Chapitre vingt-quatrième
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est
qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout
droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute
ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant
existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y
compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement
fortuite !
Quant à Budapest, les filles du groupe « ADN » découvre dans l’avion son
histoire mouvementée, avion qui se posera à l’heure prévue pour un vol sans
histoire à l’aéroport international de Budapest-Franz Liszt (code AITA : BUD) situé
à environ 25 km au sud-est du centre-ville, à la limite du 18ème arrondissement
avec la commune de Vecsés.
L’aérogare est constituée des terminaux 2/A et 2/B, et il dessert toutes
les capitales et grandes villes européennes. Ainsi que quelques liaisons vers
l’Est du bassin méditerranéen, notamment Israël et l’Égypte.
La ville actuelle se situe en aval du coude du Danube entre le massif de
Transdanubie et l’Alföld a été est créée en 1873 par la fusion de Buda, alors
capitale de la Hongrie, de Pest et d'Óbuda. Elle a pour origine le site d’Aquincum,
un point de peuplement celte devenu capitale de la Pannonie inférieure pendant
l’époque romaine.
Les Magyars arrivent dans la région au IXème siècle. Leur
premier point d’implantation est pillé par les Mongols en 1241-1242.
La ville est ensuite reconstruite et devient l’un des centres de la
culture humaniste de la Renaissance au XVème siècle. Après près de
150 ans de domination ottomane, elle poursuit son développement et connaît son
apogée avec l’épanouissement de l’ère industrielle aux XVIIIème et
XIXème siècles.
Après la fusion de 1873 et l’accession de la ville au rang de seconde
capitale de l’Autriche-Hongrie, Budapest atteint les proportions et les
caractéristiques d’une ville mondiale.
Marquée par les différentes traces léguées par l’Histoire, Budapest a
notamment été l’épicentre de la révolution hongroise de 1848, de la République
des conseils de Hongrie de 1919, de l’opération Panzerfaust en 1944, de la
bataille de Budapest de 1945 et de l’insurrection de 1956.
Considérée comme l’une des plus belles villes d’Europe et comme la « perle
» du Danube, son panorama, le quartier du château de Buda, l’avenue Andrássy et
le métropolitain du Millénaire figurent au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Destination touristique importante, la ville attire plus de 4,3 millions de
visiteurs par an.
Plus grande ville du pays, elle en est le principal centre politique,
culturel, commercial et industriel.
Elle abrite le gigantesque Parlement hongrois, les bâtiments ministériels
et les ambassades du pays ainsi que les sièges sociaux des entreprises
installées en Hongrie, dont celle qui exploite le célèbre et mondialement connu
« Ruby-cube » inventé sur place.
Son ancien statut de co-capitale de l’Autriche-Hongrie lui confère un
rayonnement important dans la Mitteleuropa. La partition du royaume de Hongrie
à la suite du traité de Trianon en 1920 en fait une ville démesurée pour la Hongrie
dans ses frontières actuelles.
La macrocéphalie dont est atteinte la ville se concrétise par la
convergence de la plupart des réseaux routiers et ferroviaires du pays en son
centre et des écarts démographiques et économiques disproportionnés entre la
capitale et la province : près de 20 % de la population hongroise est
budapestoise !
Avec ses 1,7 million habitants et une aire urbaine en comptant 2,5
millions, Budapest est également la ville la plus peuplée d’Europe centrale
hors Berlin. Elle en est également considérée du point de vue des échanges
économiques comme une importante plaque tournante.
Plus récemment, le désir de reconquérir les territoires perdus pousse la
Hongrie à soutenir l’Allemagne nazie. Lors de la Seconde Guerre mondiale, les
juifs sont rassemblés dans le ghetto de Budapest. Environ un tiers des 250.000
habitants juifs de Budapest meurent à la suite du génocide nazi perpétré
pendant l’occupation allemande de 1944. Entre décembre 1944 et la fin de
janvier 1945 dans des razzias nocturnes, les miliciens du Parti des Croix
fléchées arrêtent les juifs dans le ghetto ainsi que les déserteurs de l’armée
hongroise ou ennemis politiques, les exécutent le long des rives du Danube et
jettent les corps dans le fleuve. Un mémorial, appelé « Chaussures au bord
du Danube », a été construit 2005 pour commémorer cet épisode sanglant.
Budapest subit de graves dommages en 1945 lors de sa libération par l’armée
rouge qui en profite pour installer un pouvoir communiste. À la fin de la
guerre, la vieille ville fut reconstruite pierre par pierre. Budapest avait été
presque entièrement détruite par les bombardements : 74 % des habitations et 97
% des usines avaient été ravagées. Au 1er janvier 1950, l’agglomération
de Budapest connaît une expansion significative : de nouveaux arrondissements
sont créés à partir des villes voisines. Durant les années 1950 et 1960, la
ville se remet du siège soviétique de 1944, devenant, dans certaines limites,
une vitrine de la politique pragmatique pratiquée par le gouvernement
communiste du pays (1947-1989).
La démocratisation est stoppée par l’insurrection de Budapest en 1956 et
l’intervention militaire de l’Union soviétique qui, selon les chiffres
officiels publiés par le gouvernement après la chute du communisme, a fait 20.000
victimes dans la population civile, et entraîné l’exil de 160.000 citoyens
hongrois.
À partir des années 1980, Budapest, tout comme l’ensemble du pays, connaît
une émigration croissante couplée à une décroissance naturelle de sa
population.
En 1989, à la suite de manifestations répétées, le pouvoir communiste
tombe, laissant place à une démocratie parlementaire.
Une ville deux fois martyre dans le même siècle.
Sur la place de la liberté, sont encore exposés les portraits des martyrs
de cet épisode-là.
Le point culminant de la ville est le János-hegy, à 527 mètres au-dessus
du niveau de la mer où se trouve un monument dédié à la gloire des démocraties
populaires. Le point le plus bas est la surface du Danube qui se trouve à 96
mètres au-dessus du niveau de la mer. De l’autre côté du fleuve, dans la partie
orientale de la ville, la plaine de Rákos est délimitée au nord par le massif
du Cserhát et à l’est par le massif de Gödöllő. Elle rejoint par le sud la grande
plaine sédimentaire de l’Alföld, qui s’étend le long du Danube et de la Tisza.
Pourvoyeuse de nombreuses sources d’eau thermale, Budapest débite 40 millions
de litres d’eau chaude et 30 millions de litres d’eau tiède par jour. Ces
sources sont à l’origine des établissements de bain et des thermes qui ont fait
la réputation de la capitale depuis l’époque romaine. Le plus vaste ensemble de
thermes antiques et souterrains au monde a été découvert à Budapest en 2008.
La structure sociale de Budapest est, encore de nos jours, en partie
héritée des logiques de peuplement qui avaient cours avant l’unification des
villes de Pest, Buda et Óbuda. Vers la fin des années 1870, la capitale de
Hongrie compte relativement peu de représentants de la classe moyenne, mais au
contraire des taux assez importants de travailleurs manuels et d’ouvriers. La
part de fonctionnaires, de professions intellectuelles et de petits
propriétaires est alors relativement basse, ce en raison de l’élévation tardive
de la ville au rang de seconde capitale de la monarchie austro-hongroise. Le
profil sociologique de Budapest est alors davantage le reflet du développement
industriel de la ville que de son rang politique et administratif.
L’ancienne ville de Pest se développe de façon radioconcentrique. Les
élites urbaines prennent alors quartier dans les arrondissements centraux au
bord du Danube tandis que les groupes situés plus bas dans l’échelle sociale s’installent
dans les quartiers péricentraux et périphériques. La proximité au centre est
alors un marqueur important du rang social. Autour de la zone urbanisée se
développent dès lors des quartiers d’habitation de mauvaise facture, voire des
poches d’habitat informel, faits de baraquements en bois ou en matériaux de
mauvaise qualité.
L’appropriation par Budapest de ses fonctions de capitale politique et
économique de la partie hongroise de la monarchie des Habsbourg est parallèle
au développement spectaculaire de la ville au tournant des années 1890 et 1900.
Ce que l’on nomme « l’Âge d’or de Budapest » correspond à une
transformation profonde de la structuration sociale de la ville, ainsi que de
la répartition des groupes sociaux à l’échelle de l’espace urbain. Durant cette
période, l’augmentation de la part de classes moyennes et supérieures est très
significative. Les quartiers bourgeois s’étendent alors au-delà de l’hyper-centre,
jusqu’à l’actuel grand boulevard circulaire (Nagykörút) qui est construit au
même moment. Les immeubles des anciens quartiers péricentraux habités par des
groupes moins élevés socialement sont peu à peu détruits et remplacés par des
immeubles de rapport et hôtels particuliers de style bourgeois. D’un point de
vue sociologique, ces zones connaissent un renouvellement important de leur
population mais conservent néanmoins une forme de mixité sociale. La construction
de logements pour les ouvriers et travailleurs manuels évitent l’émergence de
formes radicales de ségrégation urbaine.
Buda est bien moins touchée par le développement rapide de l’industrie. Au
moment de l’unification, il s’agit d'une ville marquée par une part importante
de travailleurs qualifiés et de petits-bourgeois. Lorsque la part des classes
moyennes et supérieures grossit significativement à l’échelle de Budapest, Buda
confirme sa place de destination favorite de l’élite urbaine. Moins étendue que
Pest en raison d’un relief plus contraignant, l’urbanisation de Buda se fait
alors dans les collines (Szabadság-hegy, Rózsadomb), sous la forme d’immeubles
bas ou de villas.
L’expansion de Budapest avant la Première Guerre mondiale atteint vite les
limites administratives de la ville. Les catégories les plus basses de l’échelle
sociale s’installent alors dans un embryon de banlieue ouvrière, autour des
anciens villages de Pesterzsébet et d’Újpest. Durant l’Entre-deux-guerres, ce
processus résidentiel est soutenu par l’installation de petits fonctionnaires
et autres professions de la classe moyenne basse.
Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, la distribution des groupes sociaux
selon leur position sur l’échelle sociale suit une logique centre/périphérie assez
marquée. La seule exception notable est la formation d’une zone-tampon autour
des faubourgs, généralement les quartiers de gare situés au-delà du Nagykörút,
dans lesquels s’installent des migrants de villes de province, des petits
artisans, mais aussi des manouvriers indépendants. Dans les années 1930, les
inégalités sociales commencent à se faire de plus en plus marquées entre les quartiers
de Budapest, ainsi qu’entre les secteurs urbanisés de la banlieue.
Dans les années d’après-guerre, le développement de Budapest ralentit
significativement tandis que la part de travailleurs qualifiés et de
professions intellectuelles augmente. Dans les années 1960, les travailleurs
moins qualifiés venant de province n’ont plus les moyens de s’installer dans
les quartiers centraux ou péricentraux et sont contraints de peupler les zones
résidentielles périphériques. La crise du logement qui en découle contraint le
pouvoir communiste à se lancer dans la construction de très vastes quartiers de
grands ensembles autour des anciens villages de banlieue, désormais intégrés
administrativement à Budapest. La priorité donnée à la construction de
logements s’accompagne d’une dégradation progressive et de plus en plus
soutenue des quartiers anciens, laquelle touche de manière particulièrement
marquée les anciens faubourgs érigés avec des matériaux de moins bonne qualité,
notamment dans les 13ème, 8ème et 9ème
arrondissements de Budapest.
La dégradation des anciens quartiers bourgeois de l’hyper-centre devient
progressivement un sujet de préoccupation important, notamment au milieu des
années 1980. Les premiers projets de réhabilitation des quartiers anciens
visent alors à conforter ou attirer les classes moyennes et supérieures. Au
cours des années 1990, la spéculation immobilière liée à l’aménagement de
bureaux ou de locaux commerciaux dans les anciens logements, produisent à la
fois une élévation significative du profil sociologique de ces quartiers, mais
également une diminution tout aussi marquée de sa fonction résidentielle. On
assiste dans les années suivant la transition politique à un mouvement assez
important de départ des classes moyennes des quartiers de centre-ville vers des
localités périphériques où se construisent de grands lotissements de maisons
avec jardin. Cette dynamique se tarit au début des années 2000 à la faveur de
politiques de réhabilitation qui aident la revalorisation du centre-ville. Du
côté de Buda, le fait qu’une partie importante des logements sont privés, fait
rare durant la période communiste, favorise la conservation pour cette partie
de la ville, de son statut de destination privilégiée de l’élite urbaine (sous
le socialisme, surtout des membres de l’Intelligentsia ou de la Nomenklatura,
cumulant un statut social élevé et une proximité avec le pouvoir).
Vers la fin des années 2000, au tournant des années 2010, le retour de la
bourgeoisie dans les quartiers centraux de Pest est consolidé et l’on observe
un début de gentrification – dirigée et de moindre mesure spontanée – dans les
quartiers centraux des 9ème et 8ème arrondissements. La
situation des plus basses strates de la structure sociale de Budapest est alors
assez hétérogène. Les anciens logements d’État non privatisés permettent à une
partie importante des populations les moins qualifiées de se maintenir à peu de
frais à proximité des quartiers centraux. Entièrement privatisés, les grands
ensembles ne connaissent pas les mêmes formes de ségrégation sociale que dans
les villes d’Europe de l’Ouest. Pour les populations plus paupérisées et
précarisées issues de province, les possibilités d’installation à Budapest se
font de plus en plus rares, c’est pourquoi l’on peut observer la formation de
nouveaux quartiers pauvres dans des secteurs très périphériques comme Kőbánya,
Pesterzsébet ou Csepel, voire autour de villages encore plus éloignés des
limites administratives de la ville.
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