Même si je n’ai pas trop le temps, finalement…
Là, je me promène en Helvétie-confédérale pour la
journée. Avec un dossier à présenter et défendre que je ne vous dirais pas quoi :
Secret professionnel m’oblige.
Bref, j'ai la tête ailleurs.
Bref, j'ai la tête ailleurs.
Monaco, c’est magnifique…
Il y a une plage… bétonnée, certes, deux ports,
Hercule et Fontvielle, un stade, plusieurs chaînes de télé et de radio, une gazette,
un seul hebdomadaire et un héliport.
10 minutes pour aller à Nice et 40 minutes pour aller
à Genève.
35.889 habitants officiels. Une des particularités de
Monaco est d’avoir un nombre de nationaux en minorité dans leur propre État.
C’est dire si les problèmes de « travailleurs-migrants »
sont … inexistants !
Les « vrais » monégasques se comptent au
nombre de 7.634, et ne représentent que 21,5 % de la population.
Pour une bonne vingtaine de nationalités différentes
de plus de 100 habitants-résidents permanents.
On y cause officiellement le « Francilien-natif »,
mais aussi le ligure monégasque (munegascu), un truc incompréhensible venu de
Gênes qui n’est pas tout-à-fait de l’italien, mais que eux parlent entre eux, comme
le Corse en « Corsica-bella-Tchi-tchi » quand ils ne veulent pas être
compris par les pinzuti.
Ainsi que l’occitan et un mélange appelé le « monéguier » :
Plus monégasque que ça, tu meurs !
Et à peu près toutes les langues de la planète, qu’on
en arrive à se perfectionner même en « anglais-des-rues »…
Le PIB de Monaco c’était de 7,240 milliards de dollars
US en 2008 passé depuis plus de 11 milliards
d’euros, ce qui place la principauté en tête du classement mondial des revenus
par habitant. Mais il est à noter une différence de méthode de calcul entre les
chiffres de la banque mondiale et les chiffres très inférieurs (4 fois moins) publiés
par le gouvernement monégasque (52.145 €/an/Hab. en 2008).
En effet, le gouvernement monégasque estime que les
plus de 40.000 « travailleurs pendulaires » viennent tous les jours de
l'étranger (France & Italie) et doivent rentrer en compte dans le calcul du
PIB par habitant, étant donné la nature très particulière de la ville-état.
La population de référence de 2008 était ainsi de 72.351
pour le calcul officiel du PIB par personne.
L’industrie la vraie représente environ 8 % du PIB de
Monaco. Une centaine de petites industries non polluantes et à haute valeur
ajoutée emploient environ 3.800 personnes, soit environ 9 % de la population
salariée. Les premières entreprises (entreprises industrielles de la Brasserie
de Monaco, de la minoterie et de la chocolaterie) ont commencé à s’installer
sur le premier terre-plein de Fontvieille, à partir de 1906.
Le secteur « chimie-pharmacie-cosmétologie » apparaît
comme le plus représenté avec 49,21 % des revenus de l’industrie et 1.200
employés, mais les industries de fabrication de matériel électrique et
électronique (10,2 % des revenus) ainsi que de transformation de matières
plastiques (21,6 %) sont également présentes.
L’imprimerie et le cartonnage contribuent également à
hauteur de 6 %.
Le reste, c’est le tourisme et la « haute-finance »…
Contrairement à une légende tenace, le tourisme
n’arrive qu’en troisième position dans les sources de revenus et le fameux
casino de Monte Carlo ne participe que pour moins de 4 % au budget de l’État.
À cette occasion j’ai cherché « la note » de
l’État monégasque ou de S.A.S. le Prince Albert II sur le marché des dettes :
Il n’y en a pas.
Pas de dette, même publique, pas de note, na !
En fait, il y a une « cagnotte » de près de
4 ans de budget dans les caisses princières…
Gérée avec parcimonie… pour les « coups durs »
et quelques dépassements dans les travaux en cours.
L’État monégasque tire la majeure partie de ses
revenus de la TVA monégasque, du commerce, des services refacturés, ainsi que
de l’immobilier pour un budget d’un milliard d’euros.
Et quand ils discutent de leur budget public, ils en sourient
à peine : Fini le déficit prévisionnel. Bienvenue aux excédents
budgétaires !
Pour la première fois depuis 1994, le budget primitif
2015 présenté par le gouvernement passe au vert dès le départ et présente un
excédent de 2,8 millions d’euros…
Ça fait rêver, hein !
Et leurs « sans-dents », les pôvres, je ne
sais pas encore où ils les planquent : Je n’en ai pas vu qui dorment à la
rue…
D’ailleurs quand le prince visite un centre social, il
est obligé d’aller jusqu’à Ouagadougou…
0,038 % d’excédent pour un budget qui va dépasser le
milliard d’euro de dépenses publiques, ils font fort, là où en « Gauloisie-des-sans-dents »
on plombe de plus de 4 % du PIB et qu’on comptait 19 centres-sociaux rien que
le 19ème arrondissement de la kapitale !
Dans les faits, c’est mars 2015 qui devrait marquer la
3ème année consécutive du retour à l’équilibre budgétaire, car cela
faisait 20 ans qu’un budget primitif n’était pas déficitaire…
Dernier en date, le BP 2014 affichait ainsi un trou de
22,7 millions d’euros.
Signe positif : Les prévisions de
recettes et de dépenses ont franchi la barre du milliard d’euros. Preuve, pour
le conseiller aux finances, que « les
efforts accomplis » depuis les restrictions budgétaires de 2012, mises en
place par son prédécesseur « Marco Picci-nini », ont payé.
Ils avaient osé, eux, et « ça marche ».
« Je ne vois pas
où dans le monde à part dans les économies asiatiques, l’augmentation des
recettes atteint 10 % », se réjouit-il.
Eh oui, les « taux bas » attirent de la
matière imposable supplémentaire, comme partout ailleurs…
Mais pas seulement.
Lors de la présentation des grands équilibres à la
presse, le conseiller a rappelé les bienfaits du « cercle vertueux », qui attire en principauté de nouveaux résidents.
« Le système se régénère en créant de
nouvelles richesses. L’équilibre et l’excédent budgétaire sont la promesse
qu’il n’y aura pas d’impôts nouveaux. Et les investisseurs sont rassurés quand
vous leur proposez de la certitude et de la visibilité. »
C’est un point essentiel à la bonne santé de l’ensemble.
Ce qui manque si cruellement à mon pays « à moi »
(celui que j’aime tant…) qui n’arrête pas d’inventer tant et tant de taxes
nouvelles !
Il faut dire que s’il n’y a pas d’impôt sur les
revenus, il y a de la TVA « à la gauloise ».
Le taux de l’IS est de 33 %, mais que pour les
sociétés « de capitaux » qui font plus de 25 % de leur business hors
les quelques 5.469 mètres de frontière…
La TVA est donc collectée, depuis les accords du 18
mai 1963, comme en « Gauloisie-richissime » par le fisc monégasque
sur son territoire qui la verse à la « Gauloisie-rapace » qui à son
tour lui rétrocède sa quote-part.
Cela représente donc un peu plus de la moitié du
budget de l’État, comme ailleurs.
Si le principe d’un compte de partage de la TVA est
parfaitement justifié dans la mesure où il s’agit de remettre les États dans la
situation qui serait la leur s’il y avait eu une frontière fiscale, ses
modalités de calcul posent toutefois des problèmes.
D'une part le calcul d'origine attribue à Monaco 60 % de
rétrocession supplémentaire, d'autre part, la dérive résultant de la formule de
calcul conduit la « Gauloisie-fiscale » à reverser à Monaco des
montants qui ne traduisent pas la réalité de l’activité économique de la
principauté.
Mais chut : « François III » pourrait chercher
à réduire la facture comme les anglais avec Bruxelles, et récupérer environ 180
M€ d’indus pour ses « faux-frais ».
Notez que sur place, ils ont déjà la parade si la
seule convention fiscale signée par la principauté devenait tout d’un coup
caduque pour être piétinée par l’Élysée, Bercy et le Quai d’Orsay.
Pour le ministre d’État, cette bonne santé des
finances publiques est basée sur « une
économie diversifiée », avec des recettes en hausse de la TVA (+ 500
millions d’euros en 2015), de l’impôt sur les bénéfices (ISB) (120 millions d’euros
de recettes attendues) et quelques droits de mutation.
« Nos recettes
ne reposent pas uniquement sur l’immobilier et l’économie de rente »,
insiste-t-on, balayant les critiques récentes de la majorité parlementaire.
« Nous
connaissons un nombre record de créations d’entreprises ». Mais aussi
quelques faillites et fermetures, avec plan social (le récent dernier porte sur
800 salariés) comme partout ailleurs.
Résultat, le gouvernement va donner du mou à sa
politique de discipline budgétaire. « Nous
ne sommes pas là pour thésauriser, ce serait absurde. Il faut dépenser
intelligemment pour préparer l’avenir de ce pays », a noté le conseiller
pour les finances.
Les dépenses d’investissements dépassent ainsi 300
millions d’euros (soit + 5 %) tandis que le domaine éducatif et culturel voit
sa dotation augmentée de 5,2 millions d’euros, notamment avec la création d’une
« Nuit blanche ».
Les kons !
Comme si ils n’avaient pas déjà quantité d’événements
en tous genres…
« On a réussi à
revenir à l’équilibre budgétaire sans suppressions de postes. On continue à
recruter dans la fonction publique. Aujourd’hui, il n’y a pas de raison de
fixer un gel des crédits », a-t-on également rassuré.
En 2015, les inscriptions concernent notamment le
lancement d’opérations intermédiaires sur 3 sites : L’ouvrage à réaliser
pour créer une liaison vers le quartier de l’Annonciade (un rond-point
souterrain), le Grand Ida (un projet pour héberger les « enfants du pays »)
ou encore la réhabilitation de la maison de retraite du Cap Fleuri.
Mais le grand chantier sera le nouveau CHPG, dont le
coût final de 800 millions d’euros est déjà contesté. « Le coût de construction de l’hôpital est indexé comme chaque chantier
sur le coût de la construction. Dans 10 ans, il prendra 20 à 30 % en euros non
constants. Mais attention à ne pas confondre les pommes et les poires », a
prévenu le conseiller pour les affaires sociales.
Côté opérationnel, les bungalows de chantiers sont
installés depuis récemment et le mur anti-bruit, destiné à minimiser les
nuisances des travaux, sera mis en place en mars 2015.
En bref, quand on veut, on peut. Il suffit de le dire
et de le faire.
On manque en « Gauloisie-magnifique » de
telles démarches…
C’était un petit salut depuis le lac Léman…
On reviendra aux affaires du moment de la « Gauloisie-majeure »
la semaine prochaine : Promis !
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