S’inspirerait
de « l’Ignoble » !
Ça s’est passé l’autre jour dans une banlieue de
Varsovie. Grosse discussion entre diverses personnes issues des milieux syndicaleux
dans « la boutique » où je fais provisoirement « gourou »
pour mon pote de « cousin berlinois » (lui est en exil depuis
plusieurs décennies). Sa filiale, celle qui fait du bénéf’ et paye tout le
reste…
Comme c’est en « polak-natif » et que là,
alors, je n’y comprends vraiment rien, on m’a attaché une francophile &
francophone pour me traduire l’essentiel.
Jolie brune aux yeux bleus intenses… Je vous passe les
détails.
Et voilà que tout le monde étant d’accord sur presque
tout ou presque, on se met à fêter ça à coup de vodka autour d’une table dans
une gargote du coin.
Jusque-là, rien d’extraordinaire, juste mes hémorroïdes
qui auraient tendances à se réveiller, à force de picoler n’importe quoi en
quantité astronomique…
Et voilà que le syndicaleux-local, dans un
francilien-natif impeccable, se met à me causer politique et des cycles du
fameux « D’Jack » qu’il aurait lu dans la presse locale reprise de la
« Gauloise ».
Où, je ne sais pas, faudra que je cherche ça à mon
retour d’exil…
Vous le savez déjà, pour moi il y a des cycles
économiques courts de cinq ans : C’est de l’observation récurrente.
Trois ans de croissance, deux ans de ralentissement, à
peu près dans tous les secteurs économiques, généralement étalé par vagues successives
et par contagion en commençant par l’activité des pétroleux, puis des bitumeux,
des travaux publics, du bâtiment et enfin les cartonnages qui annoncent
irrémédiablement une « pause » dans la croissance des biens et
services livrés aux consommateurs, formant une sorte de « contracture-économique »
dans la « novlangue » des « sachants » en fonction de la
rapidité de la contagion.
Et le calendrier y aide en renforçant le phénomène entre
année courte (220 jours de travail ou moins) et « longues » (223 à
225 jours de travail), le tout payé au même prix des laborieux.
Ce qui change tout en fin d’année dans la dernière
ligne des bilans…
Bon, j’admets que comme tout cela s’enchevêtre et se
chevauche en de folles étreintes, ça ne se voit pas trop pour le commun des
mortels.
Et puis avec « la crise » et sa globalisation,
il faut aussi tenir compte des frontières qui ralentissent en amplifiant
parfois, tout en étendant le phénomène de ces cycles quinquennaux à la planète
entière.
Tel que la lecture finale en devient difficile.
Et c’est là que « D’jack » se serait inspiré
de mes observations (que je partage volontiers) pour venir les enrichir…
Parce que trois plus deux, si ça fait bien cinq, sauf
qu’il suffit de faire 2 + 3 + 2 et on a des observations sur 7 ans qui se
contredisent et se court-circuitent.
Mais à eux seuls, ils nous ouvrent un champ que je n’avais
pas vu jusque-là.
Puisque pour moi, béotien que je suis resté de toutes
ces questions-là, trois cycles de cinq ans, mène tout droit aux cycles moyens
de quinze ans (investissement/retour sur investissement), qui mènent à leur
tour aux cycles de Kondratiev réputés être longs et de trente ans.
Trente ans, c’est une génération, qui pousse celle de
devant et qui est poussée à son tour par celle qui arrive et monte en puissance.
Là encore, les cycles de 30 ans de destructions
créatrices (de Schumpeter) laissent des traces dans l’histoire de l’économie…
La convergence mondiale ayant été réalisée bien malgré elle en 1914…
1914 – 1944 ; 1944 – 1974 et normalement
1974 – 2004…
Mais il y a eu le 11 septembre 2001 qui a un peu
contrarié le fait établi générationnel, tel que comme en résume un « La classe dirigeante a 30 ans de plus que la
classe des créateurs de richesse » et de progrès, ou quelque chose
comme ça.
Ce n’est pas nouveau…
En revanche, c’est l’analyse de « D’Jack »
qui m’éclaire… Parce que deux fois 7 ans, c’est aussi à peu de chose près, pour
peu qu’un cycle se prolonge de quelques mois pour des raisons saisonnières ou
climatiques, 15 ans et donc de 30, etc.
Et lui (« D’Jack »), d’après mon syndicaleux-local
drôlement bien formé à toutes ces choses, il note justement une étrange
répétition des « crises ».
Et de citer l’article de la presse en Polak qui
reprend les propos du « Gourou » Gaulois (qu’on me traduit gentiment)…
« L'avenir
pourrait nous rappeler très bientôt que, depuis plus de vingt-cinq ans, une
grande crise économique et financière s'est déclenchée tous les sept ans :
– En
octobre 1987, le Dow Jones perd 22,6 % en une journée ; c'est le premier krach
de l'ère informatique. La crise s'étend vite ; le 2 novembre 1987, Time
Magazine fait sa couverture sur : « La panique s'empare du monde ». La FED réussit à calmer le jeu.
– En
décembre 1994, alors qu'une euphorie des entreprises fondées sur Internet enfle
dans la Silicon Valley, l'Orange County, tout à côté, spécule sur les marchés
financiers, et se déclare en faillite ; un peu plus tard, une brutale et brève
crise monétaire et financière asiatique se propage en Russie et au Brésil puis
aux États-Unis.
La FED
réussit là encore à maîtriser la situation.
– Dès
avril 2001, la bulle Internet, qui s'est formée depuis cinq ans, explose ;
l'indice Dow Jones perd 7,3 % en une journée. Encore une fois, la FED calme le
jeu en inondant le pays de liquidités, qui se transformeront en crédits
immobiliers.
– À
l'été 2008, l'explosion d'une bulle sur la titrisation des crédits
hypothécaires déclenche une nouvelle crise, cette fois véritablement
planétaire. Les banques centrales et autres prêteurs permettent une nouvelle
fois, aux États et aux entreprises, de s'endetter à bas taux, sans pour autant
obtenir qu'ils investissent et se réforment. »
2008 – 7 = 2001. Et son 11 septembre… 2001 – 7 = 1994 ;
1994 – 7 = 1987.
Mais aussi 2008 + 7 = 2015 !
Planquez donc le bétail…
« Nous
approchons de la fin d'une nouvelle période de sept ans. Des bulles se sont
partout reformées. Et si la croissance n'est pas au rendez-vous, ou si une
crise géopolitique vient l'interrompre (en Ukraine, en Chine, au Brésil, ou
ailleurs) ces bulles exploseront ; les taux d'intérêt monteront ; le
financement des emprunts deviendra très difficile ; la mondialisation fera le
reste et les marchés, qui ne disent plus la valeur du risque, seront une
nouvelle fois pris de panique. »
Et de constater qu’effectivement, mon cycle de 1974 –
2004 ne tient plus la route, puisqu’il a eu 4 ans de retard…
Et que j’en étais resté à 2008 + 5 = 2013, qui n’a pas
été une année plus saignante que celles qui ont précédé ou qui ont suivi, sauf
en « Gauloisie du respect des cycles », mais pour des raisons de
politiques-politiciennes et fiscales à contre-courant ; ou même 2004 + (2
x 5) = 2014 qui semble encore vouloir tenir quelques promesses particulièrement
désagréables… Alors que ce devait être une ère de croissance soutenue…
« En toute
logique, cette crise devrait se déclencher en 2015. Si on ne s'y prépare pas,
elle sera pire que les précédentes, en particulier en Europe.
Pour
deux raisons (mais
là, ce sont des poncifs éculés) : d'une
part, parce que presque tous les jokers ont été utilisés – nul ne pourra
s'endetter d'avantage (ce qui est faux !) – et la BCE, même en utilisant tous les moyens à sa disposition, y
compris les plus hétérodoxes, ne pourra pratiquement rien.
D'autre
part parce que, à la différence des crises précédentes, le monde est loin
d'être en paix (ça, c’est
effectivement nouveau et vrai) ; les
guerres et les menaces de guerres, civiles ou entre nations, se multiplient
rendant les investisseurs plus frileux encore. »
Oui, mais là, si on reparle de l’influence des
investisseurs et investissements, il n’y a pas à dire, on en revient à des
cycles de 15 ans…
« Il n'y aura
alors plus d'autres solutions que de payer la note ; en clair, de rembourser
les dettes ou de les annuler. Et cela ne pourra être fait, en particulier en
Europe, qu'en mettant à contribution les détenteurs finaux des créances,
c'est-à-dire les épargnants, qui verront leur épargne spoliée, non par
l'inflation, mais par une ponction sur leurs comptes, comme cela fut le cas à
Chypre (ce que permettent explicitement les accords récents sur l'Union
Bancaire, dits de « bail in », même si c'est encore peu connu). »
Là, vous saviez pour avoir déjà été prévenus à
plusieurs reprises sur mon « ancien » blog.
« Il est
encore temps de s'en rendre compte. Et d'agir. En particulier en Europe, en
recréant les moyens d'une croissance saine et durable ; cela ne passe que par
quatre moyens, qu'il faut d'urgence utiliser simultanément :
1 – Une
action pour faire baisser significativement l'euro relativement au dollar, qui
suppose que les ministres des Finances de la zone euro la demande enfin
explicitement à la Banque Centrale. »
… C’est fou cette idée de nivellement par le bas !
S’aligner sur le mauvais élève serait-il la panacée de
tous nos maux ?
« 2 – Une
relance de l'investissement, qui ne peut venir que par de grands projets
publics, en particulier en matière de réseaux d'énergie et de
télécommunication, financés par des euro-bonds, ou par la BEI, ou par les
diverses Caisses des Dépôts nationales. Encore faudrait-il que ces institutions
cessent de s'accrocher à leur sacro-saint triple A, qui les paralyse. »
Là encore, l’empreinte keynésienne reste indélébile
dans les cerveaux les mieux faits…
Pourquoi ne pas laisser les entreprises faire le
boulot et prendre les risques ?
« 3 – Une
accélération des réformes de structure dans l'Europe du Sud, en particulier en
France, libérant les forces créatrices, comme l'ont fait, chacun à leur façon,
avec le succès que l'on sait, les Allemands, les Anglais, les Suédois, et les Canadiens. »
Quand même assez contradictoire, cette pensée d’autiste
keynésien que de « libérer » tout en écrasant de dettes publiques…
« 4 – La
recherche attentive de la paix, en particulier entre les Européens et leurs
voisins de l'Est et du Sud. Si tout cela n'est pas très vite entrepris, avec
courage et ténacité, en particulier par les pays européens enfin rassemblés,
bien des orages éclateront. Dans les 18 prochains mois.
Personne
ne pourra prétendre qu'il n'était pas prévenu. »
Y’a-kas, faux-kon n’est-ce pas…
D’abord parce que l’Europe réunie, elle vient d’avoir
pris un vieux coup de grisou dans bien de ses États-membres ;
Ensuite parce que les perspectives ne sont pas
réjouissantes dans la mesure où le « modèle nordique », y compris en Allemagne
et en Angleterre patine à retrouver de la croissance et sans doute uniquement
en raison des démographies spécifiques (une génération ne pousse plus l’autre) ;
Enfin parce qu’à l’Est, ils restent très remontés et
que sur la rive méditerranéenne, le sud, ils ont bien du mal à avancer droit.
Quant au sud-du-sud, c’est justement l’ébullition d’une
génération qui pousse l’autre à grande vitesse…
Toujours une histoire de démographie (et on en revient
à justifier Kondratiev, d’ailleurs).
Enfin bref, j’ai été surpris que le « Grand-Gourou »
qui mange à tous les râteliers de la République soit lu jusqu’en Pologne et qu’il
ait même pu subrepticement s’inspirer de mes dires et me surprendre avec ses
cycles de 7 ans. Comment ne l’ai-je pas vu plus tôt ?
Je dois vieillir …
Enfin, parce qu’il est temps que je passe le relais à
mon tour : Et c’est d’ailleurs en cours, mais pour d’autres raisons !
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