Bac
Philo
Une bien curieuse cuvée, où il est question d’art, de
bonheur et de vérité…
Pas un seul sujet sur le devenir historique, sur l’amour,
l’argent, le pouvoir lé démocratie, les passions, juste la liberté évoquée dans
les choix, peut-être la création…
Serait-ce la conséquence directe à la fois du conflit
des intermittents du spectacle et de la morosité générale de l’époque ?
Les saltimbanques et les grévistes auraient-ils encore
frappé ?
Série L
:
- « Les
œuvres éduquent-elles notre perception ? »
On pense tout de suite, œuvre d’art…
Or, disons-le aussitôt après, une œuvre, quelle
qu’elle soit, c’est un « ouvrage » (issu du labeur, du talent et du
génie – parfois humain, mais tout autant animal, végétal et même
« minéral ») unique, qui forme un tout en soi.
Une succession d’actions, d’actes, d’événements, de
formules même mathématiques, c’est déjà une œuvre pour avoir d’abord été un
ouvrage.
Et comme le sujet est immédiatement réduit, dès son
libellé, à « l’éducation » et pas n’importe laquelle, celle de notre seule
« perception », pas de notre intelligence, ni de nos émotions, juste
la « perception », on fait donc court en cernant le sujet dès l’introduction…
C’est que c’est curieusement assez vague et « étroit »
pour finalement devenir un sujet « piégeux ».
La perception des choses est-elle innée, intuitive, ou
raisonnée, assez pour être « construite » jusqu’à en devenir
« éducative » ?
C’est possible, naturellement mais rien n’est certain
en la matière.
Parce que l’éducation, une fois acquis les
fondamentaux (le goût, les couleurs, les sons, les formes, l’espace, l’équilibre,…)
se fait de toutes les expériences sensitives et pas seulement des
« œuvres », ou ouvrages.
Et perpétuellement.
Ce qui reviendrait à dire que toute la vie, nous
sommes tous des « non-éduqués »…
(Y’en a, même dans les rangs des ministres de mon
pays, qui restent « mal-éduqués ». Mais ce ‘est pas la même chose…)
Ce qui n’est pas faux non plus, d’autant que chacun
reste « perfectible ».
Mais techniquement, une œuvre peut-elle nous faire
découvrir, nous « éduquer » d’une nouvelle couleur, d’une nouvelle
saveur, d’un nouveau son, d’un nouveau concept, bref, nous faire grandir, nous
enrichir d’une « perception » nouvelle ?
Bien sûr dans les premiers temps de la vie, moins
certainement au seuil de la vieillerie.
Ce qui serait pour le moins contradictoire avec ce
qu’on vient d’en dire précédemment…
Je vous avais dit que c’était « piégeux » !
Et puis que sait-on de l’éducation du
« toucher », ce cinquième sens indispensable à être un homme « complet »
quand on a encore de l’acné ?
Encore faut-il devenir adulte pour apprécier les coins
et recoins du grain d’un épiderme offert, voire s’enflammer de sensualité quand
on y plonge avec volupté.
Qui sait que la « fleur des femmes »
ressemble à s’y méprendre aux délicates pétales d’une rose, assez souple, assez
velouté, assez résistante, l’humidité de la cyprine en moins, pareille à un
savon plus ou moins mouillé, détrempé ?
Est-ce d’ailleurs seulement « une œuvre » ?
J’aurai évité ce sujet, ou alors, le pôvre correcteur,
il aurait eu à en rougir…
- « Doit-on
tout faire pour être heureux ? »
Un sujet bien plus classique où l’on peut ressortir
ses … classiques en la matière, de Platon à Finkielkraut (sans passer par BHL)…
Avec un triptyque assez simple :
– Qu’est-ce que le bonheur (qui rend heureux) ?
La plupart savent déjà que c’est au moins un peu la
satisfaction des désirs, au moins depuis les épicuriens…
Notez que ce que n’avaient pas vu ni les épicuriens ni
les stoïciens (mais repris par les « psys » plus tard), c’est qu’une
fois le désir comblé – qui génère en principe du plaisir – l’individu qui n’a
dès lors plus de désir à assouvir et à satisfaire pour en devenir
« insatisfait », « disatisfait » exactement.
Ce en quoi, au fil de l’évolution de la pensée des
philosophes sur la « nature des choses & des êtres », on en est,
et pour y revenir, à se dire que le seul bonheur qui vaille, c’est celui
procuré par la « vertu ».
Un mot qui a plusieurs sens, d’ailleurs : Celui
qui veut dire la « perfection » d’âme, le « sans défaut »,
et celui qui veut dire la « force », le courage.
Mais c’est déjà du « latin de cuisine ».
Et finalement les deux notions se rejoignent assez
bien pour n’être qu’un seul mot chez les anciens.
– Deuxième temps : Doit-on « être
heureux », avoir atteint le bonheur (de la vertu ou du vice, d’ailleurs,
peu importe) ?
A
contrario et a priori, le principe de l’insatisfaction
perpétuelle n’est guère enviable. Le « malheur » est à fuir. Son
« acceptation » est à bannir, instinctivement.
On se doit de courir après le
« vivre-heureux » qui ressemble à si méprendre au
« bonheur » cité ci-avant.
– Et troisième temps : Tout faire pour y
parvenir ?
Bé c’est là le piège pour asociaux : Eux
n’hésitent pas à imaginer les pires plans sur la comète pour satisfaire leurs
envies et désirs, parfois sans limite.
Le philosophe les encouragerait plutôt à tout faire
pour devenir …« vertueux » et dans cette attente des opportunités
qu’offre la vie, d’être patient et de se cultiver à la recherche de
« soi-même », justement de façon à parvenir à se réaliser dans la
vertu.
Bon, on peut expliquer ça en citant quantité
d’auteurs, mais je gage volontiers que la moitié des candidats sont passés à
côté, même enrobé dans de belles phrases qui ne sont pas d’eux.
Dans le tas, un bon paquet sont déjà des asociaux
avérés (ou révélés).
Peut-être même qu’ils finiront par voter pour le FN,
si ce n’est déjà fait, ou qu’ils ont, avec bonne conscience pour ceux qui
étaient majeurs, fait « œuvre de vertu » croient-ils, à ne pas aller
voter le 25 mai dernier.
Ce qui revient à peu près au même…
Alors que l’apprentissage de la vertu vous emmène tout
droit vers le « vivre heureux », déjà esquissé par les antiques.
Et selon la formule venue du fond des âges, ça
donne : « Pour vivre heureux,
il faut se contenter de ce que l’on a ».
Personnellement, j’aime bien Baloo dans le Livre de la
Jungle, revu par les équipes de Disney :
« Il en faut peu pour être heureux
Vraiment très peu pour être heureux
Il faut se satisfaire du nécessaire
Un peu d'eau fraîche et de verdure
Que nous prodigue la nature
Quelques rayons de miel et de soleil… »
Bon, d’accord, sur un final pareil, il aurait fallu
que je « chiade » le reste de la copie pour espérer avoir la moyenne…
Je vous passe le commentaire de texte, de « La
connaissance objective » de Karl Popper, que je n’ai pas pu me procurer,
tout comme l’extrait du « Gorgias » de Platon (où je crois qu’est
justement nichée la notion de « mains invisibles ») et encore l’extrait
de « Condition de l'Homme moderne » d'Hannah Arendt et un autre que j’ai
déjà oublié…
Série S
:
- « L'artiste
est-il maître de son œuvre ? »
Ce n’est pas tout-à-fait le même sujet que la série L,
mais ça y ressemble.
Donc je ne vous refais pas le laïus sur « l’œuvre
et l’ouvrage », ni même sur ses qualités putatives éducatives des
« perceptions ».
Là, il s’agit bien d’une « œuvre d’art »,
qui n’est jamais que la retranscription du perçu de l’artiste du monde qui
l’entoure.
Une perception unique et qu’il « fige » dans
son ouvrage – qui se veut éternel et en tout cas atemporel, au moins au moment
de sa « production » – à soumettre à autrui.
Peu importe le « autrui », son époque, ses
référents culturels et artistiques, son mode de perception, etc.
La question suggère qu’une fois achevée, l’œuvre
artistique n’appartient plus à l’artiste créateur, mais fait partie d’un tout
qui appartient à toute l’humanité.
C’est la réponse facile qu’il faut, à mon avis,
balayer en introduction de la copie.
Parce que la vraie question, c’est de savoir si
l’œuvre est « maîtrisée » par l’artiste ou si ce n’est pas l’inverse,
le contraire.
Ils ont été nombreux à se poser la question, jusqu’à
ce célèbre et impertinent « Choses
inanimées, avez-vous donc une âme ? »
Eh oui, le « beau », le vrai, le juste,
existent avant même la création d’une de leur représentation.
Un peu comme le nombre Pi : L’univers n’était pas
encore né, avant le « Big-bang », qu’il existait déjà de toute
éternité et le plus précisément du monde !
Et de nombreuses fois, j’ai pu constater, en écrivant
« mes mots », mes romans, mes billets et posts (même les « pas
beaux » qui restent les plus nombreux), que dès que le clavier fonctionne,
l’œuvre s’impose, impose la suite à écrire.
C’est vrai même de mes montages d’optimisation sociale
et fiscale : Vous avez une idée (c’est souvent celle de mes clients, parce
que moi, je n’ai aucune imagination), ou plusieurs, et tout d’un coup, du
« puzzle » de vos connaissances et expériences passées, émerge un
« fil rouge » qui va vous aider à mettre toutes les pièces en place
et dans le bon ordre.
Même là, en bon fiscaliste, j’avais l’idée de vous
faire un petit laïus distinguant entre artiste et artisan – l’un crée sans
raison, sans commande, sans savoir s’il va vendre, si ça va plaire, séduire, comme
d’une pulsion irrépressible ; l’autre, sur commande plus ou moins précise
de son client.
Chose qu’on retrouve jusque dans la loi fiscale (et du
coup sociale) : L’un se rémunère en « droit d’auteur » et son
régime fiscal fabuleux (et des rentes de droit d’auteur), l’autre en honoraires
soumis aux BNC… et en rentes du RSI, qui d’ailleurs se transforme en BIC quand
la production devient « industrielle » (avec des moyens de
réplication mécanique ou autre procédé propres à la fabrication à l’identique
en grand nombre).
Et puis non, au moment de coucher les mots, il s’est
passé « autre chose », de pure création.
« La chose » s’est emparée de son créateur
et lui dicte ce qu’il a à faire : « Remets cent fois ton ouvrage sur l’établi ».
Perso, je n’ai pas le temps : On passe au sujet
suivant !
- « Vivons-nous
pour être heureux ? »
Pas tout-à-fait la même question que pour les
littéraires, mais forcément des digressions similaires…
Je vous renvoie donc ci-dessus, avec le même final sur
Baloo.
Sauf que là, la question, en plus, pose presque le
principe d’une causalité de la vie elle-même.
Et comme tout schéma d’ingénierie (même juridique et
fiscal ou social), pour avoir quelques certitudes, il faut renverser la
question pour repérer « là où ça tombe en pluie fine » :
Y’a-t-il des gens qui peuvent se dire « être
heureux » sans avoir jamais fait de concession à la vie qui passe et
vous en impose ?
Commencez par poser la question à un handicapé-moteur
lourd, histoire de ne plus en rire du tout, SVP.
Au mek qui vivait à la rue sous mes fenêtres (depuis,
ils l’ont embarqué et embastillé loin des beaux quartiers-parigots : Les
soces, ça n’aiment pas la misère en liberté !)
Vous seriez surpris des réponses.
Notamment celles de « mon SDF », justement.
Lui se meurt dans sa prison médicalisée ou « socialisée », par manque
de liberté, d’autant que sa chienne qui partageait avec une joie non-dissimulée
son « déclassement-social » (c’était un ancien pilote de ligne qui
s’est fait jeter victime d’un AVC) est partie en fourrière et a fini par être
piquée…
Moi, il ne le sait pas, pour protéger ma liberté de
vivre malheureux, je m’exile loin de ma Patrie…
Là encore, ce n’est pas du tout ce que j’ai voulu dire
à l’origine. Ma « création » l’a emporté sur mon « libre-arbitre » :
J’avais voulu retourner la question d’une autre façon.
Mais c’est ma liberté de la laisser faire, tellement
j’ai confiance en elle.
Il n’y a que comme ça que je peux vivre heureux…
C’était : « Peut-on dire que nous vivons
pour être malheureux », c’est comme ça qu’il faut réfléchir sur ce
sujet…
Je vous laisse le faire de votre côté, parce que déjà
je connais votre réponse.
Justement : Un tour chez les ES…
Série
ES :
- « Suffit-il
d'avoir le choix pour être libre ? »
Gag !
Je n’épilogue pas : Il faut aussi, face à un
choix, avoir un minimum de discernement.
C’est même marqué comme ça dans le Code civil depuis
1804, aux articles traitant de la tutelle et de la curatelle.
On en retrouve trace dans le Code pénal, qui stipule
que sans discernement au moment des faits incriminés, il ne peut pas y avoir de
condamnation à une peine.
Mais aussi dans le code de commerce, et quelques
autres encore.
Un mineur, par exemple, n’est juridiquement pas « libre »,
et une chose ou un animal non plus : Le responsable desdits bestiaux ou « choses
inertes » en cas de dommage causé à autrui, impose des dédommagements et
indemnités à verser par leur « gardien »…
Notez, rapprochement vraiment très drôle, qu’il en va
de même pour un salarié…
Celui-ci ne retrouve sa liberté de choix (et
responsabilité personnelle) qu’en cas de « retrait », de démissionner
(après le délai-préavis) ou de grève…
C’est son seul choix du moment dans les horaires
indiqués comme étant soumis à un lien de subordination…
Quant à savoir si nous avons « des choix » à
faire, donc plusieurs possibilités offertes, avec ou sans discernement,
reconnaissons tous que la plupart des gens sont commandés par leurs « présupposés »
et autres dogmes auxquels ils adhèrent de gré ou de force, librement ou sans discernement.
C’est même comme ça qu’on en devient « autiste »
aux réalités et c’est tous les jours qu’une flopée nous le démontre « urbi et orbi ».
Bon, perso, c’est mon « unique neurone »,
celui du nerf honteux, qui est chargé des choix …
Quand il veut bien fonctionner… car avec l’âge.
Ou alors ce sont les lunettes : J’en ai changé et
Dieu que la plupart des femmes sont devenues moches, tout d’un coup !
- « Pourquoi
chercher à se connaître soi-même ? »
Pour tout ce que nous venons de dire.
Pour connaître ses atouts et faiblesses face au vice
ou à la vertu (et à l’alcool).
Pour faire des choix « libérés ».
Pour assumer ses responsabilités.
Pour s’émouvoir à la « perception de l’artiste ».
Ou au grain de peau d’un épiderme offert à vos tendres
émois.
Pour espérer, espérer seulement, devenir « parfait »
(au sens « vertueux » décrit ci-dessus, avant de mourir.
Pour aimer plus que de raison.
Pour vivre ses passions.
Pour ne rien perdre de chaque minute qui passe.
Pour créer à son tour, et ainsi « restituer »
aux générations futures.
Etc.
Bref, tout ce qui fait un « homme debout »
et savoir de lui éviter de tomber à genou.
Mais bon, on peut être plus « philosophique »
que ça et revenir à Socrate, c’est le moment ou jamais pour une bonne note de
se montrer un peu intelligent pendant 4 heures au moins un fois dans sa vie.
Filières
technologiques :
- « Les
échanges sont-ils toujours intéressés ? »
La question à la kon : Celui qui n’est pas
intéressé, par rien, il n’échange pas.
Pas même une idée, un bonjour, un repas ou un verre,
un sourire.
Il n’échange pas, il ne partage pas, il vit dans sa
bulle.
A
contrario, l’échange,
même sans but de lucre, est toujours intéressé.
Et même si on ne sait pas pourquoi avant, on le sait toujours
ensuite.
Même si on peut en être déçu, pour n’être pas conforme
à son « intérêt », à ses espérances et attentes, à ses ambitions.
Au moins, ça permet d’apprendre la déception – et c’est
toujours ça de gagné – et réciproquement l’humilité face à autrui (et plus tard
face aux éléments et au bon-vouloir de la vie).
J’ai bien fait de ne pas faire « bac technique »,
les filières « F » de mon époque…
- « Une vérité
peut-elle être définitive ? »
Là encore, une question kon : Ils doivent avoir à
faire à des acéphales cette année, pas possible autrement…
Qu’est-ce qu’une vérité qui ne serait pas définitive ?
Même dans un espace euclidien et plat, à vitesse de
référence nulle et de façon constante, « 1+1=2 » pourrait ne pas être
définitif ?
L’élément le plus léger pourrait « flotter »
sous le plus dense ?
Allons plus loin : L’échec du socialisme serait
une victoire sur la crétinerie ?
Pikety pourrait-il affirmer que la concentration du
capital dépasserait avec constance la création du même capital depuis 20
siècles ?
Et ça sortirait d’où alors ?
Les vessies se transformaient toutes en lanterne comme
par magie…
Soyons sérieux.
En revanche, dire qu’une vérité peut « changer »
au fil des progrès de la connaissance, relativise bien évidemment l’assertion.
La Terre en est même redevenue ronde contre le dogme
du moment et le soleil n’est plus le centre de l’univers depuis quelques mois
siècles.
De même, une vérité n’est jamais toute seule, notamment
dans la logique tétravalente.
Dans la logique aristotélicienne, elle a de toute
façon et souvent plusieurs faces.
Quant à ses représentations, c’est « plein délire » :
Même moi, je peux vous démontrer qu’un résultat, même largement négatif, reste
un « bon résultat », du moment qu’on considère ci ou ça qui sont
autant de vérités vérifiables.
Ou inversement, qu’un résultat même « excellent »
reste très décevant…
C’est tellement facile !
Alors, soyons sérieux, cette question est stupide si
on ne fait pas œuvre de discernement aigu, si notre liberté d’exercer notre
sens critique n’est pas garantie, si nous ne possédons pas les prérequis pour
en user à bon escient et l’honnêteté et la force d’âme de n’en pas abuser !
Hélas, ils ne sont pas très nombreux à pouvoir faire,
même que d’autres se tapent sur la gueule pour imposer « leur vérité »
à eux, aussi stupide que celle de ceux qui sont en face.
Et c’est justement pour éviter d’en venir là que je me
suis exilé…
Bien à vous toutes et tous !
I-Cube
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