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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mardi 21 août 2018

Kristbjörn Kirkjubæ

Chapitre trentième-deuxième

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

La conversation roule en anglais… fluently – alors que Paul se fait presque l’effet d’un illettré des Carpates –, et les trois convives semblent tous se comprendre. Paul est un peu absent pour penser à autre chose, sachant que son séjour va être court par la force des choses, alors que Huyck fait un exposé de l’architecture de la base de données « BBR » et l’usage qu’on compte en faire avec le logiciel « BBR 2.0 ».
« Parce qu’il existe une version 1.0 ? »
Oui, mais elle a été vendue aux américains. Et à l’annonce du montant obtenu, le gars en bave par inadvertance et surprise sur son pull (une autre spécialité locale)… les yeux tout-brillants.
« C’est pour ça qu’on a besoin d’un peu de monde pour coder la version suivante. »
Justement, il a ça en magasin, paraît-il.
Et Paul, tout en sachant déjà que l’affaire ne se fera pas avec ce gars-là, de préciser : « Oui, mais là, on veut que les gars ne se connaissent pas. Pas question que quiconque fasse une synthèse. Il n’y a que Huyck et moi qui feront les logiciels de liaison entre les modules. »
Ah, là ça va être difficile : « Tout le monde connaît tout le monde ici. Surtout dans notre micro-univers des pisseurs de lignes. »
C’est pourtant simple pour Huyck : « Il y aura quelques 12.000 à 12.500 modules, peut-être deux fois plus à sortir à partir de la même base de données. Vous pourriez en faire quelques milliers, les plus complexes et leurs sous-ensembles, par exemple. »
Et d’expliquer que pour être en conformité avec les lois du pays, ils n’ont qu’une base nominative qui est une copie des fichiers de l’état-civil réactualisé toutes les semaines.
« Ce fichier-là est déclaré et contrôlable. En revanche, les autres, qui ne sont pas nominatifs et font juste l’objet d’une déclaration d’existence. C’est pour cette raison qu’on a aussi besoin d’un second site de stockage et d’exploitation au cas où notre législation se durcirait. »
Eux non pas ce souci-là… Pas encore.

Kristbjörn, en bon ingénieur, fait dans l’ordre. Évidemment, les programmes et logiciels d’extraction n’ont aucune existence déclarée, hors ceux qui font des classements et les « inputs ».
Quels types « d’input » ?
« Tout chose qui est répertoriée. Les maisons, les terrains, les voitures, les motos, les armes, les téléphones, les robots, les machines, les cafetières, les cartes à puce, les Pass-Navigo comme la carte de sécurité-sociale ou les cartes de paiements, les objets connectés et je ne sais quoi encore… Ça existe déjà et on réactualise également les jours pairs ouvrables. Notre rôle, c’est de localiser tous ces objets en traçant leur « trafic » sur les réseaux et en les « situant » géographiquement au jour le jour. Jusque-là, rien d’intrusif ni de prohibé. En revanche, quand on est « missionné » ou que notre logiciel fait apparaître des « anomalies », des choses peu courantes, comme un déplacement inattendu ou « hors-habitude » référencée, des connexions réputées suspectes, il faut que l’on soit capable d’en refaire l’historique ex-post et éventuellement d’y recoller un nom. »
Vous faites ça comment ?

« Tout « objet » a un numéro identifiant propre au logiciel « BBR ». C’est la data de référence. Il suffit de faire une requête et le système va butiner la data. Dans le « 2.0 », on va juste se contenter de « cerner » des lieux. L’objectif c’est de cartographier tout ce qui se promène, ou non d’ailleurs, autour d’une cible à protéger. Qui elle-même va bouger. On repère « ce qui n’existe pas » en ôtant tout ce qui existe et en gardant ce qui apparaît nuisible ou suspect. Ça va nous permettre d’adapter la protection de notre cible en fonction des menaces en temps réel. »
« Je vois » se contente de répondre « KK ». « Il n’y a pas plus simple ? »
Si, naturellement. « Mais l’avantage du système, c’est que c’est automatique, rapide et fiable. On doit être capable de repérer même ce qu’on appelle un « zombie », celui qui n’a pas d’existence dans l’une ou l’autre de nos bases de données. »
Budget ?

« Avant de parler de ça, il nous faudrait un serveur de sauvegarde avec un accès très haut-débit et sécurisé. » Le second point.
Ça, ils savent faire. « Si vous voulez, demain, je vous emmène dans notre Datacenter up-to-date et hyper-sécurisé. On y héberge déjà des sauvegardes IBM, de la NASA, de plusieurs dizaines de banques, notamment de compensation, des serveurs de Telegram et j’en passe. Mêmes les chinois, des météorologues et des géophysiciens viennent la visiter. C’est dans le nord à cinq heures de voiture. »
Accessible par la mer ? « J’ai mon hydravion à l’aéroport », propose Paul sans y croire.
Euh, là, dans un pays où il fait nuit 20 heures par jour, quand on ne connaît pas et pour peu que la météo ne soit pas de la partie… c’est risqué.
« Notre Datacenter est situé sur un socle sédimentaire, pas très loin de la mer, il est vrai, mais la côte est très escarpée et il vaut mieux y aller en hélicoptère avec un pilote qui connaît le coin. Demain, ça vous dit ? »
Une visite qu’ils ne feront pas, Paul le sait déjà.
Car il sait aussi que l’ami d’Huyck aura préparé une « soirée » pour ses visiteurs européens, excellent alibi pour s’échapper d’une fête familiale à laquelle il ne tient pas trop participer : la belle-famille, ici comme ailleurs…

Depuis que Paul s’en est rendu compte, il n’a qu’une envie c’est de rentrer rapidement jusqu’à Londres, ce qui ne lui sera pas difficile, même s’il veut rester encore un peu pour confirmer ce qu’il sait déjà.
Effectivement Huyck veut bien « sortir », s’amuser pour ne pas terminer la soirée tout seul dans son lit.
« Vous ne devriez pas, les jeunes. Ça va vous attirer un maximum d’emmerdements. Enfin… J’ai été ravi de faire ta connaissance, Kristbjörn ! »
L’autre en reste un peu interloqué mais oublie vite le « nuage qui passe » tellement son copain Huyck est enthousiaste sur le programme à suivre qu’il lui expose.
De toute façon, le hollandais va passer plus de temps qu’il n’avait prévu à l’origine, dans ce pays aux fabuleuses aurores boréales (quand il y en a), l’autre « incontournable » du pays (avec les baleines quand elles se montrent), d’autant que la déviation du pôle magnétique par rapport au pôle géographique est largement décalé et facilite l’observation desdites aurores.
Car en plus, cet axe bouge tous les jours de façon infinitésimale : La variation est actuellement d’une déclinaison de 0,13° W avec une dérive annuelle de + 0,14° E par an. Et jusqu’avant l’an 2000, le pôle Nord magnétique se dirigeait, lentement mais sûrement, vers Montréal. Depuis, il va plutôt vers Greenwich, en Angleterre et son intensité diminue encore fortement, chutant 8 à 10 fois en-dessous de la norme.
Même que les scientifiques s’alarment : on sait que le champ magnétique terrestre s’inverse tous les 200 à 300.000 ans et qu’il ne l’a pas fait depuis 780.000 ans. Or, en cas d’inversion des pôles magnétiques, la terre ne disposera plus de son champ magnétique protecteur pendant environ 200 ans ce qui rendra la planète et tout ce qui vit dessus, extrêmement vulnérable aux tempêtes solaires et aux rayonnements cosmiques.
Or, la rapidité avec laquelle les changements ont lieu actuellement à de quoi en surprendre plus d’un.

La soirée se termine pour Paul après avoir ingurgité un peu de vodka dans un bar sans ses compagnons, pour noyer sa tristesse et se fabriquer des alibis utiles pour le lendemain, alors que les deux autres larrons en foire poursuivront leur tournées des « Grands-Ducs » : Huyck se voit bien terminer sa soirée au bras d’une péripatéticienne locale, du moment que c’est aux frais du boss. D’autant que, prévoyant, Kristbjörn avait prévu le coup : la prostitution étant interdite en Islande où ils poursuivent les clients, le principe est de faire appel à des péripatéticiennes danoises, norvégiennes ou hollandaises avec paiement sécurisé en amont par PayPal. Les filles débarquent « entre copines » pour trois ou quatre jours, prestations déjà payées, valident l’heure et le lieu de rendez-vous par courriel, s’installent dans un hôtel pour « faire touriste » et repartent ensuite.
Et Kristbjörn avait retenu trois demoiselles depuis Amsterdam pour ses invités qu’ils comptaient bien honorer de la sorte, tout en se réservant une « chevauchée fantastique » pour son usage personnel.
Ça ne se passera pas comme ça, puisque Paul se désiste…

Et Huyck se retrouvera avec une de ses compatriotes, « grosse-blonde-décolorée-cendrée » avec qui il finira la nuit (interminable dans ce pays sans soleil) tout à la joie de parler sa langue natale.
Kristbjörn Kirkjubæ connaît les lieux de perdition de sa ville comme le fond de sa poche, et en fait les honneurs à sa petite troupe, tout émoustillé par la perspective d’un contrat de plusieurs millions de dollars et une nuit « en trio », une de ses spécialités, remplaçant au pied levé le français.
Les jeux de hasard, les spectacles de strip-tease, la prostitution et bientôt la pornographie sur internet (les débats sont en cours) sont (ou seront) interdits en Islande. Depuis 2009 une loi interdit tout achat d’acte sexuel. Pas la vente, non, l’achat ! Les personnes prostituées, elles, ne sont jamais poursuivies. Des mesures pour faciliter leur accompagnement social ont été mises en place pour les résidentes, telle qu’une aide au logement et une assistance juridique. Les autres, les « touristes-du-sexe » sont gentiment remis dans leur avion… En revanche, le fait d’obtenir « un acte sexuel contre de l'argent » est puni d’une peine d’un à quatre ans d’emprisonnement. On y pénalise le client et on fait la chasse aux souteneurs.
L’Islande a également banni les clubs de strip-tease, faisant la chasse aux lieux de prostitution moins « visibles ». Pas de chiffres, mais en 2010, l’agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) a salué une loi qui devrait permettre de « combattre le trafic d’êtres humains. »

La « combine » classique consiste pour « ces dames » à se regrouper « entre copines » et à venir passer une petite-semaine touristique depuis la Hollande, l’Angleterre, de Pologne ou d’autres pays-nordiques, une fois par trimestre. Et de repartir rapidement quelques trois à cinq nuitées tarifées au prix fort plus tard.
Les paiements et RDV se font en général sur Internet-crypté et à l’étranger… imparable et le client n’est pas inquiété.
Les rencontres de « hasard » sont donc monnaie courante en ses lieux de débauche restés discrets… Et deux « bataves » qui parlent leur « langage-natif » (là, même les indics de la police n’y comprennent rien) n’est en rien suspect !
Alors que le problème de Kristbjörn est un peu plus complexe : au lieu de se rendre à son rendez-vous programmé avec une seule, il se contraint à ramasser « sa copine » destinée à Paul et à ramener les deux filles chez lui en voiture. Pas très discret, mais comme il espère ne pas être filoché, pas de problème puisque de toute façon, son épouse est à l’anniversaire de la nièce, au sud de la ville : un trio, il adore ça, d’autant qu’il a « un plan » pas contrariant et qu’elles pourront repartir en taxi ou en bus au milieu de la nuit vers leurs hôtels respectifs.

Le lendemain, c’est la police qui frappe à la porte : Kristbjörn Kirkjubæ a été retrouvé nu et entravé, chez lui dans l’appartement situé au-dessus de ses locaux professionnels, totalement et salement assassiné.
Avec émasculation et éventration partielle !
L’horreur bien dégueulasse avec beaucoup de sang frais en train de finir de coaguler qui va remuer un peu le landernau local, quand la presse titra sur cet odieux crime : c’est chose tellement rare !
Les autorités auront vite fait le rapprochement avec ses visiteurs du soir et la tournée des « popotes » de Huyck.
Paul est entendu après s’être douché et habillé sous la surveillance de deux gars à la mine patibulaire : qu’il n’oublie surtout pas ses différents passeports, les « bons », les seuls qu’il avait emmené depuis son escapade en Hongrie. Le français, l’américain, le britannique et celui du Vatican, celui qui aura le plus d’effet sur les officiers de police.
Il faut dire que les armoiries de Saint-Pierre ne sont pas très courantes sous ces latitudes huguenotes…

Il fait sa déposition pour confirmer celle de Huyck a priori lui aussi sur la liste des suspects, qui sera retenu plus longuement pour les besoins de l’enquête.
« Je te vous envoie mes enquêtrices pour le soutenir. Il n’y est pour rien. Voyez plutôt dans l’entourage de Monsieur Kirkjubæ. »
L’entourage professionnel ou privé ?
« Contrairement aux apparences, je veux dire… les traces de violence gratuite, c’est un crime de femmes. Il y a donc des deux » répond Paul, énigmatique.
Non, invraisemblable : même à plusieurs, ce gars-là aurait pu se débattre et il n’y a pas de traces de lutte sur les lieux du crime, juste du désordre.
Et puis comment sait-il ces détails ?
« Vous n’êtes pas très discrets en présence d’un témoin. Moi, je te vous aurai prévenus. J’ai déjà eu à traiter dans un passé lointain ce genre de crime. Deux adolescentes salement dévergondées et particulièrement chargées, avaient abusé d’un jeune-homme de la sorte. »
Carine et Claudine qu’il avait recroisées à Washington quand il a s’agit de faire sauter DLK le banquier des pauvres pour le compte du président Krasosky [1].
« Une affaire classée : leur père s’était dénoncé pour leur éviter la prison. Elles vivent à Washington et lui s’est suicidé dans sa cellule au moment où on allait le démasquer.
Si vous le souhaitez, je te vous envoie la fille avec lequel j’enquêtais à cette époque-là sur ce cas-là. Elle te vous racontera tout. Et elle sera accompagnée de mon CEO, l’amiral Morthe-de-l’Argentière qui connaît très bien Huyck, mon associé. »
À condition qu’ils le libèrent rapidement, pour qu’il puisse passer les coups de fils nécessaires.
Ce n’est pas de la compétence du commandant du poste : un juge doit l’y autoriser avant cela. Il y a eu mort d’homme, ce qui reste extrêmement rare dans ce pays.


(1) Cf. « Au nom du père – tome II », chapitre XVIII (http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/11/au-nom-du-pere-chapitre-xviii-tome-ii.html), chapitre XXXIII (http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/12/au-nom-du-pere-chapitre-xxxiii-tome-ii.html) publié aux éditions I3 et « Carine & Claudine » à paraître aux éditions I3

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