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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

dimanche 29 mars 2015

Au nom du père (Chapitre XIII ; Tome I)

Jacques 

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite ! 
 
Il faut donc comprendre Paul : c’est la deuxième fois qu’il entend parler de la « liste des mille », désignant des personnages publics ou privés susceptibles d’encourir les foudres du « doigt de Dieu » comme d’une représailles contre l’oppression du peuple, sans doute par ses élites, à travers un groupuscule inconnu se nommant « Arrco », comme les caisses de retraites complémentaires français.
Une action politique contre la future réforme des retraites ?
Un moyen de pression sur les élus, ministres, directeurs de cabinet et autres haut-fonctionnaires qui se sentent visés au point que le remaniement ministériel prévu depuis les élections régionales et qui n’en finit pas d’être retardé, pour démontrer peut-être que « la peur » ne prend pas ?
Ils sont pourtant nombreux, dans les cabinets à se recaser par vagues successives, depuis très peu de temps : on ne voudrait pas montrer de signe d’affolement, qu’on ne ferait pas autrement ! 
 
L’aider, bien sûr. Mais quelles sont ces menaces qu’il évoque comme d’un paranoïaque ?
Que dit la police ? N’a-t-il pas droit à une protection rapprochée en qualité d’élu européen ? Ces menaces sont-elles liées à son boulot au cabinet du Grand-père ?
Jacques hésite à répondre.
L’affaire de l’héritage du grand-père, il sait ne pas avoir été très correct avec son frère cadet.
Normalement, la soulte qu’il aurait dû lui payer n’a rien à voir avec celle avec laquelle il lui a fait provisoirement renoncer à l’héritage familial.
Mais il faut comprendre : « Un, je n’avais pas l’argent et il fallait surtout ne pas disperser les compétences ni les moyens de payer les droits de succession. Et de grand-père à petit-fils, à l’époque, c’était lourd, les droits. Deux, il fallait un avocat ayant prêté serment que tu n’étais pas. Trois, tu as dit à grand-père que tu voulais être pilote d’avion de chasse, pas juriste. Tu l’es devenu, non ? »
Pas une raison. « Tu sais, un jour nous ferons les comptes. Mais avec le peu que tu as bien voulu me refiler, je suis devenu millionnaire en dollars quelques mois après ma majorité. Ton fric, on en recausera le jour où j’aurai descendance. Pour le moment, tu es mon seul héritier présomptif, car je suis encore sans descendance avérée. Et entre-temps, c’est vrai, j’ai pris véritablement mon pied à piloter des zincs dont tu ne peux même pas rêver ! »
Et puis avec polytechnique en poche, sa carrière n’est pas si mal réussie. 
« Moi, je suis à la tête d’une petite PME de 40 stagiaires et avocats. Et on fait un million d’euros d’honoraires, les bons mois. Tu gagnes sûrement mieux ta vie que moi. Et avec moins d’emmerdements, j’imagine. »
Les « emmerdements », chacun doit avoir son lot. Mais c’est sûr qu’avec 350 personnes à gérer, il fait mieux que la « petite PME d’avocats au Conseil ».
« Là n’est pas la question. Te connaissant un peu, si tu pousses ma porte malgré ton état d’esprit de petit radin que tu as toujours été, c’est qu’il doit y avoir une raison majeure. Laquelle ? C’est en rapport avec ton boulot ? T’es la cible de la mafia ou quoi ? Tu as détourné du pognon ? Des dettes de jeux ? »
Il ne sait pas.
« Le boulot, tu sais, je n’y suis plus beaucoup ! Ce n’est pas moi qui gère le courant des affaires : j’ai des associés pour ça. Et on ne voit que des affaires qui ont déjà été jugées deux fois. Le cabinet ne s’occupe que des dossiers qui vont en Cassation ou devant le Conseil d’État pour la même raison. Et avec la nouvelle procédure d’anti-constitutionalité, la QPC, on en a maintenant beaucoup plus. Bref, pas de bévue à craindre à ce niveau-là… »
Alors quoi ?
L’effet de l’alcool éthylique entrant doucement dans son sang et allant nimber son cerveau, Jacques se détend au fil de la soirée et devient plus disert. 
 
Peut-être que ça vient de ses relations avec le pouvoir politique.
Il raconte qu’il a dû renoncer à devenir sénateur sous la pression.
« Je ne sais pas pourquoi, mais dans certains milieux, on n’aime pas trop ma nouvelle-belle-famille. La seconde. On dit que mon beau-père s’est enrichi trop vite. »
Un chirurgien, c’est normal pourtant, non ?
« C’est peut-être vrai qu’il a obtenu, peut-être, un peu trop facilement l’ouverture de sa clinique, de ses cliniques. Sa clientèle l’a sans doute aidé. Elle est aisée et a le bras long. Mais il a aussi ses œuvres sociales. Il a ouvert des établissements spécialisés aux USA, en Afrique, en Asie et même une clinique en Chine. La réussite, ça fait des jaloux, tu sais ! »
Non, Paul ne sait pas : on lui a assez savonné la planche plus qu’à son tour, mais des vrais jaloux à vouloir l’en estourbir définitivement, à part les « affaires spéciales », il ne voit pas ce que ça veut dire.
« Il fait dans quoi ton beau-père ? ».
La chirurgie réparatrice. C’est un spécialiste des greffes d’organes. « Mais il n’opère plus lui-même depuis deux décennies. Il ne fait que gérer les compétences et animer son groupe. Non, ce n’est pas ça, d’autant mieux que je n’ai jamais travaillé pour son groupe, sauf, il y a longtemps, sur une affaire de responsabilités médicales où nous avons obtenu gain de cause sur les obligations de moyen. »
C’est d’ailleurs à cette occasion qu’il a rencontré sa seconde épouse.
« Dis donc, elle s’appelle comment, de son nom de jeune fille, ta femme ? »
Priscilla Risle, du nom de son père. « Pourquoi cette question ? »
Risle ? Paul ne veut pas savoir des affaires de cœur, il a déjà assez avec les siennes, alors celles des autres… Mais « Risle », il fait instantanément le rapprochement d’avec ses conversations anglaises et écossaises du week-end précédent.
« Un rapport avec la fondation du même nom ? »
Elle est déléguée générale de la fondation de son père.
Le monde est bien petit, pense Paul sur le moment, mais n’en pipe mot à son frère. 
 
Qui t’a poussé dans la politique ?
C’est par hasard. Ils avaient besoin d’un « parisien » dans leur équipe. « Et puis, j’y ai pris goût. De là, un mandat départemental, puis une tentative pour aller au Sénat : on m’avait promis la commission des lois. En bon avocat, je pouvais vraiment apporter quelque chose de positif au pays. Et je me suis retrouvé en position éligible sur la liste européenne en compensation. C’est comme ça que je passe un tiers de mon temps à Strasbourg. Un peu à mon corps défendant en attendant un poste de ministre. Le secrétariat aux affaires judiciaires, ça me brancherait bien, tu sais. Mais c’est dur. Ma réélection n’était pas jouée, la dernière fois. »
Et il y fait quoi à Strasbourg ? Des ennemis, par hasard ?
Non plus. « Au parlement, je m’occupe de santé publique. Tu te souviens que Maman a travaillé pour l’Agence sanitaire du Parlement Européen. Ils ont trouvé naturel que je co-préside leur commission parlementaire spécialisée. En ce moment, on travaille sur l’éthique des professions de santé. Pas le panard ! »
Alors ? « Explique. C’est quoi ces menaces ? Et du côté de ta femme, la première ? »
Il ne sait pas vraiment. C’est sûr qu’elle n’a pas apprécié le divorce. « Mais il ne pouvait pas en être autrement. Priscilla accueille mes enfants quand j’en ai la garde. Mais elle a ses exigences. »
Puis après avoir vidé son verre, Jacques reprend.
« Tu sais, les gosses je ne les vois plus qu’aux vacances. Et encore, pas toutes. Priscilla les accueille pourtant gentiment. Mais c’est eux qui ne se plaisent pas avec elle. »
Et les menaces, elles sont venues comment ?

Ça reste fort imprécis. « D’abord une lettre anonyme. À mon domicile, à mon cabinet, à mon bureau du Parlement. Rien de très précis sauf que le texte reste le même. « Tu es un pourri. Tu fais partie de la pourriture qui pollue ton pays. Tu seras éliminé dans quelques semaines ». Même pas une incantation, pas une seule précision. Je ne comprends même pas de quoi il s’agit. Jusqu’à ce qu’on m’ait révélé que je faisais partie d’une liste de 1.000 personnalités actuellement menacées. Ce sont les flics qui se sont présentés au cabinet, ce matin. »
Oui mais… de là à venir en pleine nuit réveiller son frère pas vu depuis des années, il a dû se passer quelque chose, depuis.
Un billet trouvé sous sa porte, chez lui, qu’il remet à Paul : « Ton tour approche ! ».
Paul glisse avec précaution le billet chiffonné, où sont collées des lettres d’imprimerie découpées dans un journal ou des revues de presse, dans une pochette plastique format A4.
« Une mauvaise blague. Tu as reçu ça quand ? »
Ce soir, glissé sous sa porte. Et il a pris peur. « Je suis en 957ème position, sur la liste. »
 
« Ne me dis pas que tu as laissé ta femme toute seule ? »
Elle est aux États-Unis, à un congrès d’oncologues. « Elle est toubib aussi ? »
Non, biologiste. Elle accompagne « beau-papa » qui y participe et fait du shopping de ses journées, à Los Angeles depuis le week-end dernier. « Je ne pouvais pas louper la session du Parlement. On est payé à la présence… L’hebdomadaire s’est terminée seulement hier soir. Elle rentre après-demain. »
Et maintenant, on fait quoi ? Paul se pose la question comme il la pose à Jacques.
« Faut que je disparaisse ! Vraiment. »
Et comme Paul est un magicien qui sait faire disparaître les gens, là comme ça, c’est de notoriété mondiale, n’est-ce pas, à qui s’adresse-t-on dans ces cas-là ?
« Ta femme, elle va s’inquiéter, non ? »
On la rassurera. Mais c’est maintenant qu’il faut faire : il ne retourne pas chez lui ce soir. Ni au cabinet demain.
« T’es marrant toi ! Tu débarques à l’improviste et il faut que je te trouve une solution abracadabrante et dans la minute, juste sur un claquement de doigt ! »
« Tu as bien reçu une formation militaire. Tu dois savoir faire disparaître quelqu’un dans la nature ? »
Planquer un parachute, des explosifs, des armes, des cadavres, peut-être. Et encore, il a oublié tout cela depuis fort longtemps. Mais un mecqueton qui fuit ses obligations conjugales, c’est plus du ressort de Charlotte et de « CAP investigation ». 
 
Ils en discutent ensemble un long moment. Il y a bien la solution de le larguer dans une de ses nombreuses planques, mais ça va faire jaser.
Fox, c’est exclu : Trop de monde.
Saint-Florent aussi : Trop isolé.
La péniche de Mylène aussi. Elle va se faire un sang d’encre et il ne va pas tenir en place.
Reste la paillote de Dumè à Girolata, ou bien le nouvel hôtel ouvert récemment au creux de la baie de Kotor.
En basse saison, la première solution peut passer, mais il n’y a aucun soutien logistique pour une planque longue. Et Paul n’est pas sûr que Jacques apprécie l’isolement du maquis Corse.
Quant au Monténégro, l’hôtel vient juste d’être fini de rénovations. Mais il y sera tranquille. Reste à organiser tout ça, si ça reste faisable et agrée ce frère revenu à l’improviste.
« Je peux t’y emmener discrètement. Mais mon problème, c’est le retour. Faut quand même que j’enquête un peu sur « les vilains » qui te veulent du mal, non ? »
Pour sûr : il n’osait même pas espérer que Paul le lui propose.
L’idée première, c’est de partir dans la nuit. Un petit coup d’hydravion. Il le pose là-bas et retour à l’usine d’Aubenas en début de matinée : c’est faisable.
Et puis au fil de la conversation, ça devient plus compliqué.
« On ne fait que gagner du temps… »
Oui ! Déjà cette rencontre plus qu’improbable entre les deux frères. Si poursuivants il y a, avant qu’ils ne trouvent le lien entre eux et qu’ils imaginent une rencontre, va y avoir des délais.
« Mais pas si je me mets à enquêter. D’ailleurs, je ne vais pas le faire moi-même : j’ai des équipières pour ça ! » Et qui vont apprécier, puisqu’elles ont opéré sans lui en dire un mot, sauf un coup de fil dimanche dernier qui a fait l’objet de leur conversation de mardi matin. Depuis, plus rien.
Et puis, il faudra qu’ils « captent » la manœuvre du vol de nuit. « J’ai l’habitude de voler souvent, même de nuit, avec mon propre appareil. La difficulté sera plutôt de trouver la destination de ce vol. Du temps en plus. »
Ce qui ne résout pas le problème si l’enquête piétine. « Oh, j’ai des amis dans la police. Ils aideront… De toute façon, la seule façon qu’on cesse de te poursuivre, c’est qu’on retrouve ton cadavre. Là au moins, on ne t’ennuiera plus ! »
Si on pouvait éviter d’avoir à présenter son cadavre…
« D’autant que si ce n’est pas le tien, avec tes empreintes dentaires à toi, je ne te dis pas ! »
Et si les circonstances de son décès obligeaient à ne pas retrouver de cadavre tout de suite ?
« Et tu fais ça comment, Paul ? »
« Imagine qu’on fasse un tour en adriatique. Tous les deux : je te montre le nouveau casino de ma filiale. Au retour, l’avion a une panne. Amerrissage forcé. On attend les secours et ils ne te trouvent pas. Qu’en penseront les flics italiens ? »
Ils enverront les flics du Monténégro vérifier que nous sommes bien passés à l’hôtel-Casino.
« Tu risques de te faire choper là-bas. Sauf si tu n’es pas si con et que tu te glisses dans l’effectif du petit personnel avec un bon déguisement. »
Et le directeur, sur place ?
« Pour le moment, il me doit bien ça. Il ne dira rien. Et te fournira même des papiers. »
Jacques sait que son frère est un bon pilote, mais n’est-ce pas dangereux, un amerrissage en pleine nuit ?
« Pourquoi la nuit ? Ce n’est jamais une partie de plaisir que d’atterrir sur le ventre, mais on a vu pire. Non, il nous faut un avion qui ne paye pas de mine et ne soit pas l’hydravion. Parce que lui, je te le pose même sur une flaque d’eau. L’accident ne sera pas crédible un seul instant. »
 
De fil en aiguille, il est convenu de partir le lendemain matin, destination Fox. Changement d’appareil sur place et partance pour Límnos, une île grecque aux confins de la mer Égée à portée de canon des côtes turques. Paul y a des amis sûrs qu’il suffira de prévenir pour rendre l’affaire crédible. Après, c’est assez simple : sur le trajet, Paul n’aura qu’à simuler une panne et plonger en mer, le long de la côte bosniaque de l’Adriatique.
Entre-temps, il aura largué Jacques sur la côte, pas trop loin de Kotor où on pourra le récupérer discrètement.
À moins qu’il ne revienne vers la côte en volant au ras de l’eau jusqu’à proximité de l’hôtel où il s’agira pour son directeur de récupérer Jacques déposé sur une plage, et redécollage en vitesse pour aller planter l’avion en un point pas trop éloigné de l’endroit « de la panne » afin que les secours puissent le récupérer assez vite.
C’est jouable, à condition de déjouer les radars du coin, notamment ceux de l’approche de l’aéroport de Dubrovnik.
En volant assez bas et en débranchant de transpondeur, ça devrait le faire.
Ce qui donnera aussi deux raisons aux flics pour enquêter sur la disparition, en mer, de Jacques : un éventuel sabotage de l’avion et la recherche des raisons qui l’ont poussé à fuir vers Límnos, donc les menaces de mort et la reconnaissance tacite d’un attentat sur sa personne.
Et puis au fil de la soirée, le scénario reçoit plusieurs versions.
Paul rentré en ses locaux, il pourra faire avancer les choses. 
 
« Mais dis-moi, il se passe quoi une fois que l’on sait que tu es mort ? »
On ne le recherchera plus, c’est l’objectif…
« Je veux dire, on ouvre ta succession, on te dépouille de tes fonctions et fortune, Jacques ! »
Ah oui, il n’y a pas vraiment pensé. Et en bon juriste, il se met à faire l’inventaire.
« Globalement, j’espère quand même que tu arriveras, toi ou d’autres, à identifier ceux qui me poussent à la fuite et à disparaître. Mais tu as raison, on a six mois pour clôturer ma succession à compter du jugement qui aura entériné ma disparition et donc mon décès présumé. »
Pour ce qui est de ses mandats électifs, il sera remplacé rapidement. Et dans sa commune, et au Parlement européen. Y compris dans la commission parlementaire qu’il préside.
« Au cabinet, ils décideront sans doute de liquider mes parts et de se répartir mes dossiers, qui ne sont pas très nombreux. Non, là où tu auras de gros problème, c’est avec Priscilla. Nous sommes mariés sous le régime de la séparation de biens, mais, malgré mes gamins, elle exigera une grosse part alors que tu es mon collatéral qui aurait droit aussi à la moitié de la quotité disponible… »
Encore faudrait-il qu’il en ait disposée par disposition testamentaire.
« C’est prévu. Une sorte de dédommagement posthume au moment de ma prise de participation dans le cabinet de Grand-père. »
« Dis-moi tout. Pourquoi ce n’est pas l’Oncle, le frère de Papa, qui n’a pas eu la totalité ? »
Il avait la moitié avec Grand-père, par préciput et avance d’hoirie. « Et puis on l’a retrouvé dans une position sexuellement sans équivoque avec un des clercs de Grand-père. Tous les deux se sont faits virer dans la journée ! Et il a disparu de la circulation pour être parti avec son amant en Californie. Peut-être qu’à l’annonce de ma disparition, tu le reverras revenir comme héritier unique, je ne sais pas ! Ne le laisse pas rentrer au cabinet. Grand-père n’aurait pas apprécié ! »
Ce n’est pas ce dont Paul veut parler. Revenu parmi les vivants, il n’aura aucun mal à faire rendre gorge à tous ses « héritiers », y compris pour ses mandats.
« Je veux dire : Pour tes dossiers, ceux qui hors d’un sagouin de mari jaloux et cocufié (indignation de Jacques)… éventuel, doivent être au cœur de tes menaces ? On ne veut pas tuer quelqu’un rien qu’en le mêlant à une sorte de vaste complot « mains propres nationales » pour l’empêcher de respirer le même air ! Il y a forcément une raison impérieuse. Et elle se trouve forcément dans ton travail, tes occupations actuelles, tes responsabilités. »
Jacques n’y a pas pensé.
Tous les deux se souviennent de la mort de leur père, de la paranoïa nourrie à la recherche « d’un dossier ».
« Je vois ce que tu veux dire ! » finit par répondre Jacques. « Il y a mon bureau à Strasbourg. J’y ai aussi un deux pièces en location en ville pas très loin de la Cathédrale.  Mon bureau parisien, mon appartement à Neuilly. La maison de campagne dans le Beauvaisis, mon bureau dans les locaux de la mairie, et la maison de Grand-père à Cabourg. Il faut que je te donne les clés et les combinaisons des coffres. Beaucoup de choses également sur mon ordinateur portable. Les sauvegardes sont sur deux clés USB dans les tiroirs des bureaux chez moi. Mais je doute que tu y trouves des choses qui aideront à comprendre ce qui m’arrive. »

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