L’URSSAF
taxe les compagnons Emmaüs…
Et l’info nous vient de la « Voix du Nord »,
le journal local que mon correspondant chtimi m’envoie de temps à autres.
Quand il y pense seulement…
Moi, revenu de l’axe Paris-Berlin-Varsovie, en plein
jet-lag (notez que justement, il n’y en a pas, les trois capitales sont réglées
à la même heure), je découvre que le nouveau blog est lu de « Gauloisie-nationaliste »,
bien sûr, mais aussi des USA, d’Allemagne, de Serbie, de Russie et même d’Ukraine !
Et je tombe de mon tabouret (on fait des économies et
j’ai vendu mon fauteuil de « boss ») pour découvrir que mon pays est
tellement pôvre, qu’il va jusqu’à racketter encore plus pôvre que lui !
« Arrêtez de
taxer la misère », hurlent les communautés Emmaüs de la région !
Pour rappel, Emmaüs c’est un ensemble d’associations
et groupements de solidarité présents dans 36 pays.
La première communauté Emmaüs, d'inspiration
initialement chrétienne, a été fondée en France par l’abbé Pierre, en 1949.
Puis, les divers groupes Emmaüs actuels, en France et
à l'étranger, sont devenues sans attache religieuse et ont pour objet la lutte
contre la pauvreté et l'exclusion, par des moyens divers et adaptés au contexte
des pays où ils se trouvent.
La majorité d'entre eux ont une activité économique,
souvent basée sur la récupération et le réemploi d’objets dénichés jusque dans
vos caves ou abandonnés en décharges sauvages, mais pas exclusivement.
Dans certaines régions, les groupes Emmaüs pratiquent
également l'agriculture (en Afrique et en Asie) et le micro-crédit (au Liban et
au Bangladesh notamment).
Et leurs membres, accueillis dans les communautés, sont
appelées « compagnons d'Emmaüs ».
Ceux-là sont venus du Cambrésis, d’Armentières, de
Wambrechies ou encore de Fontaine Notre-Dame pour manifester leur colère devant
les locaux arrageois de l’URSSAF, boulevard Salvador-Allende.
Des bénévoles, des compagnons, des anonymes, des
hommes de foi… Environ 300 personnes réunies pour scander « l’URSSAF, c’est pour ceux qui ont du taff !
».
Et comme ils ont aussi le sens de l’humour dans leurs
désespérances, ils ont posé des dizaines de valises le long de la route pour
bloquer l’accès aux locaux du « bidule », des valises pour symboliser
« le jour où nous devrons partir à cause
de l’Urssaf », ironise un bénévole.
« Nous n’avons
pas l’habitude de manifester, mais là nous sommes victimes d’un chantage. Nous
avons bien compris que l’État avait besoin d’argent, mais qu’il aille le
chercher ailleurs » s’insurge la présidente d’Emmaüs Nord –
Pas-de-Calais.
« Ce que
nous voulons aujourd’hui, c’est obtenir un moratoire pour qu’au 1er janvier 2015, on ne soit pas obligés de
payer des cotisations à l’Urssaf pour des personnes qui ne sont pas salariées.
»
La présidente fait référence aux compagnons d’Emmaüs,
« des personnes qui sont blanchies,
nourries, logés et réinsérées quand c’est possible par l’association ».
Pas de salaire, mais « de l’argent de poche », soit environ 20 € par semaine et par
compagnon à Saint-André.
« Ces cotisations
sont une taxe sur la solidarité », qui récolte parfois aussi des dons.
Mais aussi des legs, des reventes, et parfois quelques
subventions municipales ou autres.
Payer de l’impôt pour financer des subventions pour
payer des cotisations sur des sous-smic, avouez qu’on marche bien sur la tête
dans mon pays…
Là, ça me fait marrer, parce qu’effectivement, les « avantages
en nature » (hébergement, boisson, douche, frais de bouche, etc.) c’est
taxé par le Code de la Sécurité sociale depuis au moins qu’il existe…
Bon, en général, on prend un forfait, pas cher,
quelques centaines d’euros par pièces habitables pour un logement de fonction,
même quand il est situé au Palais de l’Élysée (quoique pour le locataire
précaire actuel, c’est aussi une « astreinte » depuis qu’il s’est
fait virer par « Rottweiler » du chicos 15ème parc André
Citroën pour s’être fait ripoliner le jonc par plus jeune qu’elle).
Pour les repas, par exemple, on prend en référence le
SMIG (à ne pas confondre avec le SMIC) comme d’un plancher justement exonéré…
Donc, les « compagnons », même parmi les
plus pauvres, il faut qu’ils passent à la casserole et paye leur écot à la
solidarité nationale, SVP !
Y’a pas de petits profits… que croyez-vous !
Alors également présent, l’abbé Robert Meignotte,
prêtre associé au service des paroisses de l’Escaut et de la Sensée se l’est ramené pour
faire la leçon : « L’Église est
solidaire. Emmaüs donne une nouvelle vie aux objets, mais aussi aux humains
blessés dans la vie. C’est une deuxième chance qu’on leur donne. C’est inhumain
de prendre de l’argent dessus. »
Justement, c’est pour cette raison qu’on a confié la
mission à des « agents » en délégation de service public !
Ils n’ont pas d’âme, ce sera bientôt prouvé…
L’avis est partagé par une bénévole qui enchérit :
« Ces gens sont déjà dans la misère et on
veut leur prendre ce qu’ils n’ont même pas ! Ce n’est pas évident pour eux
de s’en sortir, ils n’ont pas besoin de ça en plus. »
Et d’évoquer des « compagnons » toujours
plus jeunes, toujours plus pauvres. « On
a des compagnons de 19 ans, c’est malheureux… »
Du côté des « compagnons », qui préfèrent
tous rester anonymes, on évoque sur la chaussée une injustice. « On n’a pas de taff et on doit payer. On doit
défendre notre bifteck », lance l’un d’entre eux.
Ah bon ? Ils ont des steaks grillés aux repas et
aux épices du maquis Corsu ?
Et dire que je viens de me faire un régime au « kotlet mielony » (des boulettes de
viande hachée panées) et de « Kotlety
Mielonezrazy wołowe » (des roulés de bœuf dégoulinants d'huile de
palme)… Heureusement que la Vodka est torride et immunise contre la « tourista »…
« Quand on n’a
plus rien, on a Emmaüs. Il n’y a pas de mot pour décrire ce que ça nous apporte
», témoigne un autre.
« Le
gouvernement devrait taxer les riches plutôt que les pauvres. Le gouvernement
ferait mieux de nous aider à trouver un travail plutôt que de nous mettre à la
porte. »
Devant l’incongruité de la situation, je me suis donc
rapidement renseigné, moi le spécialiste de réputation mondiale de « l’optimisation
des prélèvements obligatoires de Gauloisie-appliquée » :
Emmaüs France a le statut d’organisme d’accueil
communautaire et d’activités solidaires (OACAS).
Les personnes accueillies entrent donc dans le cadre
de l’article
265-1 du code de l’action sociale et familiale.
Celui-ci stipule qu’une convention doit être conclue
entre l’État et Emmaüs « qui précise les
modalités selon lesquelles le respect des droits des personnes accueillies est
garanti au sein de ses organismes affiliés ».
Cette convention a été signée en 2010 et dresse deux
listes : La première désigne les communautés Emmaüs qui ont refusé l’aumône du
RSA et ne cotisent pas à l’Urssaf, la seconde, les communautés qui cotisent.
Or, et depuis peu, l’Urssaf affirme péremptoirement aujourd’hui
que toutes les communautés doivent cotiser et demande à Emmaüs d’apporter des
précisions pour prouver le contraire.
Démarche classique depuis l’arrivée des radars-automatiques :
Paye d’abord et fait ta réclamation ensuite…
On verra si on l’examine seulement dans ces conditions !
Pour les 400 compagnons de la région, cela représente
tout de même 500.000 € par an (1.250 €/an/personne). Je ne sais même pas
comment ils calculent ce montant-là : Ce n’est même pas ce que je paye
personnellement…
Beaucoup trop pour Emmaüs qui se demande surtout
pourquoi l’Urssaf vient leur réclamer aujourd’hui.
Moi je sais : L’État fait « les fonds de tiroirs
», même au mépris des plus démunis.
Voilà où 5 ans de « sarkozysme » et 2 ans de
socialisme nous ont emmené…
Et demain, ce sera un boulevard pour les « frontistes » !
Comment voulez-vous que je ne songe pas à quitter ce
territoire qui m’a vu naître, de qui j’ai beaucoup reçu, à qui j’ai beaucoup
rendu aussi, et qui est peuplé d’abrutis ou de « sans-âme » et de sans
cœur ?
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