’islam
sunnite s’accorde pour accepter quatre grands courants, unanimement reconnus
comme garants de l’orthodoxie religieuse. Il s’agit des quatre écoles de droit
sunnites, dans leur ordre d’apparition ; le hanafisme, le malikisme, le
chafiisme et le hanbalisme, leurs noms étant tirés de leurs fondateurs.
Au XVIIIème siècle, le théologien alors
controversé, Mohammed ben Abdelwahhab, s’oppose aux quatre grands courants
sunnites en proposant sa propre interprétation de l’islam.
Cette nouvelle doctrine est rejetée par son frère
Souleyman, de rite hanbalite comme son père, et qualifiée de sectaire par des
théologiens des principaux courants sunnites et chiites, au motif qu’elle
contredirait les principes fondamentaux de l’islam traditionnel orthodoxe en
termes de dogme, de droit et d’interprétation des textes sacrés.
Réciproquement, la mouvance d’Abdelwahhab rejette
toutes les autres écoles, qualifiées de « déviantes ».
Et, pour des raisons liées à l’Histoire de la péninsule
arabique, au XXème siècle, elle devient la religion officielle du
Royaume saoudien, lui conférant ainsi le monopole idéologique.
Bien que fortement médiatisée, surtout en ce moment, la
pensée wahhabite reste très minoritaire et diffère, voire s'oppose à la plupart
des autres doctrines de l'islam : Elle prône notamment une pratique religieuse
purement ritualiste, fondée sur un « taqlid » et un « ijtihad »
orienté et laissant au second plan certains aspects du « fiqh »
actuel.
Les wahhabites rejettent tous les autres courants de
l'islam qui ne suivent pas scrupuleusement leurs dogmes, puisqu’à leur tour ils
les considèrent comme hérétiques.
D’après eux, les chiites et les soufis ne sont tout
simplement pas « croyants » pour les wahhabites.
D’ailleurs, ces derniers détestent les iraniens,
situés au nord du Golfe Persique…
Et le corpus idéologique avec le salafisme est le
même, les deux courants se référant essentiellement à deux figures que sont Ibn
Taymiyya et Mouhammad Ibn Abdel Wahhab, mais le wahhabisme diffère du salafisme
sur la notion de chef politique.
Leur doctrine rejette toute interprétation du Coran et
de la sunna qui diffère de celle du sens orthodoxe conservateur. Les wahhabites
rejettent également toute innovation (bid'ah) comme l'invocation d'Allah à
travers des saints ou du prophète Mahomet au travers d'une intercession
(tawassoul).
Les adeptes disent suivre la doctrine des « gens de la tradition et du consensus »
(ahl as-sunna wal-jama`a).
Dès lors, le wahhabisme donne beaucoup d'importance à
ce qu'il nomme « Thaqafah Islamiyyah ». Et la promotion de la culture
islamique est à comprendre avant tout comme le rejet de tout ce qui ne vient
pas de l'islam.
La justification théologique viendrait du fait que
selon la Sunna, il ne faudrait pas imiter les non-musulmans.
Il est d’ailleurs dans le cas assez facile de faire un
parallèle avec le comportement sectaire des Amish.
Mais on peut tout autant retrouver ce type de scissions
chez les chrétiens, les « réformés » revendiquant ce même lien direct
entre le croyant et Dieu, sans intermédiaire, le pasteur n’étant qu’un guide,
alors que le « papiste » se soumet à une hiérarchie ecclésiastique porteuse
des principes évangéliques (« soumission » pour le moins légère et « en
pointillé », je peux en témoigner personnellement) et diverses branches.
Et tout autant chez les juifs : De toute façon,
eux ont l’avantage conceptuel d’être le seul « peuple élu »…
Du coup, le wahhabisme s'est forgé sur une vision très
conservatrice de la société, imposant notamment une stricte séparation des
sexes.
Mais tout autant justifiant les châtiments corporels,
crucifixion, amputation, lapidation, etc. qui nous font tant horreur…
Cela a notamment engendré une forte limitation du
droit des femmes en vertu du « blocage
des moyens » (sadd al dhara'i), principe-clé du droit wahhabite.
Concrètement, dès leur naissance, les femmes sont
placées sous l'autorité légale d'un homme, le « gardien » (mahram), qui peut
être leur père, leur mari, leur frère, leur oncle ou même leur fils.
Elles ne peuvent rien entreprendre sans son
autorisation, que ce soit travailler, voyager, se marier ou même se faire
ausculter par un médecin (femme bien sûr).
Elles sont privées du droit de conduire. La plupart
des maisons, banques ou universités ont une entrée pour les hommes et une
entrée pour les femmes.
À cet égard, l'une des plus grandes références du
salafisme, le cheikh Ibn Uthaymin, une figure du wahhabisme saoudien, estime,
dans ses consultations juridiques (fatwas), que les femmes de bonnes mœurs ne
doivent quitter leur domicile qu'avec l'autorisation du mari ou du « gardien ».
Il précise même, très sérieusement, que « La femme est libre chez elle, elle se rend
dans toutes les pièces de la maison et travaille en accomplissant les tâches
ménagères ».
En réalité, selon la hedjazie Suhayla Zayn al-Abidin,
le wahhabisme a servi à légitimer ce qui n’est rien d’autre que des coutumes
locales « najdies » : « Alors
que l’islam a permis l’ijtihad (l’interprétation des textes) dans le but de s’adapter aux circonstances
correspondant aux différents lieux et aux différentes époques, un groupe
d’oulémas, qui n’est pas peu nombreux, s’est contenté de proclamer des
interdictions au nom de sadd al-dharaʿi (« blocage des moyens », principe-clé du droit
wahhabite). Ceux d’entre eux qui ont
appliqué ce principe à la femme l’ont fait parce qu’ils la regardent avec des
yeux païens (jahiliyya), et la
traitent selon des coutumes et des traditions païennes, qui ne sont en rien une
application de ce qu’a apporté l’islam » (Al-Sharq al-Awsat, 30 mai 2004).
D’ailleurs, il faut à noter, même si c’est très
accessoire, qu'il existe une controverse sur la nature du wahhabisme saoudien.
Pour Yuriy Matashev, « De façon erronée, le wahhabisme est souvent perçu comme une école ou
une secte de l'islam. En fait, il s'agit d'un mouvement au sein de l'école du
hanbalisme de la branche sunnite de l'islam ».
Alors que pour M. Jarman, la doctrine wahhabite ne
cadre pas avec les enseignements traditionnels de l'école hanbalite : « Afin de légitimer leur dynastie et leur
doctrine, ils s’appuient sur les travaux de nombreux savants réputés, en
particulier ceux d’Ibn Taymiyya. La notoriété du maître, mais surtout sa
singularité, servira de lettre de noblesse à Muhammad Ibn ‘Abd al-Wahhâb’ lors
de l’instauration de sa doctrine ; un peu comme si Ibn Taymiyya était le père
spirituel du wahhabisme ! Il est très fréquent que des leaders ou des
mouvements pernicieux se réclament d’un idéal religieux ou nationaliste pour
anoblir leurs ambitions. Pour se faire, le charisme d’un Ibn Taymiyya ne sera
pas de trop (…) il n’y a pas plus
d’affinité entre Ibn Taymiyya et Muhammad Ibn ‘Abd al-Wahhâb qu’il n’y en a
entre un Hashémite et un Saoud ».
Depuis son émergence au début du XVIIIème siècle,
Hafawa Rebhi constate une évolution : « Après
avoir démoli les vestiges de la civilisation islamique à La Mecque et détruit
les tombes des amis du Prophète Mahomet, les Wahhabites ont fait de «
l’excommunication » (Takfir), l’idée névralgique de leur doctrine : « Est
mécréant, celui qui invoque à haute voix le Prophète après l’appel à la prière,
celui qui visite les tombes et qui y bâtit des Zaouïas. Est mécréant celui qui
bâtit des mausolées ». »
Ce qui justifie d’ailleurs la destruction des « lieux
de mémoire » de l’Islam, tel les cimetières et maison du prophète ou de sa
famille, que ce soit en Arabie saoudite, ou plus violemment les Bouddhas d’orient,
les ruines de Palmyre et tant d’autres choses…
Allah est en lien direct avec le croyant, qui n’a
besoin ni de figure païenne ni de mausolée pour pratiquer sa religion…
Et le salafisme n’est rien d’autre que du wahhabisme,
mais poussé à l’extrême.
Le second est « quiétiste » alors que le
premier est djihadiste (effort sur soi), guerrier comme d’un devoir, expansionniste comme d’une
réalité.
Désormais réalité « politique » avec la proclamation
du Califat qui devient sa justification.
Après tout, souvenez-vous, vous chrétiens, de la
dernière phrase du « Notre Père » : « Que ton règne vienne sur la Terre comme au ciel, pour des siècles et
des siècles ! »
Que croyez-vous que les musulmans attendent tout
autant avec ferveur ?
Que pensez-vous d’un imam qui annonce les signes avant-coureurs, tels qu'on peut les constater actuellement quand ils sont dits « mineurs »
et annonciateurs de cette imminence-là, alors même que quelques signes majeurs (tremblements de Terre, atmosphère irrespirable) n'attendent que la détestation de l'islam par la Terre entière pour générer la guerre finale débouchant sur le règne d'Allah ?
Le salafisme est certes « millénariste » et
apocalyptique, mais s’appuyant sur les textes sacrés, il peut créer l’engouement,
tel qu’il devient « attractif », peu importe le prix à en payer pour
soi (l'effort sur soi) et pour autrui, de l’avènement annoncé depuis des siècles (des millénaires
quand on est juif) du règne du Divin, de son retour sur la Terre des hommes !
Formidablement mobilisateur, faut-il reconnaître pour
un croyant, alors qu'il suffirait d'abattre le calife à l'occasion d'un raid aérien pour que l'édifice politico-religieux s'effondre de lui-même…
Alors quand j’entends et lis des propos assimilateurs « wahhabisme/salafisme »,
même combat, je ne peux que me dire qu’il y a erreur de cible : L’un est « attentiste »,
l’autre « activiste » et il y a comme un grand écart entre les deux !
« On se fourvoie
en pensant qu'ils (les saoudiens) soutiennent officiellement Daech »,
tonne une source gouvernementale.
C'est une absurdité sans nom.
« On n'a
jamais eu le moindre renseignement sérieux en la matière. Qu'il y ait des
radicaux dans ces pays qui envoient de l'argent, c'est un fait. Mais les
autorités renforcent la lutte contre ces financements. Et puis, il faut arrêter
de les mettre tous dans le même panier. »
Pourtant, bien qu'elle fasse partie de la coalition
anti-EI et largue des bombes, l'Arabie saoudite est régulièrement accusée de
soutenir les groupes djihadistes.
C’est bien parce que les islamistes ultra-radicaux de
Daech sont inspirés par la même idéologie wahhabite que celle du royaume. « Le royaume défend cet islamisme ultra-puritain
dont se nourrit Daech. L'Arabie saoudite est un Daech qui a réussi »,
assène ainsi l'écrivain algérien Kamel Daoud dans les colonnes du quotidien
américain « New York Times ».
Néanmoins, ce n'est pas la seule raison qui explique
les accusations de liens sulfureux entre les Saoudiens et l'EI. Aux débuts du
soulèvement populaire contre Bachar al-Assad, le pays du roi Salmane a soutenu
l'opposition dite modérée.
Objectif : Aider ces rebelles sunnites à bouter hors
du pouvoir le président syrien, alaouite (issu d'une branche minoritaire du
chiisme dont je vous rappelle qu’il y a détestation réciproque).
Alors que le conflit s'enlisait, une partie de ces
groupes aidés financièrement par le royaume se sont radicalisés.
Certains font même partie des cibles visées aujourd'hui
par la lutte anti-Daech. L'Arabie saoudite, prise à son propre piège, a
commencé à être menacée par l'EI sur son sol, dès 2014. Depuis, Riyad s'est mis
à combattre cet adversaire qu'il a, d'une certaine manière, contribué à faire
naître.
Le Qatar, petite presqu'île posée sur l'Arabie
saoudite, est lui aussi accusé d'entretenir des liaisons dangereuses avec les
terroristes de l'EI.
C'est pourtant dans cet émirat grand comme l'Île-de-France
que se trouve la base aérienne américaine d'Al-Udeid, où est établie une partie
de l'état-major de la coalition anti-EI.
Les soupçons sur une bienveillance des 300.000
Qatariens à l'égard des djihadistes trouvent leurs origines dans l'existence de
certaines fondations qui effectuent effectivement des dons pour financer des
groupes terroristes.
Une pratique que les autorités de Doha ne cessent de
combattre depuis 2013.
Le gouvernement de l'émir Al-Thani a ainsi renforcé
son arsenal législatif en 2013 pour endiguer le flux de fonds en provenance du
Qatar à destination de divers groupes et individus extrémistes.
Dans le viseur, le secteur des œuvres de bienfaisance
(et des activités sociales, une autre obligation impérieuse des musulmans).
Une campagne en ligne connue pour financer des djihadistes
en Syrie a ainsi été stoppée par les autorités.
Un Jordanien qui travaillait dans une organisation
caritative, soupçonné de financer des terroristes a été expulsé.
Des interdictions d'entrer au Qatar ont aussi été
émises pour plusieurs personnes soupçonnées d'activités illicites afin de les
empêcher de lever des fonds pour financer des groupes terroristes depuis Doha.
Etc.
Alors arrêtons de faire l’âne pour avoir du son,
puisque le son, en l’occurrence, ce sont des « coups de bâtons ».
Qui plus est, atrocement et aveuglément sanglants.
Si nous étions moins kons et mieux instruits de l’islam,
il me semble qu’on mettrait un terme à ces mécénats salafistes en gelant les
transferts de fonds, qu’on réglementerait l’activité des mosquées, qu’on
expulserait les imams radicaux (ou non) dont les prêches se feraient en arabe (ou
en anglais ou en n’importe quoi d’autre) : Il suffirait d’étendre,
éventuellement par décret, la portée de la loi n°
75-1349 du 31 décembre 1975 que personne n’est censé ignorer dans ce
foutu pays qui est le mien (et que j’aime pourtant tant…).
Au lieu de ça, on va chercher des poux dans la tonsure
de nos « sachants » à propos de supposés liens entre « radicaux »
et quelques entreprises qui donnent encore à becqueter à nos prolos locaux (ou
impatriés).
C’est dire si les amalgames sont si faciles qu’ils ne siéent
qu’aux imbéciles !
C’est dire si parfois, que je regrette d’avoir des
yeux et des oreilles…
Moi « l’immortel-provisoire », parfois, j’ai
l’impression de m’être trompé d’époque en naissant ici et pas ailleurs…
Que ça m’en donne des boutons de fièvre, comme ma
grand-mère !
I3
S'il vous plait, pouvez-vous faire des articles moins longs? Merci!
RépondreSupprimerC'est marrant, on dirait "mon boss" quand il lit mes rapports de situation ou analyses !
SupprimerJe lui réponds habituellement que je ne me répète pourtant presque jamais...
Bon, on va essayer, mais je ne garantis rien pour autant !
Merci infiniment pour ce cours magistral car à vrai dire on y comprend rien à ces courants alternatifs et continus de cette religion appelée « Soumission ». D’ailleurs la plupart des musulmans non plus.
RépondreSupprimer« Soumission » ce mot résume et intègre la totalité de l’ensemble (mortifère).
En tout cas du bout de ma courte lorgnette, et là c’est jubilatoire, je me dis que c’est l’Etat Islamique qui va sonner le glas de l’Islam, oui, oui, le plus ironique dans cette histoire sanguinaire et barbare du prétendu retour de l’empire turc c’est que ce sera eux qui vont assassiner leur Allah et Mahommet. De la même façon qu’Hitler est le « père fondateur » d’Israël…
Bientôt…
ComtesseÔPiedNu
Bien optimiste, aujourd'hui, notre comtesse internationale aux pieds nus !
SupprimerIls sont ,nombreux à "musulmer", notamment en orient et ceux-là n'en ont rien à faire du Califat...
Quant à Israël, l'idée était dans l'air bien avant Hitler, mais c'est vrai que l'Histoire a fait le nécessaire après que les feujs américains aient acheté des terres en pagaille entre deux guerre en Palestine.
Ces kons, ils les leur avaient vendues à "pas cher" pour quelques expériences "kibboutzins" (et ça existe toujours) sur les modèle des kolkhozes staliniens.
Fabuleux errements de l'Histoire.
Pour ce qui est du "cours magistral", disons que c'est une synthèse, sans doute mal faite, de ce que je peux savoir sur le sujet grâce à mes "potes musulmans", parce que j'en ai et au moins autant que des "feujs" qui ont une vision à eu près équivalente du Coran.
Mais je suis mal placé, finalement : Vous pouvez trouver mieux ailleurs, imagine-je.
Par ailleurs, de mon côté, je comprends un peu mieux la prophétie "papiste" de Jean de Jérusalem : Il y a une filiation directe de cet écrit de l'an 1099, alors que ce "moine soldat" était en contact direct avec les musulmans, sur place, à Jérusalem, justement, parmi les croisés de l'époque.
Une belle "osmose", finalement, qui réduit à rien le caractère prophétique, si on pousse au bout.
Et ça me fait penser au GIEC et ses "experts" : Eux aussi font œuvre de prophéties et de prophéties apocalyptiques en plus !
Totalement déraisonnable et hérétique, mais c'est une autre histoire.
Bien à vous !
I-Cube
@ Jacques
RépondreSupprimerJ’ai rédigé un article trois fois plus long sur le Wahhabisme :
http://euroclippers.typepad.fr/alerte_ethique/2015/11/comment-lislam-avait-vaincu-le-terrorisme-i.html
C’est vraiment difficile de faire court, et simple, sur des sujets aussi riches.
@ I-Cube
Un texte qui fait référence !...
Tout du moins pour les neurones !...
Bien à vous !...
Haddock
Merci et de rien : Parfois, j'ai aussi besoin de comprendre moi-même !
SupprimerAlors je cherche et je recrache quand ça peut intéresser autrui.
Notez que pour Jacques, lui-même reprend des tartines publiées par d'autres, que c'est vraiment illisible et même pas personnel.
Une démarche facile, mais il pourrait au moins réagir plus qu'enfin de billet.
Enfin, chacun son truc !
Bien à vous !
I-Cube