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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

dimanche 13 mai 2018

Ponte Novu, l’autre 8-Mai

Pendant que vous aviez fêté une victoire,

Je voulais vous dire que quelques « partrioti » (des vrais, pas des « populistes »), commémoraient, non pas le massacre de Sétif, mais une bataille oubliée.
Je ne vais pas vous dire que j’y étais, ce serait vous mentir ou mentir aux « Services » qui persistent à me filocher, mais c’était le 249ème anniversaire d’une bataille perdue contre les troupes du Roy-des-Gauloisiens.
L’année prochaine, ce sera son quart de millénaire…

La fraîcheur et la pluie  auront sans doute eu raison de la détermination des spectateurs qui ont fait le choix de rester chez eux. Les commémorations de la bataille de Ponte-Novu (8 mai 1769) n’ont pas attiré autant de monde cette année que l’année passée : Il suffisait, pour s’en convaincre d’observer le nombre de voitures en stationnement.
En revanche, du côté des politiques et des « figures » locales, il n’y a eu aucun absent. Les visages les plus connus étaient bien là, les plus attendus aussi.

En fin d’après-midi, la messe donnée par l’abbé Mondoloni et les diacres Franceschi et Arrighi s’est tenue sous un crachin régulier et face à une assemblée clairsemée, la plupart des gens préférant rester debout pour pouvoir rapidement fuir au cas où le ciel décide soudainement de s’ouvrir.
Comme l’année dernière, l’abbé Mondoloni a su mettre son sens de la formule et son audace totale en la matière, au service d’un propos bien senti. Après avoir prévenu les fidèles (« Il ne faudra pas vous étonner parce que parfois, je perds les pédales. Mais avec les restes, on essayera de faire la messe »), il s’est lancé dans une analyse de la situation que la Corse traverse actuellement.
Selon lui, « nous avons toujours les mêmes problèmes que nous n’arrivons pas à résoudre et que nous avons même du mal à poser. Le développement humain ne peut pas être envisagé sans un retour au sujet. Récupérer son identité, culturelle entre autres, est la condition pour créer un monde plus humain et une interdépendance librement choisie. »
Puis le discours s’est durci et le propos s’est fait plus incisif. Avant d’admettre qu’un prêtre « n’est pas censé parler comme ça », l’abbé Mondoloni a fait preuve de la franchise qui a fait sa réputation, s’en prenant directement à l’État : « On ne peut pas débarquer dans un pays qui n’est pas le sien comme si on était chez soi. Quand on arrive en Corse, on est chez les Corses. »
« Mes enfants », a-t-il conclu, « on va s’en remettre au Seigneur et on va lui dire qu’on est un peu dans la panade. »
De longs applaudissements ont suivi.

Puis les commémorations ont repris leur cours. Les enfants et les Naziunali ont marché en cortège jusqu’au Golu, où les premiers ont jeté des fleurs pendant que les seconds tiraient au canon. Des gerbes ont été lancées depuis l’ancien pont détruit et la mémoire des soldats tombés a été saluée par le « Dio vi salvi Regina ».
De toute façon, moâ, je chiale à grosses larmes dès la première mesure.
C’est comme ça et c’est valable pour « la Marseillaise », pour Patricia quand elle chante « pour ceux qui n’ont rien » et pour les vaches des « flamants-roses ».
On ne se refait pas.
« Si j'étais maître du tonnerre, je m’en servirais pour défendre la liberté de ma patrie. Mais je persiste toujours dans le désir de la combiner et de l’assurer sous la protection de Sa Majesté Très Chrétienne ».
Ainsi soit-il.

En 1769 (c’est comme si j’y étais, mais je vous mentirez en l’affirmant comme ce serait mentir aux « Services » qui persistent à me filocher), Pascal Paoli est prêt à admettre des négociations avec le Roy des Gauloisiens.
Cela fait 15 ans que la « Corsica-Bella-Tchi-Tchi » a acquis son indépendance, sous l’égide du « Babbu di a Patria », Pascal Paoli. Mais il est convaincu de la nécessité de trouver une issue politique au conflit dans lequel s’engluent la nation corse et le royaume. Exit Gênes : La République en signant le traité de Versailles s’est défaite de sa possession insulaire au profit de Louis XV.
Le généralissime de Morosaglia oriente alors le débat vers le maintien de la nationalité corse. La préoccupation est assortie d’une perspective à écarter. À jamais : Celle d’un éventuel retour de Gênes qui a laissé de très mauvais souvenirq dans l’île.
Mais le Roy et ses ministres ignorent les solutions de Paoli et rejettent sa volonté de dialogue. Sans même un effet de manche et avec un souverain mépris.
Le seul chemin qui mène à la Corse est celui de la guerre déclarée avec désinvolture, entre deux bals à la Cour.
Une missive improvisée, libellée sans même une adresse et portée par une femme suffira à formaliser les intentions belliqueuses. Paoli prend acte. Mais sa lucidité n’est pas résignation. Le faiseur de paix redevient chef de guerre.

Dans la foulée, dès le mois de mars, la cunsulta réunie au couvent San Francescu di Casinca lance une vaste campagne de conscription. Tous les hommes de 16 à 60 ans sont appelés à prendre les armes. Les semaines suivantes, la Corse selon le général de la Nation – il tient son quartier général à Murato – est traversée par trois lignes de défense : La crête de Tenda, le Golo de Ponte-Leccia au lago Benedetto, le Vecchio. L’armée des « Gauloisiens » croit aussi à l’intérêt stratégique de Tenda. Elle est placée sous le commandement du marquis de Vaux, installé à Oletta et accompagné de Marbeuf qui se prend une déculottée dans le Nebiu.
Le 4 mai 1769 ce fut le début de ce nouveau conflit franco-corse, ce jour où Marbeuf fit de fausses manœuvres pour tromper les nationaux de Paoli.
Le 5 mai les « Gauloisiens » attaquèrent la ligne de défense avec 5.000 hommes au front et 7.500 en réserve. Les corses résistèrent mais leur point de faiblesse fut porté à la connaissance des soldats du Roy par 250 traîtres menés par Boccheciampe d’Oletta.
Je n’aime pas ceux d’Oletta.
Ce point de faiblesse était un passage entre Rapale et Piève qui n’était protégé que par 50 combattants, 2.000 soldats du Roy attaquèrent ce passage et percèrent ainsi la ligne de défense corse.

De Vaux, débarquée à Saint-Florent, attaque Paoli à Muratu, le contraignant à se replier vers  Merusaglia. Marbeuf s’avança alors vers Borgu avec 2.700 hommes. 450 nationaux défendent Borgu mais en vain.
Cette prise Gauloisienne crée le risque pour Pasquale et son frère Clemente d’être pris en étau. Décision fut alors prise  de redéployer les troupes : Les habitants et soldats du Nebbiu reçurent l’ordre d’évacuer les villages et de se repositionner en trois point stratégique, Ponte-Novu, Ponte-Leccia et Petralba.
Le 6 et 7 mai les Gauloisiens gagnent Lentu, les cols de Tenda et San Ghjacumu. Les renforts levés dans toutes les pièves de l’île à la demande de Paoli furent interceptés par les troupes du Roy massées à de nombreux point de passage.
Gaffori avait pour ordre de défendre le col de Lentu, pourtant le 8 mai pour des raisons indéterminées il n’exécuta pas sa mission. Giocante Grimaldi aurait dû défendre Canavaghja, lui aussi sera infidèle à sa mission.

Il est 14 heures en ce 8 mai lorsque la bataille commence. Le combat semblait perdu d’avance, 5.000 « Gauloisiens » s’opposent à environ 2.000 corses. Pourtant les corses sont impatients et les troupes du Roy, majoritairement des mercenaires étrangers, sont apeurés. Paoli donne l’ordre d’attaquer San Ciprianu où les troupes d’élite du comte de Vaux étaient positionnées. Les nationaux prirent rapidement le dessus. De Vaux demande l’envoi de renfort à San Ciprianu et d’autres vers Canavaggia et Costa pour couper une éventuelle retraite corse.
Très vite les gauloisiens sont mis en déroute et poursuivis par les habitants de la piève de Costera et de Casaconi ainsi que par les troupes venues de Casinca.
Mais des forces royalistes considérables descendirent de Lentu et de Canavaghja, les corses poursuivants se retrouvèrent alors poursuivit et pris entre deux feux. D’une part les fuyards qui voyant arriver les renforts se retournèrent et de l’autre les troupes venus de la montagne déboulent.
Seule solution pour les soldats corses : Le regroupement sur la rive droite du pont de Ponte-Novu. Problème, les hauteurs ouest du pont sont occupées par des troupes du Roy, bien sereines, alors qu’elles auraient dut être mis à mal par des renforts corses venus depuis le col de Tenda.

C’est donc 1.900 Gauloisiens qui attaquèrent les corses de front tandis que 1.200 se ruèrent sur leur flan.
Les corses tentèrent de repasser sur le pont, mais ce dernier était gardé par des miliciens prussiens sous les ordres de Paoli. Ils avaient ordre de tirer sur tous ceux qui tenteraient de passer le pont… ordre qu’ils appliquèrent à la lettre, assassinant les valeureux corses sur le pont, incapables qu’ils étaient de comprendre les contre-ordres donnés dans une langue inconnue. C’est l’une des hypothèse retenue par certains historiens, d’autres parlent d’un mur que Paoli aurait demandé de réaliser sur le pont afin de rétrécir le passage, mur qui aurait fait perdre du temps au nationaux lors de leur repositionnement laissant ainsi le temps aux royalistes de faire feux et d’infliger de lourdes pertes aux patriotes de Paoli.
Pourtant, le militaire royaliste se donne les moyens de la conquête. Sa force tient à la mobilisation de 45 bataillons de 500 hommes chacun, à quatre régiments de cavalerie. Il a acheminé dans l’île des soldats et des armes innovantes à l’image de canons d’une portée de 1.200 mètres. Les boulets projetés pèsent jusqu’à 6 kg. Une boîte à mitraille dont les balles atteignent une cible située à 400 mètres, complète l’arsenal. Le modèle est celui de la modernité performante. Les préparatifs se métamorphosent en affrontement dès le 3 mai.

Le fond de l’air est poussiéreux et chaud, ce jour-là, et les Gauloisiens s’emparent de Borgu, butent sur les berges du Golo avant de se replier sur Ortale. Le 4 et le 5 mai, ils prendront le contrôle de Rapale et délogeront Paoli de Murato.
La supériorité numérique et technique des gauloisiens a donné le ton. La fin de partie a semble-t-il sonné entre les adversaires. Pourtant, le 6 mai, le combat tourne à l’avantage des Corsi armés de mousquets. Cinq assauts sont contenus. Les Corsi n’ont pas le temps de savourer leur exploit. Le lendemain, la première ligne de défense de Paoli cède. Les nationaux refusent de déposer les armes. La fougue, les rêves de liberté tenaces font surgir des intentions extrêmes. Alors, on se battra jusqu’au dernier homme. Tant pis si les renforts escomptés manquent à l’appel !

Sur les chemins qui mènent au nord de l’île, De Vaux et ses généraux ont pris soin d’intercepter les villageois en ordre de bataille, tandis que le front se déplace le long du Golo. Le 8 mai, dès le début de l’après-midi, l’armée nationale marche sur Lento. Elle sera accueillie par les tirs de l’artillerie Gauloisienne. 5.000 Gauloisiens attendent 2.000 Corsi. Le moment décisif intervient lorsque des régiments du Roy supplémentaires débouleront de la montagne. Sous le feu ennemi, les insulaires entrevoient une solution : Rejoindre la rive droite du pont de Ponte-Novu. Puis franchir le Golo en crue.
Le chaos ambiant sera porteur de bravoures extraordinaires.
 
Au-delà de la supériorité numérique de l’adversaire, la chronique du drame fait appel à une erreur tactique manifeste. La négligence des généraux de Paoli pèsera lourd.
Dans le feu de l’action, ils ont oublié d’investir les collines en surplomb du pont. La vacance du territoire n’échappe pas aux troupes du Roy. Ils prennent aussitôt position et tirent comme sur des lapins les Corses en contrebas. La défaite se nichera aussi dans le malentendu. L’épisode met en scène un contingent de miliciens prussiens, sous les ordres de Gentili, et dont la mission consistait, on vient de le préciser, à abattre tous ceux qui tenteraient de franchir le pont. Les Prussiens obéissants s’exécutèrent sans faillir, sans se laisser distraire par les contre-ordres proférés dans une langue qu’ils ne comprenaient pas. Leur constance décime les rangs insulaires. Elle cause un effroi supplémentaire.
Quant à Gaffori, il arrivera avec les siens à Ponte-Novu après la bataille. Le général a mal évalué les distances et le temps de trajet.
Il assiste aux étapes ultimes : La fuite dans le maquis, l’agonie des blessés.
S’il baisse les yeux vers la rivière, c’est une eau rouge qu’il observe : Le Golo s’est changé en miroir sanglant.

Toutefois, s’il est un exemple de défaite au caractère fondateur, c’est bien la bataille qui se livra sur les bords du Golo en 1769. Voltaire précisera, dans « Le Précis du Siècle de Louis XV » que : « L’arme principale des Corses était leur courage. Ce courage fut si grand que dans un de ces combats, vers une rivière nommée Golo, ils se firent un rempart de leurs morts pour avoir le temps de recharger derrière eux avant de faire une retraite nécessaire ; leurs blessés se mêlèrent parmi les morts pour affermir le rempart. On trouve partout de la valeur, mais on ne voit de telles actions que chez les peuples libres. »
Libertà.

Moâ je retiens la légende du « petit-curé » (je crois avoir retenu qu’il était de Sermano, mais ce n’est pas certain), retrouvé le lendemain matin mort de ses blessures, une bible dans une main, un fusil dans l’autre.
Vous direz ce que vous voudrez, mais de toute façon, les « Corsi » n’ont aucune leçon de patriotisme (l’amour de sa patrie, de sa Terre, de son pays) à recevoir de quiconque.
Même pas de « Jupiter » et ils l’ont encore montré une nouvelle lors de la seconde guerre mondiale quand ils ont jeté les troupes de l’axe avec leurs faibles moyens.
C’est pourquoi je pleure toujours dès la première mesure du Dio Vi Salvi Régina et de La Marseillaise.
C’est comme ça…

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