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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mercredi 6 août 2008

Paradoxes temporels (4/21)


Quatrième épisode. 

Comment cela peut-il être possible ?
« Oh, mais c'est très simple ! » poursuit-il, comme si il lisait dans mes pensées.
« Nous avons bien entendu fait des recherches sur les signatures informatiques. Rien de très difficile. Pour arriver à votre Pod[1], celui-là même qui est posé devant vous.
Ça n'existait pas en 2008, vous le savez. Et le vôtre encore moins, pour avoir été fabriqué dans une de nos usines il y a à peine deux ans, au Sri Lanka.
Comme vous le savez, les numéros IP sont propres à chaque appareil et choisi arbitrairement et aléatoirement par un robot qui l'attribue à la puce de votre machine, en mémoire morte.
Quand nous nous sommes mis à la recherche de ce numéro, nous ne l'avons donc pas trouvé, justement pour n'être pas encore attribué. Nous savions juste qu'il appartenait à la liste des « possibles » attribués par l'autorité mondiale à une usine de puces que nous nous sommes empressés de racheter.
Mais impossible de forcer leur robot qui en avait reçu l'attribution.
Nous avions aussi votre nom et votre profession. Car ces articles ont été décortiqués par les informaticiens de la Fondation. Nous vous avions donc repérée assez facilement comme candidate boursière à Oxford, bourse que vous avez obtenu grâce à la générosité de la Fondation.
Idem pour Harvard.
Dans la foulée, nous avons pu récupérer assez rapidement le contrôle de votre futur journal, le « News-World ».
Et avons laissé faire le temps ».
Pourquoi me raconte-t-il cette histoire fantaisiste, pense-je sur le moment ? Mais comment et pour quelle raison ? 

« Nous avons pu déterminer que notre premier rendez-vous devait avoir lieu en ce décembre, c'est-à-dire bien des années plus tard, à l'époque. Il était donc toujours temps de voir apparaître le numéro de votre puce.
J'avoue que j'ai un peu forcé le destin : nous avions d'abord décidé de laisser faire le hasard. Et puis finalement, le numéro apparaissant il y a deux ans, nous avons monté votre Pod pour vous le faire acheminer via votre mère.
Elle est joueuse et participe à divers concours gratuits. Comme par magie, il se trouve que nous lui avons attribué un billet gagnant et elle vous a offert ce Pod pour n'en avoir pas l'usage elle-même.
Voilà pour l'histoire de votre machine ».
Cohérent avec ce que je savais de « ma » machine. 

« Et le miracle a eu lieu. Vous vous en êtes servi pour vos articles et il est là devant nos yeux : c'est la deuxième fois que je le vois ! Une première boucle des paradoxes temporels vient d'être bouclée. »
C'était beaucoup pour une première fois et pour mon cerveau à moi !
À ce moment-là, une foule de questions se bouscule dans ma tête. Mais c'est encore lui qui continue à apporter des réponses avant même que je ne formule une seule phrase. 

« Comment faire pour publier un article qui existe déjà dans le passé, sur cette plateforme-là ? Ça, c'est facile !
Il suffit de s'introduire sur la plateforme avec l'identifiant, le code qui va avec et que naturellement nous avons retrouvé, de cliquer de la sorte pour créer un article nouveau, de faire un « copier/coller » dans la fenêtre qui s'ouvre sur cet onglet là (pendant qu'il parlait, il m'en faisait démonstration sur son écran géant, jouant rapidement du curseur), de choisir un titre.
Et... de corriger la date du jour, comme ça, en remontant autant de fois que nécessaire pour arriver au 1er août 2008.
Attention, ce genre de manip n'est plus possible avec les plateformes modernes ! Mais dans le temps, on était peu regardant avec les procédures.
Car elles fonctionnaient en Web 1.9 puis 2.0 à compter de mars 2008, sans routine de cohérence temporelle. Ce qui n'a plus été possible à partir de « Web 3.1 ». 

Attention aussi, on ne peut guère mettre plus de 6.000 caractères par page à cette époque-là. Pas aussi puissant que de nos jours, mais nous n'avons pas voulu changer cette contrainte technique, faute de quoi, nous aurions déréglé le continuum temporel du progrès technique.
C'est pourquoi vous allez devoir diviser votre travail en plusieurs articles, ce que vous faites en 21 morceaux, jusqu'à ce que le titulaire rentre de ses vacances estivales.
Là où il est, pendant l'été, il n'aurait pas d'accès à internet, pour une raison que j'ignore : en principe, il pouvait techniquement y accéder. Mais avant de partir, il a laissé des pages ouvertes pour y publier des photos de ses vacances de l'année précédente, jour après jour, et quelques textes.
Donc, pas de « bug » : il a suffi d'effacer ses photos et sans doute les commentaires qu'il y a laissé et d'y placer vos articles. 

Ce que l'on sait, c'est qu'il a vraisemblablement dû être alerté par sa « petite sœur » dans les tous premiers jours du mois d'août et ce qu'il nomme « le gardien ». C'est ce qu'il dit dès son retour. Même s'il ne peut pas empêcher ce piratage.
Il rentre début septembre, en marquant sa surprise et de d'affirmer sa décision de ne pas effacer ces articles qui ne sont pas de lui.
De toute façon, il ne peut pas, puisque c'est nous qui détenons les archives, et dès effacement, elles reviennent, puisque nous passons forcément après lui... dans le temps et sa chronologie habituelle et normative.
Alors il fait comme tout le monde à l'époque et les prend pour un roman de science-fiction dont il n'est pas l'auteur et s'inquiète tout juste d'un manifeste piratage, puis oublie.
Et puis, de votre propre chef, vous même allez continuer, comme d'un miracle, mais bien ultérieurement. 

Je vous prie de m'excuser » dit-il alors en se levant péniblement. « Je suis dans l'obligation urgente de vous laisser découvrir vos propres écrits « encore dans le porte-plume », toute seule, comme une grande.
Je suis hélas contraint de vous laisser quelques minutes : une impérieuse sollicitation de quelque organe à apaiser, qui n'en peut plus de survivre !
Veuillez m'excuser ! » 

Patrick Cortinco finit par arriver à s'arracher avec grande difficulté de son siège, exactement au moment où la gouvernante préposée au fauteuil roulant entrait à sa rencontre dans la pièce : Je peux zapper à mon aise sur ce blog ancien, presque une antiquité, oublié de tous.
Avec mes 1.000 questions insatisfaites : Pourquoi publier des « mémoires » antidatées ?
À quoi cela peut-il bien servir ? 

Ch. Caré-Lebel 

[1] NDA pour les lecteurs du début du 21ème siècle : écran tactile de la taille d'un livre de poche qui regroupe plusieurs fonctions telles ceux d'un visiophone, d'un PC, d'un GPS, d'un MP3, d'un bloc-notes, d'un dictaphone, d'une caméra vidéo, etc. selon l'usage que l'on en fait sur le moment.

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