Chapitre trentième-et-unième
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est
qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout
droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute
ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant
existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y
compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement
fortuite !
L’Islande reste avant tout une sorte d’exception géologique et offre de
spectaculaires paysages… désertiques. Rien que la baie de Reykjavik avec ses
montagnes enneigées en face de la ville qui s’illuminent à la clarté de la
lune, des étoiles et d’éventuelles aurores boréales dans la pénombre de la
nuit, c’est déjà saisissant. Globalement, c’est un grand plateau recouvert
d’une végétation rase – absence remarquable et quasi-totale d’arbres et de
forêt hors les programmes de reboisement gouvernementaux – qui a deux
particularités : le pays est coupé en deux par la faille des plaques
tectoniques Asie/Europe et Américaine, du nord-est au sud-ouest, se subdivisant
en deux sur le bord sud, formant ainsi un « Y » renversé quand on
regarde la carte orientée vers le nord. C’est très net et assez marquant :
côté Europe, c’est un terrain bouleversé qui s’étale sur 7 kilomètres de large
paré de l’immense lac Þingvallavatn de près de 86 km²de surface au meilleur de
sa forme. De l’autre côté, la « plaque américaine », un mur de 40
mètres de haut de roches magmatiques, de couleur sombre. Et pas besoin de visa
pour passer ce rêve « Trempien ».
La seconde particularité, c’est le nombre impressionnant de volcans, pour
la plupart devenus inactifs ou seulement « apaisés » dont
quelques-uns sont sous-marins et un grand nombre sous-glaciaires. Ou alors ce sont
des « Stratovolcan ». On en compte 47.
Si les plus avertis se souviennent encore de Katia (1.512 m) apparu en
1918, endormi depuis 1977, réactivé en 2011, d’autres et se remémoreront encore
l’irruption de l’Eyjafjöll en mars 2010 qui aura paralysé le trafic aérien
nord-atlantique à compter du mois d’avril. Un joli nom qui a donné bien du mal
aux commentateurs de presse audiovisuelle mondiale, qui peut se traduire
par : « Oh oui les montagnes ! ».
L’humour noir islandais…
Mais celui qui actuellement « fait souci », c’est l’Öræfajökull qui
donne des signes d’activité depuis quelques mois. Des secousses sismiques ont
été enregistrées et le glacier qui recouvre le cratère principal s’est affaissé
de 21 mètres. Pour les volcanologues, c’est un indice de plus que la
température monte à l’intérieur. Son nom islandais qui signifie « glacier des
terres désolées (ou abandonnées) » (toujours l’humour noir islandais…) rappelle
son éruption catastrophique de 1362.
Et puis des cascades en pagaille, dont celles du « cercle d’or »
(en raison de la lumière du soleil rasant), très bien mises en valeur par
l’éclairage nocturne, d’immenses plages de sable noir perlées de glaçons de neige
et de verglas et cernées par des grottes de roches magmatiques, notamment près
de Vik, des « campagnes » où se nichent fermes et « maisons
d’été » (pour ne pas dire « résidences secondaires ») posées au
milieu de rien, parfois entourées d’éboulis de roches bien rondes, grosses
comme des pachydermes, dans ce qui ressemble à des plaines cultivables.
Il faut dire que si la vie est chère en Islande, les islandais la gagne
bien et sont presque tous propriétaires de leur logement (et voitures) :
en fait, ils s’endettent sans difficulté sur 40 ans ou plus. Ils restent finalement
propriétaires de leurs dettes toute leur vie, jusqu’à l’ouverture de leur
succession où leurs maisons et appartements sont remis en vente par les
banquiers qui prêtent l’argent nécessaire aux nouveaux acquéreurs… pour les 40 années
suivantes !
Paul atterrit sur la piste dont l’approche survole la ville, laissant à sa
gauche le clocher de la cathédrale du pays, Hallgrímskirkja, dans l’axe du lac
intérieur à la ville, Tjörnin (le lac). Il aurait pu amerrir dans le port,
borné par la salle de spectacle étonnante, Harpa, aux façades à éclairage multicolore
dynamique, mais il aurait de toute façon fallu refaire les pleins avant d’envisager
son retour en Europe : alors autant être sur place.
En revanche Hucyk a dû arriver par l’aéroport international situé à une
heure de route de là. En réalité, celui de la ville et ses trois pistes est
fermé aux vols long-courriers pour être bien trop proche de et dans la
capitale. Les arrivées internationales se font à l’aéroport de Keflavík (en
islandais Keflavíkurflugvöllur) et dessert la capitale islandaise, distante de
50 km. Il sert de plate-forme de correspondance pour les compagnies Icelandair
et WOW air. Près de 2 millions de passagers transitent chaque année par cette
plateforme que les avions abordent en général d’ouest en est.
Il s’agit d’une ancienne base aérienne et le Keflavik Naval Air Station y était
également installée jusqu’à sa fermeture le 30 septembre 2006.
Cet aéroport-là a été construit par les forces américaines alors qu’elles
occupaient l’Islande durant la Seconde Guerre mondiale. Il a été ouvert le 23
mars 1943 dans un but initialement uniquement militaire. Après la guerre, il
est devenu un point de ravitaillement pour les vols transatlantiques.
Le 11 août 2006, les quatre F-15 de l’USAF présents sur l'île (il y en
avait encore 37 en 1990) ont quitté cette dernière et le 30 septembre 2006, la
base fut temporairement fermée jusqu’à ce que l’OTAN confirme l’envoi à partir
du 1er avril 2008 de chasseurs pour assurer la police du ciel. Les
États membres de l’OTAN se relaient pour assurer la défense de l’espace aérien
islandais, la République Islandaise ayant la particularité de ne pas posséder
d’armée, si ce n’est une unique unité d’infanterie et une cinquantaine de
marins. La Défense islandaise est dans la pratique assurée par les États-Unis
et le pays a également des accords avec l’armée norvégienne, l’armée danoise et
d’autres membres de l’OTAN, dont la France, pour sa sécurité intérieure.
Des policiers et des fonctionnaires armés du pays participent pourtant à
des missions de maintien de la paix pour l’ONU depuis 1950. Une unité créée en
1990, l’Unité islandaise de réponse aux crises, forte d’une centaine d’hommes
sous les ordres d’un colonel, participe aux missions de l’OTAN et notamment à la
coalition militaire en Irak. Les militaires islandais disposent de quelques
Nissan Patrol blindées, armées et équipées de pneus plus larges et de nouvelles
suspensions adaptées au terrain montagneux.
Le pays dispose néanmoins de quatre stations radars dépendant d’une agence
du ministère des affaires étrangères pour la surveillance de son espace aérien,
de trois navires garde-côtes et de deux vedettes dépendant du ministère de la
justice pour surveiller ses eaux territoriales, flotte jugée suffisante pour
contrôler la « guerre de la morue » contre des chalutiers étrangers, en
particulier britanniques.
Il s’agit pour Paul et Huyck de retrouver à prendre leurs chambres au « Aparthotel
Black Pearl », 18, Tryggvagata. Ils iront chacun en taxi, hors de prix
pour les quelques kilomètres à parcourir : bienvenu au pays le plus cher
de la planète !
Et c’est « sans luxe » aucun ni même ostentatoire, hors le hall
d’entrée où trône une immense horloge murale…
Normal qu’ils « vivent bien », notamment avec des charges
sociales de l’ordre de 15 % à tout casser, mais des taux de TVA de 24 % et des
impôts divers de 20 % pour les entreprises, variable jusqu’à presqu’un tiers
pour les « très hauts revenus », plus une ribambelle de micro-taxes
sur un peu tout.
Une « formule » non-fumeur retenue par Élodie, qui a l’avantage
de ne pas proposer de restaurant, mais une cuisine toute équipée :
kitchenette, réfrigérateur, lave-vaisselle, micro-ondes ainsi que des salles de
bains avec des draps de bain, des pantoufles et des robes de chambre, une machine
à expresso, une bouilloire, des ustensiles de cuisine, et la possibilité de
prendre son petit-déjeuner ou seulement un café/thé dans le lobby, mais avec un
supplément.
Plus une femme de ménage pour refaire les lits et un service de chambre
(spa, etc.).
Quoiqu’il faille savoir que les islandais sont des personnes très « hygiénistes » :
avant d’aller se baigner dans un équipement commun, ils se foutent totalement à
poils pour se laver, sans aucune pudeur !
« Tous des pédés
exhibitionnistes, dans ce bled ! » maugréera le batave, pas
habitué.
On note toutefois que l’usage des rideaux de douche s’est généralisé en
Islande… mais c’est seulement pour éviter les éclaboussures !
Inutile de dire que les « latins » et plus particulièrement les
français – mais ça, c’est circumterrestre et universel – ayant la réputation
d’être sales, ils sont relativement mal vus. Pour être clair, les clichés
circulant sur les français ont cours même sous les hautes latitudes : considérés
tous comme des râleurs, hautains et orgueilleux. Ils auraient inventé les
frites : c’est vrai que si les belges disputent la paternité des frites, la
frite est nées sur les ponts de Paris en 1789 en pleine Révolution française
sous l’appellation « pommes Pont-Neuf ». La plupart des
« non-français » considèrent que ceux-ci ont la peau sur les os contre
toute vraisemblance, quoique… à titre de comparaison, 31,8 % des adultes
américains sont obèses ainsi que 32,8% des Mexicains !
Chacun considérera les Français comme des paresseux, grévistes et toujours
en vacances. Malpolis, les françaises ne se raseraient pas !
Ce qui est le cas des péruviennes (témoignant ainsi de leurs origines
espagnoles, jugées « supérieures »). Depuis la Seconde Guerre
mondiale, l’étranger considère aussi que les français se rendent tout le temps…
Ils mangent des grenouilles (« Froggies » pour les
brintaniques ; « FroggenFresser » [Bouffeurs de grenouilles]
pour les allemands). De toute façon, ils sentent mauvais, se contentant de se
laver un jour sur deux (alors qu’ils ne sont que 20 % à zapper la douche
quotidienne, 3,5 % ne prenant qu’une douche par semaine et que 11,5 % se douchent
plusieurs fois par jour), même si la capitale mondiale de la parfumerie est reste
la ville de Grasse, en Provence.
Parmi les clichés tenaces sur les français, on les considère de petite
taille depuis Napoléon : il faut dire que pour faire partie de sa
« Garde », il fallait être un militaire accompli et mesurer au moins
1,80 m. Ça plus le haut « bonnet à poils de Grenadiers à pieds de la Garde
Impériale, modèle 1808 », ça pouvait marquer les esprits.
Enfin, on reste toujours surpris du port du béret, de la baguette sous le
bras, de la marinière et de la bouteille étoilée de « gros-rouge » à
la main, qui reste un cliché universel…
Le « Black Pearl », avec ses façades sombres de briques
volcaniques, est situé dans le quartier central de Reykjavik tout près de l’Asmundur
Sveinsson Sculpture Museum, la Nautholsvik Geothermal Beach, le Vulcano House
avec son « Fish & Cheaps » attenant tenu par un français exilé (une
histoire de femme…) et le Jardin botanique.
À proximité de l’établissement il y a l’ancienne cathédrale, quelques
musées. Plein centre de Reykjavik, ce qui ne justifiait pas la location d’une
auto : de toute façon, ils ne sont pas là pour faire du tourisme.
Un hôtel, remarquable parmi d’autres par la proximité du port, du seul cinéma
et de la seule salle de concert du pays.
C’est le seul à proposer une chambre libre, alors qu’il n’en compte que 12.
« Chacune d’elles comprend la
télévision par satellite, un coffre-fort pour portable, un ordinateur
personnel, un balcon privé et un minibar » aura précisé l’agence
contactée par Élodie. Les résidents peuvent apprécier une vue sur l’océan Atlantique
depuis leurs chambres… en se tordant un peu un peu le cou : en réalité, il
n’y a pas de balcon mais des bow-windows un peu étroites et l’ouverture des
fenêtres sont exiguës quand on trouve la façon de les entre-ouvrir. Et si les
chambres qui leur sont proposées donnent bien « vers la mer » et le
port, la vue donne « sur » la rue et le chantier qui remplace le parking
à ciel ouvert d’antan…
Une ville où les grues de chantier, qui travaillent à sous des « spot-lights »
même le jour, sont plus nombreuses que les gratte-ciels.
Il leur faut quand même plus de 3 minutes à pied pour joindre la « Volcano
House », la « Reykjavik City Library », le musée d’art de Reykjavík :
central.
5 pour leur premier rendez-vous sur le port (et encore, en se perdant), le
Höfnin.
Et l’important, pour Huyck-le-barbare-batave dans ce pays de vikings, et
sa barbe-fleurie, pour l’heure, c’est d’aller boire un coup et de se
restaurer : pas de problème, la bière et les alcools sont hors de prix,
mais ils adorent ça ! Il y en a pour tous les goûts.
D’ailleurs, tous les 1er mars, ils se font une
« méga-teuf de la bière », en commémoration de l’anniversaire de
l’abolition de la loi de 1908 interdisant la vente d’alcool en Islande en 1989,
le Bjórdagur…
En revanche, question « vin », tout est importé et hors de prix.
Il faut dire que les vignobles islandais sont mondialement réputés pour… leur
absence totale !
Pas sûr qu’ils sachent en faire pousser dans leurs serres…
Reste que s’ils aiment l’alcool en Islande, ils ont une relation
« compliquée » avec.
La bière la plus populaire reste l’Einstok (unique), un breuvage purement
islandais.
En revanche, si vous voulez boire de la vodka en Islande, c’est la Reyka
(fumé) qu’il faut goûter. Mais il faut aussi goûter au brennivín (esprit :
si, si de l’humour islandais !), un alcool local fabriqué à base de pommes
de terre, de l’aquavit local !
Ils ont rendez-vous avec Kristbjörn Kirkjubæ, le contact de Huyck, PDG
ingénieur d’une boîte locale de développeurs, spécialisée dans le Cloud.
Jusque-là, Paul ne savait pas trop encore, mais c’est bien lui, le
troisième cas « KK » dont l’espérance de vie limitée va compliquer
l’implantation en Islande et le développement de « BBR 2.0 »…
Un gars, grand, brun et poilu, qui aura peut-être été athlétique dans sa
jeunesse mais qui a pris un peu d’embonpoint depuis la quarantaine dépassée. Un
« ré-impatrié » qui aura fait ses classes sur la côte californienne
avant de venir développer ses solutions avant crise de 2008.
En fait, dans le quartier et baraquement ce sont des « food and
drinks » situés près de l’ancienne usine de pêche au sel sur Granda. Ce
bâtiment-là a été construit en 1924 dans son architecture traditionnelle et
utilisé comme une usine de pêche au sel à la fin des années 1960. Il est maintenant conservé, comme l’ensemble
qui l’entoure, en tant que monument historique…
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