La farandole des cyborgs (4/7)
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci
n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », du
pur jus de neurone garanti 100 % bio, sortie tout droit de l’imaginaire de son
auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
Et alors, là le Vladimir Poutine de la séquence répond un truc ahurissant
qui n’a d’autre objectif que lui faire gagner du temps, le temps nécessaire à
l’IA qui pilote le cyborg d’élaborer une suite cohérente avec les objectifs
poursuivis : « Je vais vous dire maintenant que j’ai déjà terminé ces
informations historiques. C’est peut-être ennuyeux, mais cela explique beaucoup
de choses. » Et il s’arrête, comme pour chercher la suite.
Carlson n’a pas compris et redonne encore du temps à son interlocuteur en répondant : mais non pas du tout « elle n’est pas ennuyeuse, non » parlant de ce rappel historique partiellement erroné et de toute façon incomplet.
Poutine reprend enfin et poursuit sa logorrhée : « Eh bien, super ! Alors je suis très heureux que vous l’ayez autant apprécié. Merci beaucoup ! »
« Expression typique d’une IA conversationnelle » fait remarquer Paul à ses interlocuteurs « programmée pour rester toujours aimable… et remercier son interlocuteur et ce quelles que soient les circonstances ! »
« Mais ça n’existait pas ! » s’insurge Julie.
« Si, mais ni en open source ni ouvert au public » lui répond alors Alexis. « J’en ai vu fonctionner sans le savoir et de façon bluffante » précise-t-elle en faisant référence à son séjour avec Aurélie, « la géante », sur l’un des navires de croisière[1] de la compagnie « Paradize Cruise » de Paul de Bréveuil !
Paul intervient pour éviter que le ton monte entre les deux femmes : « Gustave, vous nous préparerez un petit tour de notre « œil de Matignon » à Aubenas s’il vous plait, histoire qu’elle ne meure pas trop niaise… ».
Mot ambigu, à la fois dans la bouche de Paul et quant aux rumeurs concernant Julie qui de toutes les façons brille par son intellect et son parcours universitaire, alors que le cerveau de Paul aura vacillé récemment[2].
Aubenas, c’est là où sont montés les cyborgs de Paul.
« Et puis sachez que déjà les robots genre Siri répondent très bien à toutes vos demandes[3]… »
Gustave relance la lecture du fichier vidéo dont les images s’affichent
sur l’écran plat posé sur le mur de la salle de réunion, alors que Paul regarde
probablement les mêmes images sur ses propres écrans vraisemblablement à
l’autre bout de la planète.
« Ainsi, avant la Seconde Guerre mondiale » poursuit le cyborg de Poutine, « lorsque la Pologne collaborait avec l’Allemagne, refusait de répondre aux exigences d’Hitler, mais participa néanmoins avec Hitler à la division de la Tchécoslovaquie, mais comme elle n’abandonna pas le couloir de Dantzig, les Polonais l’obligèrent néanmoins à jouer trop dur et a forcé Hitler à déclencher la Seconde Guerre mondiale avec eux. »
Ce n’est pas très fluide ou le doublage est du « mot à mot » mal fait en jugera Julie à la fin de la séquence…
« Pourquoi la guerre a-t-elle commencé le 1er septembre 1939 depuis la Pologne ? Elle s’est révélée intraitable. Hitler n’avait pas le choix pour mettre en œuvre ses plans en commençant par la Pologne. »
« Vous voyez bien que c’est n’importe quoi » s’interposa Gustave en arrêtant la lecture du DVD. « Hitler avait procédé bien avant à son Anschluss et revendiqué les Sudètes qu’il avait occupé…, si je ne m’abuse. La Pologne n’a joué que le rôle de victime du chancelier… »
« À moins que nos livres d’Histoire à nous racontent des blagues ! » lance alors Alexis dans un moment d’ingénuité abracadabrant !
Gustave éclate de rire à cette remarque. Julie reste interdite ce jour-là où le petit comité débriefe l’interview alors que Paul hausse les épaules devant sa webcam et cingle d’un ton mi-amusé, mi-scandalisé : « Et c’est une journaliste diplômée et accréditée qui nous raconte ça… ».
Désabusé…
Car Poutine aura persisté : « À propos, l’Union soviétique – j’ai lu des documents d’archives – s’est comportée très honnêtement et elle a demandé à la Pologne la permission d’envoyer ses troupes pour aider la Tchécoslovaquie. Mais le ministre polonais des Affaires étrangères de l’époque a déclaré que même si des avions soviétiques volaient vers la Tchécoslovaquie en passant par le territoire de la Pologne, ils abattraient au-dessus du territoire de la Pologne. Pas grave…
Mais ce qui est important, c’est que la guerre a commencé et
que la Pologne elle-même est devenue victime de la politique qu’elle a menée à
l’égard de la Tchécoslovaquie, car selon les protocoles bien connus de
Molotov-Ribbentrop, une partie de ces territoires est revenue à la Russie, y
compris l’Ukraine occidentale. La Russie, sous le nom d’Union Soviétique, retrouve
ainsi ses territoires historiques.
Après la victoire dans la Grande Guerre patriotique, comme on dit, c’est la Seconde Guerre mondiale, tous ces territoires ont finalement été attribués à la Russie, à l’Union soviétique.
Et la Pologne, en guise de compensation, il faut supposer, a reçu des territoires occidentaux, à l’origine allemands, la partie orientale de l’Allemagne, une partie des terres, ce sont aujourd’hui les régions occidentales de la Pologne. Et, bien sûr, ils ont de nouveau rendu l’accès à la mer Baltique, et Dantzig, qui a commencé à être appelé en polonais, a de nouveau été rendu. C’est ainsi que cette situation s’est développée.
Lors de la formation de l’Union soviétique, nous sommes déjà en 1922, les bolcheviks ont commencé à former l’URSS et à créer l’Ukraine soviétique, qui jusqu’à présent n’existait pas du tout. »
« C’est vrai » avance à ce moment-là Carlson, pour valider cette étape de l’exposé du cyborg de Poutine qui rejoint alors le narratif connu de cette époque.
« La journaliste accréditée » que reste Alexis et néanmoins la narratrice de ce récit précise au lecteur de ce volume qu’il faut rappeler que les « livres d’Histoire » rapportent qu’au XIXème siècle, dans la « Nouvelle-Russie » conquise sur le khanat de Crimée et l’Empire ottoman, un afflux important de colons russes et ukrainiens peuple la steppe pontique à tchernoziom, que les Tatars de Crimée avaient utilisée pour le pâturage extensif.
C’est alors que cette région devient le « grenier à blé » de l’Empire russe, qui développe aussi l’industrie et l’extraction minière dans ce qui est aujourd’hui appelé le Donbass (mot-valise soviétique pour désigner le bassin du Don).
C’est ainsi que la majorité ukrainienne a commencé à se former dans la région.
Or, en 1918, l’Ukraine retrouve son indépendance avec le soutien de l’Empire allemand, mais après leur défaite, elle n’est pas en mesure de la conserver et est occupée par l’Union soviétique et la Pologne : un premier démembrement.
L’Allemagne prussienne n’était déjà pas « le bon cheval ».
Il faut préciser que, devenue l’une des républiques de l’Union soviétique
en 1922, l’Ukraine connait une brève embellie dans les années 1920 avec la «
nouvelle politique économique » qui permet aussi le développement de sa langue
et de sa culture.
Mais la prise de pouvoir de Staline est rapidement suivie par une collectivisation forcée assortie de confiscations, qui réduit les populations rurales à la misère et ont culminé avec le génocide de masse de la population ukrainienne, entré dans l’Histoire sous le nom de « l’Holodomor », dont sont victimes entre 3 à 4,5 millions de paysans, au moment où l’URSS exporte massivement ses céréales afin d’accumuler des capitaux pour son industrialisation, y compris dans le Kouban, cette région de l’Est voisine de la Mer d’Azov, alors fortement peuplé d’Ukrainiens.
La « terreur rouge » s’abat en même temps sur les élites pour éradiquer tout sentiment national ukrainien et toute velléité d’indépendance. L’Ukraine en gardera un cruel souvenir étalé sur plusieurs générations !
Et la Seconde Guerre mondiale transforme l’Ukraine en un champ de bataille
particulièrement sanglant pour les militaires des deux camps comme pour les
civils. Les conventions de Genève y sont totalement ignorées et les minorités
du pays sont pratiquement décimées. En particulier, l’importante population
juive ukrainienne est quasiment exterminée par les nazis tandis que les Tatars
et les Allemands de la mer Noire sont systématique déportés par le NKVD.
Pas étonnant qu’en réaction, la collaboration en Ukraine durant la Seconde Guerre mondiale avec l’engagement de certains Ukrainiens aux côtés des nazis, se manifeste sous diverses formes, comme l’assistance et la coopération dans la lutte contre les communistes et les Polonais et dans la persécution des Juifs…
Un épisode honteux pour beaucoup de collaborateurs ukrainiens qui se retrouvent dans les unités de la Wehrmacht. Plus de 700 collaborateurs servent alors comme soldats dans la 5ème panzerdivision SS « Viking », 1.000 dans la division SS « Frundberg », beaucoup encore dans la 22ème division Keitel, la brigade Nora, etc.
La 14ème division de grenadiers SS Galicie (première division ukrainienne) reçoit ainsi le nom de « Division SS Galicie » le 12 octobre 1944.
Dans une Ukraine encore politiquement jeune et cherchant sa propre voie
culturelle, les collaborateurs, en particulier Stepan Bandera et Roman
Choukhevytch, incarnent à ce moment-là des figures ambivalentes dans la culture
de l’Ukraine contemporaine : à la fois responsables d’atrocités au nom de l’idéologie
nazie, ils ont également mené l’Ukraine à son indépendance face à l’Union
soviétique.
Ce dernier aspect est celui qui a été mis en avant après le début des années 2000 par des militants et politiciens favorables à leur réhabilitation historique, remportant un soutien grandissant dans la population ukrainienne, même si des groupuscules ainsi qu’une partie de la population, surnommés les « bandéristes », embrassent également leur idéologie nazie, avec un soutien grandissant rapidement depuis la révolution ukrainienne de 2014 et les tensions avec la Russie. Néanmoins, l’extrême-droite ukrainienne reste un phénomène marginal et divisé.
Mais tous ces détails « historiques » ne sont même pas mentionnés par le cyborg de Poutine se contentant manifestement de recracher la seule doxa des bases de données russes expurgées par le FSB.
L’histoire contemporaine, qu’on retrouve facilement dans la presse du
moment, retient que Viktor Iouchtchenko, ancien président de l’Ukraine de 2005
à 2010 succède à Viktor Ianoukovytch et c’est lui qui a signée en 2010 un
décret pour reconnaitre à titre posthume le statut de « Héros de l’Ukraine » à
Stepan Bandera ainsi qu’aux principaux membres et théoriciens de l’OUN,
provoquant des manifestations de protestation dans les régions de l’Est de l’Ukraine,
incluant des scènes d’immolation d’effigies du président, ainsi qu’à l’international
en Pologne et en Israël. Il se serait abstenu de raviver les divisions
culturelles des souvenirs en Ukraine, il n’y aurait probablement pas eu de
conflit dans le Donbass !
Ainsi, Iouchtchenko est à l’origine des premières politiques mémorielles nationales visant à marginaliser les identités des pro-russes à l’Est et au Sud de l’Ukraine, en privilégiant l’interprétation historique et la mémoire nationaliste, plus en phase avec les aspirations de l’Ukraine occidentale, qui ont été un catalyseur majeur de la diffusion de ce nationalisme historique.
Néanmoins, dès les élections suivantes en 2010, les Ukrainiens élisent à nouveau son opposant Victor Ianoukovytch, lequel retira cette reconnaissance dès l’année suivante en 2011, ce qui suggère que la question identitaire importe moins aux Ukrainiens que leur désir ordinaire de vivre une vie décente.
Et lorsque cela a à nouveau échoué en 2014, une autre contestation explosive apparut avec la révolution ukrainienne de 2014.
Ce n’est que peu après ces événements qu’un portrait de Bandera fut aperçu à la mairie de Kiev.
Alexis Dubois, la narratrice de ce recueil précise que cette question
identitaire restera un enjeu politique clé pendant la décennie suivante.
En effet, après la révolution ukrainienne de 2014, les politiciens, dont le nouveau président Porochenko, continuent d’essayer de surfer sur la vague identitaire pour récupérer les voix du parti Svoboda, quitte à s’attirer les faveurs des partisans des collaborateurs en instituant via le Parlement ukrainien en mai 2015 les « lois de décommunisation » déclarant héros de la libération les deux organisations paramilitaires OUN et UPA, un jour d’hommage national le 14 octobre, instituant également des sanctions légales pour quiconque remettrait en cause ces statuts et punissant la promotion d’idées communistes et les symboles soviétiques.
Au même moment les accords de Minsk II sont signés et proclament l’autonomie
des régions séparatistes à l’Est, ce qui déplait fortement à la population d’Ukraine
occidentale, bien plus peuplée que l’Est, qui reste dans l’incompréhension face
aux promesses du gouvernement d’unité du pays, après les milliers de morts
sacrifiés lors de la guerre avec les séparatistes.
Ce qui entraînera des conséquences funestes…
Pour mémoire (n’en
déplaise à « Poux-tine ») : « LE PRÉSENT BILLET A ENCORE ÉTÉ RÉDIGÉ PAR UNE
PERSONNE « NON RUSSE » ET MIS EN LIGNE PAR UN MÉDIA DE MASSE « NON RUSSE »,
REMPLISSANT DONC LES FONCTIONS D’UN AGENT « NON RUSSE » !
Post-scriptum : Alexeï Navalny est mort en détention pour ses opinions politiques. Les Russes se condamnent à perpétuité à en supporter toute la honte !
Постскриптум: Алексей Навальный умер в заключении за свои политические взгляды. Россияне обрекают себя на всю жизнь нести весь позор!
Parrainez Renommez la rue de l'ambassade de Russie à Paris en rue Alexeï Navalny (change.org)
[1] Cf. Épisode « La croisière d’Alexis », publié aux éditions I3.
[2] Cf. épisode « La tête dans les étoiles », à paraître aux éditions I3.
[3] Et c’était avant le développement de l’IA conversationnel grand public…
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
Carlson n’a pas compris et redonne encore du temps à son interlocuteur en répondant : mais non pas du tout « elle n’est pas ennuyeuse, non » parlant de ce rappel historique partiellement erroné et de toute façon incomplet.
Poutine reprend enfin et poursuit sa logorrhée : « Eh bien, super ! Alors je suis très heureux que vous l’ayez autant apprécié. Merci beaucoup ! »
« Expression typique d’une IA conversationnelle » fait remarquer Paul à ses interlocuteurs « programmée pour rester toujours aimable… et remercier son interlocuteur et ce quelles que soient les circonstances ! »
« Mais ça n’existait pas ! » s’insurge Julie.
« Si, mais ni en open source ni ouvert au public » lui répond alors Alexis. « J’en ai vu fonctionner sans le savoir et de façon bluffante » précise-t-elle en faisant référence à son séjour avec Aurélie, « la géante », sur l’un des navires de croisière[1] de la compagnie « Paradize Cruise » de Paul de Bréveuil !
Paul intervient pour éviter que le ton monte entre les deux femmes : « Gustave, vous nous préparerez un petit tour de notre « œil de Matignon » à Aubenas s’il vous plait, histoire qu’elle ne meure pas trop niaise… ».
Mot ambigu, à la fois dans la bouche de Paul et quant aux rumeurs concernant Julie qui de toutes les façons brille par son intellect et son parcours universitaire, alors que le cerveau de Paul aura vacillé récemment[2].
Aubenas, c’est là où sont montés les cyborgs de Paul.
« Et puis sachez que déjà les robots genre Siri répondent très bien à toutes vos demandes[3]… »
« Ainsi, avant la Seconde Guerre mondiale » poursuit le cyborg de Poutine, « lorsque la Pologne collaborait avec l’Allemagne, refusait de répondre aux exigences d’Hitler, mais participa néanmoins avec Hitler à la division de la Tchécoslovaquie, mais comme elle n’abandonna pas le couloir de Dantzig, les Polonais l’obligèrent néanmoins à jouer trop dur et a forcé Hitler à déclencher la Seconde Guerre mondiale avec eux. »
Ce n’est pas très fluide ou le doublage est du « mot à mot » mal fait en jugera Julie à la fin de la séquence…
« Pourquoi la guerre a-t-elle commencé le 1er septembre 1939 depuis la Pologne ? Elle s’est révélée intraitable. Hitler n’avait pas le choix pour mettre en œuvre ses plans en commençant par la Pologne. »
« Vous voyez bien que c’est n’importe quoi » s’interposa Gustave en arrêtant la lecture du DVD. « Hitler avait procédé bien avant à son Anschluss et revendiqué les Sudètes qu’il avait occupé…, si je ne m’abuse. La Pologne n’a joué que le rôle de victime du chancelier… »
« À moins que nos livres d’Histoire à nous racontent des blagues ! » lance alors Alexis dans un moment d’ingénuité abracadabrant !
Gustave éclate de rire à cette remarque. Julie reste interdite ce jour-là où le petit comité débriefe l’interview alors que Paul hausse les épaules devant sa webcam et cingle d’un ton mi-amusé, mi-scandalisé : « Et c’est une journaliste diplômée et accréditée qui nous raconte ça… ».
Désabusé…
Car Poutine aura persisté : « À propos, l’Union soviétique – j’ai lu des documents d’archives – s’est comportée très honnêtement et elle a demandé à la Pologne la permission d’envoyer ses troupes pour aider la Tchécoslovaquie. Mais le ministre polonais des Affaires étrangères de l’époque a déclaré que même si des avions soviétiques volaient vers la Tchécoslovaquie en passant par le territoire de la Pologne, ils abattraient au-dessus du territoire de la Pologne. Pas grave…
Après la victoire dans la Grande Guerre patriotique, comme on dit, c’est la Seconde Guerre mondiale, tous ces territoires ont finalement été attribués à la Russie, à l’Union soviétique.
Et la Pologne, en guise de compensation, il faut supposer, a reçu des territoires occidentaux, à l’origine allemands, la partie orientale de l’Allemagne, une partie des terres, ce sont aujourd’hui les régions occidentales de la Pologne. Et, bien sûr, ils ont de nouveau rendu l’accès à la mer Baltique, et Dantzig, qui a commencé à être appelé en polonais, a de nouveau été rendu. C’est ainsi que cette situation s’est développée.
Lors de la formation de l’Union soviétique, nous sommes déjà en 1922, les bolcheviks ont commencé à former l’URSS et à créer l’Ukraine soviétique, qui jusqu’à présent n’existait pas du tout. »
« C’est vrai » avance à ce moment-là Carlson, pour valider cette étape de l’exposé du cyborg de Poutine qui rejoint alors le narratif connu de cette époque.
« La journaliste accréditée » que reste Alexis et néanmoins la narratrice de ce récit précise au lecteur de ce volume qu’il faut rappeler que les « livres d’Histoire » rapportent qu’au XIXème siècle, dans la « Nouvelle-Russie » conquise sur le khanat de Crimée et l’Empire ottoman, un afflux important de colons russes et ukrainiens peuple la steppe pontique à tchernoziom, que les Tatars de Crimée avaient utilisée pour le pâturage extensif.
C’est alors que cette région devient le « grenier à blé » de l’Empire russe, qui développe aussi l’industrie et l’extraction minière dans ce qui est aujourd’hui appelé le Donbass (mot-valise soviétique pour désigner le bassin du Don).
C’est ainsi que la majorité ukrainienne a commencé à se former dans la région.
Or, en 1918, l’Ukraine retrouve son indépendance avec le soutien de l’Empire allemand, mais après leur défaite, elle n’est pas en mesure de la conserver et est occupée par l’Union soviétique et la Pologne : un premier démembrement.
L’Allemagne prussienne n’était déjà pas « le bon cheval ».
Mais la prise de pouvoir de Staline est rapidement suivie par une collectivisation forcée assortie de confiscations, qui réduit les populations rurales à la misère et ont culminé avec le génocide de masse de la population ukrainienne, entré dans l’Histoire sous le nom de « l’Holodomor », dont sont victimes entre 3 à 4,5 millions de paysans, au moment où l’URSS exporte massivement ses céréales afin d’accumuler des capitaux pour son industrialisation, y compris dans le Kouban, cette région de l’Est voisine de la Mer d’Azov, alors fortement peuplé d’Ukrainiens.
La « terreur rouge » s’abat en même temps sur les élites pour éradiquer tout sentiment national ukrainien et toute velléité d’indépendance. L’Ukraine en gardera un cruel souvenir étalé sur plusieurs générations !
Pas étonnant qu’en réaction, la collaboration en Ukraine durant la Seconde Guerre mondiale avec l’engagement de certains Ukrainiens aux côtés des nazis, se manifeste sous diverses formes, comme l’assistance et la coopération dans la lutte contre les communistes et les Polonais et dans la persécution des Juifs…
Un épisode honteux pour beaucoup de collaborateurs ukrainiens qui se retrouvent dans les unités de la Wehrmacht. Plus de 700 collaborateurs servent alors comme soldats dans la 5ème panzerdivision SS « Viking », 1.000 dans la division SS « Frundberg », beaucoup encore dans la 22ème division Keitel, la brigade Nora, etc.
La 14ème division de grenadiers SS Galicie (première division ukrainienne) reçoit ainsi le nom de « Division SS Galicie » le 12 octobre 1944.
Ce dernier aspect est celui qui a été mis en avant après le début des années 2000 par des militants et politiciens favorables à leur réhabilitation historique, remportant un soutien grandissant dans la population ukrainienne, même si des groupuscules ainsi qu’une partie de la population, surnommés les « bandéristes », embrassent également leur idéologie nazie, avec un soutien grandissant rapidement depuis la révolution ukrainienne de 2014 et les tensions avec la Russie. Néanmoins, l’extrême-droite ukrainienne reste un phénomène marginal et divisé.
Mais tous ces détails « historiques » ne sont même pas mentionnés par le cyborg de Poutine se contentant manifestement de recracher la seule doxa des bases de données russes expurgées par le FSB.
Ainsi, Iouchtchenko est à l’origine des premières politiques mémorielles nationales visant à marginaliser les identités des pro-russes à l’Est et au Sud de l’Ukraine, en privilégiant l’interprétation historique et la mémoire nationaliste, plus en phase avec les aspirations de l’Ukraine occidentale, qui ont été un catalyseur majeur de la diffusion de ce nationalisme historique.
Néanmoins, dès les élections suivantes en 2010, les Ukrainiens élisent à nouveau son opposant Victor Ianoukovytch, lequel retira cette reconnaissance dès l’année suivante en 2011, ce qui suggère que la question identitaire importe moins aux Ukrainiens que leur désir ordinaire de vivre une vie décente.
Et lorsque cela a à nouveau échoué en 2014, une autre contestation explosive apparut avec la révolution ukrainienne de 2014.
Ce n’est que peu après ces événements qu’un portrait de Bandera fut aperçu à la mairie de Kiev.
En effet, après la révolution ukrainienne de 2014, les politiciens, dont le nouveau président Porochenko, continuent d’essayer de surfer sur la vague identitaire pour récupérer les voix du parti Svoboda, quitte à s’attirer les faveurs des partisans des collaborateurs en instituant via le Parlement ukrainien en mai 2015 les « lois de décommunisation » déclarant héros de la libération les deux organisations paramilitaires OUN et UPA, un jour d’hommage national le 14 octobre, instituant également des sanctions légales pour quiconque remettrait en cause ces statuts et punissant la promotion d’idées communistes et les symboles soviétiques.
Ce qui entraînera des conséquences funestes…
Post-scriptum : Alexeï Navalny est mort en détention pour ses opinions politiques. Les Russes se condamnent à perpétuité à en supporter toute la honte !
Постскриптум: Алексей Навальный умер в заключении за свои политические взгляды. Россияне обрекают себя на всю жизнь нести весь позор!
Parrainez Renommez la rue de l'ambassade de Russie à Paris en rue Alexeï Navalny (change.org)
[1] Cf. Épisode « La croisière d’Alexis », publié aux éditions I3.
[2] Cf. épisode « La tête dans les étoiles », à paraître aux éditions I3.
[3] Et c’était avant le développement de l’IA conversationnel grand public…
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