Chapitre quarantième-et-unième
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est
qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout
droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute
ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant
existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y
compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement
fortuite !
Propos qui prolongent la conversation que Paul avait à Phillipsburg
quelques mois plus tôt avec Junior n° 5, en sa qualité de « Chevalier
Kadosh » de la franc-maçonnerie californienne…
C’est lui qui met fin « au test » qui semble, en tout cas à son
goût, être assez concluant en changeant de sujet.
« Vous m’aviez affirmé que vous
m’en diriez plus sur vos projets… »
Nécessairement, puisqu’ils sont là pour ça.
« Globalement, il s’agit de
créer deux vecteurs en projet pour rejoindre une orbite basse circumterrestre.
Le premier est destiné à des lancements « lourds » de matériels et
ravitaillements comme je l’évoquais tout-à-l’heure. »
Le projet « Chagos ».
« Oui, c’est ça. Une sorte de
fronde électromagnétique dans un tunnel sous les flots des atolls. Environ 90
km de circonférence. Des électro-aimants poussent le ou les véhicules qui
prennent de la vitesse à chaque tour. »
Et l’air ?
« Il est poussé devant lui
aussi, mais pas totalement vous ai-je précisé. Quoiqu’à la longue, on crée
forcément une dépression à travers les « écopes-à-dépression » et les
deux sorties : une qui file plein-est, dans le sens de la rotation de la
terre pour bénéficier des 455 m/s supplémentaires proposés gratuitement par la
planète, et une autre pour des tirs en direction du pôle nord, pour les orbites
polaires. »
Comment se font les aiguillages ?
« Sur un petit huitième de la
circonférence, par basculement progressif vers les profondeurs de l’atoll de l’axe
de rotation : on pousse les électro-aimants vers le bas de façon à ce que
la route poursuivie s’enfonce assez sur la moitié du parcours restant et
remonte ensuite vers la surface pour faire un angle de 45° avec l’horizon à la
sortie. Ensuite, le vecteur sort et rencontre les couches épaisses de
l’atmosphère, mais se retrouve dans la stratosphère en moins de 4 secondes. La
plus forte décélération. Après, moins freiné par les résistances de l’air,
l’engin poursuit sa route balistique de façon classique pour sortir de
l’atmosphère moins d’une minute plus tard, tout en perdant de la vitesse au fil
de sa montée en altitude. »
Un gros canon électrique, en quelle que sorte ?
En quelle que sorte : « C’est
un peu ça. Un projet développé par l’US Army, l’US Navy, les Irakiens à une
époque reculée et je ne sais pas par qui d’autre encore. En apogée, l’engin
dispose d’un moteur chimique classique pour affiner sa trajectoire et rejoindre
son point de rendez-vous pour livrer sa charge. »
Il redescend comment ?
« Il ne redescend pas, il est
utilisé comme conteneur en orbite. Au pire, il est démantelé et redescend
« replié » en étant poussé sur une trajectoire suborbitale où il
finira en chaleur et lumière dans les hautes couches de l’atmosphère… Au mieux,
il est équipé pour être rendu habitable et aménageable. »
Ah oui, pas idiot : « Mais
l’accélération due à la force centrifuge reste insupportable pour un
homme », remarque Bill Gates.
« Absolument ! L’équivalent
d’une essoreuse classique de machine à laver le linge. On n’envoie pas des
hommes avec ça, bien évidemment. Seulement du fret. »
Mais alors avec quoi ?
« Pour ce premier dispositif,
j’ai besoin d’une petite-grosse centrale électronucléaire de 30 à 40 Mégawatts.
Mais en remarquant que plus on en met, plus on peut envoyer « du
lourd » et plus on peut faire circuler plusieurs engins dans le même tunnel
les uns derrière les autres qui fait quand même, je le rappelle 90 kilomètres.
En fait il faut en compter presque trois avec les tunnels d’éjection. Soit un
total d’environ 200 km. Ce qui est déjà pas mal… »
Et tant qu’à faire, des centrales flottantes, pour pouvoir les déménager, comme vont en mettre à l’eau les russes courant 2018.
Et tant qu’à faire, des centrales flottantes, pour pouvoir les déménager, comme vont en mettre à l’eau les russes courant 2018.
Sifflement d’étonnement de Junior n° 5.
« Bé oui, avec un maître-bau de
4,60 m, ça fait un tuyau de presque un demi-million de mètre-cubes à dégager, à
bétonner et à équiper. Pas la mer à boire, mais probablement autour de 2 à 3
milliards de dollars, plus le coût de la centrale elle-même. »
Re-sifflement…
« Je croyais que vous ne
disposiez que d’un seul milliard, mon cher Paul… »
C’est exact. « Je vous ai dit
aussi que je ferai appel à des « contrôleurs » qui financeront le
reste le moment venu… »
Mais pas tout de suite.
« Exact aussi. Je sais pouvoir
autofinancer ce projet, y compris une centrale nucléaire, mais je la veux
« propre », un peu comme celles que vous préparez, Bill, mais au thorium,
moyennant un « petit-délai ». Le temps de multiplier un peu mes
avoirs personnels. »
Et comment ça ? Ça va prendre des années et des années.
« Pas autant que vous le
croyez. On se donne rendez-vous dans un an, le temps que j’ai les autorisations
de sa royale majesté britannique. Et vous verrez bien… »
Encore une utopie, assène Bill Gates qui, commençant à être exaspéré, fait
mine de rejoindre les femmes.
« Non. Je ne vous demande rien,
pas un seul cent. Et si vous ne me vendez pas une de vos futures centrales,
j’irai les acheter chez les chinois… Mais ce n’est pas tout. Comme vous l’avez
fait remarquer, on n’envoie pas des hommes dans l’espace avec ce type d’engin
au risque de les broyer. On va le faire avec une autre machine, dont je vous ai
apporté les esquisses (Paul déplie alors ses rouleaux de papier tenus
jusque-là par un élastique, qui laissent apparaître ce qui pourrait être une
sorte yacht à double coque, un catamaran) et
qui a été précédé par deux prototypes aux commandes desquels j’ai déjà bouclé
deux tours du monde sans ravitaillement : celui de mon record en 12 heures
[1] et un vol suborbital et balistique sur la
longitude de Chengdu, histoire de tester une rentrée dans l’atmosphère à haute
vitesse… » [2]
Oui, oui, Junior n° 5 se souvient de cette histoire-là.
« Donc, une solution comme les
développe toutes les agences de fuséologues… » conclut Gates qui
s’impatiente de plus en plus.
« Sauf que là, vous le savez,
on est face à une barrière technologique qui se résume à une
équation : la vitesse finale d’une fusée est égale au logarithme népérien
du rapport des masses, de départ, vitesse zéro et vitesse finale, vitesse de
mise en orbite – environ 7,5 km/s –, facteur de la vitesse d’éjection des gaz
dans une tuyère… »
Il connaît.
« Et qu’on est coincé avec
l’hydrogène, le meilleur mélange chimique actuellement accessible, mais
seulement capable de sortir du 4 km/s. Soit un Log du rapport de masse de l’ordre
de 2 ou quelque 7,39 de rapport de masses. Dès lors, quand on veut en sortir, il
faut utiliser du plasma ! »
Ce n’est pas encore au point, et largement en plus.
« Naturellement, On a deux
problèmes à résoudre pour ça : les températures dans la tuyère, mais là
les solutions existent déjà dans la mesure où on est capable de rentrer dans
l’atmosphère avec des vitesses hypersoniques comme pour le programme Apollo, et
le second est d’embarquer la source d’énergie primaire avec le véhicule. C’est
justement là que j’ai besoin d’une « mini-centrale » au thorium de
l’ordre de 3 à 4 mégawatts ne pesant pas plus d’une vingtaine de tonnes hors la
masse des protections… » antiradiations, additionnées juste par principe
de précaution…
Là, tout d’un coup, Bill Gates s’est rassis pendant que Junior n° 5 en
reste bouche ouverte.
« Vous voulez dire un monstre
de plusieurs centaines de tonnes. Qui crache du plasma. Mais il emporte quoi
comme support ? »
De l’eau.
De l’eau ?
« Abondant et disponible sur
presque les trois-quarts de la surface du globe. Réfléchissez, c’est encore
tout bête. À 8 km/s de vitesse d’éjection, si on vise un total de 10.000 m/s
pour mettre en orbite puis désorbiter dans des conditions, disons…
« confortables », pour un engin de 50 tonnes à vide et mettons 10
tonnes de fret, on a besoin de 180 tonnes de flotte, soit un gros bidon de 4
mètres de diamètre pour 30 mètres de long pas plus… On a déjà connu plus gros,
n’est-ce pas ? »
Mais alors, pourquoi amener des croquis qui représentent une sorte de
catamaran ?
« Parce que l’eau est
abondante, mais seulement sur les plans d’eau : il faut donc qu’il puisse
amerrir et déjauger facilement pour refaire les pleins, non pas de thorium, la
source d’énergie primaire, mais de flotte, le vecteur… »
De toute façon, il avait déjà procédé avec succès à l’essai avec le
Nivelle 002 en Chine, à Chengdu, mais là c’était pour faire l’économie de la
masse d’un train d’atterrissage solide…
Rien à voir.
« Ah oui… oui, oui, oui !
I see. Il faut absolument en parler à mon ami Allen. Ça va le passionner bien
plus que les projets de Richard (Branson), Jeff (Bezos) ou Elon (Musk). »
Paul le connaît [3].
« Mais je ne comprends pas, il
faut un bouclier thermique, pour rentrer dans l’atmosphère. Il est où,
là ? »
C’est Junior qui s’inquiète. Paul pose son doigt sur l’extrados de l’engin
de son croquis.
« Là. C’est toute l’aile entre
les deux flotteurs. Et la passerelle de pilotage, montée sur un mât qui bascule, pivotant dessus-dessous vers l’avant sous
l’engin, en faisant un demi-tour sur elle-même une fois dans l’espace. Comme il n’y a plus de haut ni de bas dans l’espace, ce
n’est pas important et la cabine des passagers fait un demi-tour sur elle-même, comme un cylindre. On retourne ensuite l’appareil et le poste de pilotage dans
la stratosphère. Et une fois la vitesse redevenue subsonique et on le pose
comme d’un hydravion. Il charge ou décharge sur un port ou une barge au large,
il refait ses pleins d’eau en ouvrant les vannes et il repart pour un nouveau
tour après une petite inspection de l’extrados de l’aile pour vérifier qu’il
n’y a pas d’anomalie. Pareil, une fois dans l’espace, quand l’écoulement autour
de l’aile n’a plus aucun intérêt, on remet les choses en place pour une
progression dans le vide de l’espace ! »
Génial s’écrie Bill Gates,
enthousiaste !
« Tellement simple… »
« J’ai juste besoin de savoir
si vous êtes capable ou non de me fournir la mini-centrale d’ici deux ans, ou
si je dois aller voir General-Electric ou les chinois ! »
Capable… probablement, mais quand, c’est là la difficulté : il ne
peut pas répondre ce soir.
« Alors allons dîner, nos dames
s’impatientent. »
Sur le retour vers l’hôtel, Shirley la ramène.
« Alors, rendez-vous
concluant ? »
Ça va se faire. Il faut juste que les Mountbatten ne se montrent pas trop
rétifs à réduire à néant le bail de la fondation de feu Milton-associate, pour
en concéder un autre sur les îles Chagos à Paul.
« Dis donc sir Paul, j’ai rêvé
ou les femmes de Harrison te mangeaient des yeux ? J’ai même cru que l’une
d’entre elle t’avait mis une main aux fesses. »
Mais c’est exact, même si ça avait été discret. Et l’autre guettait les effets de ses longues jambes
fuselées sur le cerveau reptilien de Paul qui s’exprimait dans son pantalon…
« Il te les faudra toutes, même
la vioque… »
Mais non : il les a déjà « eu toutes », les trois femmes
présentes ce soir-là le laissant butiner sensuellement leurs quartiers de
noblesse. Sans même parler de Shirley elle-même…
« Tu n’es vraiment qu’un affreux
cochon. Un trou, des poils autour, c’est tout ce qu’il te faut… »
Elle exagère, là : « Une
dame ce n’est pas certainement qu’un trou avec des poils autour. D’abord, c’est
la moitié de l’Humanité. Et puis ce sont quantités de délicieuses zones
érogènes à faire frémir, des caresses toujours différentes, des mots-doux, des
regards, des personnalités et des attentes différentes, à découvrir dans un jeu
de piste toujours renouvelé. Tu le sais bien : c’est une magnifique raison
de vivre et qui se partage, en plus… »
Et puis quoi, il n’y aurait pas de « cochons » s’il n’y avait
pas de « cochonnes » : c’est fait pour ça non ?
« Toi-même, je n’ai jamais eu
l’impression de te faire céder à mes fantasmes, mais plutôt à assouvir les
tiens, n’est-ce pas ? »
« C’est vrai »,
admet-elle, « je n’ai pas à me
plaindre avec toi. J’adore quand tu t’allonges sur moi, quand tu ma caresses le
cou, la poitrine, mes fesses, mon ventre. Et j’aime bien quand tu me laisses
jouer avec ton sexe, même quand il est repu. »
C’est si étonnant cet organe externe qui n’a pas trouvé de place dans son corps
musclé… avec parfois des muscles qui roulent sous la peau, qui sont si
impressionnants de puissance alors que la « petite-chose » fait si
fragile entre ses doigts !
« Mais je croyais que les projets « Chagos »
et « 003 » étaient les seuls à te faisait courir autour de la
planète. Je constate qu’il n’y a pas que ça… »
Non bien sûr : « Ma
chère ! Ce ne sont que de bons prétextes pour t’emmener faire des folies
de ton corps sans aucun préjugé. »
Et sa femme alors ?
« Ciel ! Ma femme… Où
ça ? » fait Paul en mimant la surprise du gamin affolé d’être pris
la main dans le pot de confiture.
Éclats de rire de Shirley…
Vraiment trop drôle !
(1) Cf. « Au
nom du père – tomme II », chapitre XXII (http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/11/au-nom-du-pere-chapitre-xxii-tome-ii.html)
publié aux éditions I3
(2) Cf. « Mains
invisibles II », chapitres XXIII (http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/08/chapitre-xxiii-le-0021-12.html)
et XXIV (http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/08/chapitre-xxiv-le-0021-22.html)
publiés aux éditions I3
(3) Cf. « Au
nom du père – tomme II », chapitre XXXV (http://flibustier20260.blogspot.fr/2016/01/au-nom-du-pere-chapitre-xxxv-tome-ii.html),
publié aux éditions I3
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