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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

dimanche 31 mai 2015

Au nom du père (Chapitre XXV ; Tome I)

Attentat à la barbe de la police. 

Avertissement   : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. 
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite ! 
 
Quand le « mage » est soudainement pris d’une espèce de transe de démence en prononçant invariablement le nombre « 666 » par marmonnements sifflant entre ses dents, ses gardiens croient d’abord que c’est l’effet de la fièvre, du manque de soleil, d’eau ou d’une attaque microbienne. 
 
À bout de nerf et de souffle, ils font passer le toubib de la maison, celui qui soigne les « bobos » arrivés jusque dans les cours de la rue Cambacérès quand l’infirmière n’est pas là. 
Lui, inquiet, prescrit une petite visite au soleil dans les jardins du ministère, situés derrière la cour d’honneur du bâtiment. 
Mais les choses ne s’arrangeant pas, on finit par décider d’évacuer le pensionnaire « un peu spécial », vers les urgences de l’Hôtel-Dieu, en face de la préfecture et du marché aux fleurs. 
Ce n’est qu’en fin d’après-midi que Scorff est tenu au courant et qu’il hésite à déranger la juge Trois-Dom : Le nombre « 666 », dans la mythologie judéo-chrétienne, c’est le chiffre du Diable. 
Et comme le « pensionnaire amical » est en contact direct avec Satan via internet, tout cela est stupide. 
« Et pourquoi donc ? Qui est-ce notre numéro 666 à nous, sur la liste ? » 
Un type fiché dans les registres de la police lilloise pour détention d’images pédophiles. 
« Excusez-moi, Monsieur le Directeur. A-t-il des ennemis à nous servir sur un plateau comme les trois autres ? » 
Trois, ça reste à vérifier. Pour la victime de l’avenue Montaigne, on hésite encore entre le mari cocufié, qui ne semble pas très attristé par la disparition de son épouse, d’après les gendarmes locaux de province, ni très motivé pour récupérer sa fille nouvellement née, et l’amant qui dénonce justement et véhémentement le mari qui ne supporterait pas de ne pas être le père biologique de sa gamine. Pas très clair, tout ça. 
« Je vois où vous voulez en venir. À part votre collègue lillois qui instruit contre lui une plainte de son associé et la brigade de répression des réseaux de prostitution de la gendarmerie, on n’est pas dans les mêmes circonstances, je crois ! » 
Si : son associé ! « Sa plainte date de quand ? » 
Scorff consulte le dossier sur son écran avant de répondre dans le combiné téléphonique : « Vous avez peut-être raison, Madame la juge. Deux ans pour la première et une succession de rafales d’actes de procédure depuis. Il peut être un peu dans un état d’exacerbation compréhensible dû aux lenteurs proverbiales de la justice de notre pays, Madame la juge » fait-il savoir d’un ton calme. 
Déglutition n’annonçant rien de bon : il prend les devants. 
« Je prends les mesures qui s’imposent et décommande le bœuf-mironton de mon épouse pour filer à Lille par le dernier TGV. » 
 
Il ne fait pas encore nuit quand enfin le dispositif se met en place au tour de la maison de la rue Édouard Vaillant. 
Scorff stoppe devant la petite porte et entend une violente dispute entre deux hommes quand, juste avant de sonner, les trois policiers et lui-même entendent une violente déflagration dans l’appartement et un cri de panique, de l’une des deux voix. 
« Défoncez cette porte et sortez vos armes de leurs étuis ! » fait-il en s’écartant, n’envisageant pas une seule seconde d’user de son arme de service lui-même dont il s'est exceptionnellement équipé. 
Une alarme incendie se déclenche et ils entrent dans « un désastre » où gît un cadavre « fumant » dans la pièce donnant sur le petit jardin situé derrière la batisse, tel que tout est sans-dessus-dessous. 
Un homme ahuri, encore sous le choc, fini de se vider les poumons de terreur, à en rechercher son souffle, les yeux exorbités, qui n’essaye même pas d’étouffer un début d’incendie qui se propage depuis les coussins du canapé jusqu’à la bibliothèque renversée sur du matériel informatique éparpillé dans la pièce et sur la table. 
« Vite le jardin ! Vous, appelez les secours ! » 
Du jardin rien… 
Si, là derrière un muret donnant, mais il le saura plus tard, sur le parking du 144 de la rue Faidherbe, un éclat fugace du reflet de la lumière solaire finissante sur une « chose » métallique. 
Mais c’est tellement rapide… 
 
Scorff, pris d’une pulsion-réflexe ressort par la porte sur rue où se bouscule les renforts de la police stationnée depuis tout-à-l’heure et entraine avec lui deux gendarmes dans son sillage. 
Les pauvres remontent la rue en piquant un sprint d’enfer et laissent échapper un véhicule qui sort du parking, plus loin, hors de portée de semelle.
« Tirez deux coups de semonce ! Vite ! » Et comme ce n’est pas assez rapide pour Scorff, il arrache l’arme des mains du brigadier et exécute son ordre lui-même. 
Pendant que l’autre collègue ajuste les pneus. 
« Non, trop tard. Vous ne l’aurez pas et vous risquez de blesser quelqu’un ! » fait-il en rabattant le bras du brigadier vers le sol. 
« Merdre ! Putain de chiotte ! » se laisse-t-il emporter. 
« À la radio, vite ! Organisez-moi le bouclage du quartier. On cherche une 607 Peugeot grise immatriculée dans le 59. Peut-être à moteur diesel, je ne suis pas sûr. » 
Le 59, ce n’est pas ce qui manque dans le pays… 
Elle sera retrouvée le lendemain finissant de calciner dans une décharge de la région. 
Bernés. Et à moins d’une minute près ! 
 
Les pompiers finissent de noyer le début d’incendie. L’homme hurlant est entravé : il a un 6,35 dans la poche de sa veste. 
Pas l’arme qui peut faire de pareils dégâts sur la victime, un trou sanguinolent gros comme un poing au niveau du sternum, qui lui a arraché les poumons et sans doute une partie du cœur. Il ne s’est même pas vu mourir. 
Scorff fait son rapport à son collègue local, un ancien de sa promotion, indisponible pour l’opération qui lui a délégué ses pouvoirs. 
« Je t’envoie les équipes de la scientifique. Tu es sûr qu’on cherche de l’uranium appauvri ? » 
Oui. 
« Fait aussi passer la brigade des mœurs : il me semble que tes gars vont y découvrir du matériel à exploiter. Es-tu d’accord pour mettre au frais le témoin ? Il a une arme de petit calibre sur lui qui ne semble pas avoir été utilisée ! » 
Bien sûr. 
« À toi l’enquête, mais si tu peux me tenir au courant de son évolution, ou à ma juge, je t’en remercie d’avance. »
 
Hélène Trois-Dom est atterrée : on avait une demi-journée d’avance et parce que quelques fonctionnaires de police n’ont pas été assez réactifs, un homme est mort.
« Il ne faut pas leur en vouloir. Ils ne pouvaient pas savoir. Même le médecin nous a fait perdre du temps, Madame la juge. 
Et puis voyez le bon côté des choses : nous savons désormais qu’il n’y a plus rien de divin dans ce « doigt de Dieu » là. 
C’est bien une équipe tout ce qu'il y a bien d’humains, bien entraînés, parce que pour tirer un coup pareil à plusieurs centaines de mètres, ce ne sont pas des amateurs… bien équipés, et pas seulement en munitions, mais aussi en intendance pour avoir volé au moins un véhicule, peut-être deux pour couvrir leur fuite. »
Pas assez pour la calmer. 
Elle a très envie de raccrocher au nez du flic. Puis très envie de joindre Paul au téléphone : peut-être est-il à Paris, et qu’une seconde soirée intimiste saurait lui remonter le moral… 
Et puis non. 
 
Très vite le colonel Frank appelle Priscilla pour lui annoncer que les flics étaient sur place. 
« Comment ça se fait ? » 
Il ne sait pas, bien sûr. Mais c’est très inquiétant, parce que ni l’un ni l’autre ne voit comment ils ont pu faire : l’équipe n’était pas visée, c’est sur la cible qu’ils sont intervenus et il s’en est fallu d’un cheveu. 
Tous les effectifs sont au complet et le Colonel Frank répond de ses hommes : aucun n’a de relation avec des tiers en opération. Ils sont toujours au moins deux quand ils sortent, voire trois pendant les opérations. 
Ça a toujours fonctionné comme ça depuis si longtemps, tel que chacun contrôle l’autre et qu’il n’y a jamais eu de problème, que s’en est vraiment incompréhensible. 
Jusque-là, jamais aucune trace n’a été laissée même par inadvertance : et ils en ont exécuté, des contrats sous ses ordres depuis plus de 20 ans. 
Incompréhensible. 
« Je crois qu’il vaut mieux suspendre nos opérations pour un temps… » 
On laisse tomber le toubib et l’agriculteur ? « Mademoiselle, si je peux me permettre, ils sont « chauds » tous les deux. Nos « plastrons » pourraient même passer aux actes sans que nous soyons sur place pour en récolter les fruits et veiller à ce que tout se passe bien. » 
Elle imagine. 
Mais si demain une des équipes de Frank tombe dans un traquenard tendu par la police, c’est toute l’opération qui échoue. 
Tant qu’elle ne sait pas comment ils ont fait, il vaut mieux prendre le large : tant pis pour les futurs receveurs. On pratiquera comme d’habitude, avec des « accidents simulés ». Pas avec cette arme si voyante, comme d’une signature, justement l’effet recherché pour créer la panique chez les personnes visées.
« Notre plan nous échappe, reconnaissez-le ! Il y a un bug qu’il nous faut identifier. Je crois que le mieux c’est de disperser toute le monde jusqu’à la rentrée. Disons fin octobre, pour une reprise le 2 novembre, une date symbolique intéressante, n’est-il pas ? Le jour des morts, si on en fait 3 le même jour, vos gars ne seront pas perdants en plus que de marquer les esprits de notre capacité de frappe. Non ? » 
Le colonel Frank pèse le pour et le contre. Une action redondante pour début novembre, ça veut dire qu’on doit réunir les équipes à la mi-octobre, donc deux mois et quelques de vacances forcées. Pourquoi pas ? 
Entre-temps, les flics n’ayant rien de nouveau à se mettre sous la dent, ils finiront par baisser la garde et l’effet de surprise les affolera encore mieux. 
C’est une bonne idée. 
 
« Ah, colonel ! Si on disperse et suspend, en revanche, mon père n’allant pas mieux, on met la pression sur mon beau-frère et ses neveu et nièce. Je ne suis pas vraiment sûre qu’on ne soit pas dans l’obligation de se passer d’organe tant que le foie destiné à l’autogreffe de mon père n’est pas près. Et il ne sera pas prêt avant Noël. 
Je crains qu’il ne puisse attendre jusque-là. » 
Quel délai ? 
Quinze jours pas plus. 
Elle voit ça comment ? 
« Je ne sais pas encore. Mais nous avons un Conseil technique à Montréal les 10 et 11 juillet prochain. Si j’y invite mon beauf’ tout-neuf, il sera toujours temps de lui faire les prélèvements nécessaires au « crossmatching » sur place. S’il se révèle négatif, serez-vous capable de vous en emparer sans dégât ? » 
Quelle question. 
« Au cas improbable où il soit positif, on n’inquiète pas le bonhomme, il peut servir à autre chose. En revanche, il faudra alors envisager de kidnapper les deux gamins rapidement pour leur faire subir le test en vue d’une greffe dans la semaine du 14 juillet. » 
Les « gamins », Frank n’aime pas : elle doit pourtant le savoir !
La greffe devra avoir lieu où ? 
Loin de toute autorité policière ! « On est complètement dans l’illégalité. La plateforme au large de Terre-Neuve pourra-t-elle être opérationnelle dans ce délai ? » 
Elle l’est déjà, mais pas encore pour une intervention chirurgicale sur place. Il peut s’en occuper. 
« Ne vous inquiétez de rien Mademoiselle : ce sera fait ! Je m’en charge. » 
Et si les tests sont positifs aussi sur les gamins ? 
« On tentera l’autogreffe dès que possible, mais ça va dépendre de l’état de santé de mon père et de l’avancée des travaux du laboratoire de Montréal. Pour plus de sûreté, ce serait bien de convaincre l’équipe qui se charge de la culture des organes, de déménager sur la plateforme. » On évitera ainsi toute espèce de tentative de fuite. 
« Naturellement » entend-elle répondre. 
 
Le lendemain, les résultats tombent : trace d’uranium dans « le désastre » lillois que Scorff se doit d’une explication à son collègue : « Comment tu savais qu’il y en avait ? »
C’est en rapport avec la « liste des mille ». Il y en a sur l’avenue Montaigne, dans la voiture du breton, dans la chambre niçoise. « C’était juste pour confirmation qu’on est sur le dos de la même équipe. » 
« Et alors, le prochain, c’est qui ? » 
Ça, s’il savait… 
Et comment avait-il su alors, pour le lillois ? 
« Un hasard. Disons que c’était « probable » tout en étant aléatoire. Mais ça s’arrête là pour le moment. On a épuisé notre source de renseignements. » 
Pour l’heure… Sous tranquillisants. 
Un quart d’heure plus tard, le téléphone sonne de nouveau depuis la Direction de Lille.
La voiture retrouvée calcinée porte une emprunte au fichier. 
Celle de « Jo » Liamone, fiché au sommier pour recel de voitures, qui tient une casse sur la nationale 20, après Arpajon, en direction de d’Orléans. 
« Les autres, on exploite, mais ça ne donne rien avec le fichier, pour le moment ! Liamone, tu te souviens des deux compères qui avaient mis à feu et à sang la région de Grenoble ? » 
Des fameux gaillards : l’un, Ange, un maquisard décoré à la libération, l’autre, son frère, Pasqual, un collabo dans la même région, condamné à la guillotine, puis gracié par le Général De Gaulle et libéré dans les années 60… 
Les deux s’étaient recasés en rachetant la casse de la nationale 20 et avaient refaits l’un et l’autre de la prison pour complicité dans les hold-up autour de Grenoble dans les années 70 : ils fournissaient les véhicules et jamais on avait pu les prendre en flagrant-délit pour les coffrer pour de bon. Ils n’avaient donc écopé que de courtes peines fermes. 
« Jo, c’est le fils de qui ? » 
De l’aîné, Ange. « Il a eu deux garçons, Jo et… Dominique, je crois. Pasqual a eu une fille, Palomba et un fils… je ne me souviens plus de son prénom… Michel ? Non… Christo ou Michel-Christo, je ne sais plus. Les trois gars doivent être fichés. Il faut vérifier ! »
« Ok ! Je m’en charge !  Merci chef » fait le directeur Scorff. 
Et celui-ci de faire fonctionner l’ordinateur aidé par un subordonné : lui et l’informatique… 
Qui crache ce qu’il sait. 
Pour résumer, les quatre enfants « Liamone » sont tous associés de la casse de la nationale 20, avec leurs parents. 
Affaire saine, semble-t-il d’après le subordonné, même si les fonds d’origine ont pu paraître « suspects » à l’époque. 
En tout cas, il ne s’agit pas des rapines grenobloises : les numéros de billets avaient été relevés. 
Mais peut-être d’argent « blanchi »… 
Les quatre gamins n’ont rien à se reprocher dans l’immédiat, sauf cette emprunte nette qui désigne « Jo », l’aîné du clan. 
Il affirmera sans doute avoir régulièrement vendue la voiture volée quatre jours avant l’attentat de la rue Édouard Vaillant et depuis calcinée ? 
Il faudra qu’il explique alors comment ce véhicule lui parvient, et de qui, à 300 kilomètres de là pour refaire le chemin en sens inverse : de quoi lui faire passer un moment à l’ombre. 
Avant d’appeler la juge Trois-Dom, il consulte quand même les dossiers des deux frères. 
L’un est à l’hôpital à Bordeaux en phase terminale d’un cancer, l’autre vit dans un hospice à Montpelier… 
Hors service ? La « relève » formée à la meilleure école, peut-être, aurait-elle pris le relais ? 
Caisse de retraite des vieux commerçants consultée par acquis de conscience, histoire de vérifier que leurs ressources financières correspondent bien au train-de-vie finissant des deux retraités. 
Et le jeune collègue de noter des pensions du régime général des salariés.
« Tiens, ils ont aussi bossé comme chauffeur ! Et bien payé, semble-t-il pour une toute partie de leur retraite, vues les pensions de caisses complémentaires… » 
Où ça ? 
« Je ne sais pas, mais je me renseigne ! » 
Vingt minutes plus tard, le collègue entre dans le bureau de Scorff : « Chauffeur-ambulancier ! » 
Pas possible ? 
« Vous savez chez qui ? » 
« Ne me dites surtout pas qu’il s’agit de la clinique chirurgicale du professeur Edmond Risle, par hasard ! »
« Comment vous saviez ? » 
Alors, là… très fort le capitaine de frégate ! 
 
Il ne prend même pas le temps de téléphoner à sa juge préférée, chargée de l’enquête, mais file par les quais jusqu’à ses bureaux dont il force une nouvelle fois la porte malgré les efforts de la greffière croisée dans le couloir pour l’en empêcher. 
« Vous savez, votre petit commandant de bateau, il a le nez fin, finalement. » 
Qu’il s’explique. 
Et de lui raconter que la 607 calcinée, elle avait rendu une seule emprunte fichée. Celle de Jo Liamone. 
« Oui, mais encore ? Vous n’êtes pas parti l’interpeler ? » 
Une équipe s’en charge. 
« Et savez-vous qui sont les Liamone ? » 
Comment peut-elle savoir : elle suçait encore son pouce, à l’époque de leurs équipées. 
« Tenez-vous bien, Madame la juge ; le père et l’oncle du « Jo », avant de se reconvertir dans la casse de voiture d’occasion, étaient les ambulanciers de la clinique normande de Risle, vous savez, le type dont votre capitaine nous a parlé encore avant-hier. » 
Il y a donc un lien ? 
« Ténu, ténu le lien, Madame la juge, mais il y en a un ! » 
Il lui faut tout de suite, c’est-à-dire hier, les dossiers de ces gens-là et le fameux « Jo » dans son bureau demain matin aux aurores. 
« Si nous devons interroger son père, il s’agirait de se dépêcher à filer à Montpelier en passant par Bordeaux où celui-là se meurt d’un cancer. » 
« Greffière : Tout de suite deux billets de TGV à la première heure demain et retour avec une correspondance par Montpelier en fin de matinée. Vous venez  avec moi, Scorff ! » 
Et l’audition matinale de « Jo » ? 
« Vos hommes le cuisineront pendant notre escapade. On verra à notre retour s’il y a lieu ou non de prolonger sa garde-à-vue ! » 
Scorff n’échappera donc pas à la blanquette de veau prévue ce soir chez lui…

samedi 30 mai 2015

Le retour des « déclinistes » ? (III)

Il va falloir faire avec… 

On poursuit notre « reprise » de ce post publié une première fois le 28 mai 2012 et qui fait suite à celui mis en ligne précédemment relatif à la « finitude » de notre belle planète-bleue, soit tout de suite après l’élection de « François III » à la magistrature suprême de mon pays.
La « série », un peu improvisée à l’époque, n’a pas pris beaucoup de rides, hélas, mais il convient désormais, trois ans plus tard de l’actualiser, de la compléter, d’aller au bout…
 
Après le partage du diagnostic et la critique des solutions proposées, il nous faut construire des contre-propositions.
Et pour cela, poser d’abord le « bon diagnostic » !
Parce qu’entre une économie, même sociale, qui se contente de « partager la pénurie », même au mieux et au « plus juste » socialement et tenter d’enrichir le plus grand nombre jusqu’à l’immensité de tous, ce n’est même plus un choix, c’est une exigence !
Une impérieuse exigence.  
 
Or, le « bon diagnostic », « La-roue-tout-roux » passe à côté. Car lui et beaucoup d’autres confondent allègrement « libéralisme » et « capitalisme ».
C’est l’erreur fondatrice du dogme, qui devient erreur dogmatique, une fois de plus.
Un non-sens qui a la vie dure. 
 
Je vous rappelle un post de « DD » (Disque-Dur) pour ceux qui ont la mémoire si courte qu’un pétoncle peut envisager de faire mieux aux scores des QI :
« Le « libéralisme » est un corps de doctrines, souvent invoqué par les capitalistes, lorsqu'il coïncide avec leurs intérêts, qu'ils oublient d'invoquer dès qu'ils ne coïncident plus…
C'est pour cela que les « capitalistes » ont pu être, historiquement, mercantilistes et esclavagistes pour exploiter les colonies et être protégés de la concurrence étrangère. (Voire « impérialiste », rajoute-je)
Ils ont pu être « keynésiens » pour relancer leurs débouchés, « nazis » sous Hitler pour les bienfaits des commandes publiques d'armement, « libéraux » surtout quand il faut faire régner plus de concurrence… chez leurs fournisseurs, et même « communistes » comme en Chine aujourd'hui, où l'embrigadement des ouvriers dans des usines sans syndicats libres n'est vraiment pas du tout pour leur déplaire… ».
Ce sont des constats historiques, même pas un corps doctrinal, juste des constats de pur-fait !
 
Et si on veut revisiter positivement la « lutte des classes » un jour ou l’autre, il s’agirait de penser « capital contre prolétaire » et non pas « libéral contre anti-libéral » et interventionnistes.
C’est aussi aux « libéraux » d’apprendre à se servir à la fois du « capital » + des « prolos » et non pas laisser les « capitalistes » se servir … de ce qui les arrange !
Une distinction pas facile à faire, d’autant mieux si même les meilleurs envisagent de jeter le bébé avec l’eau du bain comme unique solution… 
 
Et plus loin « DD » de citer Greespan : « Le cours normal de la finance, c'est qu'il y a des gagnants et des perdants ».
Et « DD » de commenter : « La notion centrale du libéralisme, qui en fait une doctrine optimiste, susceptible d'emporter l'adhésion de tous, c'est celle « d'échanges mutuellement avantageux » (gagnant-gagnant).
L'économie de marché est censée fonctionner à l'avantage de tous, dans un « win-win » généralisé…
Et voici qu'un des plus éminents spécialistes des marchés financiers, « Magic Greenspan » soi-même, vient nous expliquer que non seulement le « capitalisme » fonctionne sur le mode « gagnant-perdant », mais que c'est aussi son fonctionnement « normal » ! »  
 
Pour conclure que : « Le partage « public/privé » des tâches en devient une petite merveille : au public les mauvaises créances que le secteur privé a commis l'erreur d'accepter (ou d'émettre) ; au privé les bonnes créances et le bon argent public qui redonne confiance !...
(…)
Privatisation des profits, nationalisation des pertes !
Le « Capitalisme sauvage » n'est décidément à ne pas confondre avec le « libéralisme », même débridé ! »
L’erreur fondamentale de tous ces « gourous déclinistes »… 
 
À titre personnel, et au-delà de tout interventionnisme étatique, je considère que si le « socialisme » n’est jamais qu’un « partage de la pénurie, même au mieux et au « plus juste » socialement » comme il est avancé ci-avant, c’est accepter avant tout de vivre dans un monde du « perdant-perdant ».
En fait, éviter qu’il y ait des « gagnants », le leur interdire ou confisquer leur « réussite » comme seul remède à nos maux.
« Univers social » qu’ils tentent pourtant de reconstruire inlassablement au fil des alternances politiques. 
 
En tout cas, c’est ce qu’ils voudraient tous nous faire croire comme unique issue aux masses de leurs électeurs. « J’aime pas les riches » est tout-à-fait typique de ces préjugés idiots qui déferlent dans la « pensée unique » actuelle.
Là encore, même en « Gauloisie des lumières », chacun aura pourtant pu voir qu’on peut être « de gôche » et s’enrichir à outrance : Ils ont été nombreux à surfer sur des rentes de situation politique sous l’ère « Mythe-errant » et l’époque suivante !
Chacun aura pu le constater de « Déesse-khâ » à « Fafa-l’empoisonneur » en passant par « Berre-geai », « Bad’Inter », « Sait-doux », et tant d’autres.
Même « Du-Mât » enrichi de splendides bottines… et autres objets de « haute-valeur » … tous avec de l’argent « pas à eux », détourné parfois !
Et d’aucun de traduire qu’il ne s’agit que de « lutte des places », pas mieux !
Dans le monde des « perdant-perdant », c’est sûr que c’est une issue logique pour éviter la misère galopante… 
Alors que dans un monde des « lumières libérales », il s’agit seulement de permettre et d’encourager chacun à être « gagnant ».
Ne surtout pas fermer cette porte du « progrès social » autant collectif qu’individuel, mais au contraire de l’ouvrir et en donner les clés au plus grand nombre.
C’est d’ailleurs le rôle de l’État : « Liberté – Égalité – Fraternité » est-il marqué sur tous les frontons des édifices publics !
« Liberté » d’être, de penser, d’agir, d’apprendre, de connaître, de s’informer, de comprendre, d’entreprendre, de vivre !
« Égalité » en droit, en devoir, en contribution à la cause commune, en traitement à recevoir, à « gagner », devant permettre de vivre « en dignité » ;
« Fraternité » de vivre en commun, en frère, en fratrie, de refuser la désunion, la discorde, l'isolement, l'individualisme comme autant de « vices-pervers », sociaux et idéologiques, de refuser le refus, l’autre, la différence…
À l’État d’organiser ces trois mots, ces trois notions, parfaitement libérales, de les garantir à tous : C’est son devoir impérieux. 
 
Et il n’a pas 36 solutions : Il lui faut libérer les initiatives et réformer son propre mode de fonctionnement (II) ;
Il lui faut assurer la « cohésion » sociale (I) ;
Il lui faut donner des règles claires à tous et être capable d’imposer ses lois (III), le tout pour se donner les moyens de « créer de la richesse » à partager.
La boucle sera alors bouclée. 
 
Et pour y parvenir, on peut rêver d’agir sur plusieurs volets. 
 
I – D’abord le « volet-social », puisqu’il s’agit de ça dans leurs discours. 
 
Le social ça consiste en quoi ?
Pour les ignorants, ce n’est ni plus ni moins que de favoriser, d'encourager, de mobiliser chacun en faveur non pas des « plus démunis », mais des plus « démotivés » de la vie.
Je sais bien que les publics sont parfois concordants.
Démuni, on a plus de mal qu’autrui à se motiver.
Démotivé, on se laisse démunir facilement : L’âge et les échecs y poussent.
Et justement, le « social » consiste d’abord à rassurer. Rassuré, on peut alors penser à s’ouvrir l’accès à quelques moyens supplémentaires.
La « trappe » de la pauvreté et de l’assistanat n’est pas une fatalité, loin de là. 
 
L’action sociale doit donc viser à rassurer et motiver. Elle est, ou doit devenir, non seulement « l’assurance-anti-échec » pour tous, mais d’abord et avant tout le seul moyen collectif de transformer un « bouffeur de cotisations » en « producteur de cotisations ».
Là, il n’y a que ça qui m’intéresse quand je deviens « comptable de fait » de l’argent public dépensé à cet effet, celui qui n’est pas à moi.
Les publics sont nombreux, les cas particuliers forts divers, mais « l’action sociale » est la seule activité qui est appelée à son propre suicide !
Quand il n’y aura plus d’activité sociale subventionnée par de la cotisation généralisée, on pourra dire qu’elle a pleinement réussi. 
 
Or, et c’est assez lamentable, un « travailleur-social », une organisation à vocation sociale, n’envisage même pas ne plus exister même à terme.
Souvent, bien au contraire : Comme les autres, c’est le « toujours plus » qui guide ses propres perspectives.
On « fait carrière » dans le social, persuadé que c’est un secteur définitivement en croissance permanente, destiné à « créer du lien », là où l’activité économique naturelle ne le fait plus.
Et c’est vrai que d’année en année, le « secteur » croît, parfois bien plus vite que la sommation de la croissance de toutes les autres activités. 
 
Là encore, plus il croît, plus il coûte, plus il coûte plus, nécessité et parfois urgence faisant loi, il phagocyte des ressources aux dépends des secteurs marchands qui n’en peuvent plus de financer « l’infinançable ».
Ce qui précipite une part toujours plus grosse de population dans les trappes à pauvreté et à « assistanat ».
C’est un cercle vicieux particulièrement pervers. 
 
La solution est pourtant toute simple : Si on supprime l’idée de « carriérisme », et pas seulement l’idée, mais la possibilité de « faire carrière » dans « le social », forcément il entamera lui aussi son propre « déclinisme ».
Il forcera nécessairement la reconversion des « travailleurs sociaux », même archi-compétents, vers les secteurs marchands connexes : Le mécénat, l’art, la culture, la créativité, que sais-je encore, vers des entreprises à « création de valeur-ajoutée ».
Et comment mettre en place cette dynamique ?
Mais tout simplement et paradoxalement en généralisant les « contrats de travail » à durée limitée.
5 ans maximum, renouvelable une seule fois.
Après on fait autre chose. 
 
Je sais, je suis en avance sur mon époque : Chacun ne jure que par le modèle du CDI comme la panacée du droit du travail, le nirvâna du prolo.
Grosse erreur, parce que c’est un leurre, mais on y reviendra.
 
Là, c’est juste pour vous dire que la solution « techno-logique » existe. 
Parce que le « social », ça n’est pas seulement l’ultime « roue de secours ».
Ça commence d’abord au plus jeune-âge à fournir à chacun ce dont il a besoin pour devenir un adulte responsable de lui-même.
Patron de sa propre vie. Libre de soi-même.
À savoir une santé la meilleure possible, un environnement affectif stable, « durable » et harmonieux, et le socle des connaissances indispensables à la vie en société.
Plus qu’un simple socle : Une ou des formations aussi poussées que possibles qui soient assimilables par les uns ou les autres.
Il y en a qui ont des facilités, d’autres moins.
On arrête parfois des études parce qu’il y en a marre de jouer les « Tanguy » et de faire des razzias dans le frigo des parents en permanence, on arrête parfois parce que c’est quand même « bien-bon » de vivre en « douce-compagnie » avec un « autrui » aux yeux qui mouillent à votre approche.
Parfois, on reprend des études ou des formations pour évoluer au mieux de ses compétences et talents.
Le « social », c’est tous ces choix de vie possibles, probables et que de nombreuses organisations mettent à portée de main, de la PMI (Protection Maternelle et Infantile), en passant par l’assistante-sociale, l’ékole de la République, ses universités et les centres d’apprentissage, le réseau des savoirs et celui de la santé. 
 
Bref, des décennies et des décennies que l’on cotise pour avoir tout ça à portée de la main, ou de « clic » avec les résultats que l’on connaît, les échecs scolaires, les millions de « prolos-précaires » ou « sortis » du marché du travail, déclassés, anéantis par un revers de situation, des prisons bondées, un appareil judiciaire, même chargé seulement de l’enfance ou des « affaires familiales » débordé, saturé, une flicaille qui ne sait plus où donner du pistolet : Une Bérézina généralisée.
Il faut dire « stop » à ces immenses gâchis du « misérabilisme » et aux restos du cœur.
« Ils avaient dit, c’est pour un soir/
On est encore là 20 ans plus tard… » 
 
Outre la « logique » ci-dessus évoquée, il y a beaucoup plus simple et surtout bien moins onéreux.
Et le principe, c’est d’abord que l’appareil d’État se contente de suppléer et non pas de diriger.
C’est le principe de subsidiarité-appliquée. 
 
Juste un exemple : L’autre jour, je tombe sur les comptes d’une PMI de la CAF ; vous savez « mon gardien » engagé bénévolement dans une association qui gère notamment une PMI-déléguée de service public…
Avec 2,5 équivalents-temps-plein, il fait autant que la PMI-CAF du coin, en nombre de vaccinations, de consultations des « tout-petits » et de leur mère, qui compte 14 salariés à plein-temps !
Où est donc l’exigence de performance quand il s’agit d’argent-public et « d’emplois-protégés » ?
Et encore, ils le font chier pour virer la femme de ménage qui y bosse 5 heures par semaine…
Je peux aussi vous donner les chiffres des crèches (qui est plus ma spécialité de bénévole) en comparant les « municipales » avec les associatives : L’élu de secteur (« Nage-Ove-ski » à Paris, un écolo qui fait prof’ d’économie-publique dans le civil, lui aussi…) se félicite d’avoir 1 adulte pour 2,8 enfants dans ses crèches, là où dans les miennes je me contente de 1 pour 5,7 enfants…
Le tout en respectant la réglementation qui exige 1 pour 8 !
Eux, dans les crèches municipales de la capitale, ils ne reçoivent qu’à peine plus de familles que 50 % des autorisations réglementaires reçues pour cause … d’absentéisme permanent et rotatif !
Fabuleux.
 
En bref, l’État et ses délégations font globalement deux fois moins bien que n’importe quelle entreprise « privée ».
De toute façon, même pour entretenir nos routes, les armées des DDE font appel aux entreprises du privé pour couler du goudron : Faut dire aussi que les installations classées « noir » sont comptées…
Réglementation « écologique » oblige !
Et même quand il s’agit d’imposer des éthylotests dans les voitures dès le 1er juin (2012), personne n’est capable d’en fournir 10 millions avant le 1er novembre.
En revanche, on se paye une armée d’experts pour acheter des masques anti-H1N1 et des vaccins qui ne servent à rien…
Autant faire du « Gains-bourre » et cramer des montagnes de « Pascal » devant les caméras-télé : C’est du pareil au même !
 
Le social, c’est avant tout une question de résultat et l’activité publique y échoue totalement.
La faute à cette logique qui entretient le « misérabilisme ambiant », où finalement tout le monde a un avantage à ce que la situation ne disparaisse surtout pas.
C’est juste un constat dans un des pays les plus « riches » de la planète.
Que j’en pleure tous les hivers en apprenant la mort sur le pavé de quelques SDF. 
 
Bien sûr qu’il faut de l’argent pour financer le « social ». Mais jamais personne n’explique que ce n’est pas le « plus » qui compte, mais le « mieux ».
Il faut aussi dire qu’on ne peut pas pondre une norme du « mieux » en claquant dans les doigts.
Et « Bling-bling » a échoué à imposer une « culture du résultat » !
Au contraire, la culture ambiante c’est : « Tu fais mieux et même moins cher ? Tant mieux, je peux t’en reprendre une partie sans te tuer pour financer les nuls ! »
La fameuse « prime à la nullité », à la médiocrité…
Personne d’imaginer que l’idéal serait de financer les échanges méthodologiques, de mutualiser les « savoir-faire », multiplier les « réussites ». 
 
Dont acte ! J'arrête : Je sens que je vais encore m’énerver.