Chapitre septième
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est
qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout
droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute
ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant
existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y
compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement
fortuite !
Début mars 2017, le mouvement affichera 8 millions d’euros en caisse,
d’après l’ancien de la BNP Paribas chargé de la collecte des fonds, interrogé
par Mediapart. Une levée de fonds particulièrement rapide, et qui s’est encore
accélérée après le 1er janvier 2017 : 2,7 millions d’euros sont
rentrés les deux derniers mois.
Et de préciser plus tard qu’aucune entreprise n’a financé le mouvement, puisque
la loi sur le financement des partis l’interdit.
Ce serait quelques 30.000 donateurs, des personnes privées uniquement, qui
auraient fait un don, dont un tiers via le site internet du mouvement. Sur la
page d’accueil, un bandeau invite les internautes à donner. Et si le mouvement
laisse à chacun le soin de choisir le montant de son don, il précise néanmoins
que « Vous êtes une majorité à
donner 50 euros ».
La moitié des donateurs auront versé moins de 50 euros. Mais certains
soutiens se montrent particulièrement généreux : seulement 160 d’entre eux ont
déboursé plus de 5.000 euros (soit au total 800.000 euros). À eux seuls, ces
rares grands donateurs (0,5 % du total) sollicités par « Le-Castrat »,
contribuent à financer les 10 premiers pourcents de l’enveloppe finale des
dons.
Pour ceux qui savent compter, 30.000 donateurs à 50 euros en moyenne,
donnent un total de 1,5 M€. Heureusement, ils ne sont qu’une toute petite
minorité à avoir appris à compter dans ce pays-là : le compte n’y est pas
pour arriver à 8 millions annoncés…
Mais il doit venir, même si personne ne sait encore comment !
Par ailleurs, la loi plafonne les dons et crédits d’impôt aux
organisations politiques.
Ils sont limités à 7.500 euros par personne et par an, versés à un parti
politique. À cela peuvent s’ajouter 4.600 euros versés à un candidat dans le
cadre d’une campagne électorale. Au total, les supporters les plus convaincus
peuvent donc verser un maximum maximorum
de 19.600 euros (7.500 € en 2016, 7.500 € en 2017, plus 4.600 € quand Makarond
se sera déclaré candidat, ce qui n’est pas encore fait).
Et ils sont bien rares…
Pourtant, dès le début et pour convaincre ces soutiens de financer sa
campagne, Makarond a multiplié, depuis avril 2016, les déjeuners et les dîners
de levée de fonds. Une vingtaine de rencontres de ce type, pas plus, ont été
organisées, en général chez des particuliers. Ces rencontres en petit comité,
le candidat en a tenu à Paris, parfois dans d’autres grandes villes françaises,
mais aussi à l’étranger, à New-York, Londres ou Bruxelles, alors qu’il était
encore ministre et « pas vraiment lancé » à ce moment-là.
Plus précisément à Uccle, l’une des plus chics communes de l’agglomération
de la capitale belge où résident nombre d’exilés fiscaux français. C’est le
site belge « L’Écho » qui révèlera en octobre 2016 qu’il a ainsi participé
à un dîner, à l’initiative de Marc Grosman, un des dirigeants du groupe Celio.
Cette pratique est courante à droite de l’échiquier politique – et Krasosky
en avait fait une de ses marques de fabrique lors de la campagne de 2007 –, mais
elle détonne côté socialiste.
Et malgré les pressions de ses adversaires politiques, et la promesse du
candidat, aucun nom de « généreux donateurs » ne sera jamais
divulgué.
En réalité, à ce moment-là, Makarond va tomber en panne sèche rapidement.
S’il se déplace, c’est aux frais de son ministère dont il explose les budgets
de « frais de représentation » jusqu’à Los Angeles (où il fera une
rencontre « capitale »). Pour des collectes toujours aussi
inconsistantes.
Au mieux, il est pris pour une comète, une sorte de
« start-up », au pire comme un comique-troupier, une
« vedette-américaine », sans programme, qui amuse la galerie pour un
autre. D’autant qu’il ne doit surtout pas révéler qu’il sera le prochain
premier ministre de Landau…
Ce ne serait même pas crédible et il dévoilerait prématurément le
« plan arrêté » par d’autres que lui.
Justement, les « beaux plans » de la Trilatérale de mars 2016
ont en réalité chancelé le 24 juin de la même année, au matin : les
britanniques venaient de voter la sortie de leur pays des institutions
européennes et personne ne l’avait vu venir !
« Demandez leur avis aux
peuples, ils n’en feront jamais qu’à leur tête ! »
Contre toute raison… quoique ça se révèlera plus « compliqué »
que ça et « Makarond » en récupérera la technologie (sa rencontre « capitale »
de Los Angeles), une fois celle-ci clairement identifiée, c’est-à-dire après la
présidentielle étasunienne.
Le continent européen ne signerait probablement pas le TAFTA d’ici la fin
du mandat du Président américain. On pouvait encore espérer la signature du
CETA qui ne fait pas trop de bruit et est en phase de finalisation,
l’équivalent du traité de libre-échange avec Canada, mais pas plus.
L’euro allait peut-être « dévisser » rendant encore plus
agressifs les allemands sur le plan industriel mondial, sans que les plans de
relance japonais n’aient encore le moindre effet sur le troisième marché le
plus important, en attendant l’ouverture définitive et assagie de la Chine de
Pékin dont les autorités restent rétives, prises dans leurs propres problèmes
de volatilité du Yuan à ce moment-là.
La tête de pont anglo-saxonne devra couper les amarres d’avec le continent
d’ici à deux ans, ouvrant possiblement ses frontières aux industriels russes,
riches de leur gaz, de leur pétrole avec lesquels les mêmes allemands ont des
relations étroites, notamment en accueillant un ex-chancelier germanique au
sein de quelques conseils d’administration de majors énergétiques.
D’autant qu’une réunion du groupe Bilderberg s’est tenue du 10 au 12 juin
2016 à Dresde avec la patronne du FMI, « Barru-zoo » et
d’autres financiers. Même le maire du Havre, contacté en avril, est invité par « Le-Castrat »
et « Beau-l’0rée ».
Et, comble pour ce petit cénacle « d’avertis », le sujet du
« Brexit » n’a même pas été abordé !
Tellement improbable : ce devait être une « formalité »
malgré la présence de « Boris Gordon » en trublion agité et de
l’UKIP.
En revanche, en comité restreint qui se tient le lendemain à Berlin de la
réunion de juin, sont abordés les problèmes financiers de Makarond. Sont
présents des financiers, le directeur de la BCE, « Drague-hi », « Beau-l’0rée »,
Bergé et surprise, le Président du Conseil supérieur de la Magistrature qui est
invité pour rappeler les règles du financement de la vie politique du pays.
Ils sont rejoints le temps d’un dîner par la chancelière allemande.
Le problème de Makarond sera résolu « par la bande » et grâce à
la Trilatérale : le bonhomme est multimillionnaire depuis son passage dans
le milieu des banques d’affaires. Mais ses fonds ne sont clairement pas
« rapatriables » depuis sa « LLC Providence » (l’équivalent
d’un trust de droit local) sans une cascade d’emmerdements judiciaires
futurs : c’est ce qui ressort des propos du président du CSM. Il ne
faudrait pas gâcher ses chances pour 2022 ni mettre un premier ministre à la
tête du pays qui pourrait être embarrassé par « les affaires » de
blanchiment ou de fraude fiscale.
Tout au plus, il peut « mobiliser » ses avoirs, pour partie
seulement, à des financements « hors-campagne » et de façon la plus
discrète possible : les fraudes de « Kakazut-Hack » ont déjà
assez pourri le quinquennat de Landau.
Attention de ne pas laisser faire des assimilations oiseuses et
destructrices en prêtant le flanc à des critiques fondées !
Et il en est déjà de près d’un million de dollars de sa poche. S’il
persiste dans cette voie, ça va se remarquer et ça finira par faire des
étincelles dangereuses qui risquent de lui pourrir son mandat à la tête de
Matignon…
Il faut lui trouver autre chose. De discret, de préférence, et de légal,
impérativement.
Le rappel de la réglementation sur le financement de la vie politique était
le bienvenu.
Un candidat à l’élection présidentielle est remboursé de la moitié (47 %
précisément, soit 7,896 M€) de ses dépenses, dans la limite du plafond de 16,8
millions d’euros pour le premier tour, à condition qu’il atteigne 5 % des
suffrages et que ses comptes soient validés par la Commission nationale des
comptes de campagne et des financements politiques pour être totalement
« clean », pas comme d’autres qui ont failli mettre en faillite l’ex-parti
gaulliste.
Ce qui sera fait, à quelques 82 K€ près, d’une poignée de « généreux » qui auront dépassé les limites autorisées.
Encore faut-il qu’il se présente et à l’époque, ce n’est pas prévu.
C’est à partir de là que « le plan » dérape une première fois.
Il peut certes emprunter et poursuivre pour se désister au soir du premier
tour à venir, mais alors hors primaire de gauche puisqu’il est annoncé autour
de 15 à 20 % dans les sondages du moment, et pour l’heure, il n’en est pas
encore question : ça n’effleure d’ailleurs l’esprit de personne autour de
la table.
Et pour bien faire, il a besoin de 5 millions jusque fin novembre, moment
où Landau annoncera sa candidature.
« Et s’il devait faire ce qu’il
sait faire ? »
Ce qui veut dire ?
Un inspecteur des finances, ça ne sait rien faire, c’est bien connu…
Mais il a été banquier d’affaires. Et un banquier d’affaires, « ça sait faire acheter quelque chose
d’inutile par quelqu’un qui n’en a pas besoin, mais qui est persuadé de faire
une bonne affaire » lance un des participants mi-goguenard,
mi-sérieux, comme d’une boutade.
« Lui faire vendre quelle que
chose dont personne n’a besoin à quelqu’un qui peut refiler sa commission sous
forme de multiples dons anonymes… »
La patronne du FMI se souvient très bien de la façon dont Krasosky s’y
était pris sous son nez en 2007. Et il avait réitérer la manœuvre en 2012 puis
en 2013 à l’occasion du « Krasosthon ». 11 millions avait été
collectés autour de noms et adresses de « généreux donateurs » dont
aucun ou presque ne savaient qu’ils adhéraient ainsi au parti… sans pour autant
décaisser quoique ce soit et ça n’avait étonné personne !
Et puis du temps où Makarond était banquier, il n’a pas été si
mauvais : l’un de ses premiers dossiers aura été le rachat de Cofidis,
spécialiste du crédit à la consommation, par le Crédit mutuel. Il avait su
convaincre une armée de sociétaires-bénévoles, pas spécialement banquiers qui
en étaient restés au concept du « pourquoi acheter au prix fort ce que
l’on prend sur le terrain tous les jours gratuitement ».
Mais… pour gagner du temps, pardi !
En 2010, il offre son aide bénévole à la « Société des rédacteurs du Monde
» (SRM73), dans le contexte de la revente du journal Le Monde. Mais il est
aussi en relation secrète avec « Al Munk », alors que celui-ci soutenait
l’offre concurrente de Perdriel-Prisa-Orange, une proposition paraissant à la
SRM « particulièrement dangereuse ».
Après une scène romanesque racontée par le vice-président de la SRM
« Adrien de Tricorniot », il est mis fin à ce double jeu.
Il est promu, fin 2010, associé au sein de sa banque, après avoir
travaillé sur la recapitalisation du journal Le Monde et sur le rachat par Atos
de Siemens IT Solutions and Services. Il bat ainsi le record de précocité de
Grégoire Chertok mais cette nomination apparaît pour certains observateurs
comme un « mystère ».
Qui s’explique très simplement par les liens noués lors de sa formation
chez les « Young Leaders » de la « French American Foundation ».
En février 2012, il conseille Philippe Tillous-Borde, le PDG de
Sofiprotéol, qui prend 41 % du capital de Lesieur Cristal.
La même année, il est nommé gérant et dirige l’une des plus grosses
négociations de l’année, le rachat par Nestlé de la filiale « laits pour bébé »
de Pfizer (dont un des sites sera exploité par « Lactalus » et posera
des problèmes de fiabilité sanitaire un peu plus tard). Cette transaction,
évaluée à plus de neuf milliards d’euros, lui permet de devenir multimillionnaire
selon le barème alors en cours : 0,5 % de commission, soit 45 millions,
dont un tiers va à la banque qui fournit la vitrine légale, le
« background » et la logistique, un tiers aux équipes qui participent
à l’opération, le dernier tiers au « capitaine » qui mène l’opération
en première ligne.
Une tradition de la « flibuste » et des antiques contrats maritimes
de « commande » : Un tiers pour l’armateur du navire (qui
l’arme), un tiers pour l’équipage et le dernier tiers au capitaine qui mène la
mission « commandée »…
François Henrot dira de lui qu’« il
aurait été, s’il était resté dans le métier, un des meilleurs en France, sans
doute même en Europe ».
Et il n’a pas non plus perdu la main en qualité de ministre. En avril
2015, il fait passer la part de l’État dans le capital de Renault de 15 % à
près de 20 %, sans en avertir le PDG. Il impose ensuite l’application de la
nouvelle loi Florange qui permet de donner un droit de vote double aux
actionnaires « historiques », ce qui confère à l’État la minorité de contrôle.
Devant les remontrances de Nissan qui s’inquiète de cette progression au
capital, l’État s’accorde à limiter sa puissance au sein de Renault et
s’interdit d’agir chez Nissan. Une fois élu à L’Élysée, il fera faire une
plus-value à l’État en revendant un peu plus de 4 % de cette participation, à
un moment où les caisses publiques sont vides, en novembre 2017. Avec belle
plus-value et une « petite » et discrète rétro-commission à la clé
sitôt « délocalisée » aux caraïbes…
En mai 2016, il appelle toutefois le PDG de Renault à revoir sa
rémunération de 2015 à la baisse en menaçant de « légiférer ».
Les salariés licenciés de l’usine Ecopla en Isère, cédée à un groupe
italien, lui reprochent son inaction, tandis que le député Pierre Ribeaud
déplore « une absence de prise de
conscience » de sa part sur ce dossier-là.
Interrogé sur ce sujet, il reconnaît « des
échecs » et « des limites à l’action
publique » : « le rôle des
responsables politiques, ce n’est pas de démontrer en toute circonstance des
capacités, des protections que parfois ils n’ont plus ».
Quelques jours après sa démission, l’annonce de la fermeture du site d’Alstom
à Belfort lui attire des critiques, y compris de la part du palais de l’Élysée
et de son successeur et ancien collègue à Bercy, qui déclare « qu’il avait levé le pied depuis un an ».
Il dénonce quant à lui la décision d’Alstom, affirme qu’elle n’avait jamais été
communiquée au gouvernement et qu’il a agi sur le dossier en 2015 pour « éviter un plan social et des licenciements
».
Mediapart aura souligné qu’à Bercy, il s’est « privé de plusieurs moyens d’influencer les décisions stratégiques du
groupe Alstom, surtout lors du rachat par le groupe américain General Electric
de ses activités énergie – il a notamment refusé de se servir d’un décret,
adopté en mai 2014, permettant à l’État de s’opposer à une prise de contrôle
d’une entreprise française par un groupe étranger. »
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