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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

vendredi 24 août 2018

Escale à McShiant-Island

Chapitre trentième-cinquième

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

Huyck n’en revient pas encore : venir jusqu’en Islande pour passer une nuit au ballon, ce n’était décidément pas dans ses plans ! Il lui faut d’abord retrouver sa dulcinée d’un soir, la « potelée » Fríða-la-blonde avec qui il passera sa nuit suivante, à titre gratos…
Et rendez-vous est pris pour le lendemain suivant dans les locaux de « KK » : il veut rencontrer le personnel pour pouvoir le jauger.
Ils auront été devancés par la flicaille du pays, qui passe au peigne fin lesdits locaux et interroge tout le personnel.
La scène du meurtre, à l’étage, est toujours inaccessible pour être sous scellés. Ce qui rend de mauvaise humeur l’épouse du décédé, Tryggv Vilfríður, une blonde-cendrée, elle aussi (c’est assez courant dans ce pays-là), la trentaine, souple et élancée, les yeux rougis d’être veuve avant l’heure, qui est obligée de passer ses nuits chez sa sœur, comme lors de la nuit du crime, dans la banlieue de Garðabær, une des municipalités du grand Reykjavik située au sud de la ville.
Quoique, ce soir-là, c’était l’anniversaire de la fille de celle-ci, une réunion familiale dans les faubourgs lointains de la ville, tel que tout le monde avait bien trop bu pour rentrer en voiture. Fête familiale à laquelle Kristbjörn s’était désisté pour honorer ses visiteurs européens.
Ce qui s’est terminé tragiquement pour lui.
Sa déposition cadre avec les témoignages de la plupart des autres invités encore conscients en cette fin de soirée-là : quand ils se soûlent la tronche et vont vomir sur les trottoirs, les islandais ne le font pas sans démesure. De sacrés phénomènes de la nature, ces ersatz de viking !

Noeline profite de la situation pour jouer de ses charmes et savoir la taille et la forme de la blessure mortelle reçue à la tempe auprès des officiers de police.
« Grosse comme ça avec un bout rond et un autre carré… Le légiste essaye de confirmer s’il a reçu ses blessures et lesquelles, avant ou après son décès. Une sauvagerie » fait le policier qui a le regard s’attardant sur les rondeurs de Noeline… qui use aussi de son sourire le plus charmeur.
« Ça peut donc être très bien un talon de chaussure ? »
Ils cherchent plutôt un objet contondant ou un marteau.
Une fois les pandores partis, Huyck réunit le personnel pour se présenter… en anglais « fluently ». Il explique la raison de son voyage et les grandes lignes du projet comme il avait pu le faire à leur patron la veille au soir.
« Ok, sir. Sauf que là, c’est avec Tryggv, son épouse, qu’il faut parler. Elle est non seulement associée, mais c’est elle qui va hériter des parts du patron. Nous on est rien, ici ! »
Qui ? La fille qui vient de partir ?
« Il y a bien le Datacenter qui vaut un peu d’argent, vus les investissements qui y ont été consacrés. Mais comme ce sont aussi autant de dettes, ce sont les banquiers qui vont décider. Nous, on va se retrouver au chômage. Au moins pour un temps. »
Il paraît que ça n’existe pas en Islande, le chômage.
« Pas grave : je vous embauche. Ça revient au même que de racheter la boîte ou d’y associer la veuve. Ce que je veux, ce sont des bons pisseurs de ligne sous Unix qui sachent rester discrets. Et nous n’avons pas forcément le temps de reconstituer une équipe compétente. »
Justement, pas sûr qu’ils soient tous compétents : sous Java, encore…
Si quelqu’un veut bien le piloter jusque chez « la veuve », ça peut s’arranger.
Ils seront deux sur les quatre à l’emmener.

Du coup le groupe « ADN » se retrouve seul avec les deux autres plus les quatre filles qui composent le reste du personnel de feu Kirkjubæ et de son épouse d’associée.
« Bé, on va compléter le dossier des flics pour éclairer notre lanterne. Notre patron, qui a croisé le vôtre le soir du meurtre, croit savoir qu’il s’agit d’un crime de femme. Et nous on aimerait lui démontrer qu’il a tort » raconte Noeline avec son meilleur anglais.
Un grand blanc. Les uns regardent les pointes de leurs chaussures, d’autres le plafond ou le fjord, mais pour qui reste attentif, quelques visages se tournent inopinément et subrepticement vers une brune, jeune, qui se tient à l’écart et qui aussi les yeux rougis : Mademoiselle Kára Lyngheiður…
« Hvað ? » fait la brunette qui sent « tout le poids du silence » lui tomber sur ses épaules.
Ça se prononce un peu comme le « was » allemand, exactement « voiase », qui veut dire, « quoi » ou « quel » croient comprendre « les filles ».
S’en suit un échange en islandais (ou danois) auquel les filles du groupe « ADN » ne comprennent strictement rien, comme d’une dispute telle qu’elles ont pu en avoir une la veille au soir, où le ton monte, la cadence s’accélère et là, ça se termine par ce qui ressemble à des injures et la miss Kára de filer en claquant la porte de rage !

« On peut avoir une explication ? » la ramène Neoline…
Qui reçoit pour toute réponse un « nothing » d’un des deux mecs qui en profite pour sortir accompagné des trois autres filles qui ne se font pas prier pour aller boire un pot au bar le plus proche, même si ce n’est pas encore l’heure.
Reste le plus âgé. Pjetur Ósvífur sort son meilleur français – enfin un qui le parle ! – pour répondre brièvement aux questions des filles :
« Mesdames, le patron était un coureur de jupons. C’est comme ça qu’on dit toujours à Paris ? Si elles bossent avec nous, c’est qu’elles sont d’abord passées dans son lit. »
Ah bon ? Ça existe encore, ces pratiques dégoutantes et abjectes, dans ce pays qui reste pourtant à la pointe mondiale des « droits de la femme » depuis plusieurs années ?
Et l’épouse savait ça ?
« Probablement que non. Ou que oui, après tout. Je n’en sais strictly nothing. Par contre, je peux vous dire que la dernière à être entrée à l’effectif, il y a un an ou un an et demi de ça, c’est justement Kára Lyngheiður, celle qui est partie en premier. »
Merde alors ! Une femme, une maîtresse, un harem et en plus il va voir les putes dans le dos de toutes celles-là !
Voilà que Charlie et Charlotte auraient raison…
« Oh mais Monsieur aurait des exigences particulières, ai-je pu comprendre. Ça peut finir par lasser et lui aussi se lassait assez vite de ce que j’en sais. »
Quels types « d’exigences » ?
« Il aimait bien qu’on le torture un peu. Pas violemment, mais tringler sur un bureau ou dans la kitchenette, même talqué ou enduit d’huile ou de savon, ça allait cinq minutes. Mais pour une soirée, il passait à la vitesse supérieure. »
Un partouzard aussi ?
« Ah ça je ne sais pas. Mais regarder un autre homme tringler sa soubrette du moment, ça ne lui déplaisait pas. Je sais ça, parce que l’une d’entre elle, qui n’est plus du personnel, m’avait raconté avant d’aller voir ailleurs. »
« Bon, bé c’est simple, les filles ! » finit par conclure Anaïs, une fois sur le trottoir. « Si on en croit Charlotte, la coupable, c’est la femme. C’est elle qui a un alibi. »
Sauf que, tout logique bue, elle devrait être écartée, puisqu’elle a justement un alibi pour être chez sa sœur jusqu’à ce que les flics la récupère, d’après ce qu’on a pu comprendre du déroulé de l’affaire.
« Pour moi, pas de doute : c’est plutôt la gamine. Surtout si elle n’a aucun alibi crédible ».
Aux flics de vérifier ça : elles ne vont quand même pas faire leur boulot.
« On peut peut-être les informer, non ? »
Demain et après en avoir référé à leur CEO, Gustave.
Le temps de le joindre.

Paul aura entre-temps amerri à McShiant-Island  et posé son appareil sur la petite plage abordable où se situe également le débarcadère. De toute façon, c’est de là que partent les deux chemins qui conduisent à la demeure centrale sise sur le plateau ouvert aux vents. L’un est « carrossable » pour quelques charriots attelés à des chevaux ou le tracteur et sa remorque, l’autre est un sentier qui longe et grimpe le long de la falaise et mène aux grottes à mi-hauteur. Paul en garde encore le souvenir d’une mise en bouche érotique à l’occasion de son premier passage, mais ne sait plus bien s’il ne va pas s’y perdre : il choisit le chemin carrossable pour rejoindre le « castel » des McShiant.
Bon choix : le palefrenier, ayant entendu l’arrivée de l’hydravion, a pris l’initiative de venir à sa rencontre avec la carriole, ce qui lui permet de finir le parcours plus rapidement et sans effort.
« Lady Margaret sera ravie de vous revoir, Milord… »
Sa sœur est à Glasgow, mais « si vous me permettez de lui faire savoir que vous êtes dans nos murs, elle peut être là ce soir. »
Non, pas la peine : « Annoncez-lui plutôt que j’irai la saluer demain, en repartant. »
Doit-il comprendre que Paul passe la nuit sur l’île ?
« Probablement. En tout cas, je compte me faire inviter à dîner… »

Une fois les « détails d’intendance » ainsi réglés, Paul a la surprise de croiser Miss Margaret debout et sans béquille, marchant normalement.
« Pas possible ? Tu as réussi à te redonner des jambes ? Bravo, magnifique, splendide ! »
La petite-fille cadette de Lord McShiant avait fait une mauvaise chute de cheval assez brutale dans sa jeunesse, ce qui lui avait sectionnée la colonne vertébrale à hauteur du nombril la rendant définitivement paraplégique. Et depuis qu’elle est coincée dans un fauteuil roulant, elle n’a eu de cesse de se fabriquer des membres inférieurs artificiels…
« Je ne peux pas encore courir, ni sauter. Quand je monte ou descend un escalier, il faut que je me cramponne et quand je m’assied, m’allonge ou me lève, j’ai parfois besoin d’aide, mais oui mon cher Paul, je peux me passer de mes cannes sans tomber n’importe quand ! »
Miracle, miracle… de la technologie et de l’informatique.
« Eh oui ! Grâce à la miniaturisation, j’ai pu installer une quarantaine de mini-moteurs électriques « pas à pas » dans chacune de mes deux prothèses de jambe et quantité de capteurs dans la ceinture abdominale qui va avec. Et voilà le résultat ! »
Et la programmation qui va avec pilotée par deux bonnes douzaines de capteur à chacune de ses pattes-folles.
« Fabuleux ! Je viens justement pour ça, Mag. Et… tes robots. »
Paul veut des jambes neuves ou un cyborg ? Parce que les cyborgs de sa conception sont remisés au placard des projets « pas aboutis ».
« Mais non, que tu es bête ! »
Alors il est là pour acquitter la « Margaret-tax » ?

Margaret étant totalement insensible sous le nombril, jusqu’à en être parfois incontinente, elle a une activité sexuelle particulièrement réduite. Mais ça ne l’empêche pas d’avoir des fantasmes, loin de là. Son « truc-à-elle », c’est de regarder jouir les mâles qui passent à sa portée. Un sexe d’homme tendu qui éjacule sous ses caresses la met dans un état quasi-hypnotique et extatique. Tel qu’il est difficile de ne pas la laisser faire : elle appelle ça la « Margaret-tax » et du pasteur au docteur en passant par le jardinier, le palefrenier et son cuisinier (elle a hélas une vieille infirmière pour ses soins hebdomadaires), tous y passent à tour de rôle au rythme de ses envies.
« Sois sérieuse. Je suis quasiment-marié, j’ai des gamins et ta reine m’a fait pair du royaume depuis que nous nous sommes vus la dernière fois… »
Félicitations, mais il n’empêche. « J’adore ta bite ! C’est un régal de douceur et ta femme n’en saura jamais rien, rassure-toi ! Ce n’est pas moi qui pourrais jamais la concurrencer, même pour une branlette espagnole… »
Crue, la gamine : elle n’a de toute façon pas les « outils » pour ça…
« On verra. J’ai d’abord un projet à te soumettre. »
Normalement, c’est l’inverse : on paye d’abord et on discute après. « Je ne suis plus à ton goût ? Mets donc un sac sur ta tête ! »
Paul poursuit assis, vautré plutôt, dans un des larges fauteuils du salon.

« Après dîner. Voilà ce qui m’amène. J’ai besoin d’un talent comme le tien pour rattraper l’avance des japonais justement sur tes cyborgs, ces robots humanoïdes qu’ils augmentent d’intelligence-artificielle. »
Peut-être, mais ils font surtout des robots sexuels, pas vraiment dans le robot ménager…
« Eh bien, c’est exactement ce que je cherche à faire de mon côté. »
Allons bon ! « Tu n’as qu’à leur en acheter sur étagère. Ta femme ne te suffit plus ? Et tu refuses en plus de payer ma taxe ? Ce n’est pas croyable, ça ! »
Elle n’y est pas.
« Ce n’est pas pour moi, mais pour mes futurs clients. Je compte armer quelques navires de croisière de luxe dans les mois qui viennent qui proposeraient ces services à leur bord pour quelques riches clients. »
N’importe quoi ! Quel intérêt ? « Et puis un cyborg complet et autonome, c’est plus de 570 muscles à caser… » Soit deux fois plus de moteurs électriques si on veut se passer de ressorts.
Mais comme c’est creux à l’intérieur pour quelques 50 à 60 litres de volume, « ça doit être faisable » insiste Paul.
« Non mais, hors la programmation de l’IA elle-même, tu n’imagines même pas la complexité du bidule ! »
C’est pour ça qu’il s’adresse à la spécialiste-méconnue…

« Tu exagères Paul. Je ne suis pas « spécialiste ». Entre un membre ou deux et un corps complet, c’est le jour et la nuit. »
D’autant que pour compliquer le problème, Paul a des exigences : « D’abord la taille. Trois ajustables à plus ou moins 10 % chacun. Pareil pour les poitrines, les yeux, les lèvres. Trois types de peau : indo-européen, métis-black, type hispanique et jaune-pâle aux yeux bridés et les paupières qui ne font pas de rides quand elles se ferment, avec quatre types de cheveux. Brun, blond, roux, noir et châtain. »
Oh, ça, avec des perruques naturelles, on peut même varier la longueur, les faire friser ou les rendre raides. « Tu peux même imaginer des cheveux rouges, bleus, mauves ou verts ! » fait-elle en rigolant.
Mais déjà, rien qu’avec des ossatures qui varient d’un prototype à un autre, même à seulement plus ou moins 10 %, sans même parler des masses et rondeurs, c’est déjà kafkaïen !
Et pour en faire quoi ? Un bordel flottant ? « Ce n’est pas un peu dégradant pour les femmes, tout ça, réduites à l’état d’objet-sexuel ? »

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