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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mercredi 31 juillet 2019

Chapitre XI – Être à la hauteur…

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Le service tient probablement là un « point d’accroche » à exploiter. Ce qui ne l’empêche pas d’en rechercher d’autres en parallèle. Reste d’abord à « hameçonner » la belle d’Issy-les-Moulineaux, puis à la compromettre et enfin, une fois sa méfiance émoussée, la mettre sur un « coup-tordu » qui reste à concevoir…
Et le tout pour, soit avoir une « discrète informatrice » auprès de « la cible » – l’option B – soit l’amener, elle ou lui, à collaborer – l’option A.
Pas tout-à-fait insurmontable pour les experts du SVR dont le Capitaine Igor et son colonel Sergueï, qui dirige la « ligne VKR » (contre-espionnage extérieur) et dont le nom est aussi le prénom de leur chef depuis 2016, le général Sergueï Narychkine, directeur du SVR en exercice, une des subdivisions du FSB avec des racines historiques plutôt… « tchékistes ».
Avec cet historique-là et tout le poids que cela représente, l’échec n’est pas nécessairement admis dans les rangs !
 
Car ils ont déjà fait pire : par exemple le recrutement au Japon d’un haut fonctionnaire de 52 ans qui faisait partie d’une unité prénommée Bureau d’intelligence et de recherche du cabinet du Premier-ministre nippon (Cabinet Intelligence and Research Office, en transcription japonaise : Naicho) qui aura, durant 10 ans, transmis des secrets aux espions russes travaillant sous la couverture de l’ambassade de Russie.
C’est aussi le vol de secrets industriels et commerciaux d’entreprises allemandes dévoilé par le Bundesamt für Verfassungsschutz (BfV) – service fédéral de contre-espionnage allemand.
Aux USA avec les 10 espions échangés : Anna Chapman ; Tracey Foley et son mari Donald Heathfield ; Juan Lazaro et sa femme Vicky Pelaez, journaliste à El Diario La Prensa ; le couple Richard et Cinthya Murphy ; Mikhail Semenko ; Patricia Mills et son compagnon Michael Zottoli, tous des « illégaux » sans protection diplomatique.
L’un des espions échangés contre eux, l’agent double Aleksander Zaporojski, qui travaillait en théorie pour le SVR mais avait été arrêté en 2003 par la Russie, aurait été l’un de ceux ayant permis aux Américains de capturer Aldrich Ames et Robert Hanssen, deux des plus importants agents doubles ayant infiltré les services américains lors des années 1990-2000.
 
On se rappelle que peu après, l’Ukrainien Viktor Iouchtchenko tombe malade le 6 septembre 2004, après un dîner avec Gori Tarochenkylo, chef des services secrets ukrainiens. Il est admis à la clinique privée du Rudolfinerhaus de Vienne, où il est soigné jusqu’au 19 du même mois.
Empoisonné à la « dioxine de Seveso ».
Les camarades ukrainiens n’ont pas perdu la main…
 
Au Royaume-Uni, l’ennemi de longue date, une trentaine des 62 Russes travaillant à l’ambassade, au consulat et à la représentation commerciale de la Russie se livrent à l’espionnage. D’après « The Telegraph » qui ne dit pas toujours que des bêtises, les agents du SVR recueillent des secrets militaires et commerciaux ou surveillent des « dissidents russes réfugiés à Londres », notamment le milliardaire russe Boris Berezovsky que la Grande-Bretagne refuse d’extrader vers la Russie.
La Russie, en raison de ses mauvaises relations avec les services de la Couronne aura expulsé un certain nombre d’agents britanniques et aura fermé les British Councils en Russie pour le même motif de couverture d’activités d’espionnage en Russie.
Tout le monde sait également qu’en automne 2006, les autorités israéliennes ont refusé d’accorder un visa au diplomate russe qui devait occuper le poste de premier secrétaire de l’ambassade de Russie à Jérusalem. Alexandre Kroukov, qui devait prendre la direction de l’Institut russe de la culture et de la science en Israël, était un élément opérationnel du SVR.
Mais pas seulement.
 
En Moldavie, il sera apparu comme peu convaincant que la résolution « civilisée » de la question de la République moldave de Transnistrie autoproclamée ne soit pas prioritairement à attribuer à un canal secret du Service russe…
En juillet 2008, la Lettonie, pays de l’Union européenne, a même reconnu la Russie parmi les principales menaces de sa sécurité nationale en l’accusant d’utiliser des pressions économiques pour obtenir des avantages géopolitiques.
 
Le SVR, parmi d’autres services spéciaux russes, a été soupçonné de cyberterrorisme par les autorités estoniennes.
Les agences gouvernementales estoniennes ont essuyé fin avril 2007 une écrasante attaque en déni de service (DoS) comme une action de représailles en réponse aux heurts qui ont opposé forces de l’ordre et manifestants pro-russes nationalistes, faisant un mort et 150 blessés. Submergés de trafic, les serveurs Web des plus hautes instances d’Estonie (parlement, premier ministre et ministère des Affaires étrangères) sont restés inaccessibles plusieurs jours d’affilée.
Le site de la police a pu se maintenir mais seulement en bloquant toute requête d’adresses IP étrangères et en passant en mode texte…
On compte également l’affaire Herman Simm, un ancien haut responsable du ministère estonien de la Défense, qui a été arrêté à Tallinn par les autorités estoniennes pour espionnage au profit de la Russie. Recruté en 1995 à l’occasion d’un voyage touristique en Tunisie par un ancien du KGB estonien, Valery Zentov, Hermann Simm a ainsi vendu aux russes près de 3.000 documents sensibles concernant la politique de défense de son gouvernement, le tout pour une centaine de milliers d’euros !
Son agent traitant, Sergueï Yakovlev, alias Antonio de Jesus Amorett Graf, membre du SVR, fait d’ailleurs l’objet d’un mandat d’arrêt international.
Deux supposés espions russes sous la couverture diplomatique – Viktor Kotchoukov et Vassili Tchijov – ont été déclarés « persona non grata » en Belgique à la suite de cette affaire.
 
Et même si officiellement le SVR n’a pas le droit de mener les opérations spéciales sur le sol géorgien, car l’accord de 1992 entre les pays de la CEI l’interdit formellement, compte tenu de la dégradation des relations russo-géorgiennes depuis la guerre d’août 2008 et la reconnaissance, illégale au regard du droit international, par la Russie des républiques autoproclamées d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie, la Russie ne s’empêche rien : l’arrestation en août 2008 par le FSB russe du prétendu chef d’une direction du SVR de Géorgie Kherksladzé a marqué l’ouverture de la guerre entre les services spéciaux russes et géorgiens.
Les services secrets russes, dont le SVR, étaient accusés de leurs implications directes ou indirectes dans l’organisation des affrontements entre les manifestants d’opposition et la police en Géorgie à différentes époques, selon les déclarations des autorités géorgiennes : pour le chef du SVR de Géorgie Guéla Béjouachvili, Moscou voudrait renverser le pouvoir actuel en Géorgie par les activités clandestines subversives.
 
On peut rappeler également, l’enlèvement aux États-Unis du colonel Alexandre Zaporojsky, transfuge du SVR qui vivait aux USA depuis 1998, au nez et à la barbe du FBI et exfiltré de force vers la Russie par un commando du SVR.
Techniquement, il rentrait « bêtement » au bercail à cause d’une prétendue maladie grave d’un proche contre l’assurance orale d’immunité une fois rentré où il aurait été arrêté en territoire Russe.
Également l’assassinat à Doha (Qatar) de Zélimkhan Yandarbiyev, ancien haut responsable tchétchène le 26 février 2004 : deux officiers opérationnels, du SVR ou du GRU, ont été arrêtés quelques heures à peine après cet acte terroriste et condamnés par la justice du Qatar à la perpétuité, mais ensuite magiquement extradés vers la Russie, pour « purger leur peine dans leur pays ».
Et il y a mieux…
 
La plus emblématique des « affaires » attribuée au SVR reste l’assassinat à Londres d’Alexandre Litvinenko en automne 2006, ancien officier du FSB, à coup de polonium versé dans sa tasse de thé, juste une minuscule goûte.
À cette occasion, et malgré les dénégations des services russes, les déclarations de plusieurs transfuges et réfugiés, dont Evgueni Limarev, ont révélé une obscure association des vétérans du KGB/SVR/FSB ayant à sa tête un certain Valentin Vélitchko. Avec l’aval du Kremlin, Andreï Lougovoï – le supposé assassin de Litvinenko – a été élu député de la Douma, le parlement russe.
Litvinenko aurait été empoisonné sur l’ordre personnel et direct de Poutine.
L’opération se préparait depuis plusieurs mois.
Lougovoï n’aurait pourtant servi que de couverture et de manipulateur pour permettre au vrai tueur – un agent « illégal » du SVR – de mieux approcher la « cible ».
Un schéma à retenir en pense le capitaine Igor…
 
Trop voyant, le 13 janvier 2009, en Autriche, Oumar Israïlov avait été abattu de trois balles en pleine rue par deux inconnus près de son domicile à Vienne. Réfugié en Autriche depuis 2006, Oumar Israïlov est un ancien membre de la guérilla antirusse qui avait fait défection de la milice tchétchène dans laquelle il avait été intégré après avoir été capturé et torturé.
Dans sa plainte contre la Russie déposée le 8 novembre 2006 devant la Cour européenne des droits de l’homme, il impliquait directement le président tchétchène Ramzan Kadyrov dans des cas de torture et d’exécution.
Selon le site en ligne Chechenpress, Oumar Israïlov portait le numéro 499 sur une liste de plus de 2.500 noms de réfugiés tchétchènes appelés à rentrer au pays ou à être exécutés.
 
Et puis la tentative d’assassinat sur la personne de Soulim Yamadayev fin mars 2009 dans le parking de sa résidence à Dubaï…
D’abord déclaré mort, Yamadayev, ancien chef des commandos spéciaux du GRU en Tchétchénie et héros de la fédération de Russie, n’aurait été que blessé.
Adam Délimkhanov, député de Russie unie, le parti de Vladimir Poutine à la Douma et ancien vice-premier ministre de Tchétchénie, est accusé par la police de Dubaï (Émirats arabes unis) d’avoir commandité la tentative d’assassinat de l’ancien chef militaire tchétchène, selon le chef de la police locale, le général Dhahi Khalfan Tamim.
Placé sur la liste des personnes recherchées par Interpol, Adam Délimkhanov, a qualifié ces accusations de « provocation ».
Un Iranien et un Tadjik ont été interpellés et trois suspects sont en fuite.
Naturellement, le SVR n’a pas été officiellement mis en cause, mais les questions sur les préparatifs spécifiques de l’assassinat à l’étranger (fourniture d’armes, faux papiers, filatures, etc.) met effectivement le SVR sur la liste des services russes impliqués d’office : une opération sous « fausse bannière ».
Par ailleurs, le service britannique d’espionnage MI6 a également démasqué un complot des services secrets russes, dont le SVR, qui planifiaient d’assassiner un haut responsable du gouvernement tchétchène indépendantiste : Akhmed Zakayev, se présentant comme le premier ministre de la Tchétchénie en exil, il aurait été la cible d’un projet d’assassinat par balle à Londres…
 
Igor en est persuadé : avec « Charlotte », on peut faire beaucoup mieux et en douceur – puisqu’il ne s’agit pas de l’éliminer –, car jusque-là, il ne s’agit là que d’opérations connues du grand public, celles qui ont échoué ou ont été trop voyantes !
Les autres, par la force des choses, ne sont pas encore dévoilées…
Et les services ne sont pas des nains en ce domaine.
Il se propose alors de monter une « opération » tordue à souhait qu’il présente à sa hiérarchie.

mardi 30 juillet 2019

Chapitre X – Conception de « l’opération Novichok »

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
L’opération reste sous les ordres du lieutenant-colonel Sergueï Karolovski qui rend compte à sa hiérarchie par la voie de son général, du FSB.
L’objectif premier est de savoir et de comprendre ce que trame l’agent spécial français « Charlotte » : il en va peut-être de la sécurité de la sainte-Russie !
L’objectif accessoire serait de pouvoir éventuellement le « soumettre » en vue d’obtenir sa collaboration.
Soumission directe ou indirecte.
 
L’agent Dichnikov aura récemment échoué à renouer une « complicité », même sur l’oreiller, et pour cause : de prime abord « Charlotte » est un patriote convaincu, il s’agit de tout reprendre à zéro, sur ordre du Kremlin.
Ce gars-là semble toujours aux ordres indéfectibles de son gouvernement, qui ne l’a semble-t-il pourtant pas toujours soutenu, notamment du temps du président Krasoski. Mais c’est à préciser, parce qu’il a été fait chevalier de la Légion d’honneur par son successeur, le président Landau…
Ça, c’est une certitude en plus des nombreuses décorations honorifiques reçues de plusieurs pays, y compris du Vatican : une exception décidément[1]
 
L’un comme l’autre de ces objectifs obligent le service à renouer avec lui d’une façon ou d’une autre. Avec cet ordre impératif venu effectivement tout droit du Kremlin, on ne touche pas à sa famille. Ça aurait pourtant été plus facile…
En revanche, rien n’est précisé quant à son entourage proche.
Et, après enquêtes et recherches, il s’avère « dense ».
Premières cibles, les salariés de ses entreprises qu’il a en quantité limitée.
La « CISA » et son mystérieux logiciel de « prédiction d’attentats »…
Par malchance, cette boîte est cornaquée par un amiral à la retraite, ancien patron du renseignement militaire français. Une grosse pointure qui veille à l’intégrité de la maison où il a même placé sa fille naturelle, qu’il s’agit de ne pas trop « taquiner » : il a indéniablement les moyens de détecter une menace « extérieure », à n’en pas douter.
Et il s’agit de ne pas de réveiller trop tôt les services français de contre-espionnage…
 
Au FSB, on ne voit pas très bien à quoi servent les équipes de la CISA sur place.
Deux sont des enquêteurs, par équipe de trois : une approche trop directe mettrait la puce à l’oreille de tout le dispositif à venir.
Délicat, mais rien n’empêche d’enquêter discrètement sur les points faibles de ces personnes-là.
Une troisième pisserait de la ligne informatique sous l’autorité d’un néerlandais qui vivrait mi en Islande, mi à Amsterdam…
Là, on peut creuser, puisque probablement, ils font vivre le logiciel « cible ».
Si ça peut répondre à un des aspects du problème, il n’est pas évident qu’on en sache plus sur le « bonhomme-cible » lui-même, tellement il compartimente ses activités.
 
Au même endroit géographique se situe pourtant une entreprise de ventes d’alcool festives à destination des campus universitaires et autres écoles d’élite d’Europe de l’ouest. Une piste à ne pas négliger, mais pas nécessairement la plus fragile, ou la plus utile, au contraire.
Néanmoins, elle pourrait devenir un « fournisseur officieux » des universités du pays…
À suivre également.
Et puis il y a une kyrielle d’entreprises annexes : un hôtel à Kotor, un autre sur les bords du Cher, un troisième en Normandie où « la cible » ne fait que de rares apparitions et une entreprise d’exploitation d’un yacht de croisière dans les caraïbes.
Depuis là, le service remonte assez vite à un dénommé Anjo Pisuerga, ancien gérant de la fortune de « Charlotte ».
Celui-là, c’est le premier « maillon-faible » rencontré, acceptera volontiers de fournir quelques renseignements sur cette nébuleuse, moyennant quelques « indemnisations » : il vient de boire un bouillon, le second de sa vie, à spéculer sur les « crypto-monnaies ».
 
Il explique d’ailleurs comment : « J’ai rencontré De Bréveuil au Portugal, alors que j’étais gestionnaire de fortunes de la Banque Esperito-Santo. Quand elle s’est plantée, j’ai anticipé le plan de licenciement en entrant au service de Paul. Je devais et j’ai géré des fonds récupérés auprès des anglais pour le compte du gouvernement français de l’époque.
Le Président Landau et son gouvernement souhaitaient que je souscrive aux émissions du Trésor public pour faire baisser les taux, à charge pour moi de refourguer les titres sur les marchés avec si possible des plus-values pour « recharger » notre cagnotte avant l’émission suivante.
Ça a plutôt bien fonctionné et entre deux, je pouvais faire de la « gratte » sur les marchés que je partageais avec Paul. »
Et puis tout d’un coup, le fond qui gérait, jusqu’à 12 milliards d’euros, s’est démultiplié.
 
« Je ne sais pas comment, mais Paul m’avait fait liquider des titres Berkshire Hathaway, le fond de Warren Buffet, l’oracle d'Omaha. Il y en avait pour plusieurs millions qu’il aura investis dans le développement de son logiciel BBR. »
C’est justement ce qui intéresse les russes.
Mais le bonhomme n’en dit pas plus sur ce qu’il en est, sauf…
« Sauf que je réussi à négocier, à l’occasion d’une absence inhabituelle du « boss », la cession de ce logiciel aux américains de « Pamentir » pour un milliard d’euros net… La raison pour laquelle il m’a évincé, comme toute reconnaissance du ventre, tiens donc ! »
Ainsi ce logiciel intéressait déjà les services de renseignement US avant que les russes n’en aient eu vent, l’ennemi anglo-saxon par excellence avec les britanniques : une information essentielle.
En quoi consiste-t-il ?
« Je n’en sais rien. Il s’agit de localiser des « menaces » à partir de tout ce qui est traçable. »
Ça, les russes savaient déjà : une confirmation.
« C’est Paul lui-même et Huyck Maartje, un hollandais, qui ont développé le logiciel et Huyck et Dimitri qui ont nourri la base de données. »
Mais ni les codes-sources ni les datas ne sont plus la propriété de la CISA.
« Si Dimitri poursuit ses mises à jour de la base de données, en revanche, les codes sources ont filé aux USA. »
Et Huyck ?
« Il travaille à miner de la crypto-monnaie en Islande… »
Une piste qui se referme donc, au moins provisoirement…
 
« Mais pis que ça, avec le milliard que je lui ai fait récupérer, Paul m’a fait acheter tous les jours et par petits-bouts des tranches de Bitcoin à 700 dollars le morceau. Une ânerie : j’en ai fait autant beaucoup plus tard avec mes économies, quand ça montait au-delà des 15.000 dollars et je me suis ruiné juste après le plus haut de décembre dernier que je n’ai pas vu venir.
Lui, si, manifestement puisqu’il aurait tout « shorté » avant la chute, quand ça valait 25.000 dollars.
Et comble du comble, non seulement il m’a reproché d’avoir vendu l’actif de la CISA, en oubliant au passage que je l’avais rendu milliardaire malgré lui, mais il m’a viré du fond gouvernemental et de la gestion de sa fondation luxembourgeoise au profit d’un cabinet londonien !
Bon, il faut dire que le gouvernement du Président Makaron voulait récupérer ces sommes pour les « blanchir » dans le troisième PIA de Paris.[2]
À mon avis, les deux premiers étaient aussi des « fonds secrets » d’origine douteuse qu’on blanchissait subrepticement de la même façon une dernière fois. »
Et l’origine de ces « fonds-secrets » ?
« Aucune idée. Mais connaissant un peu l’honnêteté de Paul, il m’a toujours affirmé que c’était des fonds appartenant à sa République. C’est la raison pour laquelle il ne voulait pas trop que je spécule avec ça… »
Rien à redire : ces informations confirmaient les « rumeurs » qui étaient déjà parvenues jusqu’au service.
 
Voilà qu’en même temps ça coupait court au recours, dans cette branche-là, à un « maillon faible » pour l’opération « Novichok ».
On en revenait donc à la sublime « Florence », la mère des gamins de Paul de Bréveuil, avec interdiction impérative d’y toucher, de près comme de loin, pour une raison obscure.
On tournait en rond avec un retour à la « case départ ».
Jusqu’à ce qu’une équipe sur place tombe par erreur sur une autre « Charlotte », patronne de la CIA. Un nom, une raison sociale qui aurait dû attirer l’attention du service bien plus tôt…
« Charlotte Investigations Agency », c’était presqu’un canular !
Trois femmes seules qui faisaient dans la recherche successorale d’héritiers présumés disparus.
Et en creusant un peu le curriculum-vitæ de ces dames, le service tombe sur « LA » clé qu’il cherche en espérant pouvoir ainsi aller plus loin dans leur quête de renseignements.
Et… c’est tarabiscoté à souhait !
Comme seuls des agents du FSB et leur lourd passé de « Tchékiste » peuvent l’imaginer.
 
Cette « Charlotte » aura d’abord été « actuaire » dans une compagnie d’assurance qui a frôlé la catastrophe à l’occasion du fameux hold-up de la Guilde des Joailliers, il y a quelques années de ça.
Manifestation biannuelle qui se tenait à Calvi cette année-là, en Corse (Balagne) sous l’égide de son représentant français du moment ayant pour délégué général… Paul de Bréveuil lui-même recruté sur les pontons du Port Minime de La Rochelle de retour d’une traversée de l’Atlantique sur son premier voilier[3] !
Elle s’est fait lourder pour avoir mal évalué les risques de vol et cambriolage et plus probablement avoir mal réassuré son entreprise. Elle se retrouve alors sur les quais du port de plaisance Xavier Colonna à Calvi, embarquée avec une photographe qui faisait « bateau-stoppeuse », pour « comprendre »…
Et à eux trois, avec Paul de Bréveuil, lui-même un temps soupçonné de malversations criminelles par la police, ils retrouvent au fond de la méditerranée les collections de bijoux volés spectaculairement au nez et à la barbe de la jet-set réunie pour l’occasion.
Avec leur prime d’aviseur payée par les assureurs, les voilà qu’ils montent une première entreprise « CAP-investigations ».
 
Qui vivote jusqu’au jour où ses locaux sont incendiés à l’occasion d’un attentat aux origines et commanditaires restés mystérieux du temps du président Krasoski[4].
Elle et Aurélie, l’associée photographe, et probablement maîtresse des deux autres, partent alors en Californie, l’une vendant ses photos, l’autre développant une entreprise de sécurité informatique qu’elle revend quelques mois plus tard…
Pour rentrer en France et créer sans le renfort de Paul de Bréveuil, la fameuse « CIA ». De Bréveuil n’en est pas parce qu’il fait d’autres métiers depuis lors, dans une usine de munitions et d’explosifs située dans l’Ardèche – il y a un dossier dans les tiroirs, puisque l’ancien Directeur Général, époux légitime de la dirigeante de l’entreprise ardéchoise, fournissaient des plans au Service[5] – puis avec ses propres affaires montées par la suite.
« Ceux-là, ils sont manifestement restés en contact. »
 
« Alors allons-y franco ! »
Une « taupe », un « illégal », se présente un jour dans les locaux de la CIA et se présente comme un chasseur de tête qui est mandaté pour recruter un ingénieur d’exception, nommé Paul de Bréveuil. Mais il n’a pas de contact utile à travers les associations d’anciens élèves et autres bottins mondains.
Charlotte lui rigole au nez : « Paul ne cherche pas de travail ! Il est archimillionnaire… En revanche, vous me faites un profil de votre recherche, et je dois pouvoir sous quelques jours vous fournir une « short-list »… » se vante-t-elle.
« On est capable de trouver n’importe qui sur cette planète et même de géolocaliser en direct la personne recherchée, mais seulement dans certains pays européens pour le moment. »
Et d’en faire une démonstration étonnante sur le champ !
 
« Prenons votre cas… Vous vous étiez annoncé par téléphone depuis un logement de situé sur la commune de Boulogne-Billancourt. Votre nom est le bon, correspond bien à votre véhicule, en revanche, je n’ai ni votre fonction ni le nom de votre employeur, ni votre lieu de naissance, mais seulement la date qui à mon sens doit être fausse. »
Comment ça ?
« Quand on est fiché par l’état-civil ou la sécurité sociale, on a une adresse et une date de naissance. Or, vous avez bien l’un mais pas l’autre et vous n’avez pas de numéro de sécurité sociale. Donc vous n’êtes pas le salarié d’une entreprise française, mais seulement celui d’une autre que je n’ai pas eu le temps d’identifier, probablement actuellement en détachement ou en visite sur le territoire… »
Mais comment fait-elle pour savoir tout ça en une paire de journées seulement ?
« Un simple coup de fil aux associés de Paul et quelques minutes de recherche… »
 
Et de rajouter, mi-perverse mi-amusée : « Vous n’êtes pas vraiment à la recherche de Paul. »
Là, elle se trompe, mais il ne le lui dit pas…
En tout cas, assez extraordinaire : cela voulait dire qu’elle a accès à la base de données de la CISA, au moins par téléphone, et que, si celle-ci n’est seulement que partielle, cette fille un peu rondelette dont le nez bouge curieusement de haut en bas quand elle parle, a un lien « privilégié » avec De Bréveuil !
C’est tout ce que voulait savoir le service…
Ça et la constatation de l’efficacité redoutable du logiciel de la CISA.
Pas la peine de s’éterniser et de se dévoiler plus inutilement.
 
Charlotte en fera allusion à Paul quelques jours plus tard lors d’une de ces réunions interminables au Kremlin-Bicêtre avec Morthe de l’Argentière et l’une ou l’autre des équipes de trio d’enquêteurs pour faire le point des affaires en cours et à venir.
« Ah oui Charlotte » aura-t-il fait par l’intermédiaire du système de vidéo-conférence crypté de la boutique. « Ne te laisse surtout pas approcher par ces gars-là. Ce sont des russes et ils ne te veulent pas que du bien ! »
Et comment sait-il tout ça, le Paul, depuis ses îles paradisiaques ?
« Je sais. Ils vont revenir, pas lui mais d’autres et comme tu n’en fais qu’à ta tête, ils vont t’embrigader dans une affaire qui te dépasse. Que tu vas en passer plusieurs jours plutôt désagréables… »
Mais il n’avait pas d’accent russe.
« Une taupe. Gustave, il faut l’identifier et le mettre en « orange » dans nos alertes, celui-là. »
« Et filocher et identifier ses divagations et contacts ? »
Oui.
On peut probablement, mais ce n’est pas l’urgence.
« Oui, vous avez raison, amiral : il faut que je m’occupe de creuser mon trou… »
Son trou, son trou… Toujours aussi mystérieux, le Paul.
Plus il vieillit, plus il ramollit…


[1] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Parcours olympiques » aux éditions I3
[2] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Ultime récit - suite » aux éditions I3
[3] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Le feu » à paraître aux éditions I3
[4] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Au nom du père (tome II) » aux éditions I3
[5] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Ardéchoise cœur fidèle » à paraître aux éditions I3

lundi 29 juillet 2019

Chapitre IX – Précisions historiques

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Pour revenir au NKVD, trois ans et demi après la dissolution des NKVD des républiques et la subordination de ce qu’il en restait à l’OGPU, le 10 juillet 1934, l’organe central de l’administration d’État de l’Union soviétique, le NKVD de l’URSS fut créé sur la base de l’OGPU, rebaptisée en Direction principale de la Sécurité d'État, Glavnoïe oupravlenie gossoudarstvennoï bézopasnosti (GUGB, en russe : Главное управление государственной безопасности, ГУГБ) et les restes des organes du NKVD de la RSFSR.
Le nouveau NKVD regroupait alors différentes forces publiques régulières de police de l’Union soviétique, comprenant notamment la police routière, la lutte anti-incendie, les gardes-frontières et les archives.
Il est surtout connu pour les activités du Goulag et de Direction principale de la Sécurité d’État, l’ancêtre du KGB.
Le 19 mars 1946 il fut transformé en ministère des Affaires intérieures de l’URSS (MVD).
 
Le NKVD de l’URSS cumulait alors des pouvoirs policiers et judiciaires. Il comprenait également une section appelée O.S.S.O. qui avait le droit d’ordonner, par simple mesure administrative, la déportation dans les camps de concentration.
Le NKGB de l’URSS (Le Commissariat du peuple à la Sécurité d'État de l’URSS) surgit pour la première fois le 3 février 1941 à la suite de la division du NKVD de l’URSS, sur la base de la GUGB, pour réintégrer le NKVD le 20 juillet de cette même année, moins d’un mois après l’invasion des troupes allemandes le 22 juin.
Pourtant, deux ans après, le 14 avril 1943, le NKGB resurgit, transformé en MGB de l’URSS (Ministère de la Sécurité d’État de l’URSS) en mars 1946, pareillement à tous les autres Commissariats du peuple en URSS.
À noter que la dernière tentative de fusion de ces deux ministères, le MGB et le MVD, sous le nom de ce dernier, a été effectuée par Lavrenti Beria le 5 mars 1953, le jour de la mort de Staline.
Dans la même année, Beria fut exécuté.
Un an après, le 13 mars 1954 le MGB, rebaptisé en Comité pour la Sécurité d’État auprès du Conseil des ministres de l’URSS, fut définitivement séparé du MVD.
 
Le rôle du NKVD était alors de contrôler la population et la direction de l’URSS. Ses chefs ne rendaient compte qu’à Staline, qui l’utilisa pour imposer et maintenir son autorité sur le pays. Il joua un rôle essentiel dans les grandes purges de 1936 à 1938 et acquit rapidement une réputation aussi redoutable que l’ancienne Guépéou.
À titre d’exemple, les ordres secrets (секретные приказы) n° 000485 et 000486 de 1936 décidait la déportation au Goulag respectivement de tous les Polonais vivant en URSS (dont la plupart étaient des exilés communistes, mais susceptibles de douter de la politique stalinienne) et des femmes, enfants et parents des personnes déjà arrêtées par le NKVD pour d’autres motifs (détenus séparément, dans des camps spéciaux pour femmes ou pour enfants).
Le NKVD est responsable, selon le général du KGB Alexandre Karbanov, de la mort de 3,5 millions de Soviétiques lors des Grandes Purges.
Il gérait le système répressif en URSS, dont le Goulag.
 
Le NKVD comptait plusieurs dizaines de milliers d’agents, allant des miliciens judiciaires (nom soviétique des policiers) jusqu’à des militaires en passant par les gardiens du Goulag et les commissaires politiques. Il formait aussi les troupes d’élite assez fiables pour effectuer des missions très dangereuses comme les infiltrations ou les parachutages derrière les lignes ennemies. Ces unités sont à l’origine des « Spetsnaz », forces spéciales soviétiques.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le NKVD était chargé des camps de prisonniers de guerre, notamment polonais en 1939. C’est le NKVD qui exécuta le massacre de Katyń.
Il avait ses propres divisions qui permettaient ainsi de maintenir son influence jusque sur la ligne de front, de faire appliquer les ordres du haut commandement et aussi de tirer sur les soldats de l’Armée rouge voulant refluer ou se rendre à l’ennemi.
De ce fait, le rôle des unités du NKVD, qui ne combattaient dans le dos que des soldats soviétiques, a été dénoncé après la guerre.
 
Lors de la déstalinisation, le 14 février 1954, le procureur de l’URSS, le ministre de la justice et le ministre de l’intérieur envoyèrent une note à Nikita Khrouchtchev communiquant des estimations des résultats des organes de la « Tcheka », Guépéou, NKVD pour la période « entre le 1er janvier 1921 et le 1er février 1954 » : 3.777.380 condamnations pour « activités contre-révolutionnaires » par les « collèges spéciaux » et les « troïkas » de l’OGPU et du NKVD, le collège militaire de la Cour suprême et les tribunaux militaires.
642.980 d’entre eux furent condamnés à mort.
On ajoutera dans les années 1930-1932 la déportation de 1.800.000 paysans qualifiés de koulaks : parmi eux plusieurs centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants moururent.
C’est un peu plus tard que Dzerjinski proclamait que « la contrainte prolétarienne sous toutes ses formes, en commençant par les exécutions capitales, constitue une méthode en vue de créer l’homme communiste ».
 
Et pour être complet et précis sur cette gigantesque et « infernale machine à broyer », après l’échec du putsch de Moscou d’août 1991, de nombreuses réorganisations des services de sécurités soviétiques ont eu lieu.
 
Le 29 août 1991, la 8ème direction générale (télécommunications gouvernementales), la 12ème direction (écoutes téléphoniques) et la 16ème direction (renseignement électronique) sont détachées du KGB pour former le Comité des Communications Gouvernementales (KPS) de l’URSS, sous la direction du général Alexandre Starovoïtov.
Le 24 décembre 1991, le KPS d’URSS devient l’Agence fédérale des communications gouvernementales et d’information (Federalnoje Agentstvo Pravitelstvennoi Sviasi i Informatsii, Федеральное Агентство Правительственной Связи и Информации) ou FAPSI (russe : ФАПСИ) de la Fédération de Russie.
Toutefois, la composante ROEM du KPS est transférée au ministère de la sécurité (MB), composante qui sera reversée à la FAPSI lorsque le MB devint le service de contre-espionnage fédéral (FSK) fin 1993.
 
Le personnel de la FAPSI était estimé à 54.000 personnes en 1999, ce qui en faisait la plus grande organisation de renseignement d’origine électromagnétique après l’alliance UK/USA. Elle disposait de stations d’écoutes à Lourdes (Cuba) et Cam Ranh (Viêt-Nam), qui furent fermées pour raisons budgétaires respectivement en décembre 2001 et février 2002.
La principale installation russe de ROEM outre-mer restante est à la base navale de Tartous en Syrie.
La FAPSI est réorganisée en Spetssviaz et rattachée au FSO par un décret présidentiel de 2003. Toutefois, certaines de ses ressources sont partagées entre le GRU (renseignement et sécurité radioélectriques) et le FSB (téléphonie mobile, internet, renseignement étranger, cryptologie etc.).
 
Quant aux « illégaux », le 27 juin 2010 le FBI aura annoncé le démantèlement d’un réseau russe comprenant au moins onze illégaux dont certains opèrent depuis plus de 10 ans.
L’affaire fut réglée rapidement par un échange de dix agents (dont une Péruvienne) – le onzième s’étant échappé à Chypre – contre trois russes ayant travaillé pour les États-Unis et d’un travaillant pour le Royaume-Uni le 9 juillet 2010.
Le « Programme des Illégaux », tel qu'il est désigné par le Département de la Justice des États-Unis, est un réseau d’agents dormants soviétiques non-officiels.
Le Canada est un endroit courant pour les illégaux soviétiques, puis russes, où s’y rendre afin d’y créer leur histoire de citoyens occidentaux avant d’être déployés dans les pays-cible, souvent les États-Unis ou le Royaume-Uni.
 
Ces espions sont implantés aux États-Unis par le « SVR ». Se présentant comme de simples citoyens américains, ils essayaient de nouer des contacts avec des professeurs, industriels et décideurs politiques pour obtenir des informations.
Ils ont été la cible d’une enquête de longue durée du FBI, appelée « Operation Ghost Stories ».
 
Les dix agents dormants ont été accusés de « missions sous couverture à long-terme sur le sol des États-Unis pour le compte de la Russie ».
Une douzième personne, un citoyen russe travaillant pour Microsoft, a également été appréhendée durant la même période et extradée le 13 juin 2010. Les documents de justice russes ont été rendus publics le 27 juin 2011, révélant que deux autres agents russes ont pu fuir les États-Unis avant d’être arrêtés.
Ces dix des agents ont donc été transférés le 9 juillet 2010 à Vienne, peu après avoir plaidé coupable des charges de fausse déclaration de citoyenneté. Le même jour, les agents ont été échangés contre quatre citoyens russes, trois d’entre eux ayant été condamnés et emprisonnés en Russie pour haute trahison.
Le 31 octobre 2011, le FBI a révélé publiquement plusieurs douzaines d’images de surveillance vidéo et des documents liés à l’enquête suite à des demandes faites au nom du « Freedom of Information Act » : tous ces éléments se confortent les uns les autres.
 
C’est dire aussi si dans la « communauté du renseignement » russe, les « tchékistes » n’ont effectivement pas que des amis : ils sont redoutables.
Aussi, le capitaine Igor, digne héritier de cette longue histoire, a de larges moyens d’organiser l’opération baptisée plus tard « Novichok ».
Encore faut-il qu’il l’élabore finement et intelligemment avant qu’il n’obtienne les autorisations nécessaires.