Ils
ont voté pour « ça »…
On poursuit : « L’État-fort » et sa vision
très particulière, déclinée à toutes les sauces. Inventaire à la Prévert :
« – Le respect
des valeurs républicaines face aux féodalités locales et aux communautarismes.
– La réindustralisation
de la France, contre le chômage et les délocalisations.
– L’innovation pour se
projeter dans l’avenir : la coopération en matière de recherche entre acteurs
du privé et du public fonctionne mal en France, et notre effort global de
recherche et développement est insuffisant.
– La remise sur pieds des
services publics décimés par trois décennies d’idéologie ultralibérale : L’UMP
et le PS ont progressivement détruit le service public en votant Traités et
directives européennes qui organisent dans tous les domaines la libéralisation,
et en privatisant les services publics.
– L’exigence d’une
concurrence loyale face aux pratiques abusives de la grande distribution, des
banques et des très grands groupes.
– L’encadrement rigoureux
de la finance lorsque l’intérêt général est en jeu : le puissant lobby des
banques d’affaires influence beaucoup trop les décisions politiques et incite à
des pratiques de corruption et de conflits d’intérêts. Ce phénomène, né aux États-Unis
et au Royaume-Uni, n’épargne pas la France. »
Succession de poncifs qui ont pour but de valoriser le
patriotisme contre « l’autre », l’étranger, le « métèque »
(au sens des grecs antiques).
C’est là qu’on en devient « nationaliste » et même
plus loin « noniste », alors que le patriotisme reste l’amour de sa
patrie et l’universalité des valeurs de liberté dans un monde globalisé qu’elle
porte et défend partout.
Là, on a tendance à faire de « l’exception-gauloise »
un mode universel de lecture, quitte à se braquer contre tous, sauf…
quelques-uns.
En bref, que des reprises de solutions qui ont pu échouer et
pire que ça, détruire tout sur son passage.
Jugez-en :
« – La hiérarchie
des normes qui prévalait avant les dérives jurisprudentielles sera réaffirmée.
La Constitution, plus largement le bloc de constitutionnalité, est la norme
suprême, à laquelle doit se conformer l’intégralité du droit français et
conserve sa supériorité sur les Traités internationaux.
– La loi française
retrouvera sa supériorité sur le droit européen dérivé (directive, règlement,
etc.). Ces éléments feront l’objet d’une discussion avec nos partenaires
européens dans le cadre de la renégociation nécessaire des Traités européens.
La France se tiendra à sa doctrine en cas d’échec des négociations.
– Le ministère des
Souverainetés sera chargé de coordonner sur un plan technique la renégociation
des Traités et la restauration de notre souveraineté nationale dans l’ensemble
des domaines où elle a disparu. »
Le problème, c’est que ces propos ne changent strictement rien aux réalités.
Le problème, c’est que ces propos ne changent strictement rien aux réalités.
C’est ce qu’on en fait qui reste important, parce que le reste, c'est déjà le cas.
« L’État fort qui
défend et fait respecter les valeurs républicaines :
– Application ferme sur
l’ensemble du territoire national de la loi de 1905 de défense de la laïcité.
Cette loi ne doit pas être modifiée.
– Mise en place d’un
ministère de l’Intérieur, de l’Immigration et de la Laïcité.
– Rétablissement du
principe d’égalité et de méritocratie : bannissement des pratiques de discrimination
positive dans tous les secteurs de la société (école, université, entreprise,
administration).
– Tous les bâtiments
publics de France, qu’il s’agisse des administrations centrales ou locales,
devront en permanence porter le drapeau français. Le drapeau de l’Union
européenne ne sera plus autorisé… »
Bon, la loi de 1905 reste inchangée sous « François III » ;
la méritocratie un principe qui ne change pas non plus (et établit d’ailleurs
des discriminants parfois incompris) ; le drapeau Corse flottera partout
en « Corsica-Bella-Tchi-tchi ».
En revanche, le drapeau européen, on comprend où on va
encore aller se promener … Même en qualité d’élu de Strasbourg, par hasard ?
Pas banal la contradiction première…
« L’État fort, fer de lance de la réindustrialisation
de la France :
– Mise en place d’une
Planification Stratégique de la Réindustralisation directement rattachée au
Premier ministre, associant établissements universitaires et grandes écoles,
filières industrielles et représentants de l’État. Elle organisera la
réindustralisation de la France. Cette politique se fera parallèlement à la
mise en place de protections raisonnables aux frontières face à la concurrence
internationale déloyale (droits de douane ciblés et quotas d’importation). »
On avait compris qu’au lieu de laisser faire l’initiative
privée, voire d’encourager la création d’emplois par des mesures incitatives
bienvenues, donc de réindustrialiser peu ou prou, faute de recette efficace, le
Front met tout ça sous la responsabilité du premier des ministres en charge de
piloter, comme au bon vieux temps des soviets et des plans quinquennaux !
Pour faire, il faudra obtenir la « permission de faire »
en fonction des priorités du moment.
Le reste se délocalisera ailleurs, n’est-ce pas !
Comme pourrait dire l’autre rencontré fin mai dernier :
« On a tout essayé, la droite, la
gauche. Alors pourquoi pas ça ? »
« – Mise en place
politique de l’équivalent français du « small business act » accordant aux
PME/PMI françaises une priorité d’accès aux marchés publics locaux et
nationaux.
– Conditionner le crédit
impôt recherche (3,2 milliards d’euros par an de dépenses fiscales) au maintien
intégral par l’entreprise bénéficiaire de cette mesure des centres de recherche
et développement en France. »
Même « Monte-et-bourre-là » a échoué…
Passons.
« L’État fort qui
impose son autorité aux féodalités locales
– Baisse de 2 % des
dotations de l’État aux conseils généraux et conseils régionaux, assortie d’une
interdiction législative d’augmenter les impôts locaux pour les collectivités
concernées.
– Transfert progressif à
l’État des compétences relatives aux transports régionaux et à l’action
économique.
– Suppression de la
clause générale de compétence.
– Suppression de
l’obligation de participer à une intercommunalité et audit obligatoire des
dépenses des intercommunalités par les Chambres régionales des Comptes la
première année du mandat.
– Rétablissement du
contrôle de légalité a priori de l’État sur les engagements de dépense
supérieurs à un pourcentage du budget annuel de la collectivité territorial qui
sera défini par une loi. »
Quoi de mieux de museler les « irréductibles » villages-gaulois
que de leur couper les cordons de la bourse ?
On y vient donc : Sans assentiment préalable de l’autorité
étatique, point de salut…
« L’État fort
pour redresser nos services publics :
– Arrêt de la
transposition des directives de libéralisation des services publics marchands.
– Contrôle intégral de la
fixation des tarifs appliqués aux ménages et aux entreprises dans les secteurs
stratégiques (énergie et transports notamment).
– Obligation d’assurer
une parfaite continuité territoriale à prix raisonnable vers l’Outre-mer. »
Et pas la « Corsica-Bella-Tchi-tchi » ?
Et pourtant, ils ont été plus nombreux à voter pour eux en
mai 2014, que pour les « natio-locaux »…
« L’État fort,
qui lutte contre les fraudes, les ententes et les abus de position dominante
– Lutte contre les
fraudes commerciales (falsification des normes de sécurité, environnementales,
sociales) pour assurer une concurrence loyale.
– Action au niveau des
centrales d’achat pour rétablir un équilibre entre le commerce indépendant et
la grande distribution. Les liens d’exclusivité entre centrales d’achat et
grands distributeurs seront interdits.
– Fixation par la loi
d’un plafond applicable au montant des frais bancaires facturés aux clients des
banques (ménages et entreprises). »
Le retour déguisé au « contrôle des prix », et pas
que là pour les frais bancaires, est un « fil rouge » que l’on va
recroiser au fil du programme économique…
Faut dire qu’il y a longtemps qu’on n’y avait plus goûté !
Juste un mot sur les centrales d’achat et le commerce
indépendant.
Parce que bon, les trois plus grandes centrales d’achat de
produits alimentaires (et autre) de la distribution nationale, ça reste le fait
d’indépendants et qui fonctionne sur adhésion « libre » :
Intermarché, Leclerc, U de Unico (union nationale d’indépendant du commerce)…
Pour faire face à quoi ? Aux « intégrés » de
la distribution (Auchan, Carrefour, etc.)
Alors les frontistes veulent tuer le commerce indépendant ?
Des sidunatistes/poujadistes assassinant par méconnaissance
et ignorance leur électorat ?
J’avoue que j’en rigole.
Bien sûr, il sera toujours temps de conclure des pactes du
diable avec les nouveaux dieux au pouvoir et leurs seins, le moment venu…
« L’État fort,
qui met au pas la finance et la spéculation
– Séparation par la loi
des banques de dépôt et des banques d’affaires.
– En cas d’extrême
nécessité et de risque pour les dépôts des particuliers, nationalisation, même
partielle et temporaire, des banques de dépôts en difficulté.
– Réorientation de la
formation de nos jeunes en grandes écoles vers les métiers de l’entreprenariat
et de l’industrie au détriment des métiers de la finance.
– Action déterminée de la
France au niveau international pour une interdiction des produits dérivés
spéculatifs et une taxe mondiale sur les transactions financières. »
Interdire, toujours interdire. Et comment fera-t-on pour se
refinancer avec des interdits ?
La suite, encore une prochaine fois…
Oui, je sais, c’est long, c’est dur, c’est imbuvable.
Alors mettez-vous un peu à ma place qui tente d’en faire un
petit inventaire… SVP !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire