Absolument extraordinaire !
À peine ai-je quitté mon pays (celui que j’aime tant),
la divine « Gauloisie-céleste », que finalement, à l’occasion d’élections
ratées (qui m’ont poussé à l’exil) et d’un gouvernement « nouveau »,
qui reprend les mêmes sauf quelques « erreurs de casting-verdoyants »,
plus un couple d’amoureux-transis, avec pour l’un d’entre eux, sans bourse de « sans-dents »
qui part à l’Insaed suivre un cursus de formation au « management &
business » bienvenu (pour mieux « redresser » le pays ?),
un autre redevenu député européen-philosophe, un troisième qui s’exfiltre
difficilement à la Commission, pour qu’on touche un nouveau ministre de l’économie
qualifiable de « magique ».
Pensez donc : Une affaire fabuleuse telle que la
Commission européenne vient, le 29 octobre dernier, de valider le budget de la « Gauloisie-prospère »
pour 2015 qu’il a pris en charge après des débuts difficiles au « travail
c’est la santé ».
Il faut dire que le ministre, « Michou-Pas-Sain »
a su, in extremis, rajouter 3,6
milliards d’euros qui, compte tenu des arrondis, permettent de dégager
effectivement un effort d’ajustement minimal du déficit structurel de 0,5 point
de PIB, permettant « facialement » de rendre le budget 2015 compatible avec nos
engagements européens (TSCG).
Hein, qui l’eut cru ?
Un « soce » en plus : C’est dire s’ils
sont doués !
Parce que, soit on avait les fameux 3,6 milliards sous
le pied, et on ne comprend pas très bien que des abrutis d’énârques ne les
aient pas repérés avant pour les inclure directement dans la proposition de
budget primitif ;
Soit on a touché un « ministre-miraculeux »,
qui après avoir dit et redit sur tous les tons que son projet était « impeccable »
à ne pas y revenir, te nous sort en 24 heures les fameux 3,6 milliards de son
chapeau.
Perso, j’aimerai bien qu’il le fasse tous les jours :
Même si on le laisse se reposer les dimanches et autres jours non-ouvrés, on
devrait ressortir en fin d’année avec 790 milliards de brassées de biffetons en
plus…
Presque 10 fois plus que le déficit de caisse affiché.
Elle ne serait pas belle la vie ?
Et après on le prête aux italiens, aux espagnols, aux portugais !
Comment ça se fait-ce qu’il n’a pas su remplacer « Babar-Riturique »
dès 1976, celui-là, finalement ?
Franchement, tous les autres, ils devraient la fermer,
la boucler et lui faire des haies d’honneur à n’en plus finir à l’occasion de
chacune de ses sorties.
Même pour aller faire pipi.
Et sous des applaudissements nourris, s’il vous plaît !
Bon d’accord, « les grincheux » ils nous
racontent qu’il est très doué pour faire des additions, mais seulement les
additions : Des chômeurs en plus par ici, des chômeuses en plus par-là,
des milliards encore ailleurs, comme s’il en pleuvait.
Que lui reproche-t-on donc au juste ?
Ah oui, qu’il a été ministre des mêmes finances
publiques et « garde des sots » sous le second mandant « Mythe-errant »,
et même ministre de la réforme de « l’État et de la fonction pue-blique »
sous la seconde cohabitation, où il a pu briller de mille et un feux…
Étinceler comme un arbre de Noël même, de tant de
réussites irréprochables…
Pas un « cumulard » pour deux sous, juste un
« constant » au seul service de la Nation et de son bon peuple.
Et de magnifiques montagnes de « montages » :
La preuve, demain, on vous dira que le chômage a largement moins augmenté que
prévu !
C’est dire tout le talent du prestidigitateur en chef !
Il arrive, il sort sa baguette magique, raconte ses
salamalecs, et hop, tout va bien.
Non, ce n’est pas vraiment ce qu’il faut saluer.
En fait, c’est d’avoir fait avaler la couleuvre,
grosse comme un éléphant à ses supposés censeurs européens.
Là, chapeau-bas, M’sieur le ministre !
Mille fois bravo.
Car à y regarder de plus près, il semble que si le
déficit structurel n’est plus affiché comme passant de 2,4 % du PIB en 2014 à
2,2 % en 2015 mais sans doute à 1,9 %, il n’en reste pas moins vrai que de très
nombreuses zones d’ombres persistent, notamment s’agissant des dépenses non
documentées (près de 22 % des économies affichées).
Notez que structurel ou conjoncturel, un déficit reste toujours un déficit, faut dire.
Et ce n’est pas la mise en place d’un effort
supplémentaire de 3,6 milliards dont le détail n’est pas réellement structurel,
qui permettra d’écarter les recommandations sans doute très appuyées que la
Commission européenne devrait formuler à l’endroit de mon pays, fin novembre,
dans le cadre de son rôle de coordination et de surveillance économique
multilatérale.
D’autant que ce sera le boulot de son prédécesseur
dans le même fauteuil.
Les 3,6 milliards d’économies et de recettes
supplémentaires affichées n’ont rien de structurel, même s’il faudra attendre
vraisemblablement la présentation du Budget au Sénat pour en avoir le cœur net
dans la présentation pluriannuelle qui en sera faite par les pouvoirs publics, et
ils se distribuent grossièrement entre :
– Des mesures supplémentaires en dépenses, qui ne sont
en réalité que des « actualisations » survenues depuis la présentation du PLF
et de la LPFP début octobre, et qui ne sont que des remises à jour des
évaluations réalisées à la fin de l’été.
Si l’on regarde bien la nature de ces révisions, elles
laissent songeurs : Les 400 millions sur l’actualisation de la charge de la
dette, ne fait en réalité que miser sur une baisse des taux longs qui n’ont
rien d’acquis.
Il s’agit d’un pur effet d’aubaine, qui n’a rien de
structurel bien que mon pays place ces économies comme un renforcement de son
l’effort en dépenses structurelles.
– Même critique s’agissant de l’ajustement du « PSR
UE » (prélèvement sur recettes en direction de l’Union européenne).
En effet l’actualisation devrait permettre de dégager
600 millions d’économies supplémentaires, mais ces dernières sont en réalité
calculées sur l’anticipation de la baisse du PIB pour 2015 qui devrait faire
baisser mécaniquement notre participation au budget européen (calculé en poids
de PIB national par rapport à l’ensemble des pays contributeurs : Le
fameux chèque de ristourne déjà avalé). Mais si la croissance est plus forte
que prévu (voir la prévision de l’OFCE à 1,1% par exemple) cette économie
s’effacera aussitôt.
Elle n’aura donc rien de « permanent », ni de
structurel.
– L’actualisation du CICE permettant un gain de 500
millions d’euros est, elle aussi, sujette à caution. Certes, elle permet
d’afficher à cause du décalage entre le décaissement et le versement, la
possibilité assez fiable d’ajuster sa consommation effective, mais là encore on
ne comprend pas bien le caractère permanent de cette sous-consommation qui
pourrait devenir une « surconsommation » dès l’année d’après et donc ne
constituer qu’une économie à un coup.
Côté recettes additionnelles là encore, les éléments
qui viennent majorer l’effort structurel affiché par le gouvernement sont pour
le moins difficiles à prévoir :
– La lutte contre l’optimisation fiscale (requalifiée un peu vite de fraude pour 900 millions
tout de même) est, par définition, extrêmement difficile à documenter à
l’avance et supposerait pour se voir inscrite (mais à quel niveau ?) en effort
structurel, des changements législatifs (ou l’usage de ruptures technologiques,
« Big Data/Data Mining ») sans précédents.
Et ces recettes n’interviendront que dans le collectif
budgétaire de décembre 2014 (PLFR 2 de 2014).
Aucune précision à ce sujet.
– Plus fort encore, la non déductibilité de taxes sur
la production de l’IS et les mesures fiscales additionnelles (non précisées),
pour respectivement 500 et 350 millions d’euros, seront très difficiles à
prévoir compte tenu des élasticités drastiquement faibles de nos recettes
fiscales.
– Enfin, seul le rehaussement de la taxe de séjour
pour les collectivités territoriales pourrait avoir un effet quelque peu
pérenne, mais de là à en évaluer avec certitude le rendement, il y a encore une
difficulté méthodologique à franchir.
D’autant que « Fafa l’empoisonneur » a
averti que ladite taxe serait plus que « raisonnable »…
L’ensemble est donc confus, disparate et pour certains
éléments (comme la dette, ou le « PSR UE ») permettent de revendre
des économies qui curieusement n’avaient pas été cette année évaluées « en
tendanciel » contrairement aux années précédentes.
Il s’agissait d’ailleurs d’un point de fuite qui
méthodologiquement pouvait s’expliquer pour l’endettement (incertitude du
maintien de la baisse des taux), pour des raisons de prudence mais qui, devant
les exigences de Bruxelles, semble avoir sauté.
Il a alors fallu dans l’urgence afficher ces éléments
potentiellement cachés et facilitateurs d’économies à court terme.
Par ailleurs, en reprenant les annonces
gouvernementales dans le cadre du PLF et du PLFSS 2015 ainsi que les explicitations
données par le gouvernement sur un dernier train de mesures dans le cadre de la
discussion du PLFSS le 21 octobre 2015 par l’intermédiaire de M. « Chrichri
Équerre », ministre du budget, il apparaît que le manque à chiffrer et à
documenter s’élève à près de 4,6 milliards d’euros sur les 21 milliards
affichés, et significativement à près de 2,9 milliards sur l’État, donc près de
1 milliard sur les dépenses de fonctionnement et 1,95 milliard sur les dépenses
d’intervention.
Mon pays a donc le plus grand mal à dégager des
économies précises sur son train de vie mais surtout sur les dépenses de
guichet (prestations sociales) et hors guichet (subventions) en direction des
tiers.
On peut également constater, que si les économies sur
le bloc local sont parfaitement documentées (à supposer qu’elles soient
parfaitement répercutées, ce qui est là beaucoup moins sûr), il apparaît
également que demeurent encore des zones d’ombres s’agissant du champ de la
protection sociale (ASSO), avec des économies à documenter en fonctionnement
pour 670 millions d’euros et près de 450 millions d’euros à trouver sur les
régimes de retraites.
Dans ces conditions les 21 milliards d’économies ne
sont donc même pas conventionnels mais « virtuels » et manipulables
en tant que de besoin.
Il en va de même des « efforts » consentis d’une
année sur l’autre au plan de la masse salariale…
« Le présent
projet de loi de finances prévoit la poursuite de l’augmentation en euros
courants des dépenses de la masse salariale (+ 478 millions d’euros, soit une
augmentation de 0,6 %) mais à un rythme inférieur à celui de l’inflation (+ 720
millions d’euros)… »
C’est peu acceptable, totalement incongru et suspect, voire
franchement inadmissible.
Finalement, on en n’a rien à battre : Un budget,
c’est fait pour ne pas être respecté. Il trace une trajectoire, un cap et aucun n'est jamais respecté.
On aura juste eu l’occasion de rigoler de voir un
ministre « bidouiller » les compteurs et curseurs, et réciter deux ou
trois « formules-magiques », pour que, comme par miracle, les experts
de la Commission s’arrêtent de piailler quelques semaines.
Ceux-là, ils servent à quoi au juste à part nous
piquer notre blé ?
C’est dire si tous ces « sachants-là »
persistent à se la péter, loin, très loin, des préoccupations des « sans-dents »
qui peuplent mon pays (celui que j’aime tant).
Tout ce qu’ils réussissent à faire, c’est encore à
alimenter le rejet populaire de ces z’élites qui pensent encore nous gouverner et
faire ainsi le lit douillet de « Marinella-tchi-tchi ».
C’est dire si leur autisme est profond, finalement.
Létal pour la démocratie d’un pays « phare de l’humanité »…
en disait-on.
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