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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

samedi 9 août 2014

Chapitre XIX.2

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Déjeuner sur lagune (2/5)
 
« Savez-vous qu’il en reste ? »
De quoi ? Des jolies femmes en déshérence ou des terroristes ?
« Des milliards encore à récupérer ! »
Oui, Paul sait : « Je suis pressenti pour m’en occuper, une fois que mon ministre des finances m’aura lâché. »
« Je m’en suis occupé. »
Pas la peine, l’informaticien de la MAPEA a pu activer son virus en temps et en heure !
« Très bien, mais je voulais aussi vous avertir… La dernière fois, vous avez engendré une belle panique sur les marchés financiers ! Espérons que vous serez plus astucieux pour éviter de recommencer. »
Comment ça ?

« L’idéal serait que vous deveniez banquier. Un banquier, voyez-vous, c’est quelqu’un qui achète et vend des termes, du temps, sur tout ce qui bouge. Des marchandises, des actions, des devises, des dérivés, tout vous dis-je, du moment que le terme est garanti et solvable. Il vit sur des stocks de valeurs à terme, qu’il vend et rachète au fil des évolutions des taux d’intérêt servis sur le temps qui passe. Or, quand vous avez immobilisé pour les restituer seulement plus tard jusqu’à 15 milliards de dollar entre septembre et décembre 2009, vous avez gelé du stock…
Poussant d’ailleurs la Banque d’Angleterre à accélérer ses QE entamés dès mars 2009 et la FED à démarrer les siens par sécurité début 2010.
Parce que, ces devises ont manqué à un moment donné, faisant par conséquent grossir la crise des dettes publiques à ce moment-là, tout simplement parce que plus personne ne savait quand ces fonds allaient redevenir « à être tradés » sur les marchés. »
Comment ça ?
« Très simple ! Vous avez gelé des avoirs en euros et quelques autres devises européennes en les liquidant au comptant, à vue. »
Exact !
Pour avoir la contrepartie en dollar avant la fin de l’année : sa mission !
« Et vous vous êtes positionné à terme semaine 50 sur du dollar, pour les virer sur les comptes de l’Otan. Très bien d’ailleurs la manœuvre de la société civile à capital variable. Ça ne laisse aucune trace dans les banques de compensation !
En revanche, en asséchant les marchés en euro, vous avez fait grimper la contre-valeur des dollars… »
Ah ? Contradictoire…
Serait-ce là l’explication de la dévaluation du dollar sur les marchés ?
Il faut dire que Paul n’avait appris à spéculer sur les options en devise que plus tard, grâce à Joël Baucher, le banquier repenti des affaires des frégates taïwanaises…
 
« Un véritable amateur. La masse des euros et trois à quatre fois moindre que celle des dollars… Et je ne parle pas du circulant. 10 à 15 fois moins ! Résultat, tout le monde s’arrachait l’euro au fil du temps…
Pas bien grave pour le dollar, il y en a tellement et puis ça facilite des exportations de nos industriels. Quant à nos importations, de toute façon elles sont libellées en dollar : aucune incidence.
En revanche, vous avez dès lors plombé l’Europe alors qu’elle entrait en pleine crise de la dette souveraine en euro !
Pas mal l’effet destructeur contre la devise de votre propre pays…
Et je vous assure qu’il a fallu batailler pour que l’Otan remette à disposition des marchés les 15 milliards de dollar rendus, que la FED lance son premier QE et que votre Président se dépêche de réallouer sa part disponible devant les réticences de la BCE à en faire autant. »
Paul n’en revient pas… Lui le fossoyeur de l’économie européenne ?
 
Harry assure qu’il en a aussi connu quelques-uns qui ont attrapé des cheveux blancs durant l’épisode.
« Il n’y a rien de pire pour un banquier qu'on lui retire de la matière première et qu’on le laisse dans l’incertitude, le doute sur les échéances. Heureusement, nous étions une poignée, quelques dizaines à vous surveiller de près, et très vite on a pu se rassurer… Mais quelle angoisse !
J’espère que vous ne nous referez pas ce coup-là sur les quinze milliards à récupérer ! »
Paul en a la gorge sèche : il aurait participé, à son démarrage, à la crise mondiale des dettes publiques, complétement par inadvertance ?
« Mais oui, je vous l’assure. Globalement, à cette époque, il y avait entre 30 et 35.000 milliards de dollar « flottant », générant pour environ 160.000 milliards de dollar de transactions par an. »
Il parle bien de milliards, des billions en anglais ?
« Absolument. À ce moment-là, souvenez-vous, les transactions interbancaires s’étaient gelées la faute à nos emprunts et dérivés toxiques issus des subprimes. Et il a fallu injecter des quantités phénoménales de monnaies par la suite, parfaitement fictives, pour que le système bancaire international n’implose pas en s’écroulant sur lui-même. »
Paul se souvient encore de cet épisode-là.
 
Et il explique : « À l’origine, un banquier, vous lui confiez de l’argent à vue plutôt que de le garder dans un coffre ou sous votre matelas. C’est plus sûr et c’est pour financer des achats futurs. Bien.
L’excédent durable de ce qui convient d’appeler une épargne, sur 13, 26 ou 52 semaines ou plus, votre banquier vous le rémunère avec un petit taux d’intérêt : il devient une créance à terme.
Naturellement, pour vous payer cet intérêt, votre banquier re-prête votre argent à un tiers solvable, qui en a besoin immédiatement et lui promet de le rembourser, avec un intérêt supérieur, dans 13, 26 ou 52 semaines, ou plus tard, 2 ans, 5 ans, 10 ans ou plus.
Vous saisissez ? »
Jusque-là, n’importe qui peut comprendre.
« Plus tard encore, le banquier fait beaucoup mieux : il calcule son risque et prête beaucoup plus que ce qu’il n’a en caisse, ce qui est largement possible dans un monde où tout le monde est solvable et fait ses échéances. C’est son métier de « créateur de monnaie » avec un risque de déconfiture s’il ne maîtrise pas le risque d’insolvabilité de ses clients, ou si la conjoncture générale s’effondre.
Pensez donc, avant la crise de 1929, la masse des crédits consentis représentait 100 fois les fonds propres des banquiers !
Avec un dollar, un bon banquier en prêtait 100, qui se retrouvaient dans l’économie, en dépôt ou en investissements, qui eux-mêmes servaient à produire des richesses en quantité suffisante pour rembourser les banquiers.
Même rémunéré à seulement 1 %, c’est 100 % de rendement sur capitaux durables en un an… Et engendre autant d’effets multiplicateurs tous les ans. »
Paul continue de suivre pendant que Florence décroche et commence une bataille insoutenable avec une carcasse de langouste déjà découpée par le bosco du bord.
 
« Ensuite, on a réglementé le système. On est passé à un plancher de réserve en fonds propres de 3 %, puis bientôt de 5 % et demain de 10 %. Autrement dit, pour un dollar, les banquiers ne peuvent plus en prêter que 33, puis demain 20 et finalement peut-être que 10.
Effet immédiat, le tarissement des crédits aux entreprises et aux ménages, donc ralentissement de la demande globale et de l’offre de nos économies, mais également du volant de stock de monnaie générant les marges du banquier… »
Simple…
« C’est alors qu’ils ont eu l’idée de faire appel à des émetteurs centraux, en principe garantis sur les stocks d’or des États, et de déverser des quantités de monnaie sur les marchés pour soutenir les économies.
C’est le New-Deal chez nous, les théories keynésiennes de relance partout dans le monde et subséquemment les politiques d’endettements publics.
Jusqu’au moment où la parité avec l’once d’or, la garantie, n’était techniquement plus possible. D’où son découplage… »
Paul se souvient de ses cours de prépa sur le sujet…
Et dire que les keynésiens pensent encore qu’il s’agissait seulement de provoquer une « demande » pour financer ainsi la croissance des économies …
 
« Faute de carburant, parce que tout a une fin, l’argent facile des banques centrales ça finit par provoquer de l’inflation, et l’inflation, c’est la mort des banquiers et de tout le monde à travers une course de vitesse entre « taux d’intérêt » et taux d’inflation. Il a fallu calmer le jeu et laisser, au moins chez nous, quelques caisses d’épargne déposer leur bilan pour apurer à la marge la masse monétaire.
Mais également, des banquiers eux-mêmes. Passons : le métier de banquiers, d’assureur, de gérant de fonds de pension, de gestionnaire de fortune, devenait de plus en plus dangereux, et les autorités ont remonté le plancher des fonds propres au fil du temps.
Ce qui a calmé l’inflation, mais aussi les taux d’intérêt et du coup a diminué les marges sur prêt. »
Ce qu’il ne dit pas, c’est que l’inflation a commencé à être maîtrisée, notamment aux USA, justement quand les ménages sont devenus majoritairement « prêteurs » après avoir remboursé leurs dettes avec de la monnaie de singe dévaluée…
 
« Alors les banquiers ont « titrisé » leur créances à terme pour mobiliser leurs stocks de crédits accordés aux uns et aux autres, et faire des marges en même temps que d’assurer leurs paiements, remboursements, charges, salaires, etc.
Chez vous, sur la bourse de Paris, c’était le « Matif », MArché des Transactions sur Instruments Financiers.
Un moyen commode de « liquéfier » des actifs immobilisés jusqu’à leur « maturation », le terme contractuel.
Avec ça, on a beaucoup avancé dans la haute finance, puisque finalement, on ne s’échangeait plus que des options « hors-bilan ».
L’avantage, du hors-bilan, c’est qu’il n’apparaît jamais ni en fonds propres, ni en trésorerie, c’est du virtuel total, mais assis sur des contrats formatés, normés et solvables et qui se résument à deux lignes, hors du bilan, débit-crédit, donné-reçu, qui doivent s’équilibrer tous les jours.
Pour tous les termes de référence.
Le problème est survenu quand dans ces produits dérivés s’est glissé des créances insolvables, les subprimes, puis des dettes souveraines devenues également suspectes : la Grèce d’abord, d’autres ensuite… »
D’où l’importance des notations des agences Fitch, Moody’s et compagnie chargées d’évaluer la solvabilité de l’emprunteur originel, non ?
 
« Oui, mais ça ne veut rien dire, finalement », poursuit Harry Harrison. « Juste une garantie qu’on ne viole pas à un moment donné les principes de sécurité pour complaire à la réglementation de la SEC. Une cotation peut se dégrader du jour au lendemain d’ailleurs, et il faut alors se défaire de ces actifs-là sur les marchés, les instruments de supports, dérivés et jeter les options d’achat en levant les options de vente, tout ça dans le hors-bilan, ainsi que tous les contrats d’assurances créés en contrepartie du risque d’insolvabilité, etc., si on ne veut pas boire le bouillon. »
Quoiqu’il y a aussi la technique de refaire des échéances nouvelles sur les mêmes instruments, précise-il.
« Un banquier ne perd jamais d’argent sur le long terme… »
Optimiste, le Harry Junior !


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