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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

dimanche 13 juillet 2025

Un premier trimestre sur les chapeaux de roue (1/13)

Les aventures napolitaines de Julie (1/6)
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », du pur jus de neurone garanti 100 % bio, sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Quand on découvre une ville telle de Naples, la première chose qui vous saute aux yeux, c’est qu’elle est sale. La deuxième, c’est que dans les quartiers touristiques, ça grouille de monde et de voitures qui circulent densément entre bus et trolley qui se partagent la chaussée parfois de façon chaotique, et la troisième chose, dans les quartiers populaires, c’est la quantité invraisemblable de SDF…
Partout, il y a de la saleté, des détritus, des loqueteux et des voitures qui s’entassent ou sont mal garées. Pour découvrir « du beau », il faut rentrer dans les églises mais pas dans les cours d’immeuble des quartiers populaires, où les fils électriques et du téléphone accaparent l’espace disponible avec les étendoirs de linge et les poubelles ou descendre dans les couloirs du métro qui restent étonnamment propres et avenants…
 
Dès l’aérogare, Julie entre dans un maelstrom qui la conduit d’abord à la gare centrale, enfin, à proximité parce que le taxi ne veut pas aller plus loin, parce que c’est un « taxi-partagé »…
Par cher, 5 euros la place, mais il faut attendre qu’il soit plein pour démarrer dans un entrelac de rues, de ruelles, et d’autoroutes, de carrefours et de dédales pour être débarquée au milieu de la place Garibaldi…
Son hôtel est posé via Partenope, en front de mer, mais elle ne sait même pas ni dans quelle direction ni à quelle distance et son GPS lui indique 35 minutes de marche à pied, probablement musclée, à trainer son bagage à roulette et son sac à l’épaule.
Il fait froid, le ciel est couvert et la perspective est telle qu’elle hèle un taxi, qui la rackette de 25 euros pour l’emmener au Royal continental situé en face du Château de l’œuf…
Mais si, ça existe !
 
L’Hôtel Royal Continental où Julie déballe ses affaires, est situé dans un quartier calme et plus propre, sur la promenade en bord de mer de Naples. Il a l’avantage de bénéficier d’une superbe piscine ouverte « en saison » (juin à septembre) installée sur le toit, avec une vue panoramique sur la baie de Naples et le Castel dell’Ovo, justement, ce qui fait que Julie n’aura pas le loisir d’enfiler son maillot de bain : le bassin est fermé en hiver et il n’y a pas de plage.
Sa chambre à la décoration moderne est spacieuse et climatisée. Mais elle n’en a que faire.
Elle dispose d’une salle de bains correctement équipée, avec un sèche-cheveux et l’eau chaude au robinet met un certain temps à arriver : le couloir est long.
Mais elle à une vue sur la mer depuis un balcon étroit.
 
Un petit-déjeuner italien sucré lui sera servi tous les matins de son court séjour et le restaurant prépare des plats napolitains et une cuisine internationale pour le dîner. Mais il n’est pas ouvert à midi.
L’hôtel compte également une salle de sport, un auditorium de 530 places ainsi que de nombreuses salles de conférence et de réunion et un parking surveillé est à la disposition de sa clientèle, au tarif de 40 €/jour, tout ce dont elle n’a pas vraiment besoin.
Le bâtiment est situé à 500 mètres du célèbre quartier commerçant de Naples (il faut marcher) et de la principale zone culturelle de la ville. L’embarcadère des ferries reliant Capri et Ischia se trouve à seulement 15 minutes à pied. Mais elle ne pourra pas aller visiter le « Saint-Trop’ » de la péninsule… alors que c’était prévu à l’occasion de ces vacances-là.
Julie trouve seulement sa literie un peu trop ferme et saura s’en contenter, mais l’emplacement est extraordinaire en bord de mer.
 
Le temps finit par se lever, probablement « avec la marée » – qui n’existe pas -, et une fois installée dans sa chambre, elle se met en quête de visiter la ville.
Elle est venue pour voir le Castel de l’œuf, mais il est fermé pour cause de travaux, visiter le Castel Nuovo place de la municipalité à 15 minutes de marche de là, mais il est également en travaux, éventuellement se baigner, mais il fait froid et, comme dit ci-avant, il n’y a pas de plage mais un port de commerce d’un côté et un bord de mer protégé des fureurs de la mer Tyrrhénienne par de « gros cailloux », brise-lame en béton, qui longent le littoral de l’autre côté : pas un sac de sable à l’horizon !
Elle prend tout de même un encas sur le quai du petit port de plaisance et ne se laisse pas abattre : elle doit visiter le Castel Sant’Elmo perché sur la montagne qui surplombe la ville en empruntant l’un des funiculaires de la ville, afin de découvrir « d’en haut » sa baie avec vue sur le Vésuve, qui joue les Arlésiennes masquées par des nuées hivernales, plus, un autre jour, quelques églises dans le « centro Storico » avec une escale à la Chapelle Sansevero, si elle la trouve, pour admirer son incontournable et célèbre « Christ voilé », cette sculpture de marbre d’un gisant stigmatisé qui la laissera pantoise tellement on peut s’imaginer pouvoir tirer ce voile si léger d’un simple soupir…
Mais c’est du marbre…
Et puis il y a d’autres curiosité dans ce bâtiment, dont des écorchés et des statues de personnage tenant des filets de pêche également finement taillé dans du marbre…
Ce voile et ces « dentelles » ne sont pas sculptés et polis à merveille, mais en réalité modelés par l’artiste qui utilisait un procédé de composition chimique qui restera tenu secret par son sculpteur durant de longues années…
 
Elle s’est également fixée, avant de partir vers Pompéi, la vraie destination qui doit satisfaire sa curiosité contrariée, deux incontournables : le Museo Archeologico Nazionale di Napoli où sont entreposées des merveilles tirées de collections Farnèse et où sont rassemblées des ruines éparses de Pompéi. On y mire de gigantesques statues de marbre de dieux et déesses antiques, des bustes et ses statues équestres, plus une riche collection de mosaïques mises à jour justement à Pompéi et Herculanum, qui pavaient les sols intérieurs des riches maisons, ou ornaient leurs murs, et ensuite naturellement le site de Pompéi lui-même.
Car si elle n’avait pas brillamment réussi le concours de polytechnique, sa véritable vocation professionnelle aurait été d’être archéologue et non pas inspectrice des finances !
Une destinée contrariée… une de plus.
D’ailleurs, plus jeune, elle a participé à des fouilles en région parisienne et en Bretagne, elle a déjà visité nombre de sites antiques, en Égypte, en Jordanie, en Écosse, en Grèce et en Turquie et naturellement à Rome et Florence.
Naples et Pompéi, elle ne connait pas encore et c’est l’objet de ce petit intermède hivernal…
 
Voilà à quoi Julie, représentante de Matignon et de sa première ministre, détachée auprès de la CISA de Paul de Bréveuil et de l’amiral Gustave Morthe de l’Argentière occupe ses vacances de fin d’année 2023… à cheval sur 2024.
« Charlotte » est dans l’Océan Indien en famille à l’Île Maurice, Gustave est dans le Gers également en famille, et Babeth Brown, sa « tutelle », passe du temps dans le Calvados.
Quant aux équipes de la CISA et « autres partenaires » sis au Kremlin-Bicêtre, tout le monde est dispersé : la biographe, Alexis Dubois, est à bord du voilier de « l’actionnaire » à Maurice, et doit rentrer pour faire un peu de ski en station Pyrénéenne avec la photographe de la société, Aurélie la géante.
Il n’y avait donc rien à faire à Paris, sauf pour les équipes d’astreinte…
D’où sa décision d’aller se cultiver un peu après avoir réveillonné avec sa sœur, ses neveux, nièces et cousins.
Et, à plus d’un titre, elle n’aura pas été déçue.
 
Car à Naples, on plonge forcément dans l’Histoire qui s’étend sur plus de vingt-huit siècles, vingt-huit, ce qui en fait l’une des plus anciennes villes continuellement habitées au monde !
Sous le nom de Parthénope, elle fut fondée au VIIIème siècle avant J.-C. sur la colline de Pizzofalcone par des Grecs de la cité voisine de Cumes.
Deux siècles plus tard, elle est refondée sous le nom de Neápolis et s’étend rapidement jusqu’à devenir l’un des principaux centres commerciaux, culturels, philosophiques et politiques de la Grande-Grèce également très respectée des Romains, sous lesquels elle demeure un grand centre culturel et joue un rôle essentiel dans le développement conjoint de la civilisation gréco-romaine.
 
En résumé, après avoir été brièvement dépendante de l’Empire byzantin, la ville devient autonome au sein du duché de Naples (de 661 à 1139). Dès le XIIIème siècle et pour ensuite plus de six cents ans, elle devient successivement la capitale du royaume de Naples (1282–1816) puis du royaume des Deux-Siciles.
Elle reste alors un des principaux centres de développement économiques et technologiques d’Europe jusqu’à son annexion au royaume d’Italie en 1860, date à laquelle elle entame un relatif déclin socio-économique.
De 1925 à 1936, son centre historique est en grande partie réhabilité sous le régime fasciste du Duce avant de subir d’intenses bombardements dans les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale au cours de l’invasion alliée de la péninsule italienne.
Depuis la seconde moitié du XXème siècle, elle renoue avec une croissance économique soutenue dont les symboles sont la construction du Centro direzionale de Naples (quartier d’affaires), l’amélioration de son réseau de transports en commun, métro de Naples, qui est aussi propre et bien entretenu que les rues de surface sont sales et couvertes de détritus, et son raccordement au réseau ferroviaire à grande vitesse, « il Treno Alta Velocità », qui la relie notamment à Rome et à Salerne.
Elle dispose également du troisième PIB urbain d’Italie derrière Milan et Rome.
Enfin, le port de Naples est l’un des plus importants de l’Europe méditerranéenne.
 
Au cours des siècles, Naples a aussi été l’un des grands centres universitaires internationaux. L’université de Naples « Frédéric-II » est la plus ancienne université laïque du monde et la sixième plus ancienne en général.
Elle compte également l’université de Naples « L’Orientale », un des plus anciens instituts de langues orientales, ainsi que l’École militaire Nunziatella, l’une des plus anciennes du monde et non moins des plus renommées.
Elle est aussi traditionnellement un haut-lieu de la musique, avec l’École napolitaine de musique, à l’origine de l’Opéra bouffe, ou la chanson napolitaine, de l’art et de l’architecture, le fameux baroque napolitain, qui brille de tous ses éclats à travers l’œuvre du Caravage au XVIIème siècle, l’École du Pausilippe, le Liberty napolitain, le Théâtre napolitain et la Manufacture de Capodimonte, etc., de l’humanisme et des Lumières, ou encore la cuisine napolitaine, avec ses pâtes et surtout sa pizza napolitaine comme icône, Naples étant la ville italienne la plus étoilée au Guide Michelin.
 
En 2024, le site TasteAtlas la classe d’ailleurs à la deuxième place mondiale des villes possédant la meilleure gastronomie.
Il faut dire que sa « pizza fritta » ne laisse pas indifférent : c’est une sorte de calzone frite inventée à la fin de la dernière guerre mondiale. À ce moment-là, les denrées se font rares. Pour la plupart des Napolitains, impossible de mettre la main sur des tomates et de la mozzarella pour faire des pizzas. En plus, les fours à bois sont souvent inaccessibles aux citoyens lambda. Dans ces conditions, comment continuer à faire des pizzas sans équipement, et sans les deux ingrédients phares de la recette ?
Pour surmonter cette difficulté, les femmes napolitaines font preuve de créativité : elles réalisent les premières pizzas frittas sans garniture. Lors de sa friture, la pizza gonfle comme un beignet rempli d’air. Ensuite, libre à chacun de combler l’espace vide avec de la confiture, de la sauce ou des restes…
C’est comme ça qu’elle est apparue et que désormais elle est servie garnie.
 
Naples c’est aussi son club sportif le plus célèbre, la SSC Napoli, triple championne d’Italie – dernier sacre en 2023 –, qui évolue en « Serie A » et dispute ses matchs à domicile au stade Diego-Armando-Maradona, l’idole des afficionados, dans le quartier de Fuorigrotta à l’Ouest du centre-ville.
La ville est aussi célèbre pour son patrimoine et ses monuments. Le centre historique de Naples, avec ses fontaines, vestiges antiques, palais et plus de mille églises de toutes les tailles et de nombreuses époques et styles, est ainsi le deuxième plus grand centre-ville inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO après celui de Bordeaux tandis que le parc national du Vésuve et le Miglio d’oro ont été reconnus réserve mondiale de biosphère.
De plus, Naples est connue pour son cadre naturel somptueux articulé autour du golfe de Naples, Pausilippe, Champs Phlégréens, Nisida, Vésuve, etc.
Enfin, elle abrite la Villa Rosebery, l’une des trois résidences officielles du président de la République italienne, ainsi que ce vaste patrimoine archéologique qui aura attirée Julie pour ces quelques jours de pose, avec notamment la Naples souterraine et, à proximité, les ruines romaines de Pompéi et d’Herculanum.
 
Elle n’aura pas pu les visiter, mais les Napoli sotterranea est un terme italien qui désigne un réseau de galeries souterraines et de cavités creusé par l’homme dans le sous-sol de tuf du centre historique de Naples.
Sur une longueur de 80 km, ces cavités se réfèrent à diverses époques et en particulier directement à la période où les immeubles situés sur le dessus sont édifiés. En effet, la plupart des habitations de Naples sont construites avec du tuf prélevé sur place.
Les premières traces de creusement remontent à environ 5.000 ans, à la fin de l’ère préhistorique, puis les Grecs extrayaient de ces carrières des matériaux de tuf nécessaire à la fortification de Neapolis, et les Romains y édifièrent un énorme aqueduc et des citernes dont les galeries ont servi d’abri anti-aérien, lors de la Seconde Guerre mondiale.
Aujourd’hui, l’accès à ses galeries se fait principalement depuis la piazza San Gaetano et la via Sant’Anna di Palazzo.
 
Pour mémoire (n’en déplaise à « Poux-tine ») : « LE PRÉSENT BILLET A ENCORE ÉTÉ RÉDIGÉ PAR UNE PERSONNE « NON RUSSE » ET MIS EN LIGNE PAR UN MÉDIA DE MASSE « NON RUSSE », REMPLISSANT DONC LES FONCTIONS D’UN AGENT « NON RUSSE » !
Post-scriptum : Alexeï Navalny est mort en détention pour ses opinions politiques. Les Russes se condamnent à perpétuité à en supporter toute la honte !
Постскриптум: Алексей Навальный умер в заключении за свои политические взгляды. Россияне обрекают себя на всю жизнь нести весь позор!
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samedi 12 juillet 2025

2024, une année qui va être difficile (12/12)

Escale à Port Louis (5/5)
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », du pur jus de neurone garanti 100 % bio, sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
« Non, de la canne à sucre ! Mon premier mari s’est installé ici après-guerre, dans les années 50… »
Ah, « La guerre de Corée ? » insiste Alexis qui espère ainsi répliquer à la vacherie d’être passée pour une cruche pour être prise pour une « non-native English speaker », ou encore plus blessant, une « frog » ou « cheeseeating surrender monkey ».
Non : « Il ne l’a pas faites celle-là… »
Après cette dernière remarque sortie comme d’une claque, un coup de canon, en français et sur un ton vraiment désobligeant, Alexis préfèrera se taire une bonne partie de la soirée, évitant ainsi d’avoir à prendre le risque d’être de nouveau ridicule.
 
Vingt minutes plus tard, Paul faisait faire le tour du propriétaire, ponts extérieur et intérieur d’Eurydice, sa goélette de 45 mètres hors tout, du haut de la hampe de poupe au bout du mât de beauprés.
L’intérieur est pour l’essentiel l’œuvre de Florence et Paul reste intarissable sur le moindre épars de l’accastillage, mémoire fonctionnant à plein régime… « Désopilant, parfois » en pense Alexis pour elle-même.
Et alors que le bosco tance la cuisinière, sa femme, un peu surprise d’avoir à rajouter un couvert sous le taud de la plage arrière établi autour de la bôme de la grand-voile pour une Milady, Alexis se demande si Paul avait vraiment appris tous ces termes techniques durant ses insomnies ou s’il avait récupéré ses souvenirs… « Désopilant, il n’y a pas à tortiller ».
Un mystère qu’il ne voulait – ou ne pouvait – pas encore éclaircir…
 
Et une fois assis dans les sofas du pont-solarium, Paul fait son numéro : « Je crois que la cantinière nous aura préparé un colombo de ses îles, celles des Antilles néerlandaises. Mais avant de goûter à ton rhum d’exception, puis-je t’offrir une boisson plus soft ? »
Pourquoi pas ?
« − Jus de fruit frais, soda, thé ou café ? Un verre de vin peut-être ?
Thé, naturellement…
Thé de Ceylan, indien, glacé ou vert ?
De mes plantations ou du Sri Lanka !
Je n’ai pas de tes plantations…Tu le préfères blanc ou noir ?
Bien noir !
Avec du lait ou de la crème fraîche ?
Ah tiens !... Avec un nuage de lait…
Lait de vache ou de chèvre ?
Tu as du lait de chèvre, toi, ici à bord… Non, lait de vache de toute façon ! »
Paul rit une nouvelle fois…
« − Vache d’Afrique ou européenne ?
Européenne… Tu as vraiment tout ça ici ?
Et encore plein de choses insoupçonnables dans la cambuse… Sucre ou miel ?
Humm… plutôt du sucre.
De betterave ou de canne ?
De canne voyons !
Brun ou raffiné ?
Raffiné !
Et l’eau de ton thé, minérale des alpes, de source des Pyrénées, ou distillée du bord ?
Tu ne peux pas plutôt me faire un bon mojito ou un planteur, ce sera plus simple, noyé dans tes glaçons ? » se met-elle à rire à son tour…
Ils sont compliqués, ces deux-là, en pense Alexis toujours pour elle-même.
 
« Un planteur, s’il te plait… » se ressaisit-elle. « C’est beaucoup plus simple à faire : tu n’auras pas à me demander quelles feuilles de menthe je préfère, Garrigue ou brésilienne… » 
Très bien : comme tu veux. Avec des oranges de Jaffa, de Floride ou siciliennes ?
Italiennes…
Le rhum, de Martinique, de Guadeloupe, de Guyane, de la Réunion ou de Maurice ? Je ne vous propose pas le tien, ce serait probablement du gâchis : on le dégustera en digestif…
Guadeloupe…
Brun ou blanc…
Blanc, voyons !
Trois-Rivières, ou domaine de Séverin ?
Trois-Rivières !
Et pour les glaçons, de l’eau, même question que tout-à-l’heure… »
L’hilarité est désormais à son comble…
« − Fais comme tu veux !
Mais ne me fais pas croire que tu as tout ce choix à bord !
Mais si, sans ça je ne proposerai pas…
Tu n’as pas de choix du sirop de sucre de canne ?
Non justement ! Je crois que les enfants n’ont laissé qu’une seule bouteille intacte.
Oh ! Comme je suis déçue, là…
Alexis, vous préférez un vin blanc sec, liquoreux ou autre chose que j’ai déjà proposé ?
On va écourter, je sais que la cale est abondamment pourvue ! Alors la même chose que Lady Joan, s’il vous plait, patron ! »
En tout cas, preuve est faite pour Alexis que la « mémoire courte », ou contemporaine, de Paul fonctionne très bien depuis son retour de Minsk : il aura fait l’inventaire au moment d’arriver à bord !
 
Une fois les breuvages servis, Lady Joan revient à la charge.
« Qu’est-ce que je dois dire à mes autorités et faire en conséquence pour mon client, Sir Paul ? »
« Sœur Paul », avec ce divin accent britannique des quartiers de la City ou de Westminster, même en français, ça reste avoir un aspect irréel, surréaliste ou magique plutôt, note Alexis qui s’en régale.
Surtout au fin fonds de l’Océan Indien…
C’est probablement tout le miel du fameux « british sense of humor » !
 
Paul fait mine de réfléchir : se souvient-il de ce qui va se passer où invente-t-il une réponse au mieux de ses intérêts ?
« Écoute, on va prévoir plusieurs choses… » commence « Sir Paul » après avoir avaler une première gorgée de son punch en faisant tinter les glaçons contre la paroi de son verre.
Il est aussitôt interrompu par la lady : « J’ai prévu que tu puisses rencontrer les leaders des formations politiques de ce micro-pays pour te faire connaître, y compris des chagossiens… »
« C’est bien, mais non pas tout de suite… »
On ne met jamais les décideurs en première ligne et en avance des hostilités : ils envoient toujours des ambassadeurs ou des missi dominici.
« Ce n’est pas que je me prenne pour l’égal des élus de ce pays ni que je sois sorti de la cuisse de Jupiter… »
Ils disent plutôt « think you are God’s gift », « penser être un don de Dieu »…
Du coup, là, la lady britannique a un peu de mal à assimiler la dernière référence, note Alexis par un petit signe discret sur son calepin de notes…
« Pourtant, quelques enveloppes pour financer une campagne électorale… c’est toujours bien vu, un généreux donateur ! »
Certes… « Mais comme tu ne sais pas qui sera le bon cheval au bout de leurs élections, ni si les accords seront pris avant ou après leurs élections, franchement, la corruption active, ce n’est pas du tout le genre de la maison… »
Il se racle la gorge et reprend un gorgeon du planteur-maison.
« Que tes émissaires et contacts sur place puissent prendre langue avec les seconds couteaux voire les secrétaires de cabinets, éventuellement avec quelques promesses de participations financières aux bonnes œuvres mauriciennes ou chagossiennes, je ne dis pas non.
Mais on ne verse rien, on ne paye rien que des repas qui entretiennent la bonne entente tant que rien n’est signé, tu entends bien… »
Elle entend.
 
« Et ces « gestes de bonne volonté » peuvent aller jusqu’où ? »
Bé ça va dépendre des demandes et attentes.
« Moi, que je paye à la couronne britannique un loyer ou au gouvernement mauricien, ça me paraît naturel et ça ne change pas grand-chose.
En revanche, Londres et Washington, venaient de temps en temps jeter un œil sur les projets qu’on développe sur l’atoll : il faudra donc qu’il en reste ainsi moyennant quoi les mauriciens pourraient bénéficier des mêmes prérogatives, mais sans rien de plus ! »
Noté.
« Je veux bien même accueillir quelques chagossiens sur les chantiers, s’ils ont les compétences requises : on peut concéder un droit de préférence à justifier au cas par cas, que ce ne soit pas non plus systématique ou un droit acquis d’office ! »
Noté…
« Je suis même près à dérouter le trafic aérien depuis l’Europe sur Port Louis pour des contrôles douaniers, en revanche, il est hors de question qu’il y ait des droits de douane sur les marchandises qui vont sur l’atoll… »
Ah ça, elle ne sait pas…
« Eh bien je ferai passer tout le monde par Diego Garcia et on refoulera tout ce qui n’en vient pas… Tu sais, c’est très facile…
Non, je pense qu’on peut alors imaginer de doubler le loyer, seulement le doubler, pour un bail de 99 ans, et même d’héberger des contrôleurs s’ils s’engagent à foutre la paix à tout le monde, même à mes travailleurs pakistanais… et même exiger de ces derniers qu’ils ne foutent pas les pieds à Maurice ou alors avec un visa préalable, là ça m’est bien égal ! »
Lady Joan s’illumine au fur et à mesure d’un large sourire : elle a de quoi négocier et c’est justement une partie de son métier que de monter des deals « gagnants-gagnants »…
 
« Pour le reste, tu me fais venir les gusses de Musk pour une petite virée aéronautique si ça les branche.
Mais globalement, on mettra le prix qu’il faut pour qu’ils me fabriquent et me mettent en orbite mon bidon de ravitaillement le plus rapidement possible… »
Mais pourquoi ce « bidon » ? Il va servir à quoi ?
« Je t’expliquerai si tu viens aussi sur l’atoll…
D’après ce que j’ai compris, j’aurai fait, dans le passé dont je ne me souviens plus, le pari que j’irai baiser ma femme en orbite ! »
Lady Joan ouvre de grands yeux comme si elle avait été choquée par le terme, mais à la réflexion, Alexis se demande si elle ne se réjouissait pas : si on avait pu lire sa pensée, ça aurait été « Oh la chance ! »… ça correspondait assez bien avec son expression de surprise, finalement…
« Alors, un, je ne sais même pas si elle est d’accord, et deux j’ai un prototype opérationnel qui semble pouvoir grimper en orbite mais qui n’a pas assez de réserve de carburant ni pour s’y maintenir assez longtemps ni pour redescendre rapidement sans laisser s’étouffer ses passagers après plusieurs semaines sans oxygène…
Voilà, c’est juste une question de masses à propulser à 7,9 km/s qui est la vitesse de satellisation minimale à atteindre. »
Ah… Là ses yeux et son regard se sont un peu ternis…
 
« Or, comme tu ne le sais pas nécessairement, la vitesse finale d’un objet anaérobique, pour faire simple, est égale à la vitesse d’éjection du combustible utilisé, factorisé par le logarithme népérien du rapport de masses, l’initiale et la finale. Donc, si je veux obtenir 7,9 km/s avec des ergols à base de kérosène et d’oxygène qu’on peut trouver sur un aéroport quelconque, il me faut, pour un véhicule de 12 tonnes à vide, environ 15 tonnes d’ergols dans ses réservoirs, soit 27 tonnes au décollage.
Mais pour revenir dans des délais raisonnables et en sécurité, pour bien faire, il faudrait prévoir au moins 3 tonnes de plus, soit une masse au décollage non pas de 30 tonnes mais de plus de 33 tonnes et là, avec les dimensions des ailes et la puissance des moteurs, mon engin aura du mal à décoller sans se casser à moins de choisir la solution d’embarquer encore plus de carburant pour des moteurs encore plus puissants.
Ce qui sera le cas pour l’avion final où il est prévu qu’il fasse environ 75 tonnes au décollage, comparable à un Airbus 320 pour des dimensions analogues.
Mais c’était trop cher pour un démonstrateur conçu seulement pour tester le vieillissement des céramiques de protection…
D’où la solution du réservoir en orbite proposée à Musk !
Tu comprends ? »
Non !
Paul aurait parler chinois, yiddish, tamoul ou hébreu, ça aurait eu le même effet.
Et le regard aurait été autant éteint !
Tout ce qu’elle retient, c’est que tout est calculé, semble-t-il…
 
« Absolument : tout est question de calcul !
Mais dans le modèle définitif, les moteurs utiliseront dans un premier temps de l’hydrogène et de l’oxygène, beaucoup plus énergétique mais nettement plus volumineux pour avoir une densité largement moinds, qui seront en plus fabriqués sur place au repos par électrolyse d’eau de mer avec la production électrique d’une minicentrale nucléaire que devrait sortir Gates dans l’intervalle…
C’est pourquoi mon avion orbital a la forme, le design et les attributs d’un catamaran et peut flotter.
Mais tu verras ça le jour où tu accompagneras les gusses de Musk que tu arriveras à me ramener… »
Son « french stallion » continue de l’étonner…
 
La soirée passera à régler des détails et évaluer des hypothèses divergentes. Puis tout le monde ira se coucher sans que Lady Joan ne regagne la terre ferme. D’ailleurs, Paul sera reparti à terre juste après l’aube avant qu’elles ne s’éveillent.
Les deux femmes deviseront alors à bord au soleil parti à l’assaut du zénith, autour d’un copieux petit-déjeuner sous la brise matinale avant que la Lady ne rentre chez elle et qu’Alexis ne regagne Paris-Roissy-Charles de Gaulle.
C’est en effet l’occasion pour Alexis de questionner la Lady sur le passé de Paul afin de compléter sa biographie encore en cours d’élaboration…
 
Pour mémoire (n’en déplaise à « Poux-tine ») : « LE PRÉSENT BILLET A ENCORE ÉTÉ RÉDIGÉ PAR UNE PERSONNE « NON RUSSE » ET MIS EN LIGNE PAR UN MÉDIA DE MASSE « NON RUSSE », REMPLISSANT DONC LES FONCTIONS D’UN AGENT « NON RUSSE » !
Post-scriptum : Alexeï Navalny est mort en détention pour ses opinions politiques. Les Russes se condamnent à perpétuité à en supporter toute la honte !
Постскриптум: Алексей Навальный умер в заключении за свои политические взгляды. Россияне обрекают себя на всю жизнь нести весь позор!
Parrainez Renommez la rue de l'ambassade de Russie à Paris en rue Alexeï Navalny (change.org)

vendredi 11 juillet 2025

2024, une année qui va être difficile (11/12)

Escale à Port Louis (4/5)
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », du pur jus de neurone garanti 100 % bio, sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Les forces en présence semblaient donc inégales. Pour faire aboutir sa démarche, il paraissait indispensable que le gouvernement mauricien obtienne d’abord le soutien effectif de pays influents et amis.
Celui de la France est exclu : le gouvernement français ne peut, d’une part, prendre le risque de mécontenter Londres sur ce dossier, d’autre part, il n’est pas à l’aise dans cette affaire, les Mauriciens n’ayant pas abandonné l’idée de revendiquer Tromelin que Paris entend conserver pour l’importance de sa zone économique et halieutique.
Et puis la présence de Paul sur un des atolls des Chagos n’est pas référencée par le ministère compétent de la rue Oudinot, même si le Président Makarond y aura déjà fait un détour à l’occasion de sa première tournée à Mayotte[1].
Enfin, le cas de Mayotte détachée des Comores, et ce malgré de nombreuses résolutions des Nations Unies condamnant cette situation, incite les autorités françaises à la plus grande prudence et à la neutralité.
 
Cependant, l’Inde et la Chine peuvent être sollicitées avec de réelles chances de succès, la première étant très sensible à tout ce qui touche au processus de décolonisation et la seconde, étant membre du Conseil de sécurité des Nations Unies et garde un œil sur « ses futures routes de la soie » maritimes.
Si ces deux pays décidaient de soutenir activement les Mauriciens dans leur action, on pourrait alors imaginer que la Grande-Bretagne soit mise en difficulté et peut-être même amenée à devoir abandonner in fine l’archipel des Chagos.
« Ce qui va finir par arriver », prévient Lady Joan. « Probablement avant la fin de l’année ! »
« Oh mais alors, on a un peu de temps pour voir venir et négocier… »
Bien sûr, « mais il faut s’y prendre rapidement et savoir anticiper : c’est pour cette raison qu’on m’a demandé de t’en parler. »
D’autant qu’on envisage que Maurice pourrait continuer de louer Diego Garcia aux États-Unis et toucherait ainsi des royalties qui constitueraient une importante source de rentrées de devises. « On peut très bien envisager la même chose pour tes installations… »
Quant au repeuplement de l’archipel, du moins d’une partie, il paraît difficilement réalisable car il aurait de fortes chances d’être rejeté par Washington, notamment en ce qui concerne Diego Garcia.
« Chez moi, il n’y a jamais eu de population installée, faute d’eau potable… Des bivouacs éphémères de pêcheurs, uniquement… »
 
« Par ailleurs, il convient aussi de te rappeler que le 22 juin 2017, l’Assemblée générale des Nations unies par 94 voix pour, 15 contre et 65 abstentions, a demandé à la Cour internationale de justice de rendre un avis consultatif portant sur le respect, par le Royaume-Uni, des règles pertinentes du droit international lors du processus de décolonisation.
La Résolution interroge également la Cour sur les conséquences juridiques de la séparation de l’archipel de Maurice en 1965 et du maintien de l’archipel sous administration britannique.
Or, l’analyse du vote révèle un soutien des pays majeurs du Sud – Afrique du Sud, Algérie, Cuba, Égypte, Inde, Nigeria, Philippines, Vietnam, etc. – à Maurice, alors que l’opposition provient des proches alliés des États-Unis et du Royaume-Uni – Australie, Israël, Japon, France, etc.
Et en septembre 2018, Maurice a donc porté l’affaire devant la Cour internationale de justice pour obtenir un avis consultatif contre les objections britanniques. D’autant qu’en 2016, les autorités britanniques reconduisent pour 20 ans le prêt de l’île de Diego Garcia aux États-Unis ».
 
Il faut donc attendre le 25 février 2019 et l’avis consultatif de la Cour internationale de justice qui estime que le Royaume-Uni a « illicitement » séparé l’archipel des Chagos de l’île Maurice après son indépendance en 1968.
« Les dés étaient lancés…
L’assemblée générale de l’ONU aura adopté une résolution le 22 mai 2019, exigeant de la Grande-Bretagne la restitution dans les six mois de l’archipel des Chagos à la République mauricienne, ce qui permettrait aux Chagossiens de retrouver leurs terres.
Résolution adoptée à une très large majorité, même si elle était non contraignante mais à forte valeur politique : 116 pays votent pour, 56 s’abstiennent et 6 votent contre. Ce délai a pris fin le 22 novembre 2019 sans que le Royaume-Uni se conforme à cette résolution ou à l’avis consultatif formulé en février par la Cour internationale de justice (CIJ) demandant à Londres de mettre fin « dans les plus brefs délais » à son administration des Chagos ».
 
Et c’est alors que les choses se sont précipitées, à l’allure d’un train de sénateur : Le 15 janvier 2020, Pravind Jugnauth premier ministre des île Maurice, était à Londres pour assister à un sommet sur les investissements de la Grande-Bretagne en Afrique. Il s’est entretenu avec les chefs des gouvernements de l’Afrique du Sud, du Kenya, de Côte d’Ivoire et du Mozambique.
Il a indiqué que : « Port-Louis étudiait la possibilité d’entamer des poursuites contre des responsables britanniques devant la Cour pénale internationale pour crime contre l’humanité ».
Et le 25 mai 2020, la nouvelle carte publiée par l’ONU fait apparaitre l’archipel comme territoire mauricien !
La Chambre spéciale du Tribunal international du droit de la mer des Nations unies a ensuite conclu dans son arrêt du 28 janvier 2021 que la revendication de souveraineté par la Grande-Bretagne sur l’archipel des Chagos va à l’encontre des conclusions faisant autorité, formulées dans l’avis consultatif l’Assemblée générale de l’ONU (résolution 73/29531).
En février 2022, avec le navire Bleu de Nîmes, l’État mauricien organise une mission de cartographie des terres émergées du récif Blenheim afin de conforter sa demande de délimitation de sa zone économique exclusive par rapport à celle des Maldives et la première visite sans supervision britannique de Chagossiens exilés aux îles Salomon.
C’est au début du mois de janvier 2023, que le Royaume-Uni accepte de participer aux négociations avec Maurice[2].
Ce qui n’empêche pas dès alors les Chagossiens de critiquer le fait qu’ils n’aient pas leur mot à dire dans ces négociations d’une éventuelle cession des îles par le Royaume-Uni.
 
« − On en est là, mon cher Paul. Ton atoll ne fera bientôt plus partie des « exceptions » telles que celle relative à Diego Garcia : tes installations vont devenir mauriciennes sans que tu n’aies eu toi non plus ton mot à dire…
Dis donc, je suis tout de même pair du royaume, moi, pour services éminents rendus à ton pays et à la couronne de ses souverains, moi, d’après ce que j’ai compris… Et il paraît même que je vote pour les membres de la chambre haute, comme toi ! »
Non, elle, elle n’est que l’ex-épouse successive de deux Lords, pairs du royaume, hélas décédés… que depuis elle passe pour une mante religieuse dans la haute société de la vieille aristocratique britannique, mais n’est jamais que Lady alors que Paul aura été anobli par décision personnelle de la Reine Elisabeth II, sans demander son avis au gouvernement d’alors[3]
Et alors, quelles conséquences sont à prévoir ?
« Eh bien, ils te préviennent que c’est « en cours » par mon intermédiaire… Tu sais que je reste une intermédiaire de… qualité !
Et je suis chargé de leur rapporter tes intentions si tu en as déjà, ou de toute façon ta réaction.
Ensuite, sache que les habitants des îles Chagos ont toujours critiqué ce qu’ils ont appelé leur « exclusion » des négociations devant conduire éventuellement le gouvernement britannique à accepter de renoncer à sa souveraineté sur la région. »
 
Même si le gouvernement britannique a aussi déclaré qu’il fournirait un ensemble de mesures de soutien financier à l’île Maurice, comprenant des paiements annuels et des investissements dans les infrastructures, « certains d’entre eux préfèreraient une autonomie complète qui tutoierait l’indépendance et que ces ressources promises leur soient directement versées. »
Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déjà pu déclarer : « Nous sommes conscients que l’avenir des îles est une question importante pour la communauté chagossienne. Leurs intérêts ont été un élément important des négociations. »
« Et tout le monde veut aller vite, au moins avant les élections législatives, celles de l’île Maurice, mais également des Communes, les majorités parlementaires pouvant basculer à Londres et à Port Louis.
Par ailleurs, si ça se fait, une certaine partie des mauriciens semble être contrariée par cet éventuel accord où ils se retrouveraient à devoir partager leur réussite économique avec ce qu’on considère ici souvent comme des gueux des quartiers pauvres… »
La cruauté des hommes entre eux…
 
« Tous les chagossiens ne sont pas non plus contents : d’abord l’essentiel des familles relogées à Port Louis qui étaient originaire de Diego Garcia ne pourront probablement pas retrouver leurs terres si cette rétrocession se fait dans les conditions actuellement projetées.
Ensuite, d’autres regrettent de ne plus avoir accès aux universités de Londres, parce que celles sur place, ce n’est quand même pas le même niveau, sauf à aller s’exiler en Australie ou en Inde. Mais c’est loin d’être aussi facile…
Enfin quelques minorités religieuses auraient bien vu d’être plutôt rattachées aux Seychelles voisines qui a une religion d’État : l’islam !
Et puis il y a le problème des exilés londoniens originaires des Chagos. Quid de leur retour ? »
Paul joue l’âne pour avoir du son ou reste obtus : « Mais qu’est-ce que ça change pour mon site ? »
Il change de propriétaire avec une possible révision du loyer d’occupation.
« Et éventuellement la prise en charge et l’accueil de chagossiens originaires de ton île ! »
 
« Mais je te dis qu’il n’y avait personne faute d’eau et d’installation avant Milton et sa fondation qui ont été les premiers à louer le site. En revanche, je ne suis pas contre procurer du travail à quelques-uns qui acceptent de s’exiler dans mon trou… » sans en dire plus sur « le trou » évoqué !
« Et puis il faudra envisager de faire circuler les voitures à gauche des chaussées, s’il en existe ! »
Paul éclate alors de rire à cette remarque iconoclaste…
Et c’est communicatif…
 
« Admettons… » fait-il une fois calmé. « Tu as un verre de rhum local à m’offrir où je t’emmène sur ma Goélette pour dîner ? »
La lady en reste coite de surprise : « Mais je ne suis pas habillée pour une sortie en mer ! Et je n’ai rien à me mettre !… »
Paul rit de nouveau aux éclats !
« Sans chichi ! On fait comme au McDo : tu viens comme tu es et un membre d’équipage te ramènera avec la voiture. Comme ça on pourra abuser du rhum qu’il y a à bord… »
Elle veut bien, car il faudrait surtout discuter des suites à donner à toutes ces informations…
« Bien sûr. Mais j’y verrai plus clair avec un verre de rhum, l’estomac plein et mes médocs. À condition qu’on travaille en français pour qu’Alexis comprenne bien qu’elles sont les options qu’offre la situation et qu’elle puisse prendre des notes compréhensibles à jeun : je n’ai toujours pas confiance dans ma capacité à garder en mémoire des informations importantes. »
« Mon pauvre chéri… Tu es bien atteint alors… »
Et puis Alexis n’est pas si conne que ça, même si elle a des lacunes de vocabulaire du langage de Shakespeare, surtout quand la lady accélère son débit oral…
Tout bien réfléchi, celle-ci veut bien : « Laisse-moi juste mettre un châle et prendre une petite laine. »
Elle se lève alors, suivi de Paul plus rapide qu’elle pour lui offrir son bras, mettant fin à l’entretien, et les voilà tous les trois qui déménagent jusqu’à la voiture de location de Paul, une jeep découverte.
Et outre un cardigan de flanelle, Lady Joan emporte également un flacon de rhum de ses soi-disant plantations…
« Parce que tu as aussi des plantations dans cette partie du « vignoble » océanique du monde ? » questionne Paul…
 
Pour mémoire (n’en déplaise à « Poux-tine ») : « LE PRÉSENT BILLET A ENCORE ÉTÉ RÉDIGÉ PAR UNE PERSONNE « NON RUSSE » ET MIS EN LIGNE PAR UN MÉDIA DE MASSE « NON RUSSE », REMPLISSANT DONC LES FONCTIONS D’UN AGENT « NON RUSSE » !
Post-scriptum : Alexeï Navalny est mort en détention pour ses opinions politiques. Les Russes se condamnent à perpétuité à en supporter toute la honte !
Постскриптум: Алексей Навальный умер в заключении за свои политические взгляды. Россияне обрекают себя на всю жизнь нести весь позор!
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[1] Cf. épisode « Dans le sillage de Charlotte » des « Enquêtes de Charlotte », aux éditions I3
[2] On ne le sait pas encore à ce moment-là chez Lady Joan, mais c’est le 3 octobre 2024, avant les élections législatives mauriciennes, mais après celles de juillet 2024 au Royaume-Uni, qu’un accord sera trouvé : le nouveau gouvernement travailliste reconnait alors la souveraineté de l’île Maurice sur les îles Chagos, et le Royaume-Uni est toutefois autorisé à exercer des droits souverains sur Diego Garcia, pour assurer la poursuite de l’exploitation de la base militaire commune avec les États-Unis pendant une période (initiale) de quatre-vingt-dix-neuf ans.
Ce qui n’empêchera pas ensuite les Chagossiens de critiquer le fait qu’ils n’aient pas eu leur mot à dire dans cet accord de cession des îles par le Royaume-Uni.
[3] Cf. épisode « Parcours olympiques », dans la série des « Enquêtes de Charlotte » aux éditions I3

jeudi 10 juillet 2025

2024, une année qui va être difficile (10/12)

Escale à Port Louis (3/5)
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », du pur jus de neurone garanti 100 % bio, sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Ainsi, si l’île Maurice présentait un intérêt économique indéniable aux yeux des Britanniques – ils y développèrent la culture de la canne à sucre –, il n’en fut pas de même de l’archipel des Chagos qu’ils délaissèrent pendant plus d’un siècle, laissant ses habitants s’adonner à l’élevage, à la pêche, un peu à l’agriculture et surtout « au bricolage » (le ramassage des déchets et bout d’épaves, parfois mais rarement, des containers entiers rejetés par l’océan).
Ce n’est seulement qu’au cours des années 1960, lorsque l’indépendance de Maurice se profila, que les Britanniques se rendirent compte que l’archipel des Chagos, par sa situation géographique, pouvait présenter un certain intérêt.
Dans un contexte de guerre froide et peu de temps après la fin de la guerre du Vietnam, les États-Unis et la Grande-Bretagne entendaient contrecarrer l’influence soviétique grandissante dans l’océan Indien et préserver leurs intérêts politiques et économiques.
 
« À cette époque, l’URSS bénéficiait de nouvelles bases au Mozambique et en Somalie à Berbera, alors que les Anglais perdaient un certain nombre de points d’appui militaires dont celui d’Aden.
Aussi, en 1965, la Grande-Bretagne persuada-t-elle le Premier ministre d’alors, Sir Seewoosagur Ramgoolam, de renoncer à larchipel des Chagos en échange de lindépendance et dune compensation financière de 3 millions de livres sterling.
Celui-ci, qui entendait être le père fondateur de la future nation mauricienne, accepta cette proposition en sefforçant de ne pas l’ébruiter.
Lindépendance de Maurice ne fut cependant proclamée que le 12 mars 1968 en raison de retards liés à la réforme électorale, mais aussi parce que le parti travailliste de Ramgoolam redoutait l’affrontement avec les partisans de Gaétan Duval, chef de file du Parti mauricien social-démocrate (PMSD), favorable à une association avec la Grande-Bretagne plutôt qu’à l’indépendance » continua d’exposer Lady Joan Thornner.
 
Conformément à l’accord conclu entre Ramgoolam et le Premier ministre britannique Harold Wilson, le Royaume-Uni créa dès 1965 les territoires britanniques de l’océan Indien (BIOT), qui regroupaient l’archipel des Chagos et trois îles détachées des Seychelles, Farquhar, Aldabra et Desroches. À partir de 1965 et jusquen 1973, ils entreprirent alors le dépeuplement de larchipel en évacuant la population de Diego Garcia et des îlots environnants, soit 450 familles pour environ 1.200 personnes.
Ces Chagossiens étaient des descendants de plusieurs générations d’habitants de l’atoll, souvent des métis d’Africains et d’européens, généralement français, des personnes venues travailler sous contrat qui s’y étaient fixées, et enfin des ressortissants des autres îles.
Selon le journal mauricien Le Militant du 20 octobre 1975, « la procédure d’expulsion fut simple : le capitaine du bateau qui ravitaillait les îles chaque trois mois n’apporta plus de ravitaillement et les habitants n’eurent pas d’autres choix que d’obéir aux ordres d’évacuation donnés par le capitaine du bateau ».
« Les Britanniques dépeuplèrent ainsi l’île, le gouvernement anglais s’engageant à reloger les insulaires déplacés à Maurice et à leur octroyer une indemnité financière.
À leur arrivée à Port-Louis, ces derniers furent entassés dans les bidonvilles de la capitale (Cité-la-Cure et Roche-Bois) où ils vécurent dans la misère la plus totale, ignorés des autorités. Et le gouvernement travailliste mauricien ne fit rien pour les aider à s’insérer au sein de la population mauricienne mais envisagea plutôt d’installer ces réfugiés sur l’île d’Agaleda (au Nord de Maurice et à proximité de l’archipel des Seychelles), estimant qu’ils pourraient y trouver des conditions de vie proches de celles qu’ils avaient connues dans l’archipel.
Inutile de dire que ces derniers refusèrent de se conformer à cette solution, souhaitant plutôt retourner directement chez eux.
Quant à la somme de 3 millions de livres sterling promise par Londres pour la rétrocession de l’archipel, elle aurait été versée dès mars 1966 mais, en fait, le gouvernement mauricien s’en servit pour financer divers projets et non pour favoriser l’insertion des Chagossiens » précise-t-elle.
 
Et on peut vérifier qu’une fois l’archipel vidé de ses habitants, la Grande-Bretagne procéda donc à son « nettoyage ethnique » pour permettre l’installation d’une base américaine et d’une station maritime de télécommunications : Londres récupérait en fait l’archipel des Chagos pour le mettre à la disposition de l’armée américaine pour une période de cinquante ans.
On sait aussi que les BIOT furent établis à linstigation des États-Unis, dépourvus de port de soutien et de bases militaires entre la Méditerranée et le Pacifique. Afin de remédier à ce manque, Washington souhaitait s’implanter dans certaines îles appartenant à la Grande-Bretagne, à condition que celles-ci restent britanniques, afin d’éviter toute pression politique, et que leurs habitants soient déplacés pour garantir une sécurité d’utilisation maximale et la plus grande confidentialité.
 
L’ouverture officielle de la base ainsi eu lieu en mars 1973. En échange, les Britanniques auraient obtenu des États-Unis un important rabais (8,5 millions de dollars) pour lachat de fusées Polaris (1966) et une indemnité de 11,5 millions de dollars en dédommagement des frais engagés pour « nettoyer » l’île.
Des travaux ont été entrepris ensuite, en 1978, afin daccueillir les bombardiers B 52 (allongement de la piste datterrissage) et la magnifique baie naturelle de Diego Garcia a été aménagée pour recevoir des porte-avions et des sous-marins nucléaires. Enfin, les entrepôts de combustibles et de stockage d’armes ont été agrandis.
Depuis lors, Diego Garcia joue un rôle clé dans le dispositif militaire des États-Unis : la base a été largement utilisée par l’aviation américaine durant le conflit afghan et l’est encore depuis leur intervention en Irak.
 
Sauf que cet abandon des Chagos fait toujours l’objet d’une vive polémique à Maurice, l’opposition au parti travailliste, avec à sa tête le MMM de l’actuel Premier ministre Paul Bérenger, reprochant aux travaillistes d’avoir échangé l’archipel et ses habitants contre l’indépendance.
Mal à l’aise, Sir Seewoosagur Ramgoolam est progressivement revenu sur sa position.
« Il a commencé par demander des aides financières supplémentaires à la Grande-Bretagne qui avait initialement versé 665.000 livres sterling pour permettre le rattachement des Chagossiens à Maurice.
Puis, sous la pression de ses adversaires politiques, il revendiqua, le 2 avril 1976, la restitution de l’archipel, allant jusqu’à exiger de la France la remise de Tromelin, un rocher inhabité perdu dans l’océan Indien et rattaché à La Réunion (à 535 km au Nord), ainsi que le banc poissonneux de Saya de Malha » continue-t-elle d’exposer non s’en s’être resservit d’une autre tasse de thé après en avoir proposé à Alexis qui a refusé.
Ces deux-là ne voyaient pas où elle voulait en venir, sinon à parer les prochaines difficultés.
Et Alexis s’abimait les yeux à retranscrire sur ces petits carnets de note ce qu’elle comprenait de cet exposé en anglais…
 
« À maintes reprises et sous forme de manifestations, d’occupations de lieux publics ou de grèves de la faim, les Chagossiens ont attiré l’attention des autorités – le gouvernement mauricien mais aussi et surtout les Britanniques – sur leur sort, réclamant les fonds promis pour leur réinsertion, l’octroi de terres, de logements, de bétail et l’accès aux soins et à l’éducation pour leurs enfants.
Ils n’ont obtenu gain de cause qu’en 1978, mais la somme qui leur fut versée (17.000 roupies par famille, soit 21 euros) était inférieure à celle initialement prévue (18.500 roupies, soit 23 euros) et au pouvoir d’achat qu’elle représentait en 1972, Maurice ayant entre-temps connu une très forte inflation. Cette indemnisation ne réglait donc pas la situation de ces populations déracinées, marginalisées et incapables de s’insérer dans la société mauricienne et son tissu économique. »
 
Certes, et on imagine bien que le problème des Chagos persistant toujours, les Chagossiens exigent de la Grande-Bretagne qu’elle prenne ses responsabilités. En cela, ils bénéficiaient déjà de fidèles soutiens comme celui du député travailliste anglais Jeremy Corbyn : celui-ci aura fait de nombreux voyages à Maurice pour juger de leurs conditions de vie et intervint à plusieurs reprises à la Chambre des communes pour défendre leur cause et leurs droits.
« En novembre 2000 » précise alors Lady Joan dont feu son mari avait déjà cette splendide propriété sise à Maurice depuis des décennies, « la Haute Cour de Londres décréta que le dépeuplement de l’archipel des Chagos avait été illégal car en violation de la Charte des Nations unies concernant la décolonisation. Elle autorisa donc les Chagossiens à se rendre en visite dans certaines îles de l’archipel, à l’exception de Diego Garcia.
En février 2002, les Chagossiens obtinrent la nationalité britannique : puisque leur territoire avait été intégré au sein des BIOT, cela leur offrait donc la possibilité d’émigrer en Angleterre ou de rester à Maurice. »
 
Et la position de Cour de justice de La Haye, dans cette histoire, peut-on se demander ?
« Justement, le combat des Chagossiens n’a pas pour autant cessé, leur objectif étant de retourner vivre dans l’archipel. Cette revendication est désormais partagée par toutes les formations politiques mauriciennes qui réclament unanimement la rétrocession des Chagos à l’île Maurice, question qui vient de prendre une nouvelle tournure marquée par une opposition de plus en plus forte entre Londres et Port-Louis.
En effet, la Grande-Bretagne est revenue sur la décision de la Haute Cour de Londres au moyen de deux décrets (Order in Council du 10 juin 2004) interdisant désormais aux Chagossiens de se rendre dans l’archipel, droit qui leur avait pourtant été reconnu en 2002. Cette décision a été très mal accueillie par les insulaires ainsi que par le gouvernement mauricien qui exigea la restitution de larchipel et louverture de négociations avec la Grande-Bretagne.
Cette dernière, de son côté, entendait d’abord ne pas négocier.
Et dans de telles conditions, le conflit s’est durci au fil des mois : les Mauriciens menaçaient de quitter le Commonwealth pour pouvoir porter le contentieux devant la Cour internationale de justice de La Haye.
Or, pour ce faire, ils devaient au préalable obtenir le soutien de lAssemblée générale des Nations unies, ce qui n’a guère posé de problème. »
La Grande-Bretagne voyait donc dun mauvais œil cette éventualité qui pouvait la mettre dans une situation diplomatique délicate ainsi que son allié américain pour lequel la base de Diego Garcia était devenue encore plus stratégique au fil du temps.
 
« Aussi le gouvernement de Tony Blair, qui avait refusé de recevoir Paul Bérenger lors d’un passage à Londres, s’était efforcé de tuer dans l’œuf ces initiatives diplomatiques en prenant des mesures d’exception pour empêcher l’île Maurice de saisir la Cour de justice de La Haye.
Ainsi, Bill Rammell, son ministre d’État aux Affaires étrangères et au Commonwealth, avait ainsi fait adopter par la Chambre des communes un amendement (le 5 juillet 2004) à la déclaration de Londres du 1er janvier 1969 relative à la saisine de la juridiction de la Cour internationale de justice de La Haye. Cet amendement interdit désormais à tout membre ou ancien membre du Commonwealth d’engager des poursuites judiciaires contre le gouvernement britannique.
Naturellement, les Mauriciens ont vivement protesté et dénoncé ce brutal changement de législation, destiné uniquement à les empêcher de porter l’affaire devant les Nations unies, même en cas de sortie du Commonwealth. »
Tu penses…
« Mais on en est où, aujourd’hui pour envisager une rétrocession des Chagos à Maurice ? »
 
« J’y viens » répond Lady Joan qui sent monter l’impatience de Paul derrière cette question
« Durant ce bras de fer qui s’instaurait entre Londres et Port-Louis, il était fort probable que Paul Bérenger n’abandonnerait pas la partie, et ce pour trois raisons : tout d’abord, jeune militant du MMM, il a toujours défendu la cause des Chagossiens afin qu’ils obtiennent des conditions de vie décentes, et a sans cesse dénoncé avec véhémence l’abandon de l’archipel comme en témoignent ses nombreux articles publiés dans Le Militant.
Ensuite, il avait tout intérêt à mettre en avant cette question des Chagos pour affaiblir le parti travailliste, mal à l’aise sur ce dossier, et qui était son principal adversaire dans la perspective des élections de septembre 2005.
Enfin, il pouvait espérer rassembler les Mauriciens autour d’une cause commune et renforcer ainsi une unité nationale toujours fragile, surtout en ces périodes marquées par de fortes incertitudes économiques. »
Clairement…
 
« Du coup, la question des Chagos est devenue récurrente dans l’histoire postcoloniale de Maurice : elle est une bévue dans le processus de décolonisation britannique. Et d’un point de vue strictement juridique, la Cour de justice de La Haye, si elle est sollicitée, donnera fort probablement raison à Maurice : le démembrement de tout territoire colonial avant l’indépendance est contraire aux résolutions des Nations unies, même si le rattachement initial de l’archipel des Chagos à l’île Maurice s’est opéré par simple convenance administrative et non au vu de véritables liens historiques, ethniques ou culturels, et bien que 40 % des esclaves autrefois introduits par les Français fussent originaires de Maurice.
La puissance coloniale pouvait donc s’employer un temps à bloquer toute initiative mauricienne et était en cela aidée par son puissant allié américain, qui tient à conserver sa base de Diego Garcia.
Par ailleurs, le gouvernement mauricien peut-il vraiment s’opposer à la Grande-Bretagne et aux États-Unis sans risque de rétorsions économiques qui pourraient avoir de graves conséquences au plan national ?
Même si la première lui achète sa production de sucre tandis que les seconds lui ont ouvert leur marché textile grâce à l’Africa Growth and Opportunity Act (AGOA), acte unilatéral américain promu par Bill Clinton pour encourager le développement de l’Afrique. »
 
Pour mémoire (n’en déplaise à « Poux-tine ») : « LE PRÉSENT BILLET A ENCORE ÉTÉ RÉDIGÉ PAR UNE PERSONNE « NON RUSSE » ET MIS EN LIGNE PAR UN MÉDIA DE MASSE « NON RUSSE », REMPLISSANT DONC LES FONCTIONS D’UN AGENT « NON RUSSE » !
Post-scriptum : Alexeï Navalny est mort en détention pour ses opinions politiques. Les Russes se condamnent à perpétuité à en supporter toute la honte !
Постскриптум: Алексей Навальный умер в заключении за свои политические взгляды. Россияне обрекают себя на всю жизнь нести весь позор!
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