La farandole des cyborgs (3/7)
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci
n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », du
pur jus de neurone garanti 100 % bio, sortie tout droit de l’imaginaire de son
auteur.
Toute ressemblance avec des personnages,
des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs
dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est
donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
« Là où vous pouvez être sûrs et certains qu’il s’agit d’une
machine qui répond à Tucker Carlson, ce n’est pas dans ces répliques-là, qui ne
sont jamais que des « maquillages » de la vérité à des fins de
propagande, probablement à objectifs internes d’ailleurs, avec la caution
morale d’un « journaliste » occidental qui n’ose même pas corriger
les assertions invraisemblables du président russe… d’abord, parce que ce n’est
pas son rôle dans cette interview, ensuite parce que ce n’est pas son
métier : il ne fait que rapporter ce qu’on lui confie, il n’est pas
historien… c’est quand Poutine refait les livres d’Histoire ! »
C’est-à-dire ?
« Là, c’est fabuleux : on dirait des éléments de langage
repris directement dans le Wikipédia russe, version « expurgée » par
le FSB ou le GRU et qu’ils prétendent « nettement plus fiable » que
celui auquel nous avons accès ! », le Ruwiki[1]…
Et comment est-ce possible qu’un cerveau, même malade, puisse retenir et
débiter de pareilles âneries parfaitement conformes à ce qui est écrit dans les
pages de cette « encyclopédie » là ?
« Bé justement… Je vous explique. »
Et voilà Paul, depuis son voilier flottant quelle que part sur une des
mers de la planète ou de son bureau aux Chagos, ou encore en Normandie, puisque
l’arrière-plan de son décor est toujours celui d’une plage ensoleillée avec un
cocotier, celui des affiches touristiques, même si parfois il en change, de se
repaître de la vidéo de cet entretien diffusée par la chaîne de Carlson comme
pour accrédité son assertion.
L’extrait sous-titré proposé de l’interview de Poutine commence comme
ça : « Écoutez, comment ont commencé nos relations avec l’Ukraine,
d’où viennent-elles, l’Ukraine ?
L’État russe a commencé à se rassembler en un État
centralisé, ceci est considéré comme l’année de la création de l’État russe – en
862, lorsque les Novgorodiens – il y a une ville de Novgorod au nord-ouest du
pays – ont invité le prince Rurik de Scandinavie, des Varègues, pour régner.
862.
En 1862, la Russie a célébré le 1.000ème anniversaire
de son statut d’État et à Novgorod se trouve un monument dédié au 1.000ème
anniversaire du pays.
En 882, le successeur de Rurik, le prince Oleg, qui servait
essentiellement de régent pour le jeune fils de Rurik, et Rurik était décédé à
cette époque, vint à Kiev.
Il a écarté du pouvoir deux frères qui, apparemment, étaient
autrefois membres de l’équipe de Rurik, et c’est ainsi que la Russie a commencé
à se développer, avec deux centres : à Kiev et à Novgorod.
La date suivante est très importante dans l’histoire de la
Russie, c’est 988. Il s’agit du baptême de la Russie, lorsque le prince
Vladimir, arrière-petit-fils de Rurik, a baptisé la Russie et a accepté
l’orthodoxie – le christianisme oriental.
À partir de ce moment-là, l’État russe centralisé a commencé
à se renforcer.
Pourquoi ? Un seul territoire, des liens économiques
uniques, une langue et après le baptême de la Russie – une foi et le pouvoir du
prince.
Un État russe centralisé commença à prendre forme.
Mais pour diverses raisons, après l’introduction de la
succession au trône – également dans l’Antiquité, au Moyen Âge – par Yaroslav
le Sage, un peu plus tard, après son décès, la succession au trône était
complexe, elle n’était pas transmise directement du père au fils aîné, mais du
défunt encore en vie à son frère, puis à ses fils selon des modalités
différentes.
Tout cela a conduit à la fragmentation de la Russie – un
État unique, qui a commencé à prendre forme comme un État unique.
Cela n’a rien de spécial : la même chose s’est produite en
Europe.
Mais l’État russe fragmenté est devenu une proie facile pour
l’empire créé autrefois par Gengis Khan. Ses successeurs, Batu Khan, vinrent en
Russie, pillèrent presque toutes les villes et les détruisirent. La partie sud,
où se trouvaient d’ailleurs Kiev et d’autres villes, a tout simplement perdu
son indépendance et les villes du nord ont conservé une partie de leur
souveraineté. Ils payèrent tribut à la Horde, mais conservèrent une partie de
leur souveraineté. Et puis un État russe unique a commencé à prendre forme,
avec son centre à Moscou.
La partie sud des terres russes, y compris Kiev, a commencé
à graviter progressivement vers un autre « aimant » : vers le centre qui
prenait forme en Europe.
C’était le Grand-Duché de Lituanie. On l’appelait même
lituanien-russe, car les Russes constituaient une partie importante de cet
État. Ils parlaient le vieux russe et étaient orthodoxes. »
Poutine fait mine de changer de fesse et reprend après une brève
interruption, un peu comme s’il se donne le temps de rassembler ses idées.
« Mais ensuite, une unification s’est produite : l’union du
Grand-Duché de Lituanie et du Royaume de Pologne. Quelques années plus tard,
une autre union fut signée dans le domaine spirituel et certains prêtres
orthodoxes se soumirent à l’autorité du Pape.
Ainsi, ces terres sont devenues une partie de l’État
polono-lituanien.
Mais depuis des décennies, les Polonais se sont engagés dans
la polonisation de cette partie de la population : ils y ont introduit leur
langue, ils ont commencé à introduire l’idée que ce ne sont pas entièrement des
Russes, que puisqu’ils vivent à la limite, ils sont des Ukrainiens.
Initialement, le mot « Ukrainien » signifiait qu’une
personne vivait à la périphérie de l’État, « à la limite », ou était en fait
engagée dans le service frontalier[2].
Il ne s’agissait pas d’un groupe ethnique particulier.
Les Polonais ont donc fait tout ce qu’ils pouvaient pour
polir et, en principe, ont traité cette partie des terres russes assez
durement, voire cruellement.
Tout cela a conduit au fait que cette partie des terres
russes a commencé à se battre pour ses droits.
Et ils ont écrit des lettres à Varsovie, exigeant que leurs
droits soient respectés, afin que les gens soient envoyés ici, y compris à
Kiev… »
Carlson intervient alors : « Quand est-ce arrivé, en quelles
années ? »
Et Vladimir Poutine lui répond : « C’était au XIIIème
siècle.
Je vais maintenant vous raconter la suite des événements et
vous donner les dates pour qu’il n’y ait pas de confusion.
Et en 1654, un peu plus tôt encore, les gens qui
contrôlaient le pouvoir dans cette partie des terres russes se tournèrent vers
Varsovie, je le répète, exigeant que des personnes d’origine russe et de foi
orthodoxe leur soient envoyées. Et lorsque Varsovie, en principe, ne leur a
rien répondu et a pratiquement rejeté ces demandes, ils ont commencé à se
tourner vers Moscou pour que Moscou les accueille.
Pour que vous ne pensiez pas que j’ai inventé quelque chose,
je vais vous donner ces documents… »
« Je ne pense pas que vous inventiez quelque chose, non. »,
lui répond Carlson.
« Et pourtant, ce sont des documents d’archives, des copies. Voici
des lettres de Bohdan Khmelnitsky[3],
alors homme qui contrôlait le pouvoir dans cette partie des terres russes[4] que
nous appelons aujourd’hui l’Ukraine. Il écrivit à Varsovie pour exiger le
respect de leurs droits et, après avoir reçu un refus, il commença à écrire des
lettres à Moscou pour lui demander de les prendre sous la main ferme du tsar de
Moscou. Voici (dans le dossier) des copies de ces documents. Je vous les
laisse comme un bon souvenir. Il existe une traduction en russe, puis vous la
traduirez en anglais.
La Russie n’a pas accepté de les accepter immédiatement, car
elle supposait qu’une guerre avec la Pologne allait commencer. Pourtant, en
1654, le Zemsky Sobor – qui était l’organe représentatif du pouvoir de l’État
russe ancien – prit une décision : cette partie des terres russes anciennes
devint une partie du royaume moscovite.
Comme prévu, la guerre avec la Pologne commença. Cela a duré
13 ans, puis une trêve a été conclue. Et juste après la conclusion de cet acte
de 1654, 32 ans plus tard, à mon avis, la paix fut conclue avec la Pologne, la
« paix éternelle », comme on disait alors. Et ces terres, toute la rive gauche
du Dniepr, y compris Kiev, sont allées à la Russie, et toute la rive droite du
Dniepr est restée à la Pologne. »
Or, il suffit de regarder une carte : le Dniepr traverse de part en part
et du Nord au Sud, la ville de Kiev…
« Un mensonge confirmé par les cartes topographique… Poutine ne
connait pas sa géographie élémentaire… » commente Paul à ce moment-là.
« Poutine n’aurait-il qu’une connaissance « limitée » de la
géographie du pays qu’il entend soumettre par les armes ? » suppose
Alexis, la narratrice de ce récit le jour où elle en parle à son sujet de
biographie, Paul de Bréveuil…
« C’est la base de données qu’utilise notre cyborg qui est mal
indexée… »
Ce qui renforce l’idée de ceux qui auront relevé l’erreur sur le moment
que Paul a raison : Carlson n’interroge pas un être humain, mais s’en
rend-il compte ?
« Une des erreurs évidentes de l’encyclopédie russe qui se veut
être un wikipédia ! »
Mais poutine en aura rajouté… : « Puis, à l’époque de
Catherine II, la Russie a restitué toutes ses terres historiques, y compris le
sud et l’ouest. Tout cela a continué jusqu’à la révolution. Et avant la
Première Guerre mondiale, profitant de ces idées d’ukrainisation, l’état-major
autrichien a commencé très activement à promouvoir l’idée d’Ukraine et
d’ukrainisation. Tout est clair pourquoi : parce qu’à la veille de la guerre
mondiale, bien sûr, il y avait une volonté d’affaiblir un ennemi potentiel, il
y avait une volonté de créer des conditions favorables pour nous-mêmes dans la
zone frontalière. Et cette idée, une fois née en Pologne, selon laquelle les
habitants de ce territoire ne sont pas entièrement russes, mais seraient un
groupe ethnique particulier, les Ukrainiens, a commencé à être promue par
l’état-major autrichien. »
Or, si ça peut être une explication de ce qui se passe des ambitions des
trois empires de la « Triplice » ou « Triple-Alliance »
(Allemagne, Autriche-Hongrie, Italie d’avant 1915), l’Ukrainien n’est toutefois
pas une ethnie particulière : c’est une langue et une culture qui se
distingue du Russe et de la Russie, malgré les nombreux métissages qui ont eu
lieu tout au long de l’Histoire…
Un fait historique ignoré par l’encyclopédie en ligne russe, à des fins de
propagande ou tout simplement par l’effet de la censure…
Et Poutine continuera sur sa lancée : « Des théoriciens de
l’indépendance ukrainienne sont également apparus au XIXème siècle,
qui parlaient de la nécessité de l’indépendance ukrainienne. Mais c’est vrai,
tous ces « piliers » de l’indépendance ukrainienne disaient qu’elle devait
avoir de très bonnes relations avec la Russie, ils ont insisté là-dessus.
Néanmoins, après la révolution de 1917, les bolcheviks ont tenté de restaurer
l’État et une guerre civile a éclaté, y compris avec la Pologne. Une paix fut
signée avec la Pologne en 1921, selon laquelle la partie occidentale, sur la
rive droite du Dniepr, revenait à la Pologne.
En 1939, après que la Pologne ait collaboré avec Hitler… »
Erreur flagrante du logiciel ou de la base de données que ne corrige même
pas Carlson : la Pologne n’a pas vraiment collaboré avec les nazis, tout au
plus ont-ils eu des « pourparlers » avec leur voisin immédiat, et le
pays aura même été envahi par Hitler et son armée de Panzer, puis démantelée et
occupée jusqu’à la libération par les troupes de l’armée rouge !…
« Hitler a proposé – nous avons tous les documents dans les
archives – de conclure la paix avec la Pologne, un traité d’amitié et
d’alliance, mais a exigé que la Pologne rende à l’Allemagne comme c’est ce
qu’on appelle le couloir de Dantzig, qui reliait la partie principale de
l’Allemagne à Königsberg et à la Prusse orientale. Après la Première Guerre
mondiale, cette partie du territoire fut cédée à la Pologne et la ville de
Gdansk remplaça Dantzig. Hitler les supplia (le terme est outrancier… pour
futur un occupant sûr de son bon droit du plus fort !) de se rendre
pacifiquement, mais les Polonais refusèrent. Néanmoins, ils ont collaboré avec
Hitler et ont commencé ensemble à diviser la Tchécoslovaquie[5]. »
Carlson se réveille alors : « Puis-je demander ? Vous dites que
certaines parties de l’Ukraine sont en réalité des terres russes depuis des
centaines d’années. Pourquoi ne les avez-vous pas acceptés lorsque vous êtes
devenu président, il y a 24 ans ? Vous aviez aussi une arme. Pourquoi avez-vous
attendu si longtemps alors ? »
Pour mémoire (n’en déplaise
à « Poux-tine ») : « LE PRÉSENT BILLET A ENCORE ÉTÉ RÉDIGÉ PAR UNE PERSONNE «
NON RUSSE » ET MIS EN LIGNE PAR UN MÉDIA DE MASSE « NON RUSSE », REMPLISSANT
DONC LES FONCTIONS D’UN AGENT « NON RUSSE » !
Post-scriptum : Alexeï
Navalny est mort en détention pour ses opinions politiques. Les Russes se
condamnent à perpétuité à en supporter toute la honte !
Постскриптум: Алексей
Навальный умер в заключении за свои политические взгляды. Россияне обрекают
себя на всю жизнь нести весь позор!
[2]
Autrement dit, ils étaient des « douaniers » polonais (comme nos
marquis et marquisat gardaient les « marques » des empires, royaumes
et principautés), pas russes…
[3]
Bohdan Khmelnytsky né le 27 décembre 1595 et mort le 27 juillet 1657, est un
chef militaire et politique des Cosaques d’Ukraine, alors territoire relevant
de la république des Deux Nations (royaume de Pologne et grand-duché de
Lituanie). Il est à l’origine d’un soulèvement contre la noblesse polonaise en
1648 (un terroriste révolté…), puis d’un rapprochement entre les Cosaques et la
Russie par le traité de Pereïaslav, en 1654. Après sa mort, il devient une
véritable légende, symbole de la résistance cosaque et héros ukrainien. Mais
son hetmanat a aussi été marqué par des massacres de Polonais (faisant régner
la terreur ethnique), d’uniates et surtout de Juifs (déjà…).
[4]
Qui étaient en fait polonaise… ne nous y trompons pas…
[5]
On note que la Tchécoslovaquie aura d’abord été démantelée à travers l’invasion
nazie des Sudètes en septembre 1938, qui fait suite à l’Anschluβ
rattachant l’Autriche à l’Allemagne de mars de la même année, situation validée
à des accords de Munich, les 29 et 30 septembre 1938. Les Polonais n’étaient
pas présents, pas plus que les Russes de Staline.
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