Escale à Port Louis (4/5)
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci
n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », du
pur jus de neurone garanti 100 % bio, sortie tout droit de l’imaginaire de son
auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
Les forces en présence semblaient donc inégales. Pour faire aboutir sa
démarche, il paraissait indispensable que le gouvernement mauricien obtienne d’abord
le soutien effectif de pays influents et amis.
Celui de la France est exclu : le gouvernement français ne peut, d’une part, prendre le risque de mécontenter Londres sur ce dossier, d’autre part, il n’est pas à l’aise dans cette affaire, les Mauriciens n’ayant pas abandonné l’idée de revendiquer Tromelin que Paris entend conserver pour l’importance de sa zone économique et halieutique.
Et puis la présence de Paul sur un des atolls des Chagos n’est pas référencée par le ministère compétent de la rue Oudinot, même si le Président Makarond y aura déjà fait un détour à l’occasion de sa première tournée à Mayotte[1].
Enfin, le cas de Mayotte détachée des Comores, et ce malgré de nombreuses résolutions des Nations Unies condamnant cette situation, incite les autorités françaises à la plus grande prudence et à la neutralité.
Cependant, l’Inde et la Chine peuvent être sollicitées avec de réelles
chances de succès, la première étant très sensible à tout ce qui touche au
processus de décolonisation et la seconde, étant membre du Conseil de sécurité
des Nations Unies et garde un œil sur « ses futures routes de la
soie » maritimes.
Si ces deux pays décidaient de soutenir activement les Mauriciens dans leur action, on pourrait alors imaginer que la Grande-Bretagne soit mise en difficulté et peut-être même amenée à devoir abandonner in fine l’archipel des Chagos.
« Ce qui va finir par arriver », prévient Lady Joan. « Probablement avant la fin de l’année ! »
« Oh mais alors, on a un peu de temps pour voir venir et négocier… »
Bien sûr, « mais il faut s’y prendre rapidement et savoir anticiper : c’est pour cette raison qu’on m’a demandé de t’en parler. »
D’autant qu’on envisage que Maurice pourrait continuer de louer Diego Garcia aux États-Unis et toucherait ainsi des royalties qui constitueraient une importante source de rentrées de devises. « On peut très bien envisager la même chose pour tes installations… »
Quant au repeuplement de l’archipel, du moins d’une partie, il paraît difficilement réalisable car il aurait de fortes chances d’être rejeté par Washington, notamment en ce qui concerne Diego Garcia.
« Chez moi, il n’y a jamais eu de population installée, faute d’eau potable… Des bivouacs éphémères de pêcheurs, uniquement… »
« Par ailleurs, il convient aussi de te rappeler que le 22 juin
2017, l’Assemblée générale des Nations unies par 94 voix pour, 15 contre et 65
abstentions, a demandé à la Cour internationale de justice de rendre un avis
consultatif portant sur le respect, par le Royaume-Uni, des règles pertinentes
du droit international lors du processus de décolonisation.
La Résolution interroge également la Cour sur les
conséquences juridiques de la séparation de l’archipel de Maurice en 1965 et du
maintien de l’archipel sous administration britannique.
Or, l’analyse du vote révèle un soutien des pays majeurs du Sud – Afrique du Sud, Algérie, Cuba, Égypte, Inde, Nigeria, Philippines, Vietnam, etc. – à Maurice, alors que l’opposition provient des proches alliés des États-Unis et du Royaume-Uni – Australie, Israël, Japon, France, etc.
Et en septembre 2018, Maurice a donc porté l’affaire devant la Cour internationale de justice pour obtenir un avis consultatif contre les objections britanniques. D’autant qu’en 2016, les autorités britanniques reconduisent pour 20 ans le prêt de l’île de Diego Garcia aux États-Unis ».
Il faut donc attendre le 25 février 2019 et l’avis consultatif de la Cour
internationale de justice qui estime que le Royaume-Uni a « illicitement »
séparé l’archipel des Chagos de l’île Maurice après son indépendance en 1968.
« Les dés étaient lancés…
L’assemblée générale de l’ONU aura adopté une résolution le 22 mai 2019, exigeant de la Grande-Bretagne la restitution dans les six mois de l’archipel des Chagos à la République mauricienne, ce qui permettrait aux Chagossiens de retrouver leurs terres.
Résolution adoptée à une très large majorité, même si elle était non contraignante mais à forte valeur politique : 116 pays votent pour, 56 s’abstiennent et 6 votent contre. Ce délai a pris fin le 22 novembre 2019 sans que le Royaume-Uni se conforme à cette résolution ou à l’avis consultatif formulé en février par la Cour internationale de justice (CIJ) demandant à Londres de mettre fin « dans les plus brefs délais » à son administration des Chagos ».
Et c’est alors que les choses se sont précipitées, à l’allure d’un train
de sénateur : Le 15 janvier 2020, Pravind Jugnauth premier ministre des
île Maurice, était à Londres pour assister à un sommet sur les investissements
de la Grande-Bretagne en Afrique. Il s’est entretenu avec les chefs des
gouvernements de l’Afrique du Sud, du Kenya, de Côte d’Ivoire et du Mozambique.
Il a indiqué que : « Port-Louis étudiait la possibilité d’entamer des poursuites contre des responsables britanniques devant la Cour pénale internationale pour crime contre l’humanité ».
Et le 25 mai 2020, la nouvelle carte publiée par l’ONU fait apparaitre l’archipel comme territoire mauricien !
La Chambre spéciale du Tribunal international du droit de la mer des Nations unies a ensuite conclu dans son arrêt du 28 janvier 2021 que la revendication de souveraineté par la Grande-Bretagne sur l’archipel des Chagos va à l’encontre des conclusions faisant autorité, formulées dans l’avis consultatif l’Assemblée générale de l’ONU (résolution 73/29531).
En février 2022, avec le navire Bleu de Nîmes, l’État mauricien organise une mission de cartographie des terres émergées du récif Blenheim afin de conforter sa demande de délimitation de sa zone économique exclusive par rapport à celle des Maldives et la première visite sans supervision britannique de Chagossiens exilés aux îles Salomon.
C’est au début du mois de janvier 2023, que le Royaume-Uni accepte de participer aux négociations avec Maurice[2].
Ce qui n’empêche pas dès alors les Chagossiens de critiquer le fait qu’ils n’aient pas leur mot à dire dans ces négociations d’une éventuelle cession des îles par le Royaume-Uni.
« − On en est là, mon cher Paul. Ton atoll ne fera bientôt plus
partie des « exceptions » telles que celle relative à Diego
Garcia : tes installations vont devenir mauriciennes sans que tu n’aies eu
toi non plus ton mot à dire…
− Dis donc, je suis tout de même pair du royaume, moi, pour services éminents rendus à ton pays et à la couronne de ses souverains, moi, d’après ce que j’ai compris… Et il paraît même que je vote pour les membres de la chambre haute, comme toi ! »
Non, elle, elle n’est que l’ex-épouse successive de deux Lords, pairs du royaume, hélas décédés… que depuis elle passe pour une mante religieuse dans la haute société de la vieille aristocratique britannique, mais n’est jamais que Lady alors que Paul aura été anobli par décision personnelle de la Reine Elisabeth II, sans demander son avis au gouvernement d’alors[3]…
Et alors, quelles conséquences sont à prévoir ?
« Eh bien, ils te préviennent que c’est « en cours » par mon intermédiaire… Tu sais que je reste une intermédiaire de… qualité !
Et je suis chargé de leur rapporter tes intentions si tu en
as déjà, ou de toute façon ta réaction.
Ensuite, sache que les habitants des îles Chagos ont toujours critiqué ce qu’ils ont appelé leur « exclusion » des négociations devant conduire éventuellement le gouvernement britannique à accepter de renoncer à sa souveraineté sur la région. »
Même si le gouvernement britannique a aussi déclaré qu’il fournirait un
ensemble de mesures de soutien financier à l’île Maurice, comprenant des
paiements annuels et des investissements dans les infrastructures, « certains
d’entre eux préfèreraient une autonomie complète qui tutoierait l’indépendance
et que ces ressources promises leur soient directement versées. »
Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déjà pu déclarer : « Nous sommes conscients que l’avenir des îles est une question importante pour la communauté chagossienne. Leurs intérêts ont été un élément important des négociations. »
« Et tout le monde veut aller vite, au moins avant les élections législatives, celles de l’île Maurice, mais également des Communes, les majorités parlementaires pouvant basculer à Londres et à Port Louis.
Par ailleurs, si ça se fait, une certaine partie des
mauriciens semble être contrariée par cet éventuel accord où ils se retrouveraient
à devoir partager leur réussite économique avec ce qu’on considère ici souvent
comme des gueux des quartiers pauvres… »
La cruauté des hommes entre eux…
« Tous les chagossiens ne sont pas non plus contents :
d’abord l’essentiel des familles relogées à Port Louis qui étaient originaire
de Diego Garcia ne pourront probablement pas retrouver leurs terres si cette
rétrocession se fait dans les conditions actuellement projetées.
Ensuite, d’autres regrettent de ne plus avoir accès aux universités
de Londres, parce que celles sur place, ce n’est quand même pas le même niveau,
sauf à aller s’exiler en Australie ou en Inde. Mais c’est loin d’être aussi
facile…
Enfin quelques minorités religieuses auraient bien vu d’être plutôt rattachées aux Seychelles voisines qui a une religion d’État : l’islam !
Et puis il y a le problème des exilés londoniens originaires des Chagos. Quid de leur retour ? »
Paul joue l’âne pour avoir du son ou reste obtus : « Mais
qu’est-ce que ça change pour mon site ? »
Il change de propriétaire avec une possible révision du loyer d’occupation.
« Et éventuellement la prise en charge et l’accueil de chagossiens originaires de ton île ! »
« Mais je te dis qu’il n’y avait personne faute d’eau et
d’installation avant Milton et sa fondation qui ont été les premiers à louer le
site. En revanche, je ne suis pas contre procurer du travail à quelques-uns qui
acceptent de s’exiler dans mon trou… » sans en dire plus sur « le
trou » évoqué !
« Et puis il faudra envisager de faire circuler les voitures à gauche des chaussées, s’il en existe ! »
Paul éclate alors de rire à cette remarque iconoclaste…
Et c’est communicatif…
« Admettons… » fait-il une fois calmé. « Tu as un
verre de rhum local à m’offrir où je t’emmène sur ma Goélette pour dîner ? »
La lady en reste coite de surprise : « Mais je ne suis pas habillée pour une sortie en mer ! Et je n’ai rien à me mettre !… »
Paul rit de nouveau aux éclats !
« Sans chichi ! On fait comme au McDo : tu viens comme tu es et un membre d’équipage te ramènera avec la voiture. Comme ça on pourra abuser du rhum qu’il y a à bord… »
Elle veut bien, car il faudrait surtout discuter des suites à donner à toutes ces informations…
« Bien sûr. Mais j’y verrai plus clair avec un verre de rhum, l’estomac plein et mes médocs. À condition qu’on travaille en français pour qu’Alexis comprenne bien qu’elles sont les options qu’offre la situation et qu’elle puisse prendre des notes compréhensibles à jeun : je n’ai toujours pas confiance dans ma capacité à garder en mémoire des informations importantes. »
« Mon pauvre chéri… Tu es bien atteint alors… »
Et puis Alexis n’est pas si conne que ça, même si elle a des lacunes de vocabulaire du langage de Shakespeare, surtout quand la lady accélère son débit oral…
Tout bien réfléchi, celle-ci veut bien : « Laisse-moi juste mettre un châle et prendre une petite laine. »
Elle se lève alors, suivi de Paul plus rapide qu’elle pour lui offrir son bras, mettant fin à l’entretien, et les voilà tous les trois qui déménagent jusqu’à la voiture de location de Paul, une jeep découverte.
Et outre un cardigan de flanelle, Lady Joan emporte également un flacon de rhum de ses soi-disant plantations…
« Parce que tu as aussi des plantations dans cette partie du « vignoble » océanique du monde ? » questionne Paul…
Pour mémoire (n’en
déplaise à « Poux-tine ») : « LE PRÉSENT BILLET A ENCORE ÉTÉ RÉDIGÉ PAR UNE
PERSONNE « NON RUSSE » ET MIS EN LIGNE PAR UN MÉDIA DE MASSE « NON RUSSE »,
REMPLISSANT DONC LES FONCTIONS D’UN AGENT « NON RUSSE » !
Post-scriptum : Alexeï Navalny est mort en détention pour ses opinions politiques. Les Russes se condamnent à perpétuité à en supporter toute la honte !
Постскриптум: Алексей Навальный умер в заключении за свои политические взгляды. Россияне обрекают себя на всю жизнь нести весь позор!
Parrainez Renommez la rue de l'ambassade de Russie à Paris en rue Alexeï Navalny (change.org)
[1] Cf. épisode « Dans le sillage de Charlotte » des « Enquêtes de Charlotte », aux éditions I3
[2] On ne le sait pas encore à ce moment-là chez Lady Joan, mais c’est le 3 octobre 2024, avant les élections législatives mauriciennes, mais après celles de juillet 2024 au Royaume-Uni, qu’un accord sera trouvé : le nouveau gouvernement travailliste reconnait alors la souveraineté de l’île Maurice sur les îles Chagos, et le Royaume-Uni est toutefois autorisé à exercer des droits souverains sur Diego Garcia, pour assurer la poursuite de l’exploitation de la base militaire commune avec les États-Unis pendant une période (initiale) de quatre-vingt-dix-neuf ans.
Ce qui n’empêchera pas ensuite les Chagossiens de critiquer le fait qu’ils n’aient pas eu leur mot à dire dans cet accord de cession des îles par le Royaume-Uni.
[3] Cf. épisode « Parcours olympiques », dans la série des « Enquêtes de Charlotte » aux éditions I3
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
Celui de la France est exclu : le gouvernement français ne peut, d’une part, prendre le risque de mécontenter Londres sur ce dossier, d’autre part, il n’est pas à l’aise dans cette affaire, les Mauriciens n’ayant pas abandonné l’idée de revendiquer Tromelin que Paris entend conserver pour l’importance de sa zone économique et halieutique.
Et puis la présence de Paul sur un des atolls des Chagos n’est pas référencée par le ministère compétent de la rue Oudinot, même si le Président Makarond y aura déjà fait un détour à l’occasion de sa première tournée à Mayotte[1].
Enfin, le cas de Mayotte détachée des Comores, et ce malgré de nombreuses résolutions des Nations Unies condamnant cette situation, incite les autorités françaises à la plus grande prudence et à la neutralité.
Si ces deux pays décidaient de soutenir activement les Mauriciens dans leur action, on pourrait alors imaginer que la Grande-Bretagne soit mise en difficulté et peut-être même amenée à devoir abandonner in fine l’archipel des Chagos.
« Ce qui va finir par arriver », prévient Lady Joan. « Probablement avant la fin de l’année ! »
« Oh mais alors, on a un peu de temps pour voir venir et négocier… »
Bien sûr, « mais il faut s’y prendre rapidement et savoir anticiper : c’est pour cette raison qu’on m’a demandé de t’en parler. »
D’autant qu’on envisage que Maurice pourrait continuer de louer Diego Garcia aux États-Unis et toucherait ainsi des royalties qui constitueraient une importante source de rentrées de devises. « On peut très bien envisager la même chose pour tes installations… »
Quant au repeuplement de l’archipel, du moins d’une partie, il paraît difficilement réalisable car il aurait de fortes chances d’être rejeté par Washington, notamment en ce qui concerne Diego Garcia.
« Chez moi, il n’y a jamais eu de population installée, faute d’eau potable… Des bivouacs éphémères de pêcheurs, uniquement… »
Or, l’analyse du vote révèle un soutien des pays majeurs du Sud – Afrique du Sud, Algérie, Cuba, Égypte, Inde, Nigeria, Philippines, Vietnam, etc. – à Maurice, alors que l’opposition provient des proches alliés des États-Unis et du Royaume-Uni – Australie, Israël, Japon, France, etc.
Et en septembre 2018, Maurice a donc porté l’affaire devant la Cour internationale de justice pour obtenir un avis consultatif contre les objections britanniques. D’autant qu’en 2016, les autorités britanniques reconduisent pour 20 ans le prêt de l’île de Diego Garcia aux États-Unis ».
« Les dés étaient lancés…
L’assemblée générale de l’ONU aura adopté une résolution le 22 mai 2019, exigeant de la Grande-Bretagne la restitution dans les six mois de l’archipel des Chagos à la République mauricienne, ce qui permettrait aux Chagossiens de retrouver leurs terres.
Résolution adoptée à une très large majorité, même si elle était non contraignante mais à forte valeur politique : 116 pays votent pour, 56 s’abstiennent et 6 votent contre. Ce délai a pris fin le 22 novembre 2019 sans que le Royaume-Uni se conforme à cette résolution ou à l’avis consultatif formulé en février par la Cour internationale de justice (CIJ) demandant à Londres de mettre fin « dans les plus brefs délais » à son administration des Chagos ».
Il a indiqué que : « Port-Louis étudiait la possibilité d’entamer des poursuites contre des responsables britanniques devant la Cour pénale internationale pour crime contre l’humanité ».
Et le 25 mai 2020, la nouvelle carte publiée par l’ONU fait apparaitre l’archipel comme territoire mauricien !
La Chambre spéciale du Tribunal international du droit de la mer des Nations unies a ensuite conclu dans son arrêt du 28 janvier 2021 que la revendication de souveraineté par la Grande-Bretagne sur l’archipel des Chagos va à l’encontre des conclusions faisant autorité, formulées dans l’avis consultatif l’Assemblée générale de l’ONU (résolution 73/29531).
En février 2022, avec le navire Bleu de Nîmes, l’État mauricien organise une mission de cartographie des terres émergées du récif Blenheim afin de conforter sa demande de délimitation de sa zone économique exclusive par rapport à celle des Maldives et la première visite sans supervision britannique de Chagossiens exilés aux îles Salomon.
C’est au début du mois de janvier 2023, que le Royaume-Uni accepte de participer aux négociations avec Maurice[2].
Ce qui n’empêche pas dès alors les Chagossiens de critiquer le fait qu’ils n’aient pas leur mot à dire dans ces négociations d’une éventuelle cession des îles par le Royaume-Uni.
− Dis donc, je suis tout de même pair du royaume, moi, pour services éminents rendus à ton pays et à la couronne de ses souverains, moi, d’après ce que j’ai compris… Et il paraît même que je vote pour les membres de la chambre haute, comme toi ! »
Non, elle, elle n’est que l’ex-épouse successive de deux Lords, pairs du royaume, hélas décédés… que depuis elle passe pour une mante religieuse dans la haute société de la vieille aristocratique britannique, mais n’est jamais que Lady alors que Paul aura été anobli par décision personnelle de la Reine Elisabeth II, sans demander son avis au gouvernement d’alors[3]…
Et alors, quelles conséquences sont à prévoir ?
« Eh bien, ils te préviennent que c’est « en cours » par mon intermédiaire… Tu sais que je reste une intermédiaire de… qualité !
Ensuite, sache que les habitants des îles Chagos ont toujours critiqué ce qu’ils ont appelé leur « exclusion » des négociations devant conduire éventuellement le gouvernement britannique à accepter de renoncer à sa souveraineté sur la région. »
Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déjà pu déclarer : « Nous sommes conscients que l’avenir des îles est une question importante pour la communauté chagossienne. Leurs intérêts ont été un élément important des négociations. »
« Et tout le monde veut aller vite, au moins avant les élections législatives, celles de l’île Maurice, mais également des Communes, les majorités parlementaires pouvant basculer à Londres et à Port Louis.
Enfin quelques minorités religieuses auraient bien vu d’être plutôt rattachées aux Seychelles voisines qui a une religion d’État : l’islam !
Et puis il y a le problème des exilés londoniens originaires des Chagos. Quid de leur retour ? »
Il change de propriétaire avec une possible révision du loyer d’occupation.
« Et éventuellement la prise en charge et l’accueil de chagossiens originaires de ton île ! »
« Et puis il faudra envisager de faire circuler les voitures à gauche des chaussées, s’il en existe ! »
Paul éclate alors de rire à cette remarque iconoclaste…
Et c’est communicatif…
La lady en reste coite de surprise : « Mais je ne suis pas habillée pour une sortie en mer ! Et je n’ai rien à me mettre !… »
Paul rit de nouveau aux éclats !
« Sans chichi ! On fait comme au McDo : tu viens comme tu es et un membre d’équipage te ramènera avec la voiture. Comme ça on pourra abuser du rhum qu’il y a à bord… »
Elle veut bien, car il faudrait surtout discuter des suites à donner à toutes ces informations…
« Bien sûr. Mais j’y verrai plus clair avec un verre de rhum, l’estomac plein et mes médocs. À condition qu’on travaille en français pour qu’Alexis comprenne bien qu’elles sont les options qu’offre la situation et qu’elle puisse prendre des notes compréhensibles à jeun : je n’ai toujours pas confiance dans ma capacité à garder en mémoire des informations importantes. »
« Mon pauvre chéri… Tu es bien atteint alors… »
Et puis Alexis n’est pas si conne que ça, même si elle a des lacunes de vocabulaire du langage de Shakespeare, surtout quand la lady accélère son débit oral…
Tout bien réfléchi, celle-ci veut bien : « Laisse-moi juste mettre un châle et prendre une petite laine. »
Elle se lève alors, suivi de Paul plus rapide qu’elle pour lui offrir son bras, mettant fin à l’entretien, et les voilà tous les trois qui déménagent jusqu’à la voiture de location de Paul, une jeep découverte.
Et outre un cardigan de flanelle, Lady Joan emporte également un flacon de rhum de ses soi-disant plantations…
« Parce que tu as aussi des plantations dans cette partie du « vignoble » océanique du monde ? » questionne Paul…
Post-scriptum : Alexeï Navalny est mort en détention pour ses opinions politiques. Les Russes se condamnent à perpétuité à en supporter toute la honte !
Постскриптум: Алексей Навальный умер в заключении за свои политические взгляды. Россияне обрекают себя на всю жизнь нести весь позор!
Parrainez Renommez la rue de l'ambassade de Russie à Paris en rue Alexeï Navalny (change.org)
[1] Cf. épisode « Dans le sillage de Charlotte » des « Enquêtes de Charlotte », aux éditions I3
[2] On ne le sait pas encore à ce moment-là chez Lady Joan, mais c’est le 3 octobre 2024, avant les élections législatives mauriciennes, mais après celles de juillet 2024 au Royaume-Uni, qu’un accord sera trouvé : le nouveau gouvernement travailliste reconnait alors la souveraineté de l’île Maurice sur les îles Chagos, et le Royaume-Uni est toutefois autorisé à exercer des droits souverains sur Diego Garcia, pour assurer la poursuite de l’exploitation de la base militaire commune avec les États-Unis pendant une période (initiale) de quatre-vingt-dix-neuf ans.
Ce qui n’empêchera pas ensuite les Chagossiens de critiquer le fait qu’ils n’aient pas eu leur mot à dire dans cet accord de cession des îles par le Royaume-Uni.
[3] Cf. épisode « Parcours olympiques », dans la série des « Enquêtes de Charlotte » aux éditions I3
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