La farandole des cyborgs (5/7)
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci
n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », du
pur jus de neurone garanti 100 % bio, sortie tout droit de l’imaginaire de son
auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
Car c’est ainsi que le 14 octobre 2014, à Lviv, une marche en
commémoration de la création de l’UPA a lieu, et le même jour à Kiev, 4.000 de
ces manifestants épaulés par des volontaires de la garde nationale issus des
régiments Azov et Aïdar essayent de prendre le parlement mais échouent.
Depuis, une marche aux flambeaux en l’honneur de Stepan Bandera est organisée chaque premier de l’an, marche à laquelle participent de quelques centaines à quelques milliers de personnes, malgré les protestations de la Pologne, de l’Allemagne et d’Israël.
Et en mars 2021, une marche dite « Embrodery March » a eu lieu à Kiev pour la première fois, importée depuis Lviv où elles existent depuis plusieurs années et a vu environ 300 ukrainiens défiler en l’honneur des Ukrainiens SS de la 14ème division Waffen SS.
Bien que légales, ces marches ainsi que « toute manifestation de la
propagande des régimes totalitaires, en particulier du national-socialisme, et
les tentatives de révision de la vérité sur la Seconde Guerre mondiale » ont
été « catégoriquement condamnées » en 2022 par le président ukrainien Zelensky.
« Vous le sentez bien, Alexis, la question est loin d’être tranchée en Ukraine : Staline et les soviets ont empoisonné l’Ukraine en massacrant les populations avant la seconde guerre mondiale qui se sont tournées vers les nazis pour se libérer des communistes. Et ensuite, le même Staline a recommencé en 1946/47, mais là comme d’une punition, d’une représailles bien méritée du point de vue russe. Mais pas seulement… puisqu’il fallait aussi reconstruire l’appareil industriel.
Ce n’était pas le bon cheval une fois de plus même si
c’était le seul disponible, et depuis, les ukrainiens ne se supportent plus les
uns les autres d’Est en Ouest ! » aura annoté Paul de Bréveuil, alias « Charlotte[1] »
en marge du manuscrit de cet ouvrage.
« Poutine sait pourtant très bien comment ça s’est passé et
comment il aura instrumentalisé ces dissensions… » mais pas le cyborg,
qui reste totalement aveugle sur ces points.
« Le débat ukrainien sur la commémoration des collaborateurs dépasse d’ailleurs ses frontières, causant de grandes tensions diplomatiques avec la Pologne voisine, qui, elle-même en réponse, a décidé de légiférer en 2018 pour interdire l’idéologie de Bandera, malgré les protestations de l’Ukraine ».
Il faut effectivement comprendre qu’au sortir du conflit de la
« Grande guerre », le pays n’est plus qu’un champ de ruines et subit
une nouvelle famine, celle de 1946-47, car les dirigeants soviétiques donnent
la priorité à la reconstruction de l’outil industriel.
L’Ukraine devient le pôle majeur de l’industrie lourde de l’Union soviétique et de son complexe militaro-industriel.
Durant les années 1960 et 1970 les élites communistes ukrainiennes (notamment Nikita Khrouchtchev et Leonid Brejnev) occupent les plus hautes fonctions de l’Union soviétique et ce n’est pas un hasard.
Or, en dépit des tentatives de réformes du système menées par Gorbatchev dans les années 1980, les différentes Républiques de cet état fédéral reprennent leur indépendance.
La population de l’Ukraine vote à 92 % en faveur de son indépendance.
Mais le développement d’un état viable est fortement handicapé : les apparatchiks soviétiques sont toujours au pouvoir et accaparent les principales entreprises et leurs ressources.
Ce n’est pas un État réellement indépendant, mais plutôt un protectorat, une colonie russe.
De ce fait et en raison de l’existence d’une forte population russe sur le territoire, l’économie du pays est complètement imbriquée dans celle de la Russie et les dirigeants russes interviennent indirectement pour mettre fin à une indépendance qui leur semble illégitime.
L’identité du pays reste alors « floue » du fait des sept
décennies de propagande soviétique, considérant comme « exogènes » tous les
aspects non-russes et non-soviétiques de l’histoire ukrainienne, à commencer
par ses régions historiques : selon cette vision russe, la république des « Deux
Nations », et la principauté de Moldavie sont des « occupants étrangers ».
Les Cosaques Zaporogues sont des « mercenaires ». Les Hetmans et la Rada de
1918 sont des « traîtres ». Le tsarat de Russie est une « puissance libératrice
», et l’Ukraine soviétique est la « glorieuse réalisation de toutes les
aspirations du peuple ukrainien » !
C’est dans ce contexte que, forcément, le système politique est secoué par plusieurs crises où la question centrale est celle de l’appartenance à la sphère d’influence russe ou bien le rapprochement avec l’Europe.
C’est donc très logiquement que les tensions avec la Russie génèrent plusieurs interventions armées de ce pays sur le territoire ukrainien : en 2014 dans le Donbass et en Crimée, en 2022, directement l’invasion de l’Ukraine par la Russie depuis la République de Bélarus et le long de la mer d’Asov.
Du coup, ces conflits ont également conduit à la renaissance de la conscience nationale ukrainienne : une sorte d’unité d’appartenance se sera reconstruite sous les bombes, les drones et les obus.
Mais le cyborg de Poutine poursuit sans la moindre émotion de baratiner
ses contrevérités, au moins par omission : « Dans le même temps,
Staline a insisté sur le fait que ces républiques en formation devaient être
incluses en tant qu’entités autonomes, mais pour une raison quelconque, le
fondateur de l’État soviétique, Lénine, a insisté sur le fait qu’elles avaient
le droit de se séparer de l’Union soviétique… » ce qui n’est pas
avéré.
« Et, également pour des raisons inconnues, il a doté l’Ukraine soviétique émergente de terres, de personnes vivant dans ces territoires, même s’ils n’avaient jamais été appelés Ukraine auparavant ; pour une raison quelconque, lors de sa formation, tout cela a été « infusé » dans la RSS d’Ukraine, y compris toute la région de la mer Noire, qui a été reçue à l’époque de Catherine II et qui, en fait, n’a jamais eu de relation historique avec l’Ukraine. »
En fait, « la raison est connue » complétera Julie, l’énarque du groupe, sur le moment : « Les Russes n’avaient déjà aucune confiance dans les ukrainiens qu’ils ont décimé à l’occasion de la grande famine organisé par Moscou ! »
On l’a déjà dit…
Mais c’était tout de même un comble pour un territoire considéré comme le grenier à blé de toute l’Europe orientale…
Le robot qui fait face à Carlson insiste : « Même si nous nous souvenons, remontons à 1654, lorsque ces territoires sont revenus à l’Empire russe, il y avait trois ou quatre régions modernes de l’Ukraine, il n’y avait pas de région de la mer Noire. Il n’y avait tout simplement rien à dire. »
« En 1654 ? »
« Oui, exactement » répond le cyborg à l’image de Poutine en se balançant légèrement d’avant en arrière comme il le fait depuis le début. Ou parfois de côté. Probablement pour faire plus expressif, parce qu’au niveau du visage, mais c’est devenu une habitude, Poutine, le vrai, le double, le faux, ne montre jamais ses émotions. Mais pas son sosie « grassouillet ».
Et exception faite le jour de décembre où le cyborg s’est fait interroger en direct par son sosie (ou inversement) : mais ça paraissait si surfait…
« Vous avez des connaissances encyclopédiques » (et ô combien biaisées !). « Mais pourquoi n’en avez-vous pas parlé pendant les 22 premières années de votre présidence ? » redemande alors Carlson qui insiste, pas très satisfait et espérant faire plaisir à Poutine.
Le Cyborg se redresse, son visage s’anime tout juste à peine et il remue légèrement les lèvres et… une fois de plus il répond à côté : « Ainsi, l’Ukraine soviétique a reçu un grand nombre de territoires qui n’ont jamais rien eu à voir avec elle, principalement la région de la mer Noire.
Autrefois, lorsque la Russie les recevait à la suite des
guerres russo-turques, on les appelait Novorossiya. Mais ce n’est pas
important. L’important est que Lénine, le fondateur de l’État soviétique, a
créé l’Ukraine exactement de cette manière. Et pendant de nombreuses décennies,
la RSS d’Ukraine s’est développée dans le cadre de l’URSS, et les bolcheviks,
également pour des raisons inconnues, se sont engagés dans l’ukrainisation. »
C’est la troisième fois que la base de données avoue être lacunaire à en devenir
non-cohérente…
Gustave relèvera plus tard qu’il aura oublié de raconter que quand on veut
être complet, la révolution d’Octobre aura débuté par les révoltés du
Potemkine, qui mouillait à Odessa, 7 ans avant de prendre son essor à
Saint-Pétersbourg…
Mais cet épisode ne figure que sous la forme d’un entrefilet dans le Wikipédia russe dit « officiel ». Odessa est plutôt mentionné comme le second port russe sur la mer Noire, là où aura lieu l’incendie de la Maison des syndicats du 2 mai 2014 dans le cadre des troubles prorusses en Ukraine au lendemain de la réussite du mouvement de l’Euromaïdan faisant un total de 42 morts…
Décidément, que de lacunes et d’ignorances !
Le cyborg continue pourtant son cours d’Histoire, imperturbable :
« Non seulement parce qu’il y avait des immigrants ukrainiens à la tête
de l’Union soviétique, mais en général, il existait une telle politique – « l’indigénisation
», comme on l’appelait. Cela concernait l’Ukraine et d’autres républiques
fédérées. Des langues nationales et des cultures nationales ont été
introduites, ce qui, en général, n’est bien sûr pas mauvais en principe. Mais
c’est ainsi qu’a été créée l’Ukraine soviétique.
Et après la Seconde Guerre mondiale, l’Ukraine a reçu une
autre partie non seulement des territoires polonais d’avant la guerre –
aujourd’hui l’Ukraine occidentale, une partie des territoires hongrois et une
partie des territoires roumains. Une partie des territoires a également été
prise à la Roumanie et à la Hongrie, et ces territoires sont devenus une partie
de l’Ukraine soviétique et y sont toujours. Par conséquent, nous avons toutes
les raisons de dire que, bien entendu, l’Ukraine, dans un certain sens, est un
État artificiel créé par la volonté de Staline ».
Ensuite l’entretien prend un tour plus personnel où le cyborg de Poutine
invente un voyage en Ukraine occidentale où les gens parlent et se sentent
hongrois…
Et il poursuit en roue libre pour expliquer sa position de « frustré », trahi par les belles paroles de l’Occident qui menace désormais la Russie jusqu’à ses portes, à touche-touche, sans glacis intermédiaire.
« Et vous êtes sûrs que ce n’est pas Poutine lui-même qui débite ce tissu d’âneries ? »
C’est la version, mot pour mot, du narratif de leur encyclopédie en ligne : il n’a pas pu l’apprendre par cœur !
« Et il fait ça comment ? » s’inquiète Julie.
« Comme vous pouvez le voir à l’image, il n’a pas d’oreillette : on ne lui traduit rien puisque Carlson s’exprime aussi en russe. Donc personne ne peut lui servir de souffleur. Il ne lit pas de papier et aucune coupure ne permet de dire qu’il se déplace entre deux phrases pour aller lire une reprise de ce qu’il a à dire ou même aller pisser… On en déduit que, en étant directement branché via un port Bluetooth et une liaison internet sur le pilote autonome de notre cyborg, il a tout simplement accès à la base de données, qui bien qu’erronée sert de support à l’IA qui s’exprime sous les traits de Poutine à travers le cyborg que nous lui avons fourni en échange de ma liberté ! »
C’était cohérent…
Mais ça ne prouve rien, fait remarquer Alexis.
« Exacte, jeune-fille ! ça peut être l’effet d’une autre
supercherie… Il a déjà fait le coup à plusieurs reprises et notamment à
l’occasion de son émission télé sur l’état de l’Union en direct avec « le
peuple russe » en décembre 2023.
Il n’empêche, ce gars est un paranoïaque de première classe.
Il croit que tout le monde en veut à son scalp ! »
Qu’il n’a pas au demeurant bien fourni…
« Pas compliqué, si vous demandez à notre logiciel qui géolocalise tout le monde sur notre petiote planète, le BBR 2.0, où se trouve Poutine en ce moment, avec un peu de chance, il vous fournira une information dont on ne sait pas si elle est fiable ou non… »
Et pourquoi ça ?
« Parce qu’il peut se « dupliquer » à tout moment et se retrouver à l’autre bout de la Russie. Comme s’il était doué d’ubiquité. »
Comment ça ?
« Il m’arrive de faire pareil avec mes avatars – j’en ai deux – plus les quelques astuces liées à des objets personnels traçables par nos robots qui se promènent sans moi.
Je vous expliquerai ça une autre fois… Mais je crois que BBR
me localise aux Chagos en ce moment, alors que je suis peut-être en Normandie
ou dans les sous-sols du Kremlin-Bicêtre, allez savoir ! »
Complètement parano, lui aussi, pense sur le coup et pour elle-même Julie…
« Cela dit, Poutine a un cyborg… qui fonctionne bien, qui a reçu Carlson et qu’on a vu en décembre 2023 à la télé.
Il a également un sosie de chair et d’os, plus petit et plus
râblais que lui. Celui-là est alerte mais n’a pas le même menton. Le sien
pendouille sous la langue. Pas celui de l’original, ni celui de l’autre sosie,
ni celui de notre cyborg. Notre cyborg a un menton en angle-droit pour
rejoindre le cou… comme l’original que nos techniciens sont allés scanner sur
place.
Mais « l’original » a aussi un bras droit qui le fait souffrir et qui balance mal… Un « tic » repris par la programmation de notre cyborg. Quant au sosie numéro un, il est un peu bouffi et a quelques kilos de trop…
Et c’est comme ça qu’on les reconnait et distingue, quoiqu’en disent les services… »
Comment sait-il tout ça ?
Pour mémoire (n’en
déplaise à « Poux-tine ») : « LE PRÉSENT BILLET A ENCORE ÉTÉ RÉDIGÉ PAR UNE
PERSONNE « NON RUSSE » ET MIS EN LIGNE PAR UN MÉDIA DE MASSE « NON RUSSE »,
REMPLISSANT DONC LES FONCTIONS D’UN AGENT « NON RUSSE » !
Post-scriptum : Alexeï Navalny est mort en détention pour ses opinions politiques. Les Russes se condamnent à perpétuité à en supporter toute la honte !
Постскриптум: Алексей Навальный умер в заключении за свои политические взгляды. Россияне обрекают себя на всю жизнь нести весь позор!
Parrainez Renommez la rue de l'ambassade de Russie à Paris en rue Alexeï Navalny (change.org)
[1] Cf. épisode « Opération Juliette-Siéra » des « Enquêtes de Charlotte » aux éditions I3.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
Depuis, une marche aux flambeaux en l’honneur de Stepan Bandera est organisée chaque premier de l’an, marche à laquelle participent de quelques centaines à quelques milliers de personnes, malgré les protestations de la Pologne, de l’Allemagne et d’Israël.
Et en mars 2021, une marche dite « Embrodery March » a eu lieu à Kiev pour la première fois, importée depuis Lviv où elles existent depuis plusieurs années et a vu environ 300 ukrainiens défiler en l’honneur des Ukrainiens SS de la 14ème division Waffen SS.
« Vous le sentez bien, Alexis, la question est loin d’être tranchée en Ukraine : Staline et les soviets ont empoisonné l’Ukraine en massacrant les populations avant la seconde guerre mondiale qui se sont tournées vers les nazis pour se libérer des communistes. Et ensuite, le même Staline a recommencé en 1946/47, mais là comme d’une punition, d’une représailles bien méritée du point de vue russe. Mais pas seulement… puisqu’il fallait aussi reconstruire l’appareil industriel.
« Le débat ukrainien sur la commémoration des collaborateurs dépasse d’ailleurs ses frontières, causant de grandes tensions diplomatiques avec la Pologne voisine, qui, elle-même en réponse, a décidé de légiférer en 2018 pour interdire l’idéologie de Bandera, malgré les protestations de l’Ukraine ».
L’Ukraine devient le pôle majeur de l’industrie lourde de l’Union soviétique et de son complexe militaro-industriel.
Durant les années 1960 et 1970 les élites communistes ukrainiennes (notamment Nikita Khrouchtchev et Leonid Brejnev) occupent les plus hautes fonctions de l’Union soviétique et ce n’est pas un hasard.
Or, en dépit des tentatives de réformes du système menées par Gorbatchev dans les années 1980, les différentes Républiques de cet état fédéral reprennent leur indépendance.
La population de l’Ukraine vote à 92 % en faveur de son indépendance.
Mais le développement d’un état viable est fortement handicapé : les apparatchiks soviétiques sont toujours au pouvoir et accaparent les principales entreprises et leurs ressources.
Ce n’est pas un État réellement indépendant, mais plutôt un protectorat, une colonie russe.
De ce fait et en raison de l’existence d’une forte population russe sur le territoire, l’économie du pays est complètement imbriquée dans celle de la Russie et les dirigeants russes interviennent indirectement pour mettre fin à une indépendance qui leur semble illégitime.
C’est dans ce contexte que, forcément, le système politique est secoué par plusieurs crises où la question centrale est celle de l’appartenance à la sphère d’influence russe ou bien le rapprochement avec l’Europe.
C’est donc très logiquement que les tensions avec la Russie génèrent plusieurs interventions armées de ce pays sur le territoire ukrainien : en 2014 dans le Donbass et en Crimée, en 2022, directement l’invasion de l’Ukraine par la Russie depuis la République de Bélarus et le long de la mer d’Asov.
Du coup, ces conflits ont également conduit à la renaissance de la conscience nationale ukrainienne : une sorte d’unité d’appartenance se sera reconstruite sous les bombes, les drones et les obus.
« Et, également pour des raisons inconnues, il a doté l’Ukraine soviétique émergente de terres, de personnes vivant dans ces territoires, même s’ils n’avaient jamais été appelés Ukraine auparavant ; pour une raison quelconque, lors de sa formation, tout cela a été « infusé » dans la RSS d’Ukraine, y compris toute la région de la mer Noire, qui a été reçue à l’époque de Catherine II et qui, en fait, n’a jamais eu de relation historique avec l’Ukraine. »
En fait, « la raison est connue » complétera Julie, l’énarque du groupe, sur le moment : « Les Russes n’avaient déjà aucune confiance dans les ukrainiens qu’ils ont décimé à l’occasion de la grande famine organisé par Moscou ! »
On l’a déjà dit…
Mais c’était tout de même un comble pour un territoire considéré comme le grenier à blé de toute l’Europe orientale…
Le robot qui fait face à Carlson insiste : « Même si nous nous souvenons, remontons à 1654, lorsque ces territoires sont revenus à l’Empire russe, il y avait trois ou quatre régions modernes de l’Ukraine, il n’y avait pas de région de la mer Noire. Il n’y avait tout simplement rien à dire. »
« En 1654 ? »
« Oui, exactement » répond le cyborg à l’image de Poutine en se balançant légèrement d’avant en arrière comme il le fait depuis le début. Ou parfois de côté. Probablement pour faire plus expressif, parce qu’au niveau du visage, mais c’est devenu une habitude, Poutine, le vrai, le double, le faux, ne montre jamais ses émotions. Mais pas son sosie « grassouillet ».
Et exception faite le jour de décembre où le cyborg s’est fait interroger en direct par son sosie (ou inversement) : mais ça paraissait si surfait…
« Vous avez des connaissances encyclopédiques » (et ô combien biaisées !). « Mais pourquoi n’en avez-vous pas parlé pendant les 22 premières années de votre présidence ? » redemande alors Carlson qui insiste, pas très satisfait et espérant faire plaisir à Poutine.
Le Cyborg se redresse, son visage s’anime tout juste à peine et il remue légèrement les lèvres et… une fois de plus il répond à côté : « Ainsi, l’Ukraine soviétique a reçu un grand nombre de territoires qui n’ont jamais rien eu à voir avec elle, principalement la région de la mer Noire.
Mais cet épisode ne figure que sous la forme d’un entrefilet dans le Wikipédia russe dit « officiel ». Odessa est plutôt mentionné comme le second port russe sur la mer Noire, là où aura lieu l’incendie de la Maison des syndicats du 2 mai 2014 dans le cadre des troubles prorusses en Ukraine au lendemain de la réussite du mouvement de l’Euromaïdan faisant un total de 42 morts…
Décidément, que de lacunes et d’ignorances !
Et il poursuit en roue libre pour expliquer sa position de « frustré », trahi par les belles paroles de l’Occident qui menace désormais la Russie jusqu’à ses portes, à touche-touche, sans glacis intermédiaire.
« Et vous êtes sûrs que ce n’est pas Poutine lui-même qui débite ce tissu d’âneries ? »
C’est la version, mot pour mot, du narratif de leur encyclopédie en ligne : il n’a pas pu l’apprendre par cœur !
« Et il fait ça comment ? » s’inquiète Julie.
« Comme vous pouvez le voir à l’image, il n’a pas d’oreillette : on ne lui traduit rien puisque Carlson s’exprime aussi en russe. Donc personne ne peut lui servir de souffleur. Il ne lit pas de papier et aucune coupure ne permet de dire qu’il se déplace entre deux phrases pour aller lire une reprise de ce qu’il a à dire ou même aller pisser… On en déduit que, en étant directement branché via un port Bluetooth et une liaison internet sur le pilote autonome de notre cyborg, il a tout simplement accès à la base de données, qui bien qu’erronée sert de support à l’IA qui s’exprime sous les traits de Poutine à travers le cyborg que nous lui avons fourni en échange de ma liberté ! »
C’était cohérent…
Mais ça ne prouve rien, fait remarquer Alexis.
« Pas compliqué, si vous demandez à notre logiciel qui géolocalise tout le monde sur notre petiote planète, le BBR 2.0, où se trouve Poutine en ce moment, avec un peu de chance, il vous fournira une information dont on ne sait pas si elle est fiable ou non… »
Et pourquoi ça ?
« Parce qu’il peut se « dupliquer » à tout moment et se retrouver à l’autre bout de la Russie. Comme s’il était doué d’ubiquité. »
Comment ça ?
« Il m’arrive de faire pareil avec mes avatars – j’en ai deux – plus les quelques astuces liées à des objets personnels traçables par nos robots qui se promènent sans moi.
« Cela dit, Poutine a un cyborg… qui fonctionne bien, qui a reçu Carlson et qu’on a vu en décembre 2023 à la télé.
Mais « l’original » a aussi un bras droit qui le fait souffrir et qui balance mal… Un « tic » repris par la programmation de notre cyborg. Quant au sosie numéro un, il est un peu bouffi et a quelques kilos de trop…
Et c’est comme ça qu’on les reconnait et distingue, quoiqu’en disent les services… »
Post-scriptum : Alexeï Navalny est mort en détention pour ses opinions politiques. Les Russes se condamnent à perpétuité à en supporter toute la honte !
Постскриптум: Алексей Навальный умер в заключении за свои политические взгляды. Россияне обрекают себя на всю жизнь нести весь позор!
Parrainez Renommez la rue de l'ambassade de Russie à Paris en rue Alexeï Navalny (change.org)
[1] Cf. épisode « Opération Juliette-Siéra » des « Enquêtes de Charlotte » aux éditions I3.
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