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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

jeudi 14 août 2008

Paradoxes temporels (10/21)


Dixième épisode. 

Dans les jours qui suivent, Pierre devient des plus assidus à la salle d'échec, pas très loin de celle du billard, à proximité de la salle de bowling.
Ce qu'il y avait d'affreux dans « paradise », c'était qu'il n'était guère possible de rester inactif, sans être accosté, tôt ou tard par une créature de rêve.
Même les hôtesses en uniforme ne sont pas farouches, loin de là, même si elles n'accostent jamais en premier.
Un refus peut se comprendre. Deux ou trois d'affilée, on vous laisse en paix quelques temps. C'est seulement dans la salle des échecs où, du moment que vous jouez ou que vous observez une partie, on pouvait vous laisser en paix un long moment.
Là et au « pub », totalement britannique dans sa conception et son décor : les hommes y étaient entre eux et vous étiez rapidement étiqueté « hétéro » après quelques refus polis, selon la formule en usage dans ces lieux : « Vous n'êtes pas mon genre et j'ai tout ce qu'il faut chez moi pour satisfaire à tous mes désirs » !
De longues soirées passent ainsi, sans que Pierre ne rencontre ni Padalovski, ni le « sauteur de banque ». 

Jusqu'à ce qu'un incident sans gravité précipite un peu les choses. À l'occasion d'une partie de tennis, Pierre trébuche et s'écorche au sol. La blessure n'est absolument pas grave. Il s'essuie et va pour reprendre sa partie.
C'est alors que les majordomes l'en empêchent pour le conduire derechef se faire soigner auprès d'une infirmière, « bien » sous tous les rapports.
Quelques compresses après désinfection et la cicatrisation s'est faite en un temps record, même pas le temps de poser un pansement ! 

À la sortie de l'infirmerie, un jeune homme inconnu à la tignasse blonde et en bataille attendait.
- « Bonjour. Je me nomme Pery Bear-Carlson !
- Enchanté, mais nous n'avons pas été présentés. Et vous n'êtes pas mon genre. J'ai tout ce qu'il faut chez moi pour satisfaire à tous mes désirs !
- Très drôle, l'ami ! Il paraît que vous cherchez Padalovski. Je veux juste lui parler de vous.
- C'est très aimable à vous. On m'a dit le plus grand bien de lui.
- Venez prendre un verre. J'ai besoin d'en savoir un peu plus sur vous !
- Comment cela ? Cet homme-là serait-il donc ce qu'il y a de plus précieux dans ces murs qu'il faille décliner ses quartiers de noblesse ?
- Ah, ah, ah ! Vraiment très drôle. Car en plus c'est un peu vrai. C'est le plus ancien ici. Il a donc quelque expérience quant à la vie à bord. Mais je peux tout autant vous renseigner : je suis moi-même confiné ici depuis tant de temps que j'en ai fini ma thèse et je commence à m'ennuyer ferme. Le sexe n'est pas tout dans la vie d'un homme.
- Vous savez sans doute ce que disait une diva des temps anciens ?
- Euh, non, pas vraiment !
- L'amour c'est comme la soupe : toujours trop chaud au début et toujours trop froid à la fin.
- Décidément très drôle !
- Ainsi vous êtes venu jusqu'ici pour faire une thèse ? Ici ? Pour la soutenir devant quel jury ?
- C'est justement le problème ! Pour cela, il faudrait parvenir à sortir d'ici. Or, même en vous jetant dans le vide, vous n'y arriverez pas ! Vous vous retrouverez derrière cette porte, sous psychotropes, bien attaché à un lit, dorloté par une armée d'infirmières aux petits soins pour votre corps et votre mental !
- Ah bon ? Je n'ai pas encore essayé.
- Vous aurez remarqué qu'ici il n'y a aucune violence, même pas une goutte de sang. Rien, pas une seule maladie, même pas une toux sèche !
- Si ! Le mien.
- Oui, ça je sais! Sans ça je ne serai pas là.
- Ah oui ! Seriez-vous un vampire ? »
Nouvel éclat de rire. 

Entre temps, ils arrivent l'un et l'autre à une table libre du « Café », suivis juste derrière par deux verres remplis chacun d'une de leur boisson préférée aux couleurs bigarrées et au goût sublime.
- « Soyons sérieux. Je vous explique ! » reprend Pery. « Si vous saignez, c'est que vous êtes un humain.
- Soyez en sûr !
- Nous ne sommes sûrs de rien ici. Tout est si bizarre, étrange, si complètement parfait que vous aurez sans doute remarqué que nous ne sommes pas sur Terre ni aucune autre planète terra-formée. Pas même dans un vaisseau de la « Fondation » ou un croiseur de la « légion » en vue.
- Qu'est-ce donc, la « fondation » et la « légion » ?
- D'où venez-vous ?
- New-York, 2035. Enfin, depuis quelques semaines, je ne sais plus.
- 2035 ? Vous ne pouvez pas connaître. Ce n'est que vers 2050 qu'est créée la Fondation et au XXIIIième siècle qu'est créée la légion.
- Donc je connaîtrais peut-être un jour votre « fondation »... à condition de sortir d'ici et de vivre assez vieux pour cela.
- Ça, je ne sais pas ! Jusque-là, personne n'est jamais sorti d'ici, comme je vous le disais. Les plus anciens disparaissent quand ils ont fini par être sexuellement épuisés. Mais on ne sait pas où ils vont.
- Sexuellement épuisé ? Voilà qui pourrait prendre quelques années en ce qui me concerne. En tout cas tant que je reste ici... N'est-ce donc qu'un vaste bordel, ce lieu de perdition ?
- C'est sans doute sa raison d'être. Mais je vous propose d'en savoir plus si vous me permettez de faire un prélèvement de votre salive.
- Pour en faire quoi ?
- Tester votre ADN. Voyez-vous, toutes ces créatures, tout autour de nous, n'ont pas d'ADN, sauf quelques « invités », comme vous et moi.
- Pas d'ADN ?
- Des cyborgs ! Nous sommes entourés de cyborgs, imitant parfaitement les comportements humains, leurs aspects, jusque dans les moindres détails, mais qui ne sont en fait que des machines bourrées de tissus cyber-électroniques ! Des petites merveilles de technologie. Le tout géré, on ne sait pas trop comment ni d'où. Vous-même pourriez en être un !
- Vous aussi alors !
- Moi aussi. Sauf qu'aucun n'aura d'ADN dans sa salive, ni dans aucune sécrétion qu'on rencontre habituellement chez nous. C'est ce qui fait que ce sont des machines, même salivante. Alors que si vous êtes humain, je vais pouvoir le vérifier par ce test.
- Alors allez-y. »
Pery sort un tube à essai de sa poche dans lequel est enfermé un bête coton-tige qu'il passe sous et sur la langue tendue de Pierre.
- « Merci. Comment dites-vous que vous vous appelez ?
- Pierre Lierreux. Je ne vous l'avais pas dit, veuillez m'en excuser.
- Pierre Lierreux. LE Pierre Lierreux ?
- LE ? Je n'en connais pas d'autre. Pourquoi devenez-vous livide comme ça ? Vous avez vu un monstre ?
- Euh... non, non pas du tout, pas du tout. Mais... ce que vous me dites est absolument terrifiant !
- Ah ? Désolé, franchement. Mais, je ne vois pas pourquoi !
- Je suis confus. Peut-être y'a-t-il méprise. Il faut que je vous laisse. Je reprends contact avec vous. Dès que possible.
- Mais... et mon Padalovski ? Je le vois quand ?
- Je ne sais pas. Vraiment. Ne craignez rien, je vous recontacte dès que possible. » 

Et voilà Pery qui s'éclipse. 

Ch. Caré-Lebel

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