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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

jeudi 5 avril 2018

Les dessous du rapport « Vil-Anis »

Encore un acte manqué de la « MacRonnie ».


À chaque fois que la puissance publique produit un rapport sur un secteur donné du numérique avec l’ambition de faire de la « Gauloisie-éclairée » un leader mondial de l’intelligence-artificielle, les acteurs de l’écosystème correspondant sont tout feu tout flammes parce que leur sujet intéresse les plus hautes autorités. Avec le recul et depuis le « Plan-Calcul », le pays n’atteint jamais l’objectif assigné et, entre temps, les gouvernements ont changé et le marché est passé à autre chose.
Probablement que le récent « rapport » du député-matheux n’échappera pas à cette fatalité…


Certes, l’introduction est admirablement bien écrite. Elle témoigne d’une passion non feinte de son auteur pour le sujet et il recense un catalogue de 135 propositions. Pas moins, pas plus.
Il faut dire qu’on y retrouve l’essentiel des poncifs traditionnels sur l’organisation de la recherche, sur la valorisation industrielle de ses travaux et sur le rôle de la puissance publique comme acheteuse de technologies…
Il faut préciser que la première piste de réflexion était de « mener une politique industrielle et économique innovante et ambitieuse ».
Hein, la confusion entre « recherche et innovation » a encore de belles journées devant elle…


Toutefois, la principale ligne de force de ce rapport est de mettre en avant une vision d’une « IA » éthique et responsable, soucieuse des utilisateurs. C’est naturellement de bon aloi et le plan est très bien documenté de ce point de vue-là. « Moumou-Nir-Ma-joue-bi » (le sinistre resté KO durant le week-end de Pâques) défend de tout façon cette approche en mettant en avant la dimension sociale de « l’IA » : Elle doit être mise au service du bien de la société et ne pas être qu’un enjeu économique, alors autant brosser dans le sens du poil…
Personnellement, plusieurs « curiosités » m’interpellent.
– Une volonté affichée de faire du pays un leader mondial d’une vision éthique de l’IA, de son impact sociétal et aussi de sa régulation se retrouve dans les liens entre l’IA et la responsabilité environnementale ou encore dans le besoin d’améliorer la diversité des profils dans les métiers du numérique et de l’IA en particulier, et notamment, celui d’attirer plus de jeunes filles dans ces filières.
En fait, quel rapport entre « IA » et l’écolologie-sociale, si non de répondre aux aspirations de la jeunesse-bobo, mal éduquée aux contraintes de l’économie en général et du « social » en particulier ?


Il serait évidemment préférable d’avoir à la fois une IA « éthique » et un leadership économique mondial dans l’IA, bien qu’au bout du compte on risque bien de n’avoir ni l’un ni l’autre, comme trop souvent : Sans leadership industriel, nos vies numériques continueront d’être envahies par les solutions d’acteurs internationaux qui valorisent plus leurs modèles économiques (dominant).
Enfin passons…
D’ailleurs, l’absence de vision industrielle se traduit par un Rapport qui est bien trop « franco-Gauloisien » dans ses recettes. 113 de ses 135 propositions relèvent des usages et du marché de l’IA du pays, et pas dans le monde…
Conclusion : Nous restons engoncés dans une vision locale du marché de l’IA, entretenant l’illusion que le marché « lilliputien-local » et « Gauloisien » est un piédestal suffisant pour obtenir un leadership moral et un leadership industriel qui nous seraient dus dans l’IA.
On veut jouer dans la cour des grands en se contentant de notre bien petit pré-carré.


Cela se manifeste aussi dans la propension à privilégier les sujets « à systèmes complexes » plus qu’à « produits génériques » comme les systèmes de transports intelligents ou de santé. Les solutions et approches de déploiement de ces systèmes dépendent étroitement des systèmes et acteurs locaux.
C’est une vision d’intégration plus qu’une vision industrielle de solutions en volume, me semble-t-il…
Et pourtant, ils restent très hardis sur la question des données, prévoyant d’imposer « au cas par cas » l’ouverture des données provenant d’acteurs privés, y compris étrangers. Ces données seront malgré tout liées à des usages en « Gauloisie-éternelle » et renforceront donc le tropisme « Gauloisien » de l’entrepreneuriat local.
Je ne comprends pas comment ces « sachants-là » ne comprennent pas encore que l’internet n’a pas de frontière : L’IA et les données qui vont avec circulent à la vitesse de la lumière autour de toute la planète.
C’est quand même pas de chance d’oublier cette dimension pour un « brillant » et les quelques « sommités » qui l’auront entouré…


Notez toute de même que pour faire bonne figure, le rapport affiche quelques ambitions européennes, notamment « Gallo-Teutonnes », présumant, par exemple, que le projet « Quaero » concernant la robotique pourrait en être le fer de lance. Mais il fait juste référence à un projet collaboratif de recherche européen qui n’associe finalement que le laboratoire de recherche LAAS du CNRS à Toulouse. Un peu léger pour créer un Airbus des robots !


En revanche ce rapport abonde de propositions relatives aux chercheurs. Nombre d’entre elles ne sont pas spécifiques à l’IA, notamment pour rendre les carrières de chercheurs plus attractives. Si l’intention louable est de mieux rémunérer les chercheurs et limiter la fuite des cerveaux actuelle, qui est d’ailleurs assez mal chiffrée : Il propose surtout la création de quatre à six Instituts 3IA (Interdisciplinaires d’Intelligence Artificielle) organisés dans un réseau national RN3IA. Ils seront voisins, dans leur principe, des IRT (Institut de Recherche Technologiques) qui avaient été lancés dans le cadre des Programmes d’Investissement d’Avenir à partir de 2009 qui visent à améliorer le lien entre la recherche fondamentale publique et les entreprises. Ils serviront aussi à faire perfuser l’IA dans l’ensemble des disciplines scientifiques qui y feront appel.
Ceci dit, on est en pleine croissance de l’autisme-national sur le sujet : Même en multipliant par trois (on n’y est pas encore) les rémunérations de nos « chercheurs-d’élite », ils poursuivront à « trouver » et développer aux USA : Les salaires offerts y sont encore trois à fois supérieurs.
Et la « chasse-aux-cerveaux » bat son plein : Les recruteurs ricains n’ont aucun mal à rapporter de la main-d’œuvre qualifiée à laquelle ils facilitent l’intégration aux USA (carte verte, logement, déménagement, facilités diverses, etc.). Y goûter, c’est l’adopter !


Les 3IA s’ajouteront à des dispositifs existants tels que les contrats CIFRE qui permettent aux entreprises d’employer des doctorants, aux Pôles de Compétitivité qui associent déjà entreprises et laboratoires de recherche, au réseau des Instituts Carnot, un label attribué aux laboratoires publics encourageant la recherche partenariale et au réseau RETIS qui regroupe notamment les incubateurs publics. Bref, la proposition des 3IA ne va pas simplifier la cartographie de la recherche Gauloisienne qui ressemble déjà à ça…
Toutefois, une proposition originale est faite et qui provient visiblement de chercheurs en mal de reconnaissance : En nommer dans les conseils d’administration d’entreprises dont l’État est actionnaire. Pourquoi pas ?
Mais ils risquent de bien s’y ennuyer !
Ce n’est pas là que la stratégie des entreprises est établie. Ce sont le plus souvent de simples chambres d’enregistrement.


Autre étonnement de ma part : Tout le monde sait qu’il est quasiment impossible de créer un leader mondial du numérique sans avoir une assise de marché large et homogène comme en bénéficient les acteurs des USA et de Chine. La Gauloisie-matheuse »e est trop petite et l’Europe trop fragmentée pour ce faire. Comment donc conquérir les marchés mondiaux ?
Là, rien : Tout juste avons-nous des velléités d’influencer les politiques d’ouverture de données à l’échelle internationale.
Le rapport propose surtout des mesurettes, encore liées au marché intérieur comme la création de « labels IA » associés à celui de la « French-Tech » pour augmenter la visibilité de l’offre domestique en IA. L’idée d’un guichet unique de l’IA prendrait la forme d’un annuaire des solutions logicielles prêtes à l’emploi pour créer des solutions à base d’IA, notamment pour conseiller les entreprises utilisatrices, dont les TPE/PME.


S’en suit une litanie de propositions pour développer le rôle d’acheteur d’IA de l’État. Il doit certainement tirer parti des technologies pour se moderniser en pense-t-on en « haut-lieu ». Mais c’est un piège le plus dangereux qui soit pour les startups nationales ! Déjà qu’il n’est déjà pas simple de travailler avec un grand compte Gauloisien, alors, avec l’État, je ne vous raconte même pas !
Déjà qu’il faut montrer son kul et ses roubignoles pour répondre au moins appel d’offre, et que le tout a intérêt à être torché, sans la moindre suspicion de souillure…
Re-passons…
La proposition de création d’une DARPA française ou européenne présente nénanmoins du sens. Elle est issue de l’initiative Joint European Disruptive Initiative (JEDI) lancée par André Loesekrug Pietri, en collaboration avec des Allemands et des Italiens.
Mais le diable de ce genre « d’objet » est caché dans les détails de sa mise en œuvre.


Enfin, nous avons quatre secteurs d’activité cibles considérés comme relevant d’opportunités de leadership : Santé, agriculture, transports, défense et sécurité avec quelques concepts génériques intéressants autour de l’expérimentation, l’accès à des données d’expérimentation – toujours locales – ainsi que les bacs à sable d’innovation.
Côté transports, ça parle de code de la route et d’expérimentations, mais pas d’industries… Qui sont les acteurs ? Où sont les économies d’échelle ? Où sont nos opportunités de création de valeurs ? Quid d’expérimentations dans des villes avec 100 % de véhicules autonomes ?
Personnellement, ça me fait doucement rigoler : Les véhicules autonomes sont une superbe ânerie qui va tuer les bagnoles. On oublie qu’une grosse partie du succès des « tas-de-boue-à-roulette », c’est justement le plaisir (tout relative dans les bouchons, je le reconnais), de conduire soi-même.
C’est comme l’ABS : Un superbe « progrès », mais qu’il faut débrancher (quand c’est possible et ça l’était sur les première « BM »), pour faire des tête-à-queue contrôlées…
Dans la santé, le rapport évoque surtout la manière d’exploiter les données de parcours de santé de la CNAM au lieu de se poser la question du marché mondial de la santé. En attendant, les startups nationales d’imagerie médicale alimentent leur IA avec des bases d’origine américaine…
Mais si.
Pour l’agriculture, les propositions relèvent beaucoup plus des usages que du développement de technologies agricoles à base d’IA exportable. C’est presque plus un vœu d’autosuffisance alors que l’on importe presque tous nos engins agricoles !
Marrant…
Enfin, l’IA dans la défense et la sécurité est plus régalienne qu’industrielle. Le point de vue affiché est celui d’un État acheteur de technologies, même si nous sommes aussi un grand exportateur d’armes devant l'éternel, faut-il reconnaître.
Bref, ces cinq thématiques ressemblent plus à des plans de rattrapage ou de déploiements qu’à des plans industriels dignes de ce nom.


Ce rapport propose d’« innover dans l’industrie du composant adapté à l’IA ». Après un exposé clair des enjeux dans les processeurs neuro-morphiques, la proposition faite consiste à créer un supercalculateur (une fois de plus : On en causait déjà il y a 40 ans et on a totalement loupé le tournant des PC), une propension habituelle à s’éloigner dangereusement des marchés de volume !
L’influence probable « d’ATOS-Bull » qui est le fournisseur national de ce genre d’engins ou celle des chercheurs qui voudraient disposer de leur propre puissance de calcul pour entrainer leurs modèles de réseaux de neurones sans passer par le cloud des « GAFAM ».
Ça frise le « hors sujet », car cela passe d’un enjeu industriel mondial à celui de l’équipement local de nos chercheurs.
De plus, rien n’est dit de la filière Gauloisienne et européenne des composants ou des architectures d’IA distribuées et réparties dans les objets connectés, qui présentent un bénéfice directement lié à des préoccupations écologiques et de protection de la vie privée pourtant évoquées par ailleurs dans le rapport.
Quant à la question cruciale de l’informatique quantique, dont certaines applications auront un lien avec l’IA, mais qui attendra probablement un « plan calcul quantique » gouvernemental entre 2025 et 2030, quand il sera bien trop tard. Le mot « quantique » n’apparait même une seule fois pas dans ce rapport.
Pas de bol…
Ou un effet de « l’autisme-trisomique » triomphant.


Comment arrive-t-on à un tel résultat ? Les raisons sont toujours les mêmes et liées à la méthode et au casting : Les chercheurs défendent la recherche. Les « sachants » de l’État veulent le moderniser. Les chercheurs en éthique défendent l’éthique. Les investisseurs veulent investir. Les avocats veulent faire évoluer le droit. Certains entrepreneurs recherchent du financement ou un assouplissement règlementaire. D’autres se plaignent du manque de compétences et de personnes formées. L’open source promeut l’open source et au final peu affichent une vraie vision globale.
Les demandes des chercheurs ont été visiblement mieux prises en compte. Pas étonnant ! La mission comprenait deux chercheurs, un ingénieur de l’armement de la DGA et pas moins de cinq permanents du CNNum.
Il n’est pas étonnant dans ces conditions que ce rapport Villani se soit intéressé plus à l’amont de l’innovation, à savoir la recherche, qu’à sa valorisation industrielle qui est un sujet complexe où l’État doit jouer un rôle de facilitateur plus que de stratège.


Enfin, ultime curiosité de mon point de vue : On parle des moyens, on parle d’IA, mais on ne sait toujours pas ce que c’est.
Vous savez, vous, ce que c’est que l’intelligence, naturelle ou artificielle ?
Deux confusions : « L’intelligence », dans le monde anglo-saxon d’où le terme est issu, c’est le « renseignement ».
En « Gauloisie-dogmatique », l’intelligence c’est « concevoir un rapport nouveau entre deux notions nouvelles », au moins depuis les philosophes antiques…
On n’est pas dans le même monde, me semble-t-il…
Et « artificiel », c’est quand ce n’est pas naturel, quand c’est le fait d’une machine, autrement dit d’un robot traitant de l’information.
Mais le robot, s’il « travaille » infiniment plus vite qu’un cerveau humain, « naturel », pouvant ainsi traiter des « renseignements » aux dimensions colossales qu’une seule vie n’y suffirait pas, il ne comprend absolument pas ce qu’il fait !
Aucune once d’intelligence…
Ni pourquoi : Il obéit à un programme, un logiciel ou une série de logiciels qu’on appelle « système-expert ».
Point-barre.


Alors certes, les applications sont spectaculaires et dans des domaines de la connaissance en générale jusqu’à des activités réputées « ludiques » voire « créatrices ».
Et personnellement, j’attends le moment où on va nous annoncer un « robot » qui ira fureter les « data-bases » de la connaissance « humaine », justement comme ça par curiosité, et nous sortir une « nouveauté » à laquelle on ne s’attendait pas.
Là, il y aura véritablement « disruption » encore à éclore, mais elle n’est même pas envisagée dans ce rapport.
Bref, un « plan-calcul » de plus.
Rien d’autre.
C’est vous dire ma déception finale des hommes de « Jupiter »…

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