Bienvenue !

Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

vendredi 31 août 2018

Musk

Chapitre quarantième-deuxième

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

Ne reste plus qu’à joindre Musk. Un phénomène, le bonhomme, controversé, mais logeant dans le sud de la Californie : une heure d’avion, accompagné de Shirley, moins « menottée ».
Il est installé à Los Angeles mais se déplace fréquemment pour être à la fois le PDG et directeur de la technologie de la société SpaceX, PDG et directeur architecture-produit de la société Tesla, et ancien président du conseil d’administration de la société SolarCity. C’est aussi également le fondateur de « The Boring Company », une société de construction de tunnel pour son « Hyperloop ».
Dès 2015, il aura aussi cofondé et coprésidé « OpenAI », une association de recherche à but non lucratif en intelligence artificielle dont l’objectif est de promouvoir et développer une intelligence artificielle open-source bénéficiant à l’humanité tout entière.
En janvier 2017, la fortune Musk a été estimée à 20,8 milliards de dollars américains, se classant dans le « Forbes400 », édition 2017, comme la 21ème personne la plus riche d’Amérique. En mars 2016, Forbes le classait seulement au rang de la 80ème personne la plus riche du monde…
Il aura déclaré que les objectifs de SolarCity, Tesla et SpaceX tournent en réalité autour de sa vision de changer le monde et l’humanité. Ses buts incluent de réduire le réchauffement climatique par la production et la consommation d’énergie durable et réduire le « risque de l’extinction humaine » en créant une vie multi-planétaire par l’établissement d’une colonie humaine sur Mars : il aura prévu une colonie d’un million de personnes à ce seul effet !
Un visionnaire… Limite farfelu mais pas si déjanté que ça pour autant.

En plus de ses activités commerciales, il a imaginé un moyen de transport à grande vitesse connu sous le nom de Hyperloop et a même proposé un avion à réaction supersonique à décollage et atterrissage verticaux à propulsion électrique.
D’ici un an, en janvier 2018, en s’aidant des réseaux sociaux il commercialisera aussi pour sa société The Boring Company un modèle léger de lance-flamme au design futuriste, capable de produire une flamme d’environ un mètre : un amuse-gueule.
Plus intéressant, en décembre 2015, Space X réalise la première récupération du premier étage de sa fusée Falcon 9 : l’idée est simple. Ce qui coûte à la conquête spatiale, c’est la machinerie. Un peu comme si après chaque vol d’un A380 Paris-Tokyo, on détruisait l’appareil…
Aussi en mars de 2017, il parviendra à lancer la première Falcon 9 « recyclée » de SpaceX, avec un premier étage qui avait déjà volé en avril 2016, ce sur quoi il travaille.
Et il compte bien pouvoir financer et mettre en place, en fin d’année (mais avec lui, les délais sont toujours très optimistes et ce sera pour février 2018), lancer et récupérer les étages de la première Falcon Heavy, avec à bord sa propre Tesla Roadster rouge à « soi-même », un coup de marketing pour Space X et Tesla en « orbite » sur tous les médias sociaux et toutes les télévisions de la planète. Le lancement sera une réussite sauf que si Space X récupèrera bien les 2 propulseurs secondaires, l’étage du milieu sera perdu en mer.
On retrouvera même plus tard, quelques morceaux sur les plages bretonnes…

Comme à son habitude, il faut se tamponner plusieurs heures de route pour le rejoindre dans ses locaux. Il est soit en retard, soit il est déjà reparti à bord de son jet privé, tel qu’au deuxième coup, Paul se paye, comme prévu, la location d’un petit avion de tourisme pour le rattraper.
Et puis c’est un « gentil-brutal » toujours en train de courir et qu’il faut suivre au pas de charge dans ses ateliers quand il « visite » une de ses usines, poursuivi par une armada de « porte-parapheurs » à signer alors qu’il engueule ou « motive » son personnel quand quelque chose ne lui convient pas.
Pour obtenir ce RDV, Paul a usé des réseaux de Junior n° 5, mais également d’une carte d’un des administrateurs représentant la SNCF dans l’affaire « Hyperloop », via les réseaux de « Gustave ».
« Oui, je sais, vous voulez l’autorisation de faire une voie entre deux de vos villes en France… »
Il n’y est pas du tout : là, il s’agit d’un autre projet sis dans le sud-ouest où Paul n’a jamais eu aucun intérêt, du côté de Toulouse même si à au moins deux reprises il avait fait le déplacement [1] notamment quand il avait envisagé de réintégrer les effectifs de son ancien employeur [2]
Même pas bonjour, au revoir, merci ou excusez-moi.
« Voyez ça avec mon service juridique, je suis ok ! »
Étonnant : ça n’aura même pas duré deux minutes…
Et le service juridique est à Los Angeles. RDV pris pour le surlendemain…

Que là, c’est un peu plus compliqué pour obtenir un renoncement à faire valoir un droit d’antériorité sur les déplacements de bolides sur faisceaux d’aimant…
Eux en sont encore au « blanc-seing » sur l’affaire de l’Hyperloop en France.
Il faut dire que c’est plutôt une technologie propre au Maglev qui est un système de monorail à sustentation électromagnétique : autrement dit, le train n’est pas en contact avec les rails, à la différence d’un train classique. Il lévite grâce à des aimants fixés aux véhicules et à des bobines supraconductrices installées dans les rails. C’est ce procédé novateur de la supraconduction qui permet au Maglev des japonais, un train, d’atteindre les 603 km/h.
Dès 1949, des recherches sont lancées sur le système du train à sustentation magnétique, technologie alors très prometteuse. En 1962, des méthodes expérimentales commencent. Une première ligne d’essai est construite dans le département de Miyazaki, sur l’île de Kyushu. En 1977, et surtout une deuxième, longue de presque 50 km, en 1992, dans la préfecture de Yamanashi, près de Mont Fuji, le progrès technologique de la supraconduction le permettant alors.
Creusée en grande partie dans la montagne, cette ligne à Yamanashi permettra d’effectuer de très nombreux essais, et un premier record du monde de vitesse est établi à 581 km/h en 2003.
Jusqu’alors, le record pour un train classique était de « seulement » 574,8 km/h et aura été attribué au TGV français en 2007 sur un tronçon de la nouvelle ligne Paris-Reims.
Un défi technologique ahurissant qui contredit tous les calculs : comment passer 19,6 mégawatts soit 25.000 chevaux-vapeur, entre une caténaire et l’archet du pantographe pour seulement quelques centimètres carrés de contact ?
En augmentant la tension, puisque l’ampérage ne peut pas augmenter indéfiniment sans risquer la surchauffe (et la rupture) des câbles : 31.000 volts pour un TGV à record au lieu de 25 KV. C’est toutefois un vrai défi, dans la mesure où il faut éviter les pertes de puissance par micro-perte de contact et les arc-électriques indésirables…
Mais ça marche assez bien avec deux patins d’archet.

En 2015 le Maglev aura parcouru 4.064 km dans la seule journée du 14 avril. Et le 21 avril, nouveau record du monde : 603 km/h, avec des passagers à bord !
Il est d’ailleurs toujours possible d’essayer le Maglev en test à Yamanashi.
À terme, le Japon projette de mettre en service une ligne avec un train Maglev reliant Tokyo à Osaka : il s’agira de la ligne Shinkansen Chûô.
Les travaux sont en cours pour une ouverture prévue en 2027, avec dans un premier temps une liaison entre Shinagawa (Tokyo) et Nagoya, une ligne de 285 km, à 90 % en tunnel.
Ensuite, la ligne sera prolongée jusqu’à Osaka en 2037. Les 438 km de parcours total se feront à 505 km/h de moyenne !
Il est prévu que le Maglev desserve les gares de Kofu, les Alpes sud japonaises, Nagoya, Nara et Osaka, son terminus. Soit Tokyo – Nagoya en 40 minutes, et Nagoya – Osaka en 1 h 07.
Si le « Shinkansen » (le TGV nippon) est déjà très efficace, il est limité sur la portion Tokaido par de nombreuses courbes, l’empêchant de dépasser les 285 km/h : les effets de la force centrifuge sur le confort et la sécurité des passagers…
Un projet qui fait rêver, avec toutefois un bémol : le prix. Le système Maglev coûte cher, d’abord à construire, puis à exploiter car le train à sustentation magnétique consomme beaucoup d’énergie.
Et de toute façon, ça reste un train à l’air libre, pas comme l’Hyperloop qui est confiné dans un tunnel sous vide.
Même si dans le projet de Paul, il n’est pas question de faire le vide, il repartira en France avec son papier, même s’il n’est pas très clair : il voulait juste ne pas être entravé dans le futur. Or, il sait très bien que les services d’Hyperloop feront par la suite des ennuis sans nom qui retarderont quelques queues de financement et se termineront par l’attribution d’actions gratuites, noyées dans le reste, avec un poste d’observation en qualité d’administrateur, mais plus tard…
Et c’est déjà bien payé.

Paul passera les fêtes et le mois de janvier en Europe à affiner ses calculs entre son bunker et Paris, son loft en compagnie de Florence et de sa famille à elle qui est descendue s’encanailler sur la capitale, et « le siège » de Kremlin-Bicêtre.
Non pas sans remuer Gustave : les départs prévus sont actés, le personnel de remplacement n’est toujours pas embauché et Élodie a bien du mal à assumer la charge de travail qui s’accumule. Alors que Nathalie, rancunière de ne pas avoir décroché le poste de Barbara, fait la gueule dans son coin.
Mais comme Charlotte, celle dont le nez bouge quand elle parle, est débordée de son côté à assurer la promotion et le service après-vente de la « sphère de sécurité » et dans la recherche d’héritiers, les deux nouvelles activités de la « CIA » (Charlotte Investigation Agency), il faut bien reconnaître que Nathalie n’a pas de temps à perdre.
Paul est obligé de son côté de tancer le petit-monde de la CISA : Huyck est toujours en Islande a tenter de débloquer les affaires locales : il perd du temps, ne pissant pas une seule ligne de programmation et on le prend alternativement pour un proxénète ou un escroc indésirable sur le territoire de la République ; le groupe « ADN » s’est contenté des conclusions de la police locale, qui n’a toujours pas vérifié la taille des pieds de la chaussure qui aura défoncé le crâne du troisième cas « KK », Kristbjör Kirkjubæ en décembre dernier : c’est Charlotte, celle dont le nez bouge quand elle parle qui ira sur l’insistance de Paul en « voyage de luxure » avec Aurélie finir d’ouvrir les yeux des flics du pays.
Elle fait d’ailleurs très fort en se basant sur « ses déductions » après avoir obtenu le rapport d’analyse desdites chaussures-criminelles.
Les traces de sang retrouvées viennent bien de la victime : les recherches d’ADN le confirment.
A même pu être extrait une seule autre signature ADN que tout le monde considère être celui de Kára, la maîtresse suicidée en prison ce qui avait suscité quelques remous dans l’opinion publique d’alors et jusqu’au Parlement du pays : tout le monde est au courant de tout d’un bout à l’autre de ce pays si peu peuplé.

« Mais dites donc, vous avez probablement fait une autopsie de la gamine suicidée en vos cellules pénitentiaires. Vous avez donc des échantillons de premières mains pour faire un test comparatif et identifier infailliblement le propriétaire des chaussures. »
Oui, probablement.
« Eh bien qu’attendez-vous pour clore ce dossier avec des certitudes scientifiques ? »
Qu’est-ce qu’ils risquent, effectivement, sinon de prouver que Charlotte la française a tort ?
Deux jours plus tard, en rentrant d’une excursion sur le « Cercle d’or », Charlotte et Aurélie sont priées de passer le lendemain au palais de justice.
Le juge les reçoit un peu gêné : L’ADN « orphelin » n’est pas celui de Kára Lyngheiður. « Ce qui ne prouve rien, naturellement… »
Si ! Qu’elle ne les a jamais portées.
« Bien sûr, puisque de toute façon elle chaussait du 36 et que les chaussures retrouvées tachées du sang de Kristbjörn Kirkjubæ, là on en est sûr, sont de taille 38. »
Bé alors… si on savait ça depuis le début, on aurait pu éviter une incarcération anticipée qui s’est soldée par un suicide en cellule…
« C’est justement ce suicide qui… comme d’un aveu de culpabilité… Comprenez Kára Lyngheiður était enceinte de l’enfant de Kristbjörn Kirkjubæ, ça nous aura leurré. »
L’explication est tordue à souhait mais Charlotte reconnaît qu’on aurait pu s’y tromper.

« Dans notre esprit, dès le départ de cette enquête, on était persuadé d’avoir affaire avec un crime « passionnel », impulsif. »
Ce qui a mis d’emblée hors de cause l’épouse, l’autre éventuelle suspecte, Tryggva Vilfríður.
« Quoiqu’au démarrage, on a pu penser qu’il avait pu s’agir d’une séance déviante de sadomasochisme qui aurait mal tourné avec les deux péripatéticiennes arrivées pour ce faire de l’étranger.
Mais celles-ci ont été rapidement mises hors de cause : leurs déclarations étaient concordantes, les témoignages également et il n’y avait aucune trace de sang sur leurs vêtements, absolument aucune.
Restait l’improbable « tiers » non identifié, mais on n’en a retrouvé aucune trace de déplacement suspect.
Pas plus d’ailleurs pour la femme et la maîtresse.
La première avait un alibi, la seconde aucun. Et elle s’est rapidement effondrée en interrogatoire. D’où son incarcération et de là son suicide… »
Suite à son autopsie, la découverte de son état, les conclusions hâtives étaient faciles : elle découvrait que son patron et père de son embryon la trompait avec des putes, qu’il n’était pas digne de la confiance qu’elle lui avait accordé, provoquant sa rage et de là son meurtre « impulsif » à coup de talon, s’acharnant ensuite (ou avant) sur son corps entravé, jusqu’à le mutiler atrocement.
« C’était parfaitement logique… » et compréhensible.
Avait-elle signé des aveux ?
« Non. Durant l’interrogatoire, elle a d’abord été révoltée qu’on puisse la soupçonner, puis devant les éléments objectifs qu’on lui soumettait, elle est devenue, comment dire… abattue, avant de finir prostrée. Mais tout cela ne résout pas notre affaire. Nous ne savons pas à qui appartient cet ADN orphelin. »


[1] (1) Cf. « Parcours olympiques », chapitre 40ème (http://flibustier20260.blogspot.fr/2013/08/reunion-improbable.html) publié aux éditions I3
[2] (2) Cf. « Anom du Père – tome II », chapitre IX (http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/11/au-nom-du-pere-chapitre-ix-tome-ii.html) publié aux éditions I3

jeudi 30 août 2018

Les détails

Chapitre quarantième-et-unième

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

Propos qui prolongent la conversation que Paul avait à Phillipsburg quelques mois plus tôt avec Junior n° 5, en sa qualité de « Chevalier Kadosh » de la franc-maçonnerie californienne…
C’est lui qui met fin « au test » qui semble, en tout cas à son goût, être assez concluant en changeant de sujet.

« Vous m’aviez affirmé que vous m’en diriez plus sur vos projets… »
Nécessairement, puisqu’ils sont là pour ça.
« Globalement, il s’agit de créer deux vecteurs en projet pour rejoindre une orbite basse circumterrestre. Le premier est destiné à des lancements « lourds » de matériels et ravitaillements comme je l’évoquais tout-à-l’heure. »
Le projet « Chagos ».
« Oui, c’est ça. Une sorte de fronde électromagnétique dans un tunnel sous les flots des atolls. Environ 90 km de circonférence. Des électro-aimants poussent le ou les véhicules qui prennent de la vitesse à chaque tour. »
Et l’air ?
« Il est poussé devant lui aussi, mais pas totalement vous ai-je précisé. Quoiqu’à la longue, on crée forcément une dépression à travers les « écopes-à-dépression » et les deux sorties : une qui file plein-est, dans le sens de la rotation de la terre pour bénéficier des 455 m/s supplémentaires proposés gratuitement par la planète, et une autre pour des tirs en direction du pôle nord, pour les orbites polaires. »
Comment se font les aiguillages ?
« Sur un petit huitième de la circonférence, par basculement progressif vers les profondeurs de l’atoll de l’axe de rotation : on pousse les électro-aimants vers le bas de façon à ce que la route poursuivie s’enfonce assez sur la moitié du parcours restant et remonte ensuite vers la surface pour faire un angle de 45° avec l’horizon à la sortie. Ensuite, le vecteur sort et rencontre les couches épaisses de l’atmosphère, mais se retrouve dans la stratosphère en moins de 4 secondes. La plus forte décélération. Après, moins freiné par les résistances de l’air, l’engin poursuit sa route balistique de façon classique pour sortir de l’atmosphère moins d’une minute plus tard, tout en perdant de la vitesse au fil de sa montée en altitude. »
Un gros canon électrique, en quelle que sorte ?

En quelle que sorte : « C’est un peu ça. Un projet développé par l’US Army, l’US Navy, les Irakiens à une époque reculée et je ne sais pas par qui d’autre encore. En apogée, l’engin dispose d’un moteur chimique classique pour affiner sa trajectoire et rejoindre son point de rendez-vous pour livrer sa charge. »
Il redescend comment ?
« Il ne redescend pas, il est utilisé comme conteneur en orbite. Au pire, il est démantelé et redescend « replié » en étant poussé sur une trajectoire suborbitale où il finira en chaleur et lumière dans les hautes couches de l’atmosphère… Au mieux, il est équipé pour être rendu habitable et aménageable. »
Ah oui, pas idiot : « Mais l’accélération due à la force centrifuge reste insupportable pour un homme », remarque Bill Gates.
« Absolument ! L’équivalent d’une essoreuse classique de machine à laver le linge. On n’envoie pas des hommes avec ça, bien évidemment. Seulement du fret. »
Mais alors avec quoi ?
« Pour ce premier dispositif, j’ai besoin d’une petite-grosse centrale électronucléaire de 30 à 40 Mégawatts. Mais en remarquant que plus on en met, plus on peut envoyer « du lourd » et plus on peut faire circuler plusieurs engins dans le même tunnel les uns derrière les autres qui fait quand même, je le rappelle 90 kilomètres. En fait il faut en compter presque trois avec les tunnels d’éjection. Soit un total d’environ 200 km. Ce qui est déjà pas mal… »
Et tant qu’à faire, des centrales flottantes, pour pouvoir les déménager, comme vont en mettre à l’eau les russes courant 2018.
Sifflement d’étonnement de Junior n° 5.
« Bé oui, avec un maître-bau de 4,60 m, ça fait un tuyau de presque un demi-million de mètre-cubes à dégager, à bétonner et à équiper. Pas la mer à boire, mais probablement autour de 2 à 3 milliards de dollars, plus le coût de la centrale elle-même. »
Re-sifflement…
« Je croyais que vous ne disposiez que d’un seul milliard, mon cher Paul… »
C’est exact. « Je vous ai dit aussi que je ferai appel à des « contrôleurs » qui financeront le reste le moment venu… »
Mais pas tout de suite.
« Exact aussi. Je sais pouvoir autofinancer ce projet, y compris une centrale nucléaire, mais je la veux « propre », un peu comme celles que vous préparez, Bill, mais au thorium, moyennant un « petit-délai ». Le temps de multiplier un peu mes avoirs personnels. »
Et comment ça ? Ça va prendre des années et des années.
« Pas autant que vous le croyez. On se donne rendez-vous dans un an, le temps que j’ai les autorisations de sa royale majesté britannique. Et vous verrez bien… »
Encore une utopie, assène Bill Gates qui, commençant à être exaspéré, fait mine de rejoindre les femmes.

« Non. Je ne vous demande rien, pas un seul cent. Et si vous ne me vendez pas une de vos futures centrales, j’irai les acheter chez les chinois… Mais ce n’est pas tout. Comme vous l’avez fait remarquer, on n’envoie pas des hommes dans l’espace avec ce type d’engin au risque de les broyer. On va le faire avec une autre machine, dont je vous ai apporté les esquisses (Paul déplie alors ses rouleaux de papier tenus jusque-là par un élastique, qui laissent apparaître ce qui pourrait être une sorte yacht à double coque, un catamaran) et qui a été précédé par deux prototypes aux commandes desquels j’ai déjà bouclé deux tours du monde sans ravitaillement : celui de mon record en 12 heures [1] et un vol suborbital et balistique sur la longitude de Chengdu, histoire de tester une rentrée dans l’atmosphère à haute vitesse… » [2]
Oui, oui, Junior n° 5 se souvient de cette histoire-là.
« Donc, une solution comme les développe toutes les agences de fuséologues… » conclut Gates qui s’impatiente de plus en plus.
« Sauf que là, vous le savez, on est face à une barrière technologique qui se résume à une équation : la vitesse finale d’une fusée est égale au logarithme népérien du rapport des masses, de départ, vitesse zéro et vitesse finale, vitesse de mise en orbite – environ 7,5 km/s –, facteur de la vitesse d’éjection des gaz dans une tuyère… »
Il connaît.
« Et qu’on est coincé avec l’hydrogène, le meilleur mélange chimique actuellement accessible, mais seulement capable de sortir du 4 km/s. Soit un Log du rapport de masse de l’ordre de 2 ou quelque 7,39 de rapport de masses. Dès lors, quand on veut en sortir, il faut utiliser du plasma ! »
Ce n’est pas encore au point, et largement en plus.
« Naturellement, On a deux problèmes à résoudre pour ça : les températures dans la tuyère, mais là les solutions existent déjà dans la mesure où on est capable de rentrer dans l’atmosphère avec des vitesses hypersoniques comme pour le programme Apollo, et le second est d’embarquer la source d’énergie primaire avec le véhicule. C’est justement là que j’ai besoin d’une « mini-centrale » au thorium de l’ordre de 3 à 4 mégawatts ne pesant pas plus d’une vingtaine de tonnes hors la masse des protections… » antiradiations, additionnées juste par principe de précaution…
Là, tout d’un coup, Bill Gates s’est rassis pendant que Junior n° 5 en reste bouche ouverte.

« Vous voulez dire un monstre de plusieurs centaines de tonnes. Qui crache du plasma. Mais il emporte quoi comme support ? »
De l’eau.
De l’eau ?
« Abondant et disponible sur presque les trois-quarts de la surface du globe. Réfléchissez, c’est encore tout bête. À 8 km/s de vitesse d’éjection, si on vise un total de 10.000 m/s pour mettre en orbite puis désorbiter dans des conditions, disons… « confortables », pour un engin de 50 tonnes à vide et mettons 10 tonnes de fret, on a besoin de 180 tonnes de flotte, soit un gros bidon de 4 mètres de diamètre pour 30 mètres de long pas plus… On a déjà connu plus gros, n’est-ce pas ? »
Mais alors, pourquoi amener des croquis qui représentent une sorte de catamaran ?
« Parce que l’eau est abondante, mais seulement sur les plans d’eau : il faut donc qu’il puisse amerrir et déjauger facilement pour refaire les pleins, non pas de thorium, la source d’énergie primaire, mais de flotte, le vecteur… »
De toute façon, il avait déjà procédé avec succès à l’essai avec le Nivelle 002 en Chine, à Chengdu, mais là c’était pour faire l’économie de la masse d’un train d’atterrissage solide…
Rien à voir.

« Ah oui… oui, oui, oui ! I see. Il faut absolument en parler à mon ami Allen. Ça va le passionner bien plus que les projets de Richard (Branson), Jeff (Bezos) ou Elon (Musk). »
Paul le connaît [3].
« Mais je ne comprends pas, il faut un bouclier thermique, pour rentrer dans l’atmosphère. Il est où, là ? »
C’est Junior qui s’inquiète. Paul pose son doigt sur l’extrados de l’engin de son croquis.
« Là. C’est toute l’aile entre les deux flotteurs. Et la passerelle de pilotage, montée sur un mât qui bascule, pivotant dessus-dessous vers l’avant sous l’engin, en faisant un demi-tour sur elle-même une fois dans l’espace. Comme il n’y a plus de haut ni de bas dans l’espace, ce n’est pas important et la cabine des passagers fait un demi-tour sur elle-même, comme un cylindre. On retourne ensuite l’appareil et le poste de pilotage dans la stratosphère. Et une fois la vitesse redevenue subsonique et on le pose comme d’un hydravion. Il charge ou décharge sur un port ou une barge au large, il refait ses pleins d’eau en ouvrant les vannes et il repart pour un nouveau tour après une petite inspection de l’extrados de l’aile pour vérifier qu’il n’y a pas d’anomalie. Pareil, une fois dans l’espace, quand l’écoulement autour de l’aile n’a plus aucun intérêt, on remet les choses en place pour une progression dans le vide de l’espace ! »
Génial s’écrie Bill Gates, enthousiaste !
« Tellement simple… »
« J’ai juste besoin de savoir si vous êtes capable ou non de me fournir la mini-centrale d’ici deux ans, ou si je dois aller voir General-Electric ou les chinois ! »
Capable… probablement, mais quand, c’est là la difficulté : il ne peut pas répondre ce soir.
« Alors allons dîner, nos dames s’impatientent. »

Sur le retour vers l’hôtel, Shirley la ramène.
« Alors, rendez-vous concluant ? »
Ça va se faire. Il faut juste que les Mountbatten ne se montrent pas trop rétifs à réduire à néant le bail de la fondation de feu Milton-associate, pour en concéder un autre sur les îles Chagos à Paul.
« Dis donc sir Paul, j’ai rêvé ou les femmes de Harrison te mangeaient des yeux ? J’ai même cru que l’une d’entre elle t’avait mis une main aux fesses. »
Mais c’est exact, même si ça avait été discret. Et l’autre guettait les effets de ses longues jambes fuselées sur le cerveau reptilien de Paul qui s’exprimait dans son pantalon…
« Il te les faudra toutes, même la vioque… »
Mais non : il les a déjà « eu toutes », les trois femmes présentes ce soir-là le laissant butiner sensuellement leurs quartiers de noblesse. Sans même parler de Shirley elle-même…
« Tu n’es vraiment qu’un affreux cochon. Un trou, des poils autour, c’est tout ce qu’il te faut… »
Elle exagère, là : « Une dame ce n’est pas certainement qu’un trou avec des poils autour. D’abord, c’est la moitié de l’Humanité. Et puis ce sont quantités de délicieuses zones érogènes à faire frémir, des caresses toujours différentes, des mots-doux, des regards, des personnalités et des attentes différentes, à découvrir dans un jeu de piste toujours renouvelé. Tu le sais bien : c’est une magnifique raison de vivre et qui se partage, en plus… »
Et puis quoi, il n’y aurait pas de « cochons » s’il n’y avait pas de « cochonnes » : c’est fait pour ça non ?
« Toi-même, je n’ai jamais eu l’impression de te faire céder à mes fantasmes, mais plutôt à assouvir les tiens, n’est-ce pas ? »
« C’est vrai », admet-elle, « je n’ai pas à me plaindre avec toi. J’adore quand tu t’allonges sur moi, quand tu ma caresses le cou, la poitrine, mes fesses, mon ventre. Et j’aime bien quand tu me laisses jouer avec ton sexe, même quand il est repu. »
C’est si étonnant cet organe externe qui n’a pas trouvé de place dans son corps musclé… avec parfois des muscles qui roulent sous la peau, qui sont si impressionnants de puissance alors que la « petite-chose » fait si fragile entre ses doigts !
« Mais je croyais que les projets « Chagos » et « 003 » étaient les seuls à te faisait courir autour de la planète. Je constate qu’il n’y a pas que ça… »
Non bien sûr : « Ma chère ! Ce ne sont que de bons prétextes pour t’emmener faire des folies de ton corps sans aucun préjugé. »
Et sa femme alors ?
« Ciel ! Ma femme… Où ça ? » fait Paul en mimant la surprise du gamin affolé d’être pris la main dans le pot de confiture.
Éclats de rire de Shirley…
Vraiment trop drôle !


(1) Cf. « Au nom du père – tomme II », chapitre XXII (http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/11/au-nom-du-pere-chapitre-xxii-tome-ii.html) publié aux éditions I3
(3) Cf. « Au nom du père – tomme II », chapitre XXXV (http://flibustier20260.blogspot.fr/2016/01/au-nom-du-pere-chapitre-xxxv-tome-ii.html), publié aux éditions I3

mercredi 29 août 2018

Les grandes lignes du projet

Chapitre quarantième

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

« La Nasa le teste sur l’ISS. La station qui va d’ailleurs être démantelée tôt ou tard. L’hôtellerie de relai se fera à travers des structures légères et gonflables dans un avenir pas si lointain que ça. Une porte d’accès indispensable à l’espace plus profond. Je passe la main ensuite à vos… investisseurs ! »
Paul leur explique d’ailleurs qu’avec ses tunnels à propulsion électromagnétique, un peu comme ce que savent faire les japonais avec leur « Maglev » à sustentions magnétiques, il est possible de lancer des « conteneurs » de 4,30 m de diamètre pour 10 à 12 mètres de long. « L’alignement est de l’ordre d’un pour mille », ce qui laisse 8,6 mm de débattement pour un tunnel standard de 4,60 m de diamètre.
« Oui mais l’air ? Il est sous vide, ce tunnel de lancement ? »
Non contrairement à ce que fait Elon Musk avec son Hyperloop.
« L’air est poussé devant le module. Il est expulsé au fil des tours via des sortes « d’écopes » à dépression… »
En orbite, le module s’ouvre en deux longitudinalement et se gonfle une structure à double cloisonnement qui offre alors presque 100 m² pour environ 3 mètres sous ferme.
Un beau volume habitable…
« Les structures gonflables, c’est effectivement en cours d’essai » confirme Bill Gates de son côté.
« Je vois ça plutôt comme d’une série de gros engins semi-rigide à double peau gonflable comme autant de compartiment par objet mis en orbite. C’est pour éviter les fuites dues aux micros trous provoqués par de petits objets en orbite de collision. Mais ce n’est pas l’urgence… »
Et il détaille un peu les « profils » de lancement.

Puis la discussion s’oriente, pas vraiment par hasard, sur les changements climatiques en faisant un détour par l’IA avant de revenir sur ce qui intéresse les trois hommes.
C’est vrai que pour l’un comme pour les deux autres, les théories du réchauffement global n’ont pour objectif que de mobiliser les énergies et capitaux publics vers une transition de l’économie mondiale devant assurer le tournant du pic d’extraction du pétrole.
« L’affaire du CO2 à effet de serre est complètement débile, mais les « gogos » y croient ! La gaz carbonique est plus lourd que l’air et plonge au fonds des océans ou les caves à vin. C’est de plus un excellent booster pour la flore qui ne fonctionne qu’avec du carbone comme matière-première pour en faire de la cellulose. »
La cellulose est transformée et concentrée en protéine par les herbivores et, au bout de la chaîne alimentaire, il y a les carnivores, incapables de fabriquer leur propre « matière-première »…

Probablement que de brandir le sort de la planète Vénus transformée en enfer par son épaisse couche de gaz carbonique comme d’un épouvantail ressort de l’escroquerie intellectuelle : plus proche du soleil, elle reçoit nettement plus d’énergie de l’étoile que la Terre et les densités de CO2 dans l’atmosphère vénusienne sont des milliers de fois supérieurs que ceux que connaît la Terre, effectivement.
« Une fois et demi plus dense que notre atmosphère et seulement 0,18 pour mille de l’atmosphère terrestre. Alors que sur vénus le dioxyde de carbone représente 96,5 % de l’atmosphère, soit 5.300 fois plus ! Tout le monde sait cela sauf les imbéciles. Mais notez que le pétrole est une matière première qu’il serait plus utile d’utiliser en tant que telle plus tôt qu’à le détruire pour en faire de la chaleur… »
Et comme d’un autre côté, on finira par découvrir que le pétrole brut n’est pas formé par du plancton fossilisé, mais directement depuis les couches plus profondes du manteau terrestre qui, dans des conditions particulières de pression, de température et de composition chimique, « recharge » à travers des fissures dudit manteau rocheux les nappes existantes, il n’y aura pas d’épuisement, dont la date prévisionnelle est depuis des décennies repoussées année après année.
« En revanche, le besoin en énergie propre ira en augmentant, c’est incontournable et la solution de centrales nucléaires « douces », comme celles que vous financez déjà, Bill, s’imposera comme d’une nécessité au fil du temps. Par conséquent, le réchauffement, même léger, est bien d’origine humaine, puisque toute l’énergie produite et consommée finit en chaleur, c’est incontestable. »

C’est le pari de GE, de Gates et de beaucoup d’autres, en Chine, en Inde et même de quelques entreprises européennes qui orientent leurs dépenses de R&D vers les concepts de mini-centrales.
« Bill je compte sur vous,  et vous remercie de vous êtes joint à nous ce soir. J’ai besoin de vous ou il va falloir que je réinvente une filière. »
Mais c’était prévu : « Vous êtes arrivé à l’improviste, mais Bill était disponible ce soir. Idem, vous m’en aviez parlé, pour Elon Musk, ça va se faire, mais il travaille surtout sur ses voitures électriques, en ce moment… »
Et son lanceur Heavy.
« Ce gars-là va se planter. Il coure trop de lièvres à la fois. Mais je ne veux pas qu’il puisse me bloquer avec ses brevets, c’est tout. »
Pas de souci : « Un brevet déposé, s’il est décidé qu’il est d’intérêt pour la défense nationale, peut toujours être exploité même sans licence, dans mon pays », précise Junior n° 5.
Ah lala, les intérêts de la défense nationale et le droit de propriété intellectuelle, dans ce pays de la libre-entreprise, décidément…
Paul se rappelle que l’extinction des puits de pétrole en feu au Koweït en 1991 s’est faite en 6 mois sur le dos d’un brevet détourné par l’industrie pétrolière (et son ministre d’alors, « DLK » en charge du dossier en France) au détriment et dans le dos de l’inventeur du procédé [1]
Une manie bien commode.
« Peut-être, mais je ne suis pas citoyen américain et de toute façon pas en odeur de sainteté dans la future administration républicaine de votre président… »
Qu’il ne parle pas de cet imposteur à Junior n° 5 ! Une claque à toute sa clique et ses « frères-maçons » !

L’échange passe au-dessus de la tête des femmes qui s’impatientent de passer à table : Karen et Vanessa (les deux veuves de Harry Harrison junior quatrième du nom) avaient fait préparer un buffet « hawaïen » et Melinda et Shirley ont les crocs. Alors les discussions d’homme, aussi passionnantes puisent-elles être, notamment pour l’agent de renseignement britannique… devraient passer après les priorités du moment.
Un « buffet-hawaïen », ce sont des amuse-gueules frais privilégiant les fruits et les légumes. Mais aussi des petites brochettes chaudes ou froides, des beignets, des tartines sucées/salées. Pour le coté exotique, il y a certains aliments appropriés comme le poulet (grillé ou en sauce), émincés et carpaccio de poissons du pacifique, des crevettes, du riz, assaisonnés ou non de curry, cumin, lait de coco. Pour les dessert, rien de tel que de bons fruits, de la glace et des gourmandises au chocolat, coco, des fruits de la passion découpés en dés et assemblés avec goût sur des piques et autres douceurs hawaïennes coco-ananas, verrines d’ananas, ou à la mangue et au mascarpone.
Aussi agréable à la pupille qu’à la papille…
Mais les « garçons » continuent de bavasser « business » en sirotant leurs verres.

« Que pensez-vous de l’IA ? » questionne Gates. « C’est un danger pour le genre humain comme le prétend Stephen Hawking et quelques autres, dont Musk, justement, ou non ? »
Bill Gates sonde son vis-à-vis.
« Tout dépend par ce que vous entendez par Intelligence Artificielle… » Et sans laisser répondre Gates, Paul continue : « S’il s’agit de système-experts capables de sonder d’immenses bases de données en quelques fractions de seconde, ce n’est pas un danger. S’il s’agit pour ces mêmes systèmes-experts de proposer des diagnostics avec des chances quasi-nulles de se tromper, alors là, ce sera un véritable bonheur pour l’humanité, une aide précieuse voire indispensable aux experts humains pour valider leurs choix… »
Non pas seulement, mais plutôt la gestion en totale autonomie d’ensembles complexes, sa maison californienne, par exemple…
« Même pas un danger, sauf pour l’emploi, naturellement, du moment qu’il y a un contrôleur humain au bout de la chaîne de robots qui contrôle aussi d’autres robots qui effectuent les tâches déléguées, bien sûr. Histoire d’aider l’humain dans ce contrôle par des systèmes-experts dédiés. En revanche, le jour où il n’y a plus de contrôle humain au bout de la chaîne, celui d’un mec qui risque sa peau et son job s’il fait une connerie, là, vous allez avoir des soucis. »
Qui contrôle les robots-tueurs qui se préparent dans les laboratoires militaires ?
Déjà, les drones-armés…
« Les drones-armés sont déjà contrôlés par des militaires. Et donc le pouvoir politique, démocratiquement élu. Élu ou non d’ailleurs, peu importe, il y a un type qui prend la responsabilité de la décision ultime. Il en sera de même pour vos robots-tueurs : ça changera seulement la façon de mener une guerre mais ça ne les rendra pas plus horribles que celles qui ont déjà été.
Non, derrière votre question, mon cher Bill, il y a autre chose : que se passera-t-il quand les robots se mettront à élaborer de nouvelles solutions à des problèmes nouveaux ou insolubles jusque-là ? Ça, c’est poser la question de la véritable « intelligence » au sens des anciens. »
Oui c’est ça…

Un robot peut déjà battre les plus grands maîtres aux échecs, au Go et même apprendre à bluffer comme au poker, jouer au tennis, au ping-pong ou au tir-au-pigeon.
« Mais il ne peut pas tirer les bons numéros du loto ni faire des pronostics aux courses ou dans les compétitions sportives sans jamais se tromper. On touche là à une des limites de l’intelligence. »
Bien sûr : même l’homme n’en est pas capable !
« Mais l’homme a inventé Dieu, ou s’il existait avant, l’a redécouvert et a rapporté son histoire. Vous croyez qu’un robot intelligent y aurait trouvé une quelconque utilité pour en faire autant ? »
Bien sûr que non…
« Le jour où une intelligence artificielle inventera quelque chose d’inattendu, qui n’existe nulle part ailleurs et qui soit « beau » et reconnu comme tel par une large majorité qui découvrira cette création, un bâtiment, une symphonie, une statue, une peinture, une nouvelle façon de se casser la gueule sur des skis, alors oui, là on pourra commencer à s’inquiéter. »
Ça arrivera tôt ou tard…
« Non je veux dire que votre intelligence artificielle aura dû au préalable apprendre par elle-même le programme qui lui permettra cette création. Pour l’heure, l’inventeur, le créateur dudit programme, ça reste l’homme, l’humain dans tous les cas. »
Pertinent, mais pas forcément rassurant : l’homme peut se laisser dépasser par sa création.
C’est arrivé tant de fois…
Le monde change à une telle allure. Ce qui n’était même pas pensable il y a seulement une décennie devient courant un peu plus tard.
« Et il en sera probablement encore ainsi durant des siècles et des siècles. L’humanité n’en est pas morte pour autant… »

« Car comme partout, il y a des choses utiles et puis d’autres qui ne le sont pas et qui vont disparaître. Monsieur Gates, personnellement je m’inquiéterai beaucoup plus de l’usage que font secrètement de leurs fonds les GAFA. Notez, je ne vous mets pas dedans, mais vous pourriez l’être. »
C’est-à-dire ?
Ils ont inventé des « usines à cash », des montagnes de cash, à partir de rien. Du virtuel, mais du virtuel utile. « C’est la cas de Google et de Facebook. Amazon et Apple, comme Microsoft d’ailleurs, même si Amazon livre des objets et vous des programmes qui vont sur des machines. Les supports programmatiques qui se développent autour de ses objets – beaucoup moins chez Amazon – représente l’essentiel du cash dégagé. Qu’en font-ils ? »
Tout le monde, en tout cas dans les milieux autorisés, le sait : rien d’illégal…
« Certes : les uns, comme vous, veulent faciliter l’activité humaine, voire « améliorer » le sort de l’espèce humaine et de ce point de vue-là je m’interrogerai sur le sort de l’eau, la potable, alors que d’autres s’interrogent seulement et directement de prolonger la vie, rendre les hommes immortels, ou seulement quelques-uns, à « l’augmenter », n’est-ce pas, sans même envisager les dégâts insoutenables à l’environnement ainsi provoqués… Alors que Musk veut l’envoyer vivre sur Mars sans même calculer qu’avec des rationnements exigeants, pour un million de colons sur Mars, il faudra 30.000 m3/jour d’eau à peu-près utilisable et qu’on n’est pas prêt à envoyer des citernes tous les jours, alors qu’il faudra quand même la recycler sur place. C’est ça ? »
Oui, c’est globalement ça.

« Eh s’il y a danger de l’IA, il viendra uniquement de là, soyez-en certain : de ce qu’en feront quelques-uns qui en ont les moyens. »
Paul indique à cette occasion que c’est justement l’eau potable qui va poser des problèmes de « longévité » de l’espèce humaine, bien plus que la disparition des matières premières.
« La planète, bien gérée, a les moyens de nourrir 12 milliards de personnes, c’est la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) qui l’affirme. »
Il y a encore énormément de zones désertiques habitables et « nous avons encore la place pour une croissance démographique raisonnable, le problème est une question d’État de droit et de mode de consommation. »
Mais il est évident qu’on ne pourra pas continuer à consommer l’eau comme nous le faisons aujourd’hui : « On manque déjà d’eau et si l’on veut en réduire la consommation, il faudrait très certainement devenir tous végétariens. Nos modes de vie doivent changer. C’est maintenant que ça se prépare. Les jeunes générations l’ont bien compris et trouvent leur bonheur dans autre chose que l’accumulation des biens matériels. Des révolutions sont en train de se faire, comme le passage à la voiture partagée. Le milliard de voitures existant sur la planète n’a plus de raison d’être : voilà un énorme pan qui va disparaître. »
Justement, « il va falloir non seulement refaire la plupart des réseaux, apprendre à rendre potable l’eau ou à la réutiliser, et tout ça va demander beaucoup d’énergie pas chère et propre en dessalant assez d’eau de mer dans un futur proche », réplique Gates.
« À condition d’être assez proche de la mer… » conclut à son tour Paul.
Sous-entendu, ce n’est pas le cas de Mars et sur Terre, pas vraiment partout.

(1) Cf. « Les milliards disparus de la Division Daguet » par JC Duboc (https://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/1503038017/haddock-21)