Petits rappels historiques
La grande majorité des historiens, des philosophes et des
politologues classent le Front national comme un parti d’extrême droite ou le
situent à la « droite de la droite ».
Ce que ses propres dirigeants contestent : Les
représentants du Front définissent leur mouvement en utilisant des
qualificatifs comme « patriote », « populiste » ou encore « souverainiste ».
Notez que l’on ne peut pas être patriote et
nationaliste sauf cas de guerre : L’un est « amour de sa
patrie », l’autre est « haine, le mépris des autres nations ».
L’un peut apporter le meilleur, l’autre peut engendrer le
pire, jusqu’à la guerre, même civile.
Chacun sait cela depuis toujours, même si bien des boétiens,
des rachitiques du neurone amalgament sciemment les deux notions.
Tout simplement parce que les « autres nations »
peuvent devenir ennemies de la « Patrie ».
Peuvent seulement, comme par le passé antérieur de
l’Histoire et de l’Histoire de mon pays : Il suffit de faire prévaloir
cette menace, et de « patriotique » on en devient
« nationaliste ».
C’est dire si la frontière est mince…
Elle est d’ailleurs significative et très marquante en
« Corsica-Bella-Tchi-tchi » où les « natio » poussent à la
haine, au mépris des pinzuti, à leur rejet, se prévalant du qualificatif de
« patrioti Corsi »… alors même que l’âme Corsa reste empreinte
d’ouverture « à l’autre » !
L’amour de la patrie, même Corse, pousse à accueillir sans
réserve toute personne qui aime un territoire donné, qui aime et se reconnaît
dans sa culture, son histoire, ses ambitions, son avenir… et les font siens.
Ce qui pousse à s’y « sentir bien » (ubi bene, ubi patria), assez bien pour
vouloir y vivre indéfiniment.
Passons.
Passons et revenons un peu à l’histoire électorale du front,
l’objet de ce post.
Tout d’abord les législatives de 1973 : 122.000 voix,
soit 1,33 %. Aucun élu !
Puis les présidentielles de 1974 : 190.921 voix, soit 0,75 % ; éliminé dès le premier
tour d’une élection qui verra « Gikard-A-la-Barre » succéder à
« Pompon-Pie-Doux ».
4 ans plus tard, en 1978 à l’occasion des législatives, le
front s’effondre : 82.743 suffrages, soit 0,29 %, aucun élu.
Pas de candidature pour les présidentielles de 1981 fautes
de parrains en nombre suffisant, et de nouveau un effondrement aux législatives
qui ont suivi : 44.414 voix, soit 0,18 %, aucun élu.
En revanche, trois ans plus tard à l’occasion des
Européennes de 1984, c’est la renaissance dans le sillage des europhobes :
2.210.299 voix, soit 10,95 % qui
envoient 10 élus à Strasbourg…
Score confirmé et même accru aux législatives de 1986 :
2.703.442, mais seulement 9,65 % des suffrages qui envoient 35 élus au Palais
Bourbon à l’occasion de l’introduction d’une part de proportionnelle dans le
mode de scrutin de cette époque, voulue par « Mythe-errant ».
Ce qui donne 5,54 % des députés.
À l’occasion de la présidentielle de 1988 qui verra
triompher « Mythe-errant » après une très dure cohabitation, le front
double presque son score : 4.376.742 suffrages au premier tour, soit
désormais 14,38 % des électeurs.
Mais les mêmes électeurs se désistent aux législatives de la
même année : 2.359.280 bulletins, pour envoyer finalement un seul député à
l’Assemblée nationale avec 9,66 % des suffrages.
Les mêmes sont au rendez-vous de 1989 aux Européennes :
2.129.668 électeurs, soit 11,73 % qui renvoient encore 10 élus, soit 12,34 %
des sièges attribués à la « Gauloisie-autiste ».
Aux élections législatives de 1993, ils sont 3.152.543
gaulois, un million de plus et soit 12,42 % des électeurs à se réunir sur les
candidats du front qui n’envoient personne à l’Assemblée Nationale. Et c’est le
début d’une seconde cohabitation « tendue ».
L’année suivante, aux européennes de 1994, ils ne sont plus
que 2.050.086, soit 10,52 % à envoyer 11 eurodéputés, soit 12,64 % des sièges
attribués à mon pays.
À la présidentielle de 1995, en revanche, la
« diabolisation » commence déjà à ne plus faire recette : Le
candidat frontiste recueille 4.571.138 suffrages, soit 15,00 % des
votants !
Et puis c’est la dissolution « à froid » de 1997
et les législatives : 3.785.383, soit 14,94 % des suffrages : On
croit enfin au reflux, même s’il y a de quoi être furieux d’une défaite du RPR
et des 5 années qui suivent d’une troisième cohabitation.
La stratégie électorale du PS, depuis 1987, qui consiste à
« casser » la « Gauloisie de droâte » entre
« républicains » et « frontiste » fonctionne à merveille…
D’ailleurs en 1998, à l’occasion des régionales, le score du
front s’effrite avec seulement 3.273.549 d’irréductibles, et quelques 15,01 %
des suffrages exprimés qui élisent finalement 275 conseillers régionaux…
L’année suivante, en 1999 à l’occasion des Européennes, ils
ne sont d’ailleurs plus qu’1.005.225, soit 5,69 % à envoyer siéger 5
eurodéputés, soit 5,75 % de nos
élus gaulois.
On doit pouvoir baisser la garde, l’adversaire politique
n’est plus à l’extrême droite, mais chez les « soces » et cet
épouvantable cohabitation qui n’en finit pas, avec en prime une piqûre de
rappel tous les soirs au JT administrée par « Tonton Yoyo » !
Coup de tonnerre aux présidentielles de 2002, tellement la
piqûre a été sévère : Au 1er tour le candidat frontiste
recueille 4.804.713 suffrages et est qualifié pour le second tour avec seulement
16,86 % des suffrages !
Et là, stupeur quinze jours plus tard : Ils sont
presque un million de plus à ne pas voter pour le « Chi » et son
« front républicain » : 5.525.032, soit 17,79 %.
Mais les législatives qui suivent masquent cette
percée : 2.862.960, 11,34 0 %, aucun élu !
Élimination pure et simple ?
Avec les européennes de 2004, on a le sentiment d’un
crépuscule annoncé : 1.684.868 suffrages, soit 9,8 0 % et seulement 7 élus (8,97 %), c’est hélas somme toute
mieux qu’en 1999.
D’ailleurs, il faut déchanter avec les régionales de la même
année : 3.564.059 au 1er tour (14,70 %) ; 3.199.392 au
second tour (15,10 %).
« Ils » sont toujours là, mais n’envoient que 156
conseillers régionaux.
À l’élection présidentielle de 2007, le front recueille 3.834.530
voix, soit 10,44 %.
Ce sera un duel « UMP/PS » qui portera
« Bling-bling » au pouvoir au détriment de la
« Cruchitude ».
Puis la déroute du front un mois plus tard aux législatives :
1.116.005 voix, soit 4,29 %, aucun élu.
Cette fois-ci, on y croit : Le « vote utile »
a enfin fait son effet…
C’est d’ailleurs confirmé en 2009 à l’occasion des européennes :
1.091.681, soit 6,34 %, qui réduit à 3 eurodéputés
(4,17 %) la clique des europhobes.
Pourtant, en 2010, à l’occasion des régionales, le front
recueille de nouveau 2.223.800 suffrages au premier tour (11,42 %) et seulement
1.943.307 au 2nd tour (6,28 %) pour envoyer 118 conseillers
régionaux (6,28 %) soit plus de moitié moins qu’au même scrutin
précédent !
La « bête » ne serait-elle pas encore morte ?
Deux ans plus tard, en 2012 à la fin du quinquennat
catastrophique de « Bling-bling », ils sont désormais 6.421.426, soit
17,90 % à porter leur suffrages sur « Marinella-tchi-tchi » !
Insuffisant pour refaire le coup de 2002, même s’ils sont presque 50 % plus nombreux.
En revanche l’étiage replonge un mois plus tard à 3.528.373
suffrages au premier tour des législatives qui suivent (13,60 %) et 842.684 au 2nd tour.
Deux élus font leur entrée au Palais Bourbon !
L’affaire semble entendue aux municipales de 2014 : 1er
tour : 1.046.603 ; 2nd tour : 675.268, soit respectivement 4,76
% et 6,75 % là où les candidats ont pu se maintenir.
Mais c’est aussi 69 conseillers municipaux qui sont
finalement « recrutés » par le peuple, et une poignée de communes
conquises.
Pourtant chacun ne retiendra que la large victoire des
barons de l’UMP…
C’est dire l’aveuglement.
Et la même année, les « Gaulois » se
défoulent aux européennes : Pas tant par le nombre (4.711.339 voix)
qui reste important, mais bien plus par la proportion : 24,85 %, premier
« parti de France ».
L’effondrement acté des « partis républicains »,
une déroute cinglante pour la gôche de gouvernement, une défaite pour la
droâte-républicaine…
Résultat, c’est 24 eurodéputés (soit 32,42 % de la
représentation, presque le tiers) qui vont aller brailler leur haine et mépris des
nations … des autres !
Jusqu’où ce phénomène de « yo-yo » ira-t-il ?
Que fait-on quand on est « un tiers » des élus et
désormais « un quart » des électeurs ?
Eh bien on ne peut que pousser son avantage, surfer sur la
dynamique des urnes !
Nous y reviendrons… Parce que là, notre avenir commun n’en
finit plus de balbutier.
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